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Dimanche 5 novembre 2006

Le jour qui n’a jamais existé

Classé dans: ~ Tom @ 3:33

— quelque part sur l’orthodromie entre Santiago et Auckland, au-dessus de l’Antarctique

Si un jour la police me demande ce que je faisais le dimanche 5 novembre 2006, je pourrai lui repondre en toute bonne foi que pour moi, ce jour n’a jamais existe. Nous avons quitte Santiago et le sol americain le samedi 4 novembre a 23h05, et quand les roues de l’appareil toucheront la terre de Nouvelle-Zelande nous serons le lundi 6 novembre a 4h du matin. Voir quelques heures s’envoler plus rapidement que prevu, telle est la consequence pour ceux qui osent franchir la ligne de changement de date. Le plus troublant est que, comme evidemment mon age biologique n’a pas lui fait un saut temporel, faudrait-il maintenant feter mon anniversaire un jour plus tard ?

Carine semble dormir tranquillement a cote de moi. C’est une bonne chose car elle est plutot stressee en avion, a interpreter chaque petit bruit inhabituel, chaque changement de regime des moteurs, chaque modeste zone de turbulences comme l’indubitable signe avant-coureur de la catastrophe. Preuve absolue qu’elle n’est pas rassuree : elle a pris a la fin du repas un verre de whisky avec moi ! Depuis que je la connais - cinq ans donc - c’est la premiere fois que je la vois boire quelque chose de plus fort que du vin !

~ les photos du jour ~
Auckland vue de la Sky Tower La cité sous mes pieds

Vendredi 3 novembre 2006

Vieux motard que j’aimais (disait Carine)

Classé dans: ~ Tom @ 23:16

— Île de Pâques, “le nombril du monde”

Grande première pour ma Suissesse : aujourd’hui c’était la première fois de sa vie qu’elle montait sur une moto, et comme en plus c’est à l’Île de Pâques que ça s’est passé, c’est le genre d’expérience qui ne s’oublie pas. Pour ma part ce n’est pas la première fois que je conduis une moto, mais même dans ce cas le lieu fait là aussi son petit effet, qui tient en un mot : “waouh". Nous avons pourtant longuement hésité hier entre le vélo - plus écologique certes, mais aussi plus cher : il faut en louer deux - et la moto, qui avait l’avantage de régler la question de la distance à parcourir : 80 km à pédaler vent debout sur les pentes des volcans, nous laissons ça aux spécialistes. Il existait bien une tierce option : le cheval. Nombreux sont les Pascuans qui l’utilisent comme moyen de transport quotidien, ce qui donne un charmant goût anachronique aux rues de Hanga Roa. Mais là encore, le trajet à effectuer s’avérait trop long et me faisait craindre le pire pour la santé de mon fessier, déjà échaudé par la cabalgatas d’Ushuaia.

Donc après les incontournables préparatifs du matin (petit dèj’ au marché local, courses pour le pique-nique, quart d’heure internet pour dire qu’on est toujours vivants), nous avons enfourché la vrombissante machine - une Honda XR250 Tornado pour ceux qui s’y intéressent - et avons entamé le tour de l’île. Après plusieurs années d’abstinence motocycliste, il a fallu que je dépoussière un peu mes souvenirs de deux-roues, mais à ma grande surprise c’est revenu très vite : après quelques kilomètres sont réapparues les sensations qui font de la conduite d’une moto un moment intense, loin, très loin de celles de la voiture… Quant à ma passagère, il semble qu’elle ait apprécié elle aussi cette nouvelle expérience.

Nous avons donc emprunté la route qui longe la côte sud de l’île, nous arrêtant régulièrement pour contempler les moaïs qui la jalonnent. Les moaïs, ce sont les célèbres statues pascuanes, ces êtres étranges de plusieurs mètres de haut qui jettent un œil sévère et vigilant sur l’horizon. Car les moaïs sont toujours tournés dos à la mer - ou plus fréquemment aujourd’hui, face contre terre : les guerres tribales et les raz-de-marée les ont souvent jetés à bas. On suppose qu’ils représentent les ancêtres de la tribu, c’est pourquoi ils sont rarement solitaires : ils se dressent alignés sur les ahus, des autels de pierre et de terre parallèles à la mer, qui faisaient également office de chambres funéraires. Nous avons visité bon nombre de ahus présentant des moaïs parfois érigés, souvent tombés, mais à chaque fois dégageant comme une onde mystique provenant du fin fond des âges. J’ai éprouvé une sensation voisine en contemplant Stonehenge, et la vue des Pyramides doit probablement provoquer le même frisson.

Parmi tous ces lieux fascinants, il en est un qui captive encore plus : la carrière des moaïs, là où sont nés ces géants taillés dans la roche noire des pentes du volcan Rano Raraku. Certains dressent entièrement leur haute stature, d’autres émergent à peine de l’herbe, mais tous fixent un point de l’horizon de leur regard minéral, tels d’éternelles sentinelles. On dirait une armée de golems prêts à surgir de la lave refroidie du cratère - la porte d’une autre dimension ? - pour envahir notre monde. Vision énigmatique - et un brin inquiétante - que de contempler ces légions pétrifiées. Plus haut sur la montagne, d’autres moaïs reposent inachevés, dont un gigantesque qui dort sur sa rampe de lancement, en attendant de glisser vers la mer ou - qui sait ? - de s’envoler vers les étoiles. Nous avons contourné le flanc du volcan pour découvrir un magnifique lac niché au cœur du cratère. La différence avec le Rano Kau, c’est qu’ici le spectacle a d’immuables spectateurs : des moaïs parsèment la pente intérieure, comme installés dans un amphithéâtre voulu par les dieux et conçu par les titans.

Notre longue promenade s’est achevée à l’ahu Akivi, où les sept moaïs font exception à tous les autres : ils regardent l’océan. Ces sept-là sont les sept frères envoyés par le roi en exil Hotu Matua pour trouver une nouvelle terre. Eux contemplent encore les îles lointaines d’où ils venaient. Enfin, pour nous remettre de nos émotions, nous sommes retournés dîner chez Tahi Tiaré, la dame aux douze langues. C’était encore une fois fort bon et fort sympathique (et l’addition fut même exacte !), mais le repas dura trop longtemps pour qu’on puisse aller voir Rapa Nui, le film de Kevin Costner. Malheureux Pascuans ! ils ont bien un cinéma sur leur île perdue, mais il diffuse toujours le même film !

~ quelques photos du jour (parmi les 19) ~
Un ahu au loin L'ahu Akivi Un ahu avec un signe étrange... La carrière de moaïs 7 Heaven's angel

Dernières nouvelles des moaïs

Classé dans: ~ Carine & Tom @ 11:18

— Rapa Nui, l’Île de Pâques

Nous nous apprêtons ce matin à aller explorer l’Île de Pâques sauvage, loin de Hanga Roa la “capitale". Juste le temps entre deux averses de laisser ce petit message pour dire que nous donnerons très bientôt de plus amples nouvelles : nous avons tout un tas de billets de retard, c’est vrai, et ne parlons même pas des photos !… :-( Mais un peu de patience : une fois en Nouvelle-Zélande (dans trois jours donc), nous pourrons travailler à rattraper tout ça ! :-)

~ quelques photos du jour (parmi les 19) ~
La carrière de moaïs 1 La carrière de moaïs 8 La carrière de moaïs 6 Ahu à la plage Un ahu avec un signe étrange...

Jeudi 2 novembre 2006

Rano Kau, Tangata-Manu & Make-Make

Classé dans: ~ Tom @ 23:13

— Hanga Roa, Rapa Nui

Ce fut une longue journée de marche, et nos pieds sont bien fatigués. Bien sûr, nous avons commencé notre découverte de l’île par Hanga Roa, la “capitale” de fait puisque c’est le seul village de l’île. Rapa Nui est un minuscule rocher triangulaire de 23 km de long sur 12 de large, perdu au milieu du Pacifique - c’est l’endroit le plus isolé au monde de toute autre terre habitée. Les Pascuans ne sont plus que 3.000 aujourd’hui ; à l’âge d’or de l’île au XVIème, ils étaient 10.000 et les onze tribus se répartissaient sur toute la surface. Mais l’arrivée de l’homme blanc et de sa civilisation les a décimés (une centaine d’habitants seulement survivait en 1872), et même parqués sur la pointe sud-ouest de l’île, maintenant Hanga Roa. Tragique histoire que celle des Pascuans…

Après avoir fait nos préparatifs et arpenté les larges rues verdoyantes de la bourgade, nous avons tourné nos pas vers le volcan qui couronne la pointe sud, le Rano Kau. Quelques champs de grelots (nom que je donne à une herbe sèche dont la cosse contient plein de petits grains sonores : passer au milieu n’est pas très discret, mais très amusant) et quelques forêts d’eucalyptus plus loin, nous avons atteint le sommet du cratère, un cercle parfait seulement altéré par la chute d’un pan ouvrant une majestueuse fenêtre sur l’azur infini du Pacifique. Le fond du cratère est constellé d’étangs, les “yeux qui regardent le ciel", avant seule source d’eau douce pour l’île. Se tenir au sommet de cette vision donne une sensation grisante d’élévation vers le sacré. Les Anciens l’avaient bien compris, puisqu’ils ont fondé ici le principal site rituel, le sanctuaire d’Orongo, coincé entre mer et cratère. C’est là qu’avaient lieu les cérémonies qui désignaient le Tangata-Manu - l’Homme-Oiseau - servant l’esprit Make-Make. L’épreuve était une sorte de triathlon polynésien : il fallait guetter l’arrivée des frégates (des oiseaux marins) venus nidifier sur l’îlot de Motu Nui, escalader la falaise, s’emparer du premier œuf pondu puis rejoindre l’île à la nage, tout ça à la course avec les autres prétendants au titre qui tentent de casser l’œuf. Voilà un bon vieux rite initiatique qui faisait passer de l’âge de garçon à l’âge d’homme… et même parfois de vie à trépas.

La conclusion de cette journée se déroula devant une bonne assiette de poisson local, avec une sympathique serveuse qui parlait peut-être douze langues mais ne savait pas faire une addition correcte. Les Pascuans vivent bien du tourisme, et certainement encore mieux de la crédulité du touriste.

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
Le cratère & la mer Les pétroglyphes du Make-Make Bisou à Orongo 1 Nouveau Moai! Obélix & ses menhirs

Mercredi 1er novembre 2006

Pâques à la Toussaint

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— Rapa Nui, l’Île de Pâques, Polynésie

(Voilà qui ferait un bon titre pour un San Antonio, ou alors un début de blague à la Pierre Desproges, non ?)

L’air immense du grand Pacifique emplit mes poumons. Le fracas des vagues qui se brisent sur la roche noire de Rapa Nui emplit mes oreilles. Nous avons atterri ce soir sur l’Île de Pâques, et pour poser le décor nous avons d’entrée de jeu assisté à un spectacle de danse pascuane organisé dans l’hôtel où notre tente est plantée ce soir. Ici ce n’est plus l’Amérique du Sud, ce n’est plus vraiment le Chili non plus : nous sommes en Polynésie, nation atlantidéenne dont les trois pointes du triangle sont Rapa Nui, Hawaï et la Nouvelle-Zélande. La proximité géographique de Tahiti explique que beaucoup ici parlent un peu de français - ce qui devrait sensiblement améliorer notre communication. Mais malheureusement les habitants les plus célèbres, les moaïs, restent obstinément muets.

~ la photo du jour ~
Gilles & sa Bicyclette

Mardi 31 octobre 2006

Survivants d’un séisme et d’un tsunami

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— Valparaiso, patio de La Bicyclette

À 16h00 aujourd’hui, un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a fait trembler Valparaiso. Exactement 7 minutes plus tard, un tsunami venu des tréfonds du Pacifique a submergé la ville. Quant à nous, au signal d’alarme, nous avons été évacués sans encombre d’un immeuble de 21 étages, dans les rires et la bonne humeur. Car il s’agissait d’un exercice. Nous nous sommes retrouvés aux premières loges de cette simulation grâce au papa de Denise, administrateur de l’immeuble sus-cité. Denise est l’amie de Fabio, un vieux copain de Nouvelle-Calédonie installé à Valparaiso depuis quelques années. Nos retrouvailles ont eu lieu ce matin à La Bicyclette, et après un petit dèj au soleil, Fabio & Denise nous ont emmenés dans une visite guidée de la ville. Elle a commencé par une ascension du Cerro Alegre, l’une des quarante collines qui font de Valparaiso un immense amphithéâtre sur la mer. Le Cerro Alegre, avec ses maisons colorées qui s’enchevêtrent dans une plaisante anarchie, ses étroits escaliers serpentant au cœur d’une luxuriante végétation, ses miradors d’où se découvrent les vues sur le port, la vaste baie et au loin Viña del Mar, est un quartier bohême regroupant anciennes maisons de maîtres, ateliers d’artistes et d’artisans, petits cafés typés. La colline a donc un caractère très particulier, avec un léger parfum de grandeur et décadence passée qui se sent sur les murs aux peintures fanées - pas étonnant que Valparaiso ait été inscrite au patrimoine de l’humanité.

La promenade s’est poursuivie au marché, où nous avons pris un déjeuner local fruits de mer & poisson, puis nous sommes allés participer à l’exercice de terremoto y maremoto. C’était la foule des grands jours sur la place, de faux blessés étaient en train de se faire maquillerpour les besoins de la simulation - et certains débordaient d’hémoglobine : idéal pour faire la quête en ce jour d’Halloween ! Des hauts-parleurs ont diffusé un grondement sourd, l’alarme a retenti, l’électricité s’est coupée, le feu s’est déclaré dans l’immeuble (un fumigène à une fenêtre, en fait), alors nous avons descendu nonchalamment 16 étages avec les employés de bureau. Dehors les secours s’activaient déjà et les pompiers arrivaient de leurs pays variés : à Valparaiso, chaque caserne a sa nationalité propre - souvenir des immigrants - et donc l’équipement, le casque, les véhicules, tout dans le moindre détail est semblable aux marins-pompiers de Marseille, aux Feuerwehr allemands ou aux Fire Departments londoniens. L’ensemble est donc très hétéroclite, on se croirait au festival Pompiers du Monde !

Le soir venu, nous avons préparé un asado (le barbecue sud-américain) dans le patio de La Bicyclette. Gilles et sa gouaille toulousaine se sont joints à nous autour du feu, des viandes grillées et de quelques bouteilles de vin chilien. La soirée fut riche en anecdotes & éclats de rire, et d’autres suivront car Fabio retourne à Nouméa le 3 décembre… quand nous y serons !

~ quelques photos du jour (parmi les 8) ~
Carine, Fabio & Denise La bombe allemande Halloween ? Vue des Cerros On ne sait jamais...

Lundi 30 octobre 2006

Première nuit sous tente en Amérique du Sud

Classé dans: ~ Tom @ 23:24

— Valparaiso, Vème Région, 300.000 habitants

Il était temps de la planter cette tente, dans la terre sud-américaine : encore deux jours et c’était trop tard. Nous ne sommes pourtant pas dans un camping ce soir à Valparaiso, mais dans un hospedaje tenu par Gilles le Toulousain, La Bicyclette. Il y a un petit bout de terrain on l’on peut enfoncer nos sardines, et comme mous portaons une tente inutile depuis deux mois, c’était l’occasion ou jamais. Et puis, nous avions furieusement envie d’essayer nos matelas tout neufs achetés à Buenos Aires !

Question hôtel, il faut dire que le dernier à Santiago était gratiné : petit dèj digne des prisons chiliennes, pas d’eau chaude le soir, si peu le matin, quant à internet et le lecteur de carte bancaire c’était pareil : on nous disait le matin que ça fonctionnerait le soir, et le soir c’était l’inverse… Alors quand l’empotée de service ce matin nous a déclaré qu’il fallait attendre une demi-heure pour nous rendre la monnaie, nous lui avons clairement fait comprendre le fond de notre pensée, pensée plus exacerbée encore à chacun de ses irritants “This is not my responsability"… L’hôtel Angamos : n’y allez pas de notre part !

Valparaiso, bien que deuxième ville du pays, est nettement plus petite que Santiago. Nous y avons flâné cet après-midi, près du port où se pressent d’immenses porte-containers, ou sur les collines qui disposent chacune de leur ascenseur : un antique funiculaire évitant la montée à pied. Du haut du Cerro Artílleria la vue est imprenable sur la zone portuaire, où des camions-grues pas plus hauts que des jouets déplacent les containers multicolores empilés comme des Lego. Et quand on se retourne vers la ville, toutes ces petites maisons bigarrées accrochées au flanc des collines donnent elles aussi l’impression d’être des Lego empilés - mais cette fois par un enfant beaucoup moins ordonné.

~ la photo du jour ~
La baie de Valparaiso

Dimanche 29 octobre 2006

Promenade dominicale

Classé dans: ~ Tom @ 23:15

— Santiago du Chili, altitude 543 m

La cité de Santiago del Nueva Extremadura, fondée en 1541 par Pedro de Valdivia, n’est pas aussi vilaine qu’on nous l’avait dépeinte… Certes, les bâtiments sont hauts et pas tous élégants, les rues étroites et donc la lumière ténue, mais elle est agrémentée de jolies places et de superbes parcs. En quête d’un office du tourisme ouvert le dimanche (et pas grand’chose n’est ouvert le dimanche), nous sommes arrivés devant la Casa Colorada, le petit musée dédié à l’histoire de la ville et installé dans sa plus vieille demeure coloniale, une des rares rescapées du perpétuel lifting urbain. Le gardien nous ayant fermement mais courtoisement invités à le découvrir (c’était gratuit aujourd’hui), nous nous sommes résignés à aller y jeter un rapide coup d’œil… pour finalement contempler avec minutie les superbes dioramas qui y sont exposés. Ces petites scènes illustrent en trois dimensions des instants de la vie de Santiago : les décors et les maquettes de bâtiments sont magnifiques, mais ce qui frappe surtout, c’est le talent du sculpteur pour donner une expression propre à chacune des figurines en bois de 6 cm de haut - et elles sont nombreuses ! Les poses sont variées et les minuscules visages fourmillent d’expressions variées et souvent cocasses : la duègne tançant sévèrement sa señorita pâmée devant le fringant conquistador, la jeune fille rougissant timidement aux avances de son soupirant, ou le fier guerrier mapuche se tenant le pied de douleur suite à un mauvais coup de crosse d’une partie de hockey précolombien. Tous ces détails font de la visite un régal.

Nous nous sommes ensuite rendus au Palais de la Moneda (qui fourmille, lui, de policiers : un tous les 10 m…), là où Salvador Allende a courageusement mis fin à ses jours le 11 septembre 1973, après le putsch de Pinochet, inaugurant ainsi dans le sang le début de la dictature militaire. Mais Salvador a maintenant sa statue sur la place, et pas le sinistre général. Et j’espère que l’actuelle Présidente Michelle Bachelet sera elle aussi immortalisée dans le bronze - mais alors, dans bien des années ! Après un sandwich sur la Plaza de Armas encombrée de familles et de prédicateurs, nous avons continué la promenade dans le barrio Bellavista, le quartier bohême de Santiago, où les rues bordées d’arbres et de maisons basses sont constellées de terrasses et de vendeurs d’artisanat. Le funiculaire nous a emmenés au sommet du Cerro San Cristobal, une éminence au milieu de la ville qui offre un splendide panorama sur les Andes enneigées, la vallée urbanisée et la cordillère côtière, le tout dans la lumière dorée du soleil couchant - nous avons échappé aujourd’hui au sempiternel brouillard qui noie habituellement les six millions d’âmes rassemblées ici, miracle peut-être dû à l’immense Vierge de 14 m de haut qui couronne la montagne, statue d’une blancheur immaculée, conception de l’atelier Val d’Osne à Paris !

~ les photos du jour ~
Salvador Allende immortalisé Santiago & les Andes La cicatrice d'un autre 11 septembre ? Détail d'un truculent diorama

Samedi 28 octobre 2006

Sur le chemin de Saint Jacques

Classé dans: ~ Tom @ 19:37

— escale à Puerto Montt, dans l’avion qui nous mène à Santiago

Nous nous sommes réveillés ce matin au milieu du Détroit de Magellan, et nous nous endormirons ce soir à Santiago du Chili : un grand bond en avant de 3.000 km, notre dernière étape continentale avant le saut vers l’Île de Pâques et le Pacifique.

Au petit matin, le Mare Australis s’est arrêté à quelques encâblures de l’Isla Magdalena, habitée par un gardien de phare, des goélands et surtout des milliers de manchots de Magellan (le terme “pingouin” convient aussi, ai-je appris). Ils vivent en couple dans des nids-terriers creusés dans le sol. Autant dans l’eau ils sont de vraies torpilles, autant sur terre ils sont patauds : leur démarche dandinante à la Charlot leur confèrent un air cocasse et assez touchant. Comme ils ne sont pas vraiment farouches et tolèrent volontiers qu’on les approche, c’était un jeu d’enfant pour les baleiniers du XIXème d’en faire un véritable massacre. Heureusement aujourd’hui, l’île est devenu leur santuario, et en mars elle se couvre de nouveaux-nés duveteux.

La fin du voyage approchant, vint ensuite le temps des adieux avec nos compagnons de dîner : Maude & Michel, Yvette & Bill. Ce fut aussi l’occasion de mieux faire connaissance avec Caroline & David : nous nous séparâmes non sur le quai, mais dans un petit café patagonien qu’on a pas mal rempli d’éclats de rire.

23h21 — Santiago du Chili

Nous voilà arrivés à Santiago, installés dans un hôtel qui ne fait absolument rien pour se faire connaître : il ressemble à n’importe quelle autre maison, sans enseigne ou publicité d’aucune sorte. Mais la chambre a l’air agréable - ce n’est plus bien sûr le luxe de notre palace flottant - et de toute manière je sens que je vais dormir comme une masse. La nuit dernière n’a pas été de tout repos - comme Bill la veille, j’ai dû manger au dîner quelque chose qui n’est pas passé - et aller voir les pingouins ce matin m’a demandé une bose dose d’abnégation. Mais nul doute qu’une bonne nuit réparatrice remettra tout ça d’aplomb.

~ les photos du jour ~
La table du capitaine Les pingouins de Magellan Le phare de l'Isla Magdalena & ses habitants

Terre en vue, moussaillon !

Classé dans: ~ Carine & Tom @ 15:04

— Punta Arenas, XIIème Région

Le site est resté quelque peu silencieux ces derniers jours, et pour cause : des militaires chiliens à moustache nous ont emmenés dans leur caserne pour un petit interrogatoire amical de 72 heures. Aïe.

Ahahah, je plaisante. :twisted: Non, en fait si nous n’avons pu donner de nos nouvelles sur le blog, c’est parce que… nous étions en mer ! Une croisière de trois jours dans le labyrinthe de l’archipel fuéguien, de Ushuaia à Punta Arenas, entre Canal de Beagle, Cap Horn, fjords & glaciers, et sur un bateau grand luxe s’il-vous-plaît ! :-) Mais même dans ce palace flottant, de connexion internet il n’y a point !

Nous avons débarqué ce midi à Punta Arenas, et notre avion pour Santiago décolle dans 2 heures : je n’aurai donc pas le temps de mettre en ligne le journal de bord de ce périple digne de Shackleton. Mais dès que nous aurons un peu plus de temps devant nous, vous saurez tout de nos aventures dans les îles des mers du Sud - et contrairement à ce que tout le monde dit, l’eau n’est pas bleu turquoise ici ! ;-)

~ les photos du jour ~
Les pingouins de Magellan Le phare de l'Isla Magdalena & ses habitants La table du capitaine
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