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Petit dej'
Aaaaah, les conditions de camping en Nouvelle Caledonie: nescafe froid bu dans un verre Nutella! (pas de cafe ouvert dans les environs...)
Nouvelle-Calédonie ~ dimanche 3 décembre 2006
jeudi 28 mars 2024, 22h53
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Mercredi 7 mars 2007

Le dicton du jour

Classé dans: ~ Tom @ 16:05

— Alençon, Normandie

    L’homo sapiens,
    mais le chat ça pionce.

Inspiré devant le pathétique spectacle des félins de la maison, décidément pas taillés pour la vie à la dure dans la savane ! :-P

Dimanche 4 février 2007

Retour à la vie réelle

Classé dans: ~ Tom @ 22:44

— Delémont, Canton du Jura, Suisse

Le mercredi 31 janvier, en début d’après-midi, nous tournions la clef dans la serrure de notre appartement, marquant ainsi la fin de notre tour du monde en (cent) quatre-vingts jours. Voilà, c’était fini la belle aventure, retour à la vie réelle. L’avion Londres-Bâle a d’ailleurs progressivement préparé nos retrouvailles avec l’hiver, survolant sous un soleil resplendissant une Europe toute noyée de nuages. Mais soyons francs : j’avoue avoir, en prenant une première bouffée d’air gris et froid, esquissé un sourire : revoilà l’hiver ! Dans le train nous ramenant à Delémont, la vue des arbres dénudés sur les roches blanchies de neige me rappelait le souvenir de fumantes tasses de chocolat (suisse, bien sûr) dégustées après avoir affronté la bise glaciale. Et la promenade que nous avons fait cet après-midi dans les superbes montagnes du Jura, sous un ciel d’un bleu limpide, a exaucé mon vœu : au sommet de la montagne, notre marche fut récompensée par la vallée paisiblement étendue sous nos pieds et une auberge chaude & accueillante !

Si notre retour à la vie réelle n’a pas été trop difficile, c’est en partie grâce à Madeleine, notre charmante propriétaire, et Manuel, mon patron. Contrairement à bon nombre de voyageurs au long cours, qui doivent tout larguer pour pouvoir partir plusieurs mois, nous avons eu la chance de pouvoir garder appartement & travail, ce qui facilite considérablement la réadaptation au monde moderne. Madeleine a bien voulu garder un appartement vide pendant une demi-année, tandis que Manuel m’a à nouveau accueilli chez SiTaDeL après ces six mois sabbatiques. Ainsi, nous n’avons pas eu à squatter chez les uns ou les autres en attendant de retrouver un boulot - ce qui pour Carine ne pose a priori pas de problème, mais cela s’avère plus délicat en ce qui me concerne : les pharmaciens restent inexpliquablement plus demandés que les cartographes ! ;-) En tout cas, je leur adresse un grand merci à tous deux !

Un autre grand merci que je veux formuler, c’est à vous, chères lectrices & chers lecteurs de ces lignes. Connus ou inconnus, prompts à laisser quelques commentaires ou au contraire d’une discrétion absolue, nous avons toujours été ravis à la pensée de savoir que vous suiviez notre périple et partagiez nos découvertes… et peut-être un peu de notre émerveillement ? Mais sachez que la fin du voyage ne signifie pas la fin de ce blog. Il faut avant tout - surfant sur les ondes positives émises par nos voisins Christelle & Fabio - que je mette en ligne les derniers billets d’Afrique du Sud… eh oui, vous aurez remarqué que vers la fin les cybercafés se sont faits plus rares qu’un léopard ! Puis dans la galerie viendra une avalanche de photos : non seulement j’accuse un retard qui date de la Nouvelle-Zélande, rien que ça, mais en plus le fait d’être confortablement installé à la maison nous permettra de revoir et de sélectionner les meilleurs clichés. N’oublions pas les billets d’après-voyage, qui feront le point sur notre petit tour autour de la planète - et entre autres son aspect financier : combien ça coûte ? Certains (et certaines) pourront peut-être y trouver des informations intéressantes pour préparer leur propre odyssée… Finalement, pour les acharnés que la lecture d’autres carnets de voyage ne rebutent pas, je mettrai en ligne les journaux tenus lors de nos pérégrinations en Sibérie, en Tasmanie et en Irlande, projet que je caresse depuis longtemps.

Voyageuse, voyageur, sache enfin que ta patience va être honorée : ici, tu pourras découvrir le quatrième, dernier et petit coin du globe !

Mardi 30 janvier 2007

L’ultime adieu

Classé dans: ~ Tom @ 22:18

— sur le quasi-méridien Le Cap-Londres

C’était ce matin notre dernier matin de voyage : nos sacs furent bouclés, nos provisions terminées (miam, les spaghetti au petit dèj’ !) et notre peau une dernière fois baignée d’eau et de lumière sous le radieux soleil de janvier. Mais notre route s’est d’abord orientée, non vers Le Cap, mais vers les monts du Cederberg (les “Montagnes du Cèdre"), par le Pakhuis Pass : du haut de ce col, des colonnes de rochers rouges composent des paysages magnifiques, évoquant les ruines de quelque immense cité perdue, aujourd’hui seulement peuplée de babouins. Quittant ensuite l’Oliphants River - où les pachydermes ne sont plus qu’un lointain souvenir - nous avons rejoint la côte atlantique à Paternoster. Ce village au nom béni possède un charme certain avec ses petites maisons cubiques blanches et bleues, et la plage accueillit notre déjeuner sous un vent chargé de sable, condition généralement incompatible avec l’exercice périlleux de manger un sandwich. Malgré tout, nous avons bravement surmonté l’obstacle, et après quelques crissements de dents et un café (machine à espresso broken, of course) sur une terrasse contemplant les flots glacés, nous avons entamé l’ultime retour vers Le Cap par la route côtière.

Je crois avoir auparavant évoqué dans ces lignes les méthodes quelque peu cavalières des automobilistes dans ce pays, et notamment leur manie de doubler à tort et à travers, en forçant le conducteur de devant à se rabattre sur la bande d’urgence. J’étais déjà convaincu que ce n’était pas très prudent, je suis maintenant sûr que c’est très dangereux : un malheureux canard qui se trouvait paisiblement sur le bas-côté est sous nos yeux, dans une gerbe de plumes, passé de vie à trépas à cause de leurs dépassement insensés. J’espère au moins qu’il aura laissé une belle bosse sur la carrosserie du chauffard qui nous doublait. Entre ça et les “hi-jacking hot spots, do not stop” (des “zones de détournement de voiture, ne vous arrêtez sous aucun prétexte", signalés par d’hallucinants panneaux routiers quand on traverse les townships des environs de Johannesburg), les routes sud-africaines sont de loin les lieux les moins sûrs du pays !

La dernière vision que nous emporterons d’Afrique du Sud sera celle que les marins du monde entier guettent avidement : la vue de la Ville du Cap blottie au pied de la Table Mountain, annonciatrice pour eux de la fin d’un océan pour le début d’un autre, et pour nous la fin d’un voyage pour le début d’un autre…

~ les photos du jour ~
Lutte contre un monstre marin Dernière vision d'un grand voyage

Lundi 29 janvier 2007

En traversant le Namaqualand

Classé dans: ~ Tom @ 22:15

— Clanwilliam, Western Cape

Le nom du village où nous dormons ce soir sonne comme un whisky écossais, mais c’est pourtant l’opulent vignoble de l’Oliphants Valley qui s’étend autour de nous. Dernière nuit oblige, pour préparer les affaires et mettre en ordre les sacs avant l’ultime saut en avion de demain, nous avons décliné l’option camping pour privilégier une guesthouse. Et ce choix se révéla des plus judicieux : non seulement nous logeons ce soir dans une belle et ancienne demeure du plus pur style Cape Dutch classée National Monument et restaurée avec goût, mais en plus le prix nous paraît très modique pour un tel standing. Grande chambre de charme en boiseries avec climatisation et chaîne stéréo, salle de bain privée (et avec baignoire, comme partout en Afrique du Sud : même les campings en sont pourvus !), patio ombragé, cuisine équipée et piscine avec vue sur le Cederberg. La cerise sur le gâteau, c’est que la propriétaire, constatant notre légère hésitation en annonçant son prix, l’a spontanément réduit d’un tiers, nous proposant le “tarif backpackers” ! Pratique parfois de voyager avec de gros sacs poussiéreux sur le dos !

Le problème récurrent quand on quitte un pays, c’est de se débarrasser de sa monnaie et de finir les provisions, deux objectifs parfois contradictoires. Ainsi, pour écouler quelques billets (et surtout, pour clore dignement notre odyssée !), nous nous sommes offerts une petite pizza dans un charmant jardin, et les spaghetti, ce sera pour demain matin au petit dèj’ !

La journée nous a vu traverser le Namaqualand, étendue rocailleuse et aride où l’œil se perd jusqu’à l’horizon. Notre premier arrêt fut à la mission de Pella, un village aux rues de poussière, perdu aux confins du pays. La cathédrale, bâtie en 7 ans par des pères français munis de l’Encyclopédie des Arts & Métiers, dégage un cachet méditerranéen avec ses palmiers dattiers sur fond de ciel bleu, dunes ocres et montagnes rouges. En nous rapprochant de Springbok, la plaine désolée bourgeonne de rocs qui deviennent monticules : on jurerait qu’un géant facétieux, jalonnant son chemin à la manière d’un randonneur, a empilé des tas de cailloux de chaque côté de la route. Springbok, nichée dans ces collines de gneiss nu, est une véritable petite oasis dans ce rude environnement - et c’est aussi la première agglomération rencontrée après 200 km de vide. Malgré cela, hélas, il est très dur d’y trouver un vrai espresso : la machine est toujours inexplicablement broken ! La pause déjeuner se fit à Nababeep, site de feu la plus grande mine de cuivre au monde : nous avons d’ailleurs pris notre pique-nique entre loco à vapeur, nacelle en osier, marteaux-piqueurs et broyeurs de minerai, dans le jardin du Mine Museum, un bâtiment rempli de vieilleries, tristes reliques de l’effervescence qui embrasa jadis la région. Enfin, nous avons repris la route dans les austères paysages du Namaqualand, entre roches rouges, sol jaune et ciel cobalt… En comparaison, le Kalahari semblerait presque fertile ! Pourtant, la pluie printanière venue, on converge du monde entier pour admirer ici une floraison d’une rare exubérance : le sol se couvre d’un tapis éclatant de fleurs sauvages. Hélas pour nous, toutes étaient depuis longtemps retournées à la poussière quand nous avons mis Le Cap au Sud.

~ les photos du jour ~
Le choix dans les dattes La mission de Pella & ses palmiers dattiers 250 km/h ? d'accord !

Dimanche 28 janvier 2007

La terre est rouge comme l’Orange

Classé dans: ~ Tom @ 22:25

— Pofadder, Northern Cape

Au début, nous croyions que notre camping de ce soir, situé au cœur du tranquille village de Pofadder, n’était infesté que de moustiques. Mais le vent s’est levé, balayant les insectes et apportant une fraîcheur bienvenue après une journée de canicule. Par contre, nous nous sommes aperçus que le lieu était hanté par un hôte beaucoup plus inquiétant : une espèce d’arachnide couleur sable, très rapide et d’une taille effrayante : 15 cm de long. J’ai d’abord cru à un scorpion, puis à une monstrueuse araignée, mais je soupçonne qu’il s’agit d’un solifuge, c’est-à-dire un arachnide beaucoup plus exotique. L’ennui, c’est qu’il semble faire des cercles autour de la tente, et l’idée de dormir cerné par cette inquiétante créature – dont j’ignore tout du régime alimentaire – n’est pas des plus rassurantes…

Nous avons quitté ce matin le Kalahari et refait en sens inverse l’immense route déserte qui sépare le parc de la ville d’Upington. Les poteaux électriques jalonnant le trajet ont une particularité sympathique : ils servent de support aux savantes constructions des tisserands sociaux [voir le commentaire ci-dessous], des oiseaux très ingénieux qui bâtissent d’énormes colo-nids (des logements sociaux, donc) à partir de simples brindilles. Ces nids en forme de cône, pointe en haut et ouverture en bas, les mettent à l’abri des serpents et - luxe suprême dans le Kalahari, où les températures peuvent osciller de -15°C à 50°C - ils sont climatisés : la fourchette thermique varie entre 15°C et 30°C. Hélas, ces oiseaux débrouillards sont parfois trop ambitieux : le nid devient trop lourd, les amarres se rompent, il glisse et s’écrase au pied du poteau. Et là, les habitants se disent : “Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?”

Notre antépénultième jour de voyage nous a conduit le long du fleuve Orange, qui s’étire tel un ruban sur un tapis de vignes. Nous avons suivi son cours jusqu’à sa chute : à Augrabies Falls, le “lieu du grand bruit", il entaille le plateau de gneiss et se transforme en terribles trombes dévalant 56 m de haut. Baignade déconseillée. Le canyon qui s’ensuit est une vision spectaculaire : l’écume, la roche, la brousse, les collines et le ciel en arrière-plan composent une palette magique. Après avoir vu, sous ce soleil de plomb, tant d’eau sans pouvoir la boire, nous nous sommes copieusement désaltérés, puis nous sommes repartis vers l’Ouest. Sur la route, nous tombons devant un étrange camion, chargé jusqu’à la gueule de voitures immatriculées… en Allemagne ! Des Mercedes, BMW, Audi, Volkswagen à tous les étages… des modèles connus et d’autres non (en tout cas pas de moi), et parmi ces derniers, des prototypes, avec encore les rivets sur le capot. Elles sont ici pour effectuer des tests de vitesse, jusqu’à 250 km/h, dans les grands espaces africains. Vu le transport nécessaire, cela me semble bien coûteux pour des tests, mais Carine se demande s’ils n’en profitent pas pour tourner quelques pubs dans le coin, ce qui avec les paysages superbes serait assez judicieux… à vérifier à la télé. Car en effet, la très photogénique route N14 traverse une immense plaine désertique seulement bordée par l’horizon, au sol écarlate, ponctuée de-ci de-là par quelques restes de relief. Et c’est au beau milieu de ce nulle part que nous nous sommes arrêtés pour la nuit. Plus que deux jours avant de retrouver le Cap et de rentrer à la maison… si le terrible solifuge ne nous a pas dévorés d’ici-là !

~ les photos du jour ~
Vitesse maximum : 250 km/h ! Le désert du Kalahari Augrabies Falls Il est assez grand votre panneau ?

Samedi 27 janvier 2007

La nuit, tous les chats sont gris (dans le Kalahari)

Classé dans: ~ Tom @ 21:21

— Twee Rivieren, Kgalagadi Transfrontier Park, 31,3°C

… Mais le jour, sous l’impitoyable soleil du Kalahari, les gros chats reprennent leur couleur fauve. C’est ainsi que nous avons pu contempler, en cette fin d’après-midi, un lion et une lionne paresseusement allongés dans l’ombre d’un arbre. Ils avaient l’air de bien s’apprécier ces deux-là ; d’ailleurs, au bout d’un moment le mâle s’est levé pour présenter ses hommages à Madame, qui n’a pas refusé. Par contre, quand il a voulu remettre le couvert, il s’est pris un coup de patte courroucé, et roi des animaux ou pas, il est vite retourné à sa place, non mais !

Nous sommes donc arrivés hier soir dans le Kalahari, après une longue et morne route dans ce petit recoin d’Afrique du Sud coincé entre Namibie et Botswana. En fait, la route de 255 km entre Upington et Twee Rivieren n’est pas si morne que ça, puisqu’on y croise des grosses cylindrées allemandes autorisées à rouler à 250 km/h ! Si seulement on avait pu en faire autant… Upington n’a guère d’autre intérêt que d’être le dernier lieu de civilisation de ce bout du monde sud-africain, et après un déjeuner dans l’ancienne mission au bord du fleuve Orange (qui n’est ni de cette couleur, ni sponsorisé par une compagnie de télécoms, mais nommé en l’honneur du Duc), nous nous sommes élancés dans ces vastes ondulations écarlates, semblables à une mer silicifiée, et pourtant surnommée le “Kalahari vert".

Quelques heures plus tard, après avoir quitté la chaussée d’asphalte pour la piste de sable, longeant la frontière du Botswana, nous sommes arrivés à Twee Rivieren, porte d’entrée du Kgalagadi Transfrontier Park. Les deux rivières en question ne sont que des lits asséchés : “Kalahari” est une déformation, dans le langage Kgalagadi, d’un mot signifiant “pays de la grande soif". Première pierre des “Peace Parks” initiés par Nelson Mandela, le parc est transfrontières : il s’étend sur les deux pays, Afrique du Sud et Botswana, et les humains comme les animaux peuvent y circuler librement, sans barrières et sans formalités.

À peine arrivés au campement, nous en sommes repartis à bord d’un night drive, un safari au crépuscule. Comme il y a bien moins de hautes herbes (et de touristes) que dans le Kruger National Park, il est facile de voir bon nombre de petites ou grandes créatures s’activer à la nuit tombée : gecko aboyeur, mille-pattes géant, mangouste jaune, lièvre, springhare, chacal à dos noir, renard du Cap… sans oublier les incontournables gnous et antilopes, la gracile springbok et l’élégant gemsbok. Et sur le chemin du retour, je capture dans le faisceau de la lampe deux reflets oranges : un lion ! Sur le point de se coucher d’ailleurs, car il a bientôt disparu dans les herbes.

Aujourd’hui, notre safari a consisté à faire un aller-retour sur la piste de Mata-Mata (où la piscine rafraîchissante fut néanmoins très chaude), à la frontière de la Namibie : 240 petits kilomètres qui nous ont quand même pris huit heures de route ! Cette région du Kalahari n’est pas vraiment désertique : la végétation doit trouver son chemin dans le sol rouge et sec, mais tout le paysage est une superbe savane parsemée d’arbres. Le spectacle prend toute sa beauté quand on découvre, au détour d’un fourré, un guépard allongé dans la fraîcheur de l’ombre, guettant de loin les proies de passage, mais renonçant vite à une course à plus de 100 km/h sur une terre chauffée à 40°C. Le Kalahari ne peut certes pas se vanter d’abriter les “Big 5″, mais avec un quatrième lion admiré ce soir, il compense largement par sa solitude, sa sérénité et son nombre de gros chats !

~ quelques photos du jour (parmi les 31) ~
Autruches Guépard à l'ombre Sieste de lions Lion solitaire Sieste de lions

Jeudi 25 janvier 2007

Les dieux sont tombés sur la tête

Classé dans: ~ Carine & Tom @ 22:22

— Groblershoop, Northern Cape

Exceptionnel : petit déjeuner ce matin au camping de Kimberley, car il y avait une bouilloire et une table à disposition… mais aussi plein de fourmis ! Nous avons ensuite effectué une rapide visite (en voiture !) de la ville, cherchant désespérément une vraie machine à café, refusant obstinément café filtre et autres instantanés généralement proposés… espoir vain, nous ne bûmes pas de vrai café ce matin-là.

L’étape suivante fut le Wildebeest Kuil Rock Art Center, un centre culturel géré par des Bushmen San exilés d’Angola et de Namibie. Nous avons pu y admirer d’étonnants pétroglyphes rupestres, ainsi que de l’artisanat !Xû et Khwe. Le ! n’est pas une faute de frappe, mais une particularité de la langue san : il indique qu’il faut claquer la langue tout en prononçant la lettre… plus facile à écrire qu’à dire ! Le reste de la journée fut essentiellement consacré à la route, entrecoupé par une pause-déjeuner fort sympathique : nous nous sommes arrêtés près d’un enclos où gambadaient cinq lapins, que nous avons pu nourrir d’un peu de bonne herbe bien verte !

En fin d’après-midi, après un bon bout de piste poussiéreuse, nous avons atteint les dunes de Witsand, qui élèvent leurs sables rouges au milieu de la savane. Elles sont censées faire du bruit lorsque les conditions de chaleur et d’humidité s’y prêtent (on les surnomme les “Roaring sands”, les “sables hurlants") mais elles sont restées bien muettes en notre présence ! Un peu plus loin, sur la piste Witsand-Volop, un drôle de panneau écrit (peut-être) en afrikaans avait, malgré son langage incompréhensible, un ton bien menaçant : il se terminait par les images d’un pistolet, d’une tête de mort et d’un autre dessin non identifié mais tout aussi peu amène… (damned, voilà une splendide occasion ratée de photo !)

Ce soir, nous avons dû planter notre tente dans le jardin d’un bed & breakfast, entre les vignes des berges du fleuve Orange. Il faudra qu’on nous explique pourquoi tous les hôtels de la modeste bourgade de Groblershoop affichent complets un jeudi soir hors vacances scolaires ?!?

~ la photo du jour ~
Pétroglyphes rupestres Bushmen San

Mercredi 24 janvier 2007

À la source de la rivière de diamants

Classé dans: ~ Tom @ 18:41

— Kimberley, Northern Cape

L’orage gronde sur les vastes plaines du Northern Cape, et le ciel est zébré de terrifiants éclairs ("zébré” est le mot exact au pays des Equus bruchelli). Peut-être qu’à l’endroit où elle frappe, la foudre laisse sur le sol un petit diamant ? Nous avons juste eu le temps de planter la tente avant que la pluie, menaçante toute l’après-midi, ne se décide à tomber. Et cette tente se trouve à deux cents mètres du Big Hole, le plus grand trou sur terre jamais creusé par la main de l’homme. C’est là qu’ont été extraits, de 1871 à 1914, 2.722 kg de diamants, ce qui représente un bon nombre de rivières de diamants, avouons-le. Le “grand trou” s’est creusé sur le toit d’une cheminée de kimberlite, un magma jailli des profondeurs de la Terre, charriant avec lui des morceaux du manteau, et parmi eux les précieuses pierres. Car ce pur cristal de carbone ne se forme qu’au-delà de 200 km de profondeur : avant il ne s’agira que de vulgaire charbon, quel paradoxe de l’alchimie !

La ville s’est rapidement construite à côté du trou, peuplée de femmes et d’hommes venus de tous les horizons, attirés par les adamantins reflets de la richesse - et parmi eux d’ailleurs, beaucoup de Noirs, traités comme des voleurs et des moins-que-rien. La plupart auront creusé ici leur tombe, quelques uns auront creusé leur fortune, comme les frères Diederick et Nicolaas Johannes de Beer, les fermiers propriétaires d’un terrain auparavant jugé ingrat, et surtout Cecil John Rhodes, magnat du diamant, fondateur de l’incontournable De Beers Consolidated Mines Ltd. Rhodes a bâti sur ces cailloux une fortune qui lui permit de devenir le Premier Ministre de la colonie du Cap, fer de lance de l’Empire Britannique, et même d’avoir un pays à son nom, la Rhodésie (maintenant Zimbabwe) !

Pénétrant dans le village de pionniers soigneusement reconstitué, nous sommes allés jeter un œil au-dessus du cratère désormais noyé d’eau, avant de passer dans une fausse galerie (un vrai parc d’attractions, avec bruit assourdissant et simulations d’explosions) puis d’arriver dans une exposition très complète. Le clou est sans doute l’immense coffre-fort qui trône au milieu du hall, renfermant plus de 300 diamants de la collection De Beers, dont Eurêka, la première pierre découverte en 1867 par deux gosses, source de la ruée vers le cristal. Le commentaire d’Eugene, notre guide, eut une touche surprenante, critiquant à mi-mots la De Beers d’avoir pillé le sous-sol et d’être partie en enrichissant Londres, mais pas Kimberley. Un ton politiquement incorrect, mais réaliste : maintenant la De Beers a quitté l’Afrique du Sud et opère au Botswana, reproduisant le même schéma qu’il y a un siècle. Ce n’est pas la faute des géologues, mais pourquoi, quand on trouve des diamants, de l’or, de l’argent ou du pétrole, ce n’est jamais la population locale qui en profite le plus ?

Il est 22h passées et nous revenons de dîner. Mais avant d’aller manger une pizza dans le plus fameux restaurant italien de la ville, nous sommes allés nous désaltérer juste à côté, au Halfway House Inn, le pub historique où Cecil John Rhodes venait boire sans quitter la selle de son cheval… et en effet, porte & plafonds sont assez hauts pour le permettre !

~ les photos du jour ~
Dentelle de poutrelles Le Big Hole aux diamants

Mardi 23 janvier 2007

Sur la terre natale de Tolkien

Classé dans: ~ Tom @ 22:56

— Bloemfontein, Free State

Le réveil s’est fait inhabituellement tôt ce matin, quand le gardien du camping est venu prélever sa dîme au salut de “Good morning master !”. Dîme fort modeste d’ailleurs (environ 2 €), mais cela compense bien le mal de chien que nous avons eu pour planter les piquets dans un sol dur comme du béton. Je comprends maintenant pourquoi il y avait l’icône “caravane", mais pas celui “tente” !

L’essentiel de la journée s’est passé sur la route nationale 1, direction le Nord-Est, longeant la voie ferrée et ses interminables convois de trains de marchandises colorés comme des jouets. Le franchissement du fleuve Orange a marqué notre entrée dans l’État Libre que nous avons atteint au cœur, puisque nous dormons ce soir en sa capitale, Bloemfontein. Cette “fontaine aux fleurs” de 500.000 habitants est aussi la troisième capitale officielle d’Afrique du Sud : Pretoria est la capitale administrative, Le Cap la capitale parlementaire et Bloemfontein la capitale judiciaire. On pourra dire que nous aurons fait la tournée des capitales !

Malgré ce statut, Bloemfontein n’offre au visiteur que quelques beaux bâtiments, la plupart datant de l’époque héroïque des Boers et de la proclamation de l’État Libre d’Orange en 1854. Même selon l’office de tourisme, les lieux à visiter ab-so-lu-ment sont les malls, ces galeries marchandes qui regroupent des dizaines d’enseignes parfaitement mondialisées. Néanmoins, l’endroit où nous passons la nuit sort de l’ordinaire : c’est une ancienne station de pompage perchée sur la colline au-dessus de la ville, à côté d’un réservoir que je présume toujours en service. Les “chambres” ne sont que des murs en tôle ondulée, et le toit s’élève dix mètres au-dessus de nous. Ajoutez à cela une déco qui mêle allègrement vieux souvenirs de voyage et poutrelles métalliques, et vous obtiendrez un hôtel peu commun.

Un autre hôtel peu commun, c’est le Hobbit House : la ville natale de J.R.R. Tolkien a inspiré à son propriétaire une ambiance évoquant elfes, lutins et fées, bref, un peu de la Comté du Seigneur des Anneaux… mais les chambres ne sont quand même pas des trous creusés dans la colline ! L’établissement étant bien hors de portée de notre bourse, nous nous y sommes juste attardés en curieux, faute de lieu plus pertinent pour honorer la mémoire de l’écrivain. On sait que John Ronald Reuer Tolkien est né à Bloemfontein en 1892, mais on ne sait pas exactement où. La maison natale a certainement été ensevelie sous un immeuble hideux - voire peut-être même un mall !?! Néanmoins, le guide Michelin m’apprend qu’en 1892, Bloemfontein était menacée par les lions en maraude, que le nourrisson a été enlevé par un serviteur soucieux de montrer aux siens un spécimen d’enfant blanc, et que plus tard le petit J.R.R. a, en apprenant à marcher, posé le pied sur une énorme tarentule… l’ancêtre de Shelob? Et je hasarde ici une supposition : Tolkien a-t-il pensé à sa terre natale, l’État Libre d’Orange, enclavée de toute part au milieu du Sud de l’Afrique, quand il a nommé son monde “Terre du Milieu” ?

~ les photos du jour ~
Train de marchandises Allô ? ne coupez pas ! La maison natale de JRR Tolkien

Lundi 22 janvier 2007

À pas de loup dans le Karoo

Classé dans: ~ Tom @ 22:15

— Middleburg, Karoo, Eastern Cape

La Vallée de la Désolation est un nom certes un peu théâtral - car ce n’est pas vraiment une vallée, et ce n’est pas vraiment désolé - mais l’endroit est néanmoins spectaculaire. Perchés au-dessus de Graaf-Reinet et sa boucle de rivière, nous avons contemplé ce matin la plaine immense du Karoo, ponctuée de plateaux de grès surélevés comme des forteresses. Sous nos pieds, des colonnes et des crêtes de dolérite (des sills et des dykes, bien connus des géologues) se dressaient vers le ciel, donnant au paysage une touche extraterrestre. Redescendant dans la plaine, nous sommes retournés à des lieux moins inhabituels : les rives d’un lac, refuges de nombreuses antilopes, et également de quelques suricates. Ces mangoustes se dressent comme un i pour surveiller la savane au-dessus des herbes : c’était curieux de voir leurs têtes monter et descendre comme des pistons alors que nous passions à côté.

Une piste déserte au travers des décors sauvages & somptueux du Karoo nous a ensuite mené à Nieu Bethesda, une oasis au nom biblique perdue loin de tout. Quand on naît et vit ici, soit on devient éminent paléontologue (les fossiles de la fin du Permien abondent dans les alentours), soit on devient un peu fou. C’est ce qui est arrivé à Helen Martins : elle a décoré sa maison d’une manière tout à fait intrigante. Fenêtres peintes de soleils souriants, murs multicolores crépis de verre pilé, plafonds bariolés de motifs géométriques. Et quand la maison a été finie, elle s’est attaquée au jardin, le peuplant de dizaines de statues : des sirènes, des jeunes femmes, des chameaux, des sphinx, des rois-mages, des pyramides… et surtout des hiboux, ce qui a valu à la maison son nom de “Owl House”. L’ensemble reste bizarre, incompréhensible, mais dégage une puissante aura mystique (Helen était une Malkavian, sans aucun doute) qui trouve parfaitement sa place au cœur des solitudes du Karoo.

~ quelques photos du jour (parmi les 10) ~
Graaf-Reinet depuis la Valley of Desolation The Owl House Le Chat d'Alice au Pays des Merveilles Procession pétrifiée Choisissez votre langue !
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