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Samedi 28 octobre 2006

Sur le chemin de Saint Jacques

Classé dans: ~ Tom @ 19:37

— escale à Puerto Montt, dans l’avion qui nous mène à Santiago

Nous nous sommes réveillés ce matin au milieu du Détroit de Magellan, et nous nous endormirons ce soir à Santiago du Chili : un grand bond en avant de 3.000 km, notre dernière étape continentale avant le saut vers l’Île de Pâques et le Pacifique.

Au petit matin, le Mare Australis s’est arrêté à quelques encâblures de l’Isla Magdalena, habitée par un gardien de phare, des goélands et surtout des milliers de manchots de Magellan (le terme “pingouin” convient aussi, ai-je appris). Ils vivent en couple dans des nids-terriers creusés dans le sol. Autant dans l’eau ils sont de vraies torpilles, autant sur terre ils sont patauds : leur démarche dandinante à la Charlot leur confèrent un air cocasse et assez touchant. Comme ils ne sont pas vraiment farouches et tolèrent volontiers qu’on les approche, c’était un jeu d’enfant pour les baleiniers du XIXème d’en faire un véritable massacre. Heureusement aujourd’hui, l’île est devenu leur santuario, et en mars elle se couvre de nouveaux-nés duveteux.

La fin du voyage approchant, vint ensuite le temps des adieux avec nos compagnons de dîner : Maude & Michel, Yvette & Bill. Ce fut aussi l’occasion de mieux faire connaissance avec Caroline & David : nous nous séparâmes non sur le quai, mais dans un petit café patagonien qu’on a pas mal rempli d’éclats de rire.

23h21 — Santiago du Chili

Nous voilà arrivés à Santiago, installés dans un hôtel qui ne fait absolument rien pour se faire connaître : il ressemble à n’importe quelle autre maison, sans enseigne ou publicité d’aucune sorte. Mais la chambre a l’air agréable - ce n’est plus bien sûr le luxe de notre palace flottant - et de toute manière je sens que je vais dormir comme une masse. La nuit dernière n’a pas été de tout repos - comme Bill la veille, j’ai dû manger au dîner quelque chose qui n’est pas passé - et aller voir les pingouins ce matin m’a demandé une bose dose d’abnégation. Mais nul doute qu’une bonne nuit réparatrice remettra tout ça d’aplomb.

~ les photos du jour ~
La table du capitaine Les pingouins de Magellan Le phare de l'Isla Magdalena & ses habitants

Terre en vue, moussaillon !

Classé dans: ~ Carine & Tom @ 15:04

— Punta Arenas, XIIème Région

Le site est resté quelque peu silencieux ces derniers jours, et pour cause : des militaires chiliens à moustache nous ont emmenés dans leur caserne pour un petit interrogatoire amical de 72 heures. Aïe.

Ahahah, je plaisante. :twisted: Non, en fait si nous n’avons pu donner de nos nouvelles sur le blog, c’est parce que… nous étions en mer ! Une croisière de trois jours dans le labyrinthe de l’archipel fuéguien, de Ushuaia à Punta Arenas, entre Canal de Beagle, Cap Horn, fjords & glaciers, et sur un bateau grand luxe s’il-vous-plaît ! :-) Mais même dans ce palace flottant, de connexion internet il n’y a point !

Nous avons débarqué ce midi à Punta Arenas, et notre avion pour Santiago décolle dans 2 heures : je n’aurai donc pas le temps de mettre en ligne le journal de bord de ce périple digne de Shackleton. Mais dès que nous aurons un peu plus de temps devant nous, vous saurez tout de nos aventures dans les îles des mers du Sud - et contrairement à ce que tout le monde dit, l’eau n’est pas bleu turquoise ici ! ;-)

~ les photos du jour ~
Le phare de l'Isla Magdalena & ses habitants Les pingouins de Magellan La table du capitaine

Vendredi 27 octobre 2006

La croisière s’amuse

Classé dans: ~ Tom @ 23:49

— M/N Mare Australis, 53°31,456′S, 68°15,340′W

Dernière nuit sur le Mare Australis. La Croix du Sud brille au-dessus de la poupe alors que la Lune jette son pâle reflet dans les eaux noires de Magellan. Pendant 72 heures nous avons cotoyé nombre de gens aux langages différents, des croisiéristes bien sûr, mais aussi des marins, des membres d’equipage, des guides de tourisme. Et demain midi toute cette petite société se désintègrera sur le ponton de Punta Arenas. Une croisière est déjà une expérience en soi, et à plus forte raison quand elle sillonne le labyrinthe de canaux, d’îles, de fjords et de rochers de l’archipel fuéguien. Bien sûr, on n’échappe pas aux poncifs du genre : le programme est respecté à la minute près, les G.O. ont un discours bien rôdé (avec les petites blagues au moment opportun), les repas sont servis à heure fixe et tout est pensé pour le confort du passager. Bref, tout cela ne sonne pas vraiment routard, moi qui rêvait de prendre la mer sur un navire de fret et dormir en hamac dans un entrepont crasseux infesté de rats ! :-)

Sans surprise, la majorité des passagers vient d’Espagne, avec quelques Chiliens et Bresiliens pour composer le bloc hispano-lusitanophone. Des Étasuniens forment une petite minorité anglophone, quelques Allemands et Hollandais donnent une légère touche gutturale, néanmoins le groupe francophone est le deuxième en importance, avec une joviale communauté québécoise. Au cours du voyage nous avons fait de fort sympathiques connaissances : le hasard nous a fait nous asseoir lors du premier dîner à côté de deux couples, Maude & Michel venus de Neauphle-le-Château, Yvelines, et Yvette & Bill arrivant de San Diego, Californie. Michel est un officier à la retraite de la Marine Nationale, capitaine au long cours et vieux loup de mer qui a des anecdotes dans chaque port de la planète, mais Maude n’a rien à lui envier question voyages : de la Polynésie à l’Afrique Noire, elle a goûté à la poussière des cinq continents. Yvette quant à elle travaille au célèbre Zoo de San Diego, et leur liste de voyages avec Bill est impressionnante. Il y avait également un autre couple de notre âge à bord, Caroline & David de la Sarthe, qui ont embarqué un peu dans les mêmes conditions que nous.

La journée s’est passée entièrement en mer : quelques présentations pour meubler entre les repas, mais aussi une sortie en Zodiac dans le Seno Chico (le “petit fjord", plutôt grand en fait) pour aller voir de près le glacier Gunther Plüschow. Pour celui qui a contemplé le Perito Moreno, ce n’est plus vraiment un spectacle extraordinaire, mais se retrouver à frayer son chemin dans un champ flottant de glace est une expérience assez curieuse. Et les cormorans royaux, dérangés par notre arrivée, qui plongent, s’envolent ou marchent sur l’eau mettent de l’animation dans ce tableau glacé.

Il est 1h30 du matin, le bateau semble désert maintenant et l’on n’entend que le sourd ronronnement des moteurs. Le slumières oranges de Punta Arenas apparaissent déjà à babord, mais avant d’y accoster demain, nous irons rendre visite aux manchots de Magellan sur l’Isla Magdalena. Tenue de soirée exigée !

PS. Aujourd’hui nous avons franchi un cap, nous seuls parmi tous les passagers : celui de la moitié de notre voyage !

~ les photos du jour ~
Des glaciers jusqu'à la mer 2 Belle lignée royale... Une pétrelle arctique dans le sillage Crépuscule sur la Terre de Feu Des glaciers jusqu'à la mer 1

Jeudi 26 octobre 2006

Cap Horn : expédition échouée

Classé dans: ~ Tom @ 23:30

— M/N Mare Australis, 54°57,352′ S, 69°08,770′ W

[Ces coordonnées sont absolument véridiques : je suis allé me les procurer à la passerelle de pilotage du navire.]

L’opération D-Day au Cap H est donc tombée a l’eau, si j’ose dire. On nous avait prévenu : la météo au Cap Horn est tout sauf tranquille, et rien n’y est jamais assuré, surtout pas le débarquement de croisiéristes en goguette. Mais pourtant au petit matin, le temps était assez clément pour tenter la manœuvre. En gros, elle se compose de quatre étapes périlleuses : embarquement des passagers sur le Zodiac, débarquement sur la Isla Cabo de Hornos, réembarquement depuis l’île et débarquement sur le navire. Une routine pour nous, jeunes & fringants aventuriers, mais il n’en va pas de même pour la très grande majorité des passagers. “Une croisière très appreciée de la clientèle senior", avait-on lu dans le guide - nous étions prévenus.

Au petit matin donc, à l’abri derrière l’ultime île de l’archipel fuéguien, nous avons vu les Zodiac s’éloigner un à un. Notre grande malchance fut d’être francophones : les anglophones et les hispanophones étaient devant nous, la queue du peloton. Car au beau milieu de cette délicate opération de transbordement, les autorités décidèrent que la mer était trop agitée pour continuer, et annulèrent le reste des transferts sur le Cap Horn. Leur hantise est très certainement de voir une mamie glisser dans l’eau gelée des 50èmes hurlants : ils ne veulent surtout pas courir ce risque. Toujours est-il que nous vîmes alors les Zodiac faire demi-tour avec encore toute leur cargaison de gilets orange fluo. Aaaaaargh ! si proches du Cap Horn, et ne pas pouvoir y poser le pied ! J’ai alors ressenti - et je ressens toujours un peu ce soir - une grosse frustration. Ma foi, tant pis, c’est la loterie de la mer, mais moi qui voulait laisser ma marque sur ce caillou perdu a un coin du globe… À l’instar des marins hollandais qui nommèrent ce cap d’après leur port d’attache, Hoorne, je voulais rebaptiser ce lieu d’après mon département d’attache : le Cap Orne ! Malgré tout, nous avons quand même eu droit à un lot de consolation : une virée en Zodiac auprès d’une colonie de lions de mer, vautrés commes des pachas sur le rocher le plus austral du monde habité. Le spectacle de ces curieux indolents valait certainement celui du phare, des quelques monuments & autres stèles commémoratives parsemés sur l’herbe rase de ce rocher du bout du monde.

Plus tard dans la journée, nous avons pu voir quatre dauphins jouer et faire la course avec le navire, puis nous avons debarqué - tous sans exception cette fois-ci - dans la Bahia Wulaia, là où la main de l’homme n’a (presque) jamais posé le pied. Seuls ont osé vivre ici les militaires, quelques pêcheurs, une famille d’éleveurs… et avant tout ce petit monde les Yumaná, les aborigènes d’ici, aujourd’hui à ranger parmi les innombrables victimes de notre civilisation. Nous avons choisi la promenade “sportive” dans les hauteurs de l’île, marche toutefois bien tranquille pour nos jeunes jambes. Elle s’est conclue dans un émouvant silence méditatif en communion avec la nature immaculée… que seul un chalutier de pêche au crabe royal venait troubler de son moteur !

La vie à bord est minutée comme du papier à musique, et chaque activité est planifiée comme au Club Med. L’inévitable soirée karaoke qui animait le bar où j’écris s’est terminée à minuit pile, et maintenant tout le monde est certainement au lit. Et je viens de me rendre compte que la table sur laquelle je couche ces lignes arbore pour décoration une carte maritime, avec portée dessus l’Allée des Glaciers dans laquelle nous passons ce soir : je lis d’Est en Ouest le Ventisquero Holanda, le Ventisquero Italia, le Ventisquero Francia, le Ventisquero Alemania, le Ventisquero España… et le plus grand, le Ventisquero Romanche !!!

~ quelques photos du jour (parmi les 14) ~
Lumière de fin du monde Contemplation du bout du monde Le mémorial des marins malouins Trois dauphins Course avec trois dauphins

Mercredi 25 octobre 2006

Sortie par la Grande Porte

Classé dans: ~ Tom @ 23:02

— M/N Mare Australis, Canal de Beagle, entre Ushuaia, Argentine, et Puerto Navarino, Chili

La Grande Porte, c’est la mer, le canal de Beagle, celui de Murray, le Cap Horn, l’archipel fuéguien, le détroit de Magellan et pour finir notre destination : Punta Arenas. Voilà une conclusion magnifique pour un continent magnifique ! Conclusion inespérée, car contre vents & marées, nous avons finalement réussi à monter à bord du Mare Australis pour tailler notre route avec vents & marées. Tout a commencé avant-hier, quand après le décalage de 48 heures de notre avion, j’envoie un mel (sans trop y croire, néanmoins) à l’agence Comapa de Puerto Natales, prestataire de la compagnie maritime chilienne Cruceros Australis. On me répond hier qu’il y a encore des places disponibles pour près de 1.000 $US par personne, mais nous en prenons connaissance trop tard dans la soirée pour les réserver… et quand je les rappelle il n’y en a plus. L’occasion de ne pas reprendre le bus vient peut-être de larguer les amarres. Mais l’espoir ne me quitte pas : ce matin, avant de partir pour le Parque Nacionale Tierra del Fuego, je retente un dernier coup de fil au Chili : l’agence laisse encore flotter une chance, mais il faut patienter près du téléphone. Et encore patienter. Et encore patienter. Enfin, à 13h, elle m’annonce que miracle ! il y a une cabine de libre (classe AA, le top) au prix de dernière minute : 800 $US ! Bon, c’est moins cher, mais ça reste quand même cher, et après toutes nos longues & vaines démarches pour trouver un bateau économique (par exemple un ferry, un chalutier, un porte-container, un sous-marin atomique), il s’avère que c’est la seule et unique possibilité de regagner Punta Arenas par la mer. Le calcul est donc vite fait : l’occasion est trop belle pour la laisser couler, et tant pis si on explose le budget.

À partir de ce moment-là donc, c’est la course : faire des photocopies de passeports, envoyer des fax, s’assurer que tout est bien arrivé, avoir les confirmations, retourner à l’hôtel, régler la note (augmentée d’une demi-journée pour juste 2 heures de trop, alors que nous y avons dormi 5 nuits… les rats !), faire nos sacs en quatrième vitesse, aller à l’enregistrement des bagages, remplir une tonne de papiers futiles pour les douanes, faire rembourser (en partie évidemment, grrr…) nos billets de bus maintenant caduques, manger les fruits & légumes qui sinon ne passeraient pas la douane, et monter à bord du Mare Australis pour enfin savourer le luxe d’un palace flottant.

On ne peut pas prétendre que l’expérience soit digne d’un vrai routard, mais c’est en tout cas bien agréable : confortablement installé dans le lounge, je sirote un whisky en contemplant les lumières lointaines d’Ushuaia, de l’autre côté du canal de Beagle - car nous sommes maintenant en eaux chiliennes. La traversée ne s’annonce pas ennuyeuse, c’est même plutôt le genre “La croisière s’amuse” avec un programme détaillé heure par heure. Inutile de préciser que Carine & moi détonons un peu parmi les passagers, qui ont certainement en moyenne le double de notre âge. Mais comme l’a dit le capitaine, c’est autant une croisière qu’une “expédition” (n’ayons pas peur des grands mots), et seuls les pingouins sont tenus de porter un smoking.

~ les photos du jour ~
À nous les mers du Sud ! Le Mare Australis dans le port d'Ushuaia Ushuaia depuis le quai

Mardi 24 octobre 2006

Comme des gauchos dans la pampatagonia

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— Ushuaia, Finisterre Argentino

Des gauchos un peu gauches certes, mais avouons que nous ne nous en sommes pas trop mal sortis de notre cabalgatas de ce matin. Arrivés au Centro Hípico Fin del Mundo (Ushuaia a un petit air d’apocalypse avec cette “fin du monde” partout annoncée) en compagnie de Simon, un Anglais de Manchester, et Adolfo notre guide, nous avons enfourché nos montures pour une petite promenade à quatre pattes dans les collines boisées qui bordent le Canal de Beagle. Les conditions étaient idéales : les chevaux étaient très doux, la nature superbe, la plage déserte et la météo - comme toujours par ici imprévisible - plutôt clémente. Et même avec les branches basses des arbres, les sentiers boueux et défoncés, les rivières à traverser, les galops plus ou moins contrôlés et les molosses qui rôdent et en veulent aux jarrets de nos bêtes, aucune chute ne fut à déplorer. C’est maintenant que nous en payons le prix : Carine est toute courbaturée de partout, et quant à moi je m’assois désormais avec moult précautions - je déconseille d’ailleurs vivement à tout cavalier les caleçons 92% polyamide 8% élasthanne : quand ça frotte, ça brûle !

Hier fut en partie consacré à des activités nettement moins récréatives : la recherche du bus nous ramenant à Punta Arenas. Ayant finalement renoncé à notre idée de croisière sur le Détroit de Magellan, nous faisons le tour des compagnies de bus afin d’en trouver un pour mercredi, notre avion décollant jeudi. Mais là, aaargh ! tout est pris d’assaut, plus aucune place disponible ! Diable ! nous sommes faits comme des rats en Terre de Feu ! Nous retournons dans notre tête les différentes options qui nous restent, et choisissons celle en apparence compliquée : reculer la date de notre avion. En fait, une fois le bon numéro de téléphone en main, les choses se sont déroulées avec une étonnante simplicité : en un coup de fil nous avions un vol 48 heures plus tard, ceci sans frais supplémentaire. À partir de là, plus de problème pour trouver un bus quittant Ushuaia - mais il faut vraiment s’y prendre à l’avance ici, les bus sont petits, peu nombreux et donc pleins plusieurs jours avant le départ. Et peut-être ce chamboulement de date aura une conséquence imprévue : l’opportunité finalement de le prendre, ce damné bateau. Réponse demain matin, suspense…

~ les photos du jour ~
Cavalier et son cheval La cabalgatas d'Ushuaia Carine la gaucho

Dimanche 22 octobre 2006

Il pleut à Ushuaia…

Classé dans: ~ Carine @ 20:20

— Ushuaia, Terre de Feu argentine

… ah non, maintenant, il fait du soleil….heu non, en fait il neige….ahh, il re-fait du soleil…

Hé oui, comme nous l’avions lu dans le guide, le temps change vite dans ces contrées. Pour commencer la journée, il faisait un magnifique soleil dans un superbe ciel bleu. C’est donc très contents que nous sommes partis, pique-nique dans le sac, pour une balade de 6 heures sur les hauteurs d’Ushuaia, avec la découverte du glacier Martial comme but de notre balade.

Nous avons traversé de superbes forêts, sur un petit sentier bien pittoresque, le long d’un petit ruisseau, avec de jolies vues sur la baie d’Ushuaia. Malheureusement, au fur et à mesure de notre avancée, le chemin devenait de plus en plus boueux, et nous avons fini par arriver à la limite de la neige. Nous avons donc rebroussé chemin, car en plus, les nuages avaient commencé par assombrir le ciel et cacher les montagnes. Et la neige n’a pas tardé à tomber, comme la température d’ailleurs! Heureusement que je transporte toujours dans mon sac bonnet en laine et écharpe!

Nous nous sommes arrêtés malgré le temps peu clément pour manger notre pique-nique, au froid et sous la neige. Et après, bien frigorifiés (les sandwichs, ça réchauffe pas des masses), nous avions très envie d’un bon café bien chaud. Nous avons donc été au seul endroit possible à ce moment (nous étions encore assez loin de la ville): un hôtel 5 étoiles, situé sur les hauteurs de la ville, avec une vue magnifique sur la mer. Bien évidemment, l’endroit était nickel, tout comme le service: très bons café et capuccino accompagnés d’eau gazeuse et de petits gâteaux secs.

On se disait que l’on allait payer cela fort cher (on avait même fait les paris!). Hé bien, même pas! Pour tout ça, on a payé …. zéro pesos!! Et non, on n’a pas fuit l’hôtel en courant après avoir terminé nos consommations!
En fait, le garçon nous a expliqué que c’était la politique de la maison d’offrir les consommations aux personnes qui venaient découvrir l’hôtel (le pauvre a dû d’ailleurs s’y reprendre à plusieurs fois, entre espagnol et anglais, car on pensait tout d’abord avoir mal compris…).
On est donc ressortis tout contents de cet hôtel, même si on ne savait plus du coup s’il fallait laisser un pourboire! C’est un geste fort commercial, surtout que l’on ne faisait pas trop “clients potentiels de l’établissement": on est arrivés avec nos chaussures toutes crottées, nos pantalons tout usés, et nos sacs au dos…et il faut savoir que les prix des chambres sont compris entre 250 et 390 US$ !!

Mais comme dit Thomas, on gardera un très bon souvenir de cet établissement, et si on revient à l’âge de la retraite, plus vieux mais aussi plus riches, on descendra dans cet hôtel!

Samedi 21 octobre 2006

Nous voici à la fin du monde

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— Ushuaia, 58.000 habitants, Tierra del Fuego

À Ushuaia, les trois mots qui apparaissent le plus souvent sont certainement “Fin del Mundo”, un leitmotiv touristique dont en effet bien peu de villes peuvent se targuer. Mais l’expression mise à toutes les sauces est un peu galvaudée, ainsi que l’appellation de “cité la plus australe du monde” : il y a sur la chilienne Isla Navarino en face, de l’autre côté du Canal de Beagle, un village de 2.250 âmes, Puerto Williams, qui pourrait revendiquer ce titre : voilà réellement la ville la plus au sud du monde. Mais il faut croire qu’Ushuaia a mieux réussi son opération marketing que sa malheureuse rivale. Elle dispose d’ailleurs de nombreux atouts : une ceinture de majestueuses montagnes avec même une station de ski, un joli port en eaux profondes accueillant yachts, bateaux de croisière et portes-containers, un centre-ville commerçant bien animé, un office du tourisme incroyablement compétent et serviable (ce n’est pas si courant), et une population qu’on pourrait croire briefée par le maire pour être gentille et accueillante envers les visiteurs (sous peine d’exil en Antarctique ?). Si on y ajoute que la température y reste très douce - l’influence océanique fait qu’il n’y a pas de grandes chaleurs pendant la journée, mais la nuit n’est pas glaciale non plus - et que le vent des 55èmes Rugissants s’arrête parfois de rugir, cela nous donne bien envie de rester ici quelques jours.

Ça tombe bien, il y a une foultitude de sentiers fuéguiens à explorer aux alentours, dans les forêts de lenga et les montagnes jusqu’au pied des glaciers. Et comme en plus nous aurons vraisemblablement beaucoup de mal à trouver un bateau pour retourner à Punta Arenas (il nous faudrait pour cela soit des moyens financiers illimités, soit du temps, soit une maîtrise parfaite de l’espagnol, mais hélas nous ne disposons d’aucun des trois), plutôt que d’embarquer nous resterons sur la côte et allumerons des feux pour les marins, comme l’ont fait les Yamaná et les Selk’nam lors du passage de Magellan en 1520, donnant ainsi son nom à la Terre de Feu.

~ les photos du jour ~
Ushuaia, la ville de la fin du monde 5.171 km, sans compter les détours

Vendredi 20 octobre 2006

Vue imprenable sur le Détroit de Magellan

Classé dans: ~ Tom @ 9:14

— quittant Punta Arenas, Provincia de Magallanes, Chili, pour Ushuaia, Terre de Feu, Argentine

À ma droite, le bleu acier du Détroit de Magellan, et de l’autre côté, la Terre de Feu. La route que nous suivons ce matin longe le détroit jusqu’à son point le plus resserré, Punta Delagada, puis le franchit en ferry pour arriver sur la Terre de Feu, coupée en deux par le méridien 67ºW entre Chili et Argentine. Jusqu’à il y a peu, avant que je ne me penche sur une carte détaillée de cette région, je croyais naïvement que le détroit était le large passage séparant l’Amérique du Sud de l’Antarctique, du Cap Horn à la péninsule saillant du grand continent blanc. En fait (et à ma grande honte de cartographe) il n’en est rien : le Détroit de Magellan est un étroit couloir maritime qui s’insinue entre l’extrémité du continent, la Terre de Feu et tout l’archipel de la Cordillère de Darwin. On en apprend tous les jours.

Le problème d’un tour du monde, c’est que le voyage est tellement vaste qu’on a guère le temps ou le souci de se préoccuper des “petits” détails locaux - ce qui n’est pas le cas quand on prépare un voyage sur une durée et une zone plus limitée, où là on épluche toute la littérature et on prend toutes les réservations pour planifier le trajet entier à la minute près - du moins, c’est ce que certains doivent faire. Ce n’est évidemment pas notre cas : nous décidons de nos activités quasiment au jour le jour, avec pour paramètres principaux le charme ou l’intérêt de l’endroit où nous sommes, ceux supposés de notre prochaine destination, les possibilités de transport, la météo… Cette improvisation permanente nous laisse une grande liberté et une grande souplesse dans nos pérégrinations, avec pour seul impératif l’heure de décollage de notre prochain avion. Mais la méthode a un inconvénient : nous caressions le fol espoir de conclure notre descente australe par une traversée en bateau de Punta Arenas à Ushuaia, à travers les splendides fjords, îles et glaciers de la pointe du cône Sud. Mais voilà, les bateaux de croisière coûtent extrêmement chers (1000 $US, et nous ne sommes qu’en basse saison), et le bateau plus économique a quitté le port pour son voyage hebdomadaire la veille de notre arrivée… Il restait bien la possibilité de prendre l’avion pour rattraper ce navire à une escale, mais cette solution s’avérait elle aussi assez onéreuse et compliquée. Donc à mon grand regret, nous avons fait une croix sur cette croisière du bout du monde, mais en voyage on ne peut ni tout voir ni tout faire. Il reste néanmoins un ultime - mais infime - espoir : celui de trouver un bateau à Ushuaia qui se rend à Punta Arenas. Pas sûr qu’il existe, car le fait que ce soit entre deux pays, même aussi proches que le Chili et l’Argentine, réduit beaucoup le trafic et augmente extraordinairement le coût. Exemple : la simple traversée du canal de Beagle d’Ushuaia, Terre de Feu, Argentine à Puerto Williams, sur l’Isla Navarino chilienne juste en face, coûte 100 $US !

Ça y est, nous venons de franchir en ferry le Détroit de Magellan, et nous avons même eu la chance d’apercevoir quelques uns de ses habitants : des dauphins australs noir et blanc ! Mais maintenant c’est la télé (couleur, elle) que nous devons subir : elle diffuse Fast & Furious : Tokyo Drift, une pure débilité américaine vantant les vertus du tuning (je vous renvoie chez The Jacky Touch), des grosses bagnoles rutilantes, de la musique primaire à vous crever les tympans, des filles dévêtues qui regardent lascivement les pistons de mâles moteurs, de l’amitié virile et des duels-à-celui-qui-roule-le-plus-vite. Bref, un parfait concentré de crétinerie, et en plus c’est la deuxième fois qu’on nous l’inflige dans un bus !

~ la photo du jour ~
Le Détroit de Magellan

Mercredi 18 octobre 2006

Le parc Torres del Paine

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— Puerto Natales, Provincia de Ultima Esperanza, Chili

Comme il est tard, que les journées commencent tôt et que demain matin n’échappera pas à la règle, je serai bref ce soir. Nous nous sommes embarqués ce matin (à 7h30 !) dans un mini-bus à destination du Parque Nacional Torres del Paine, à 3 heures de route au Nord de Puerto Natales. Incroyable chance pour nous : le ciel était dégagé, et le redoutable vent de Patagonie avait décidé d’aller souffler ailleurs. Même le guide et le chauffeur avaient pris leurs appareils photo pour l’occasion, c’est dire ! Les Torres del Paine se sont ainsi dévoilées à nous dans toute leur splendeur : ce sont trois vertigineuses tours de granite environnées de hautes montagnes aux pans verticaux. Le massif est curieusement bicolore : la base est une roche sédimentaire noire érodée en larges pentes, chapeautée par un batholite de granite très clair découpé à la verticale, et lui-même couronné à nouveau par la roche sombre : c’est un cours de géologie à ciel ouvert, un magnifique exemple d’intrusion magmatique. Le tout est parsemé de glaciers scintillants, de lacs au bleu laiteux, de gras pâturages verts, de moutons blancs et de guanacos - des cousins des lamas - jaunes. Le contraste entre le côté chilien et le côté argentin des montagnes est d’ailleurs saisissant : champs fertiles d’un côté, steppes désolées de l’autre ; le vent venu du Pacifique s’assèche complètement en passant les Andes. Un peu plus loin, une rugissante cascade bondit à proximité d’un lac où les icebergs libérés du glacier viennent s’échouer sur la plage : nous évoluions dans un décor de carte postale, et ce spectacle grandiose fait (un peu) oublier le prix prohibitif de l’entrée : 30 $US par personne !

Cette longue journée avec un peu de marche et beaucoup de route s’est conclu au restaurant avec Carl, un énergique retraité anglo-australien qui parcourt le monde depuis 50 ans. Il nous a convaincu pendant le voyage de goûter au succulent mouton de Patagonie arrosé de délicieux vin chilien, et bien entendu nous n’avons pas laissé passer l’occasion de faire plus ample connaissance autour d’une bonne table. Long live the Queen et ses sujets !

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
Les Torres del Paine Le Cerro Paine Carine respire le bon air chilien Dîner avec Carl La montagne bicolore
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