— Mariposa, Californie
Ca y est, nous avons quitte la grande ville pour aller vadrouiller dans la campagne californienne. Nous sommes ce soir a Mariposa, un bourg de western ne du Gold Rush de 1849, et qui vit maintenant du Green Rush : il est juste a l’entree du celebre Yosemite Park. Et nous campons dans un stade de foot, non, dans un marche aux bestiaux, euh… un parking ? Enfin bref, ce camping est des plus curieux, mais au final il remplit les 6 criteres du Camping Ideal !
Ce matin a San Francisco, j’ai realise pourquoi je trouvais cette ville plus agreable a la promenade que Boston : les passages pietons. A Frisco, la marche a suivre est simple : a intervalle regulier, les voitures s’arretent et les pietons passent. Mais a Boston, il arrive souvent au malheureux bipede de faire le pied de grue plusieurs minutes en attendant que son feu passe au vert. Et la peine est doublee si par megarde il oublie d’appuyer sur le bouton signalant au Grand Ordinateur Shadok des Feux son infime presence. Et pas question de traverser a la hussarde : la horde sauvage de Hummer, GMC, Dodge et autres Chevrolet avec leurs 4x4 milliards de roues motrices y veille.
Nous avons quitte San Francisco par la grande porte (doree) : le Golden Gate Bridge. D’ailleurs, il est a noter que de loin il parait tout beau tout rouge, mais vu de plus pres sa nuance tire clairement vers l’orange. Ce pont suspendu est un chef-d’oeuvre en ce domaine, mais la Bay Area compte bien d’autres ponts monumentaux. Le paradis des ingenieurs en genie civil !
Les distances américaines sont trompeuses pour l’Européen : notre oeil s’est habitué à lire des cartes où les villages sont espacés de quelques kilomètres, et les villes de 50 tout au plus. Mais ici l’espace se dilate. Il faut rouler bien plus pour passer d’un point à son voisin. Sans parler de la distorsion maligne des miles, qui biaise la distance psychologique d’un facteur 1,6.
C’est donc plusieurs bonnes heures qui nous ont été nécessaires pour effectuer un simple trait de plume sur la carte ; d’autant plus que les routes de la San Joaquin Valley sont droites mais surchargées, et celle du piémont de la Sierra Nevada désertes mais tortueuses. Ces paysages de montagnes désséchées au soleil sont superbes, mais curieusement je n’ai pas trop envie de mettre mon chapeau et d’aller y marcher : j’aurai trop le sentiment d’être un oeuf dans une poële à frire !