Version TLM 20140312-0031 Aux 4 Coins du Globe » Petites pensées sans importance
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Mercredi 11 février 2015

Retour à quelque chose de plus léger

Classé dans: ~ Aux 4 Coins du Globe @ 1:21

Après le deuil, revenons à des vœux plus positifs.
(Et hop, j’explose du même coup mon anti-record de posts de 2014, à savoir… UN !)

Bonne année 2015 !

Mercredi 7 janvier 2015

Ce n’est pas le vœu que je pensais faire à la base

Entorse à mon rite annuel de bonne année colorée.

Je suis Charlie

Dimanche 6 mai 2012

Vive l’amitié entre France et Hollande !

Classé dans: ~ Tom @ 23:35

— depuis un paisible exil fiscal prêt à accueillir toute la richesse de France
Drapeaux de Hollande et de France

Qui a dit que les Français n’aimaient plus l’Europe ? Il y a cinq ans, ils ont voté Hongrie. Aujourd’hui, ils plébiscitent Hollande. Quel bel exemple d’amitié entre les peuples !

Ce que j’aime dans les victoires de la gauche, c’est cette impression de ferveur populaire spontanée qui en émerge. Un côté anarchique et libertaire vaguement intimidant, mais dans le fond jubilatoire. On ne peut guère en dire de même des succès de la droite, qui semblent, comment dire ?… plus formalisés, guindés, compassés. Prenez au hasard la fête de Sarkozy en 2007, le péché originel qui plonge aujourd’hui la droite en pénitence. On ne peut pas dire que le Fouquet’s ait une touche très popu, mais plutôt bien people. Quand aux “Jeunes Pop", comme s’appellent eux-mêmes les jeunes loups de l’UMP, bien propres sous leurs polos Lacoste, leurs jupes plissées (car il y a aussi des filles) et leurs barrettes dans les cheveux, ils ont toujours l’air de sortir de la kermesse paroissiale. Et puis incontestablement, Yannick Noah à la Bastille, ça a quand même une autre gueule que Mireille Mathieu à la Concorde.

Ce qui m’amuse aussi, en ce soir de scrutin, c’est la soudaine promotion des partisans du MoDem, dans un sensible appel du pied de la gauche. On a pas mal entendu le mot “humaniste” dans différentes bouches socialistes, remerciant ceux-ci d’avoir fait le bon choix. Les supporters de Bayrou sont donc passés en quelques heures du stade de “centristes” (malgré tout clairement connoté à droite) en “humanistes", appellation nettement plus flatteuse car porteuse de lumière et de belles idées. Une manière d’attirer le centre droit un peu sur sa gauche, et ainsi de préparer le 3ème round des législatives. En effet, qui n’aime pas se voir qualifier d’"humaniste” ? À part le FN, je ne vois pas.

Un détail m’échappe : ce soir, devant la scène de la Bastille, on voyait de nombreux drapeaux fendre joyeusement l’air, des emblèmes d’un peu partout sur la planète. Outre les inévitables drapeaux rouges, roses, bleus à douze étoiles dorées, et bien sûr tricolores, j’ai aperçu entre autres les couleurs de l’Irlande, de l’Italie, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de la Guinée, du Maroc, de la Tunisie, de la Syrie, de la Palestine, du Chili, et même du Pérou. Bien sûr, la gaie bannière arc-en-ciel flottait également dans le ciel parisien. Mais curieusement, parmi tous ces pavillons chamarrés, personne ne pensait à agiter peut-être le plus évident entre tous : celui de Hollande.

PS. Pendant ce temps-là, à la frontière franco-suisse, les files d’attente s’allongent…
Bouchon de Ferrari à la frontière franco-suisse

Mardi 1er mai 2012

« Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde »

Classé dans: ~ Tom @ 1:17

— depuis un pays neutre

Nous connaissions le 21 avril 2002, nous avons maintenant le 22 avril 2012. Tous les dix ans, le spectre hideux ressurgit des égouts où on aurait dû le reléguer depuis longtemps. Mais il est encore fertile, le ventre d’où est sortie la bête immonde. Souhaitons qu’un Bertolt Brecht français n’aura jamais à écrire “La Résistible Ascension de Marine Le Pen”.

La blondasse a fait mieux que son père, sans nul doute. Non seulement elle récolte un million de voix de plus, mais elle se place sur la troisième marche du podium, celle dont rêvait secrètement son patriarche. Le vieux pouvait bien fanfaronner de sa qualification pour le deuxième tour, au fond de lui il savait que la partie était déjà jouée. Chirac a alors eu beau jeu de lancer un appel solennel au front républicain pour contrer l’extrémisme, évoquant la patrie en danger. Mais le seul qui était en danger, c’était bien lui, avec toutes les casseroles qu’il avait au cul. Incroyable retournement de situation : un président que tout le monde, après la dissolution de 1997, disait fini, mort et enterré, se retrouve réélu avec plus de 80% des suffrages. Et tout ça grâce à son pire ennemi, le fasciste vitupérant, qui n’aura d’autre choix que de contempler sa cuisante défaite.

Dix ans plus tard, la situation a bien changé. Cette fois-ci c’est la grosse vache qui est maîtresse du jeu, forte de sa troisième position d’outsider. Là, nul risque de se prendre une volée à 18% au deuxième tour. Au contraire, pour capter ses électeurs, Sarkozy lui fait du pied comme jamais : les petites phrases commencent à fleurir à droite pour gentiment s’acoquiner les thèses nauséabondes du FN. Et elle, bien sûr, se marre comme une baleine, car comme tous ceux de son espèce, elle adore qu’on lui lèche les pieds.

Un fait ne lasse pas de me surprendre : depuis le soir du premier tour, je n’ai entendu aucun commentateur faire le lien entre ce score effrayant et l’affaire Mohammed Merah. Il me semble pourtant que le sentiment d’insécurité et la haine de l’autre qu’ont engendré ce fou furieux doivent parfaitement se cristalliser dans le vote FN.

En tout cas, il y a dix ans jour pour jour, avec mon ami Denis, je défilai dans les rues de Paris entre République et Nation, au cœur d’un gigantesque cortège de plus d’un million de personnes. Je me souviens encore du défilé parallèle organisé par le Groland et sa bande d’énergumènes, les Jules-Edouard Moustic, Michael Kael, Francis Kuntz et l’inénarrable Président Salengro. Dans une joyeuse anarchie, ils allaient à contre-sens, scandant des slogans comme “La France aux Grolandais !” ou “Le Pen, gros patapouf !". Pour ma part, je m’étais aussi confectionné ma petite banderole, nettement plus classique, que voilà. J’espérais ne pas avoir à la ressortir un jour.

Non au FN

Jeudi 19 mai 2011

Coup de tonnerre à Manhattan

Classé dans: ~ Tom @ 2:01

Coup de tonnerre à Manhattan

“Coup de tonnerre", l’expression est de Martine Aubry. Je ne sais pas si elle y a pensé en disant cela, mais en effet l’affaire pourrait être le french remake de “Coup de foudre à Manhattan”. Souvenez-vous, dans cette gentille petite comédie une modeste (mais ambitieuse) soubrette croise dans un grand hôtel new-yorkais un puissant (mais faillible) homme politique, qui se méprend sur son statut social et s’éprend d’elle. D’ailleurs, comme en clin d’œil prémonitoire, lors du briefing matinal des femmes de chambre on les met en garde à propos d’un client “très porté sur la chose” — ce qui ne les effraie guère : le monsieur, nu dans sa salle de bain (tiens tiens), n’a visiblement pas de quoi impressionner ces dames.

Évidemment, on est dans un film hollywoodien, le happy end est de rigueur. Mais rien ne dit que pour DSK la fin sera aussi fleur bleue. C’est simple, on se croirait dans une série télé servie par un scénario digne de Scorsese. Pour l’instant, nous avons eu droit à tous les poncifs du genre : arrestation on the fly in the plane, comparution immédiate entre délinquants ordinaires dans un tribunal de Harlem, inculpation expéditive encadrée par les flics, incarcération express sur la riante Rikers Island. En quelques heures, du palace au pénitencier, du Fonds Monétaire aux bas-fonds menotté. Franchement, là, je ne le vois pas le happy end.

PS. [et ce n’est pas pour Parti Socialiste] Un clic sur l’image permet de découvrir la vérité vraie — mais pas toute nue : on risque des procès pour ça.

Vendredi 18 mars 2011

Fukushima mon amour

Classé dans: ~ Tom @ 1:58

PAUVRES IMBÉCILES

     Naron, qui appartenait à la race rigellienne à longue vie, était le quatrième de sa lignée à tenir les dossiers galactiques.
     Il avait le grand livre qui contenait la liste des nombreuses races qui, dans toutes les galaxies, possédaient une intelligence, et le livre bien plus petit où étaient inscrits les noms des races qui avaient atteint la maturité et s’étaient qualifiées pour la Fédération Galactique. Dans le premier livre, un certain nombre de celles qui étaient enregistrées étaient barrées; celles qui, pour une raison ou une autre, avaient échoué. Le malheur, les imperfections biochimiques et biophysiques, l’inadaptation sociale avaient prélevé leur droit de passage. Dans le petit livre, pourtant, aucun membre enregistré n’avait été jusqu’à présent barré.
     Et maintenant, Naron, grand et incroyablement âgé, levait la tête, alors qu’approchait un messager.
— Naron, dit le messager. Grand Naron !
— Bon, bon, que se passe-t-il ? Pas tant de cérémonies.
— Un nouveau groupe d’organismes a atteint la maturité.
— Excellent, excellent. Ils évoluent rapidement maintenant. Il ne se passe guère d’années sans qu’il y en ait un nouveau. Et qui sont ceux-là ?
     Le messager donna le numéro de code de la galaxie et les cordonnées du monde en son sein.
— Ah ! oui, dit Naron. Je connais ce monde.
     Et d’une écriture élégante, il le nota dans le premier livre et transféra son nom dans le second, se servant, comme d’habitude, du nom sous lequel la planète était connue de la plus grande fraction de la population. Il écrivit : Terre.
— Ces nouvelles créatures, dit-il, ont établi un record. Aucun autre groupe n’est passé si rapidement de l’intelligence à la maturité. Pas d’erreur, j’espère.
— Non, monsieur, dit le messager.
— Ils possèdent bien la puissance thermonucléaire, n’est-ce pas ?
— Oui, monsieur.
— Bon, c’est le critère, gloussa Naron. Et bientôt leurs vaisseaux partiront en expédition et contacteront la Fédération.
— Actuellement, Grand Naron, dit le messager, les observateurs nous disent qu’ils n’ont pas encore pénétré dans l’espace.
     Naron était stupéfait.
— Pas du tout ? Pas même une station spatiale ?
— Pas encore, monsieur.
— Mais s’ils possèdent la puissance thermonucléaire, où donc font-ils leurs expériences et leurs explosions ?
— Sur leur propre planète, monsieur.
     Naron se leva et, du haut de ses six mètres, il tonna :
Sur leur propre planète ?
— Oui, monsieur.
     Naron sortit lentement son stylo et fit un trait sur la dernière adjonction dans le petit livre. C’était un acte sans précédent, mais Naron était très sage et pouvait voir l’inévitable tout aussi bien que n’importe qui dans la galaxie.
— Pauvres imbéciles, murmura-t-il.
Isaac Asimov
29 juillet 1957

~ la photo du jour ~
Dans le panier à linge

Lundi 29 novembre 2010

Estranger, n’oublie pas qu’ici tu es un estranger

Classé dans: ~ Tom @ 3:35

(sur un air d’harmonica d’Ennio Morricone)

Hier a eu lieu en Suisse une votation sur une initiative populaire. En bon français, ça veut dire que 100.000 électeurs ont proposé un projet de loi, pour lequel un référendum a été organisé. Le projet de loi est adopté s’il obtient la double majorité, celle du peuple et celle des cantons (soit 13 sur les 26). Il faut donc non seulement que 50% des gens soient d’accord, mais aussi qu’ils soient suffisamment répartis géographiquement, ce qui empêche les grands cantons (Zurich, 1,3 million d’habitants) de dicter leur loi aux petits (Appenzell Rhodes-Intérieures, 16.000 habitants). Le mécanisme est donc relativement astucieux : tout en préservant un certain équilibre, il gomme les différences démographiques entre les cantons et incite par conséquent à la recherche du consensus, une constante dans la vie politique suisse. L’Europe ferait bien de s’en inspirer pour commencer à créer un semblant de début de citoyenneté européenne.

Mais le système a sa faille, et elle est de taille : puisque seulement 100.000 citoyens sont requis pour une initiative, on peut donc proposer n’importe quoi. Ce que ne se gêne pas de faire l’UDC, la trompeusement dénommée Union Démocratique du Centre, à côté de laquelle les sbires du Front National font figure de petits amateurs. Déjà, l’an dernier, l’UDC avait triomphé avec son initiative pour l’interdiction de construction des minarets — il y en a 4 en tout et pour tout en Suisse, on est donc loin, très loin de l’invasion décriée.

Cette année, ils remettent le couvert avec le renvoi automatique des étrangers criminels dans leur pays. Mais pour certains crimes uniquement. Ainsi un Albanais ou un Roumain (au hasard) qui volerait une pomme serait illico expulsé dans son pays aussitôt sa peine terminée. Par contre, un Bernard Madoff luxembourgeois ne serait pas, lui, reconduit à la frontière. Or l’arsenal juridique suisse est déjà fort bien pourvu, et l’on peut très bien expulser des gens sans loi supplémentaire (et parfois même des gens qui n’ont commis aucun crime). Mon propos n’est pas ici d’excuser les criminels étrangers — le crime, c’est pas bien, bouh — mais de souligner que le côté automatique de la sanction stigmatise tous les étrangers non criminels (dont je fais partie) : «Toi l’étranger, on t’a à l’œil, à la moindre entourloupe tu dégages.»

Le plus absurde dans tout cela, c’est la répartition géographique des votes. On pourrait s’attendre à trouver des “oui” là où il y a le plus d’étrangers et le plus de crimes — autrement dit, dans les grandes villes. Eh bien, pas du tout. Comme le montre très clairement la carte ci-dessous, ce sont les vertes & tranquilles campagnes suisses qui tremblent devant des ombres. Toutes les agglomérations où est censé rôder l’étranger criminel (Zurich, Berne, Bâle, Lausanne, Genève…) ont nettement refusé le projet. Et aussi mention spéciale aux Grisons, tout à l’Est, qui sauvent l’honneur et des campagnes et des germanophones, à la Suisse romande, qui n’a pas cédé à la psychose, et tout particulièrement au Jura & ses Franches-Montagnes, éternelle terre de refuge des anarchistes et des libertaires !

Initiative populaire du 28.11.2010
Joël Sutter © Le Temps

Dimanche 22 août 2010

Les Dix Commandements

Classé dans: ~ Arthur @ 18:22
inspiré par Vincent
  1. Tu ne réveilleras point Bébé qui dort — sous aucun prétexte.
  2. Tu ne changeras rien si Bébé ne pleure pas.
  3. Tu ne perdras point patience si Bébé pleure.
  4. Tu auras toujours une lolette (une tototte/un nouki/une tétine) sous la main.
  5. Tu changeras très vite la couche — sinon Bébé fera pipi dans l’intervalle.
  6. Tu auras un biberon toujours prêt. Et chaud. Enfin, pas trop. Tiède.
  7. Tu renonceras avec abnégation à tes siestes et tes grasses matinées.
  8. Tu émettras des borborygmes idiots pour faire rire Bébé.
  9. Tu t’émerveilleras des progrès que Bébé fait chaque jour.
  10. Tu annonceras crânement que Bébé est le plus beau du monde. Sans discussion possible.

Vendredi 23 juillet 2010

Adieu petit lapin

Classé dans: ~ Tom @ 21:43

— depuis notre jardin

La vie est parfois bien cruelle. Pour les vacances, il nous faut choisir entre prendre avec nous Arthur le gamin ou Pinpin le lapin. En effet, les deux tiennent aisément dans une boîte à chaussures, mais leur équipement respectif remplit un semi-remorque. Sur l’insistance de la maman, nous avons opté pour le premier. Mais nullement question d’abandonner lâchement le second sur une aire d’autoroute : pour Pinpin, ce sera pension complète à l’hôtel juste en bas de chez nous. Un hôtel pour NAC — comprenez Nouveaux Animaux de Compagnie — où s’entremêlent dans la plus parfaite harmonie chats, lapins, hamsters, cochons d’Inde et autres volatiles bariolés. Une solution satisfaisante, à condition d’espérer que le restaurant immédiatement voisin (qui heureusement n’est pas asiatique) ne manquera pas tout à coup de viande.

Mais patatras ! ce plan tombe à l’eau : la veille de notre départ, un collègue propose spontanément de prendre Pinpin chez lui. Confiants, nous lui confions la bête. Le lendemain, coup de téléphone, voix navrée : Pinpin n’est plus, probablement victime d’un coup de chaleur ou d’une crise cardiaque face à un chat maraudeur.

Tu n’étais pas aussi démonstrative qu’Isidore, le lapin de mon enfance, qui venait manger des cornflakes et du chocolat dans ma main, et qui boulottait les cerises en recrachant le noyau après. Tu n’avais pas un caractère facile, et ta sœur Perlin en sait quelque chose, puisque nous avions dû vous séparer après d’épiques bagarres. Même avec nous, tu nous faisais comprendre que notre présence était tout juste tolérée dans la maison. Mais nous t’aimions bien quand même, avec tes grognements agacés et tes airs de petit sphynx. Je n’irai plus te cueillir les cramias dont tu raffolais, ces pissenlits que tu manges maintenant par la racine. Tu reposes désormais dans notre jardin, mais je suis sûr qu’en fait tu gambades gaiement dans le vert éternel des champs Élysées. Adieu, petit lapin.

Adieu Pinpin

Lundi 21 juin 2010

Les Suisses & les drapeaux

Classé dans: ~ Tom @ 23:21

— Schweiz Suisse Svizzera Svizra

Blason du Canton du JuraDrapeau de l'Union EuropéenneEn ces temps de Coupe du monde de foot, les drapeaux fleurissent partout : aux balcons, aux fenêtres, sur les voitures et les rétroviseurs, sur les vêtements et les têtes. Déjà, en temps normal, les Suisses adorent les drapeaux. Ils en mettent en cocarde aux frontons des édifices publics, en oriflamme au-dessus des rues commerçantes, en écusson sur les plaques d’immatriculation (en France aussi, depuis peu, mais les emblèmes des régions me font plutôt penser à des logos publicitaires), en étendard à l’entrée des villes. D’ailleurs, chose curieuse, on peut voir aux portes de Delémont, claquant côte à côte, le drapeau de la Confédération Helvétique et celui de l’Union Européenne… spectacle surprenant quand on connaît l’obstination des Suisses à refuser l’Europe (c’est donc pour redorer leur blason). Néanmoins l’honneur est sauf : le drapeau frappé des douze étoiles s’est mis au standard suisse : il est devenu carré (mais j’y reviendrai plus tard).

Blason de CourfaivreBlason de PorrentruyOres doncques, chaque canton possède sa bannière, chaque village arbore son pavillon — parfois mignon, comme Courfaivre et son chat tranquille, parfois cocasse, comme Porrentruy et son sanglier bondissant. Et avoir dans son jardin un drapeau flottant au sommet d’un mât n’est de loin pas exceptionnel : alors qu’ailleurs on passerait, au mieux pour un patriote exalté, au pire pour un nostalgique de Vichy, ici cela semble tout naturel et nullement suspect de sympathies nationalistes (ou si peu). C’est juste la manière dont les Suisses montrent leur fierté en leur Confédération, pays à la longue tradition d’hospitalité. Car en effet, à la faveur du foot, les couleurs du monde entier éclosent partout et trahissent les origines géographiques fort diverses de ses habitants. Sans surprise, on retrouve énormément de drapeaux espagnols et portugais, au coude à coude avec les italiens. Le Brésil et l’Argentine ont naturellement leurs inconditionnels, mais l’Angleterre, les Pays-Bas, ou — plus exotique dans les cantons romands — l’Allemagne comptent également quelques supporters. Mais je n’ai pu dénombrer qu’un seul drapeau pour la France, autant que pour la Corée du Nord !

Drapeau de la SuisseDrapeau de l'ONUPour la petite anecdote, sachez que le 10 septembre 2002, lors de la très cérémoniale adhésion de la Suisse aux Nations Unies, on a frôlé l’incident diplomatique. Le drapeau rouge à croix blanche est CARRÉ, et non rectangulaire — j’entends : un “vrai” rectangle, pas un rectangle dont tous les côtés sont égaux, autrement dit : un carré. Or le règlement de l’ONU impose aux États membres de hisser des drapeaux rectangulaires, de 4 pieds de haut pour 6 pieds de long. Le problème s’était déjà posé avec le Népal et son bizarre drapeau en zig-zag, et avait été (probablement) résolu en son temps — en 1955, donc. Le Vatican, seul autre pays du monde à avoir un drapeau carré — et dont la Garde est suisse, tiens tiens, coïncidence ? — n’est pas membre de l’ONU, donc le problème ne se pose pas. La Suisse a par conséquent le seul et unique drapeau au format carré des Nations Unies. Or, comment ne pas léser le nouvel adhérent ? Un compromis a été trouvé de justesse avec les hautes instances onusiennes : un drapeau peut avoir un format non-rectangulaire, à condition que sa surface ne dépasse pas celle des autres. Petit calcul : la surface d’un drapeau rectangulaire étant de 24 pieds carrés, le côté du drapeau suisse doit donc avoir une longueur de √24, soit 4,9 pieds. Mais le témoignage d’un observateur des Nations Unies — un vrai observateur, qui s’est rendu sur place pour scruter la rangée de mâts — rapporte que le drapeau suisse, comme tous les autres, semble parfaitement rectangulaire. Même celui du Népal a des pointes curieusement longues… Amie lectrice, ami lecteur, si jamais tu vas te balader à New York, peux-tu aller vérifier ça pour moi ?

Et n’oublions pas que la Suisse est le seul pays du monde où, tous les jours, sur tous les palais de la capitale, les drapeaux sont toujours en Berne.

~ la photo du jour ~
Hopp Schwiiz !
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