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Vendredi 27 juillet 2007

Rien que pour vos yeux — for your eyes only

Classé dans: ~ Tom @ 23:39

— Delémont, Jura

Il y a un an jour pour jour, nous nous envolions pour notre périple autour du monde. Alors, pour célébrer dignement cet anniversaire, nous allons vous faire un petit cadeau — en général, c’est plutôt l’inverse qui se produit, sympa non ? Et ce n’est pas UN, pas DEUX, pas TROIS, non Madame, mais QUATRE cadeaux que nous vous offrons ! (autant que de coins au globe, tiens)

Une des visions les plus prégnantes que nos yeux aient embrassées sont les Chutes d’Iguazú en Argentine. Il y avait déjà une vidéo sur le site, mais elle s’avérait plutôt mal commode à regarder : il fallait d’abord télécharger le fichier AVI – pas spécialement léger de surcroît – puis le lire avec un lecteur externe. Rien de bien compliqué certes, mais maintenant, d’un simple clic, on peut contempler le déferlement ahurissant des cataractes (si toutefois on n’en a pas une soi-même).

Les très impressionantes chutes
de la Garganta del Diablo

D’une manière générale, je n’ai pas pris beaucoup de vidéos pendant ce voyage : je préfère de loin l’instant saisi au vol par la photo, la fixité d’une image invitant à un regard plus approfondi, à une recherche de détails, voire à la contemplation. La photo laisse plus libre que la vidéo : si on ne l’aime pas, on la passe ; si on l’aime, on s’y attarde, on l’ausculte. Le film a ce côté captivant dont il est difficile de se détacher avant la fin… même s’il n’a aucun intérêt. (Et pour être honnête, il faut bien dire que je ne me souviens pas toujours qu’il y a une fonction vidéo sur mon appareil photo !)
Mais de temps en temps, je dois avouer que la vidéo peut avantageusement remplacer les photos. Ce fut le cas lorsqu’en Argentine, nous apercûmes ces baleines franches australes au large de la Península Valdés : je pris bien des photos, mais point de film, honte à moi. Ce fut aussi le cas en Australie quand nous nous retrouvâmes face aux toboggans démesurés du kindergarten de Katanning, un bled perdu dans le bush. Et là par contre, quand nos compagnes gravirent crânement les échelles, je n’oubliai point les vertus de l’animation !

Ces demoiselles s’amusent… sous le regard narquois de ces messieurs !

Cress en perdrait presque son chapeau !

… et Carine ne franchit pas la ligne d’arrivée !
(mais sans se départir de son sourire)

Il n’y en a pas que pour vos yeux, il en reste aussi pour vos oreilles. La dernière vidéo est celle qui m’a donné le plus de fil à retordre. Il s’agit seulement à la base d’un enregistrement sonore, la musique des mille et une bêtes s’éveillant dans la savane africaine quand le soleil disparaît à l’horizon — musique où l’on distingue néanmoins les bribes de paroles de notre ranger… désolé. Comme en parallèle j’avais quelques photos intéressantes mais peu satisfaisantes (car prises en faible lumière), c’était l’occasion de combiner tout cela en un petit diaporama sonore.

Sons & lumières de la savane vespérale
Les lionnes & le léopard ne font, eux,
aucun bruit.

Samedi 7 juillet 2007

Les Mariés du 777

Classé dans: ~ Tom @ 7:07

— de notre envoyé spécial à Orléans, avec un léger différé depuis Delémont ;-)

voir la galerie photo du mariageNon, rassurez-vous, ce titre n’augure pas un épisode de Brigade Mondaine se déroulant dans un avion de chez Boeing. Il s’agit d’un couple d’amis, Axelle & David, qui ont choisi la date hautement symbolique du 7 juillet 2007 pour sceller leur union. Ah, la fascination du 7 : qui sur Terre, ce jour-là, ne s’est pas marié, ou plus probablement, n’était pas invité à un mariage ? Bref, c’est pour cette raison que Carine & moi ne sommes pas allés célébrer le mariage de la Desperate Housewive & son basketteur au château de Vaux-le-Vicomte (en Seine-et-Marne, département n°77, tiens tiens) : nous étions conviés en bien meilleure compagnie à Orléans.

D’ailleurs, à propos du 7, je me suis laissé dire – mais je ne suis pas en mesure de le prouver – qu’en Birmanie, ils prêtent tant de vertus à ce chiffre que les billets de banque sont des multiples de 7. Ce ne doit pas toujours être des plus pratiques, mais on ne peut pas leur reprocher d’être un brin superstitieux, avec les sinistres généraux qui les gouvernent. Pour ma part, je pense que pour bien faire, ce mariage aurait dû se dérouler précisément de 7h77 (soit 8h17) à 12h57 (la 777ème minute de la journée) dans le 77 – mais pas à Vaux-le-Vicomte, déjà pris… alors pourquoi pas dans un 777 ? Mais là on a dû se contenter de 14h14 dans le 45. Quoique… le code postal d’Ormes étant 45.140, nous y retrouvons vingt fois notre ami hepta… Numérologie, quand tu nous tiens !

Le vendredi, Carine & moi avons bravement affronté la moitié aller des 1.200 km de route, pour retrouver chez eux Axelle & David, entourés d’une poignée d’amis et de parents, et partager avec eux quelques verres de vin, portions de camembert et poignées de cerises. L’atmosphère était étrangement calme, ambiance veillée d’armes avant le grand jour. “Nous sommes dans l’œil du cyclone", telle fut l’augure prononcé par David. Œil du cyclone que nous avons finalement dû quitter, pour nous retrouver dans un autre : notre hôtel prétendument proclamé Première Classe, enserré au cœur du maelström autoroutier de la banlieue nord d’Orléans. Sommeils légers, s’abstenir ! car même avec la vitre fermée, le volet baissé et le rideau tiré, l’impression d’être sur la trajectoire d’un 38 tonnes hurlant reste assez saisissante. Enfin, là au moins les draps étaient à peu près propres, ce qui n’est pas le cas partout, comme nous le verrons plus tard.

Le lendemain, après les préparatifs d’usage en pareille occasion (qui ont bien pris 5 minutes pour moi et, oh, une heure ? pour ma compagne ;-) ), nous sommes allés retrouver les amis Isabelle & Vincent (que désormais vous connaissez bien, chers lecteurs), ainsi que Fiddler, fraîchement débarqués de Normandie. Tous ensemble, nous prenons le chemin de l’hôtel de ville. Et une fois sur les lieux, instantanément nous voilà crépis de minuscules mouches du plus mauvais effet sur les élégantes robes et les seyants costumes des convives de la noce – sans compter, la chaleur aidant, celles qui viennent se coller sur les fronts en sueur, le mien ayant leur préférence. Des mouches de moisson, nous explique-t-on, qui pullulent dans les récoltes et pleuvent sur les alentours. Avec une telle densité, on peut raisonnablement supposer que bon nombre d’entre elles ont dû finir bues dans les coupes de champagne !

Le maire d’Ormes, après avoir accueilli la foule grandissante dans la trop petite salle de cérémonie, s’est lancé dans un argumentaire de vendeur de foire sur tous les atouts dont dispose sa commune pour les jeunes couples : des crèches, puis des écoles maternelles, puis des écoles primaires, avec aussi des commerces, des associations, des autoroutes, “Oui” et même la base aérienne nucléaire stratégique toute proche (nan j’plaisante). Bref, à la fin, on en était à se demander pourquoi tout le monde connaissait Orléans, et personne Ormes ! Enfin, il mit un frein à son boniment, et Axelle & David purent prononcer un “oui” empreint d’émotion devant un auditoire dans le même état. Les alliances furent échangées, les signatures apposées, les photos prises, puis tout le cortège s’ébranla vers le vin d’honneur.

La suite ne fut que luxe, calme et volupté : canapés, petits fours & champagne dégustés au bord de la piscine, dans l’Arche de Noé des parents de David : dans cette maison à l’orée des champs, on trouve des chiens, des chats, des chevaux malicieux & fugueurs qui me feront bien courir le lendemain, un cochon asiatique mais timide, des canards au col vert, des poules punk & leurs poussins destroy. Arrivés à l’heure du dîner, nous nous sommes dirigés vers Tournoisis, au cœur de la Beauce céréalière, où la noce installait ses quartiers dans le Relais Saint-Jacques, une cossue auberge beauceronne. La salle portait la touche évidente de la main verte d’Axelle : des plantes partout, et même Brouette & arrosoir une centaine de petites fleurs en pot pour chacun des invités – celles de Carine et la mienne sont sous mes yeux alors que j’écris ces lignes : elles ont bien perdu quelques pétales, mais jusqu’ici nous avons réussi à les faire survivre. Quant aux pièces montées, elles étaient dans le ton général : arrosoir & brouette… Je serais curieux de connaître la signification freudienne de ces symboles ! :lol:

Le coup de théâtre final eut lieu en rentrant se coucher au beau milieu de la nuit. Il faut savoir que la maison d’Axelle & David est une demeure de chats, un chat-eau pourrait-on dire : on ne compte pas moins de 5 hôtes félins (nombre fluctuant) squattant canapés, fauteuils & autres endroits chauds et confortables. C’est donc tout naturellement que Fiddler, avant de partir en Australie, y a amené en pension Gant, ze cool cat. Or l’animal, même s’il est au demeurant fort sympathique, a la désagréable habitude – héritée du temps où il possédait encore tous ses attributs virils – de baptiser les endroits n’exhalant pas son mâle parfum. Est-ce parce qu’il n’a pas trouvé le chemin de la chatière menant au soulagement extérieur, ou plus malignement a-t-il considéré toutes ces effluves étrangères comme une agression inqualifiable envers ses délicates narines ? :twisted: Toujours est-il que lorsque nous sommes enfin arrivés au lit, préparé avec soin le matin même par la toute jeune mariée, nous avons la surprise d’y découvrir, en offrande, quelques petites crottes trônant dans une jolie flaque odorante ! THE COOL CAT ! VIENS PAR ICI !!!

Axelle & David,
SANTÉ BONHEUR À VOUS DEUX !
ET JOIE DANS LES CHAUMIÈRES !!!

PS. Ici vous pourrez lire le récit heure par heure de cette belle journée, agrémenté de superbes photos et d’émotions fortes, vue par l’actrice principale.

~ quelques photos du jour (parmi les 17) ~
Isabelle, Axelle & David Axelle & David font salle comble Axelle en plein discours La photographe photographiée (bis) Le papa de David surgit devant l'objectif

Mercredi 4 juillet 2007

Poème géomorphologique

Classé dans: ~ Tom @ 23:44
par Denis Le Meur
      Un jour, je traversais avec un camarade
      Sur nos cyclomoteurs à forte pétarade
      La campagne de Caen, auprès de Lorguichon.
      Repas tiré des sacs, tranches de saucisson,
      Nous étions arrêtés pour un court pique-nique,
      Dans l’herbe assis tous deux, près de nos mécaniques,
      Dégustant un repas forcément très frugal
      Mais dont je me souviens comme d’un vrai régal.

      Tout autour s’étendait, vers Norrey l’Orgueilleuse,
      Cette belle campagne opulente et heureuse
      Et le soleil brillant au ciel d’un bleu d’azur
      Donnait au paysage un aspect net et pur.
      C’est alors que me vint une idée singulière :
      Mon compagnon fermant son œil à la lumière
      Pour faire un petit somme en ce beau jour d’été,
      J’énonçais ce propos, qui le fit sursauter :

      « Holà ! Ne t’endors pas, ami, point de faiblesse !
      Fournis une réponse au sujet qui m’oppresse.
      Cette vaste étendue, favorable aux labours,
      Qui s’incline en douceur de Falaise à Cabourg,
      Par son aspect fertile et ses moissons fécondes
      Est réputée parmi les plus riches du monde.
      Les dieux se sont-ils donc penchés sur son destin ?
      Lui ont-ils accordé, en un passé lointain,
      Quelque insigne faveur dont elle bénéficie ?
      Pourrais-je sur ce point avoir une éclaircie
      De ta part, car on dit que ton savoir est grand
      Et qu’en géographie nul n’est aussi savant ? »

      « C’est beaucoup me flatter, répond mon camarade,
      Je sais un peu de tout, mais si on escalade
      Du savoir établi le sommet altier,
      Malgré tous mes efforts, j’arrive bon dernier ! »

      J’interviens de nouveau : « Pas tant de modestie,
      Tu es, chacun le sait, une encyclopédie
      Et peux donc me répondre avec force détails,
      Étant très au courant des secrets du sérail.
      Par ailleurs, tu prétends au rang de géographe
      Sans avoir pour autant apposé ton paraphe
      Au bas de quelque thèse au titre ambitieux ;
      Si tu veux que ton nom devienne glorieux
      Et s’inscrive à jamais, sans que cela étonne,
      Parmi ceux de Reclus, Journaux ou de Martonne ;
      Si tu veux pénétrer dans ce cénacle étroit
      Où seuls les grands esprits sont admis de plein droit,
      Il faut, par un récit d’une mâle assurance,
      Me prouver clairement l’ampleur de ta science.
      Après cet examen, mais après seulement,
      Tu seras accueilli dans notre mouvement,
      Et du premier janvier jusqu’à la Saint Sylvestre,
      Tu pourras disserter sur l’écorce terrestre. »

      « J’accepte, répond-il, j’accepte de grand cœur.
      Mais puis-je mériter, au reste, un tel honneur ?
      J’essaierai cependant. C’est une longue histoire
      Et pour te la conter, d’abord il nous faut boire ;
      J’aperçois près d’ici un bistrot avenant :
      Allons y déguster un bon café fumant.
      Vois-tu, quand j’étudie les faits géographiques,
      En moi-même s’épanche une joie séraphique
      Dit-il, bien installé devant le noir moka ;
      Mais fais bien attention, je t’expose le cas.
      Il y aura parfois, je le sais, quelques failles
      Dans mon raisonnement ; les terrestres entrailles
      Répugnent à livrer tous leurs petits secrets
      Au fougueux géographe avide de concret…
      Et, sans surestimer les modestes lumières
      Qu’une étude assidue me donne en la matière,
      Je puis te démontrer et pourquoi et comment
      Ce fertile pays ne peut être autrement ! »

      « Entrons dans le sujet, et déjà un problème
      Apparaît au chercheur soucieux du bon terme :
      Faut-il appeler “plaine” un vaste bas-plateau ?
      Les puristes, je crois, trouveront aussitôt
      Que le deuxième nom est de loin préférable :
      En effet, à travers ces terrains vénérables,
      L’Orne coule encaissée, ainsi que le Laison :
      Argument décisif, qui me donne raison !
      Dans la plaine, en effet, l’eau coule à fleur de terre,
      Alors qu’en un plateau, étendue solitaire,
      Jusqu’au niveau de base elle coule en creusant
      Un réseau de vallées aux obliques versants.

      Venons-en maintenant à la stratigraphie,
      Seule science sur Terre à laquelle je me fie,
      Puisqu’aussi bien sa cause en est la pesanteur,
      Et qu’on ne peut trouver un plus simple moteur.
      Sache donc, cher ami, qu’à l’ère secondaire
      Ici se déposa une couche calcaire,
      Épaisse de cent mètres, et parfaite en tout point :
      On lui donne le nom d’étage bathonien.

      Les dinosaures hantaient ces calmes profondeurs
      Tandis que, poursuivant sans trêve son labeur,
      La gravité posait les unes sur les autres
      Les couches du bassin qui va jusqu’à Champdôtre.
      Ces strates étaient planes et, relevées à l’ouest,
      S’enfonçaient au contraire en s’en allant vers l’est.
      C’est pour cette raison qu’on les a dénommées :
      Série sédimentaire concordante inclinée.
      Aucun effondrement, à peine un léger pli
      N’ont ensuite troublé le travail accompli. »

      Parvenu à ce point de son discours épique,
      Le narrateur se tait. « Quelle mouche te pique,
      Ô savant connaisseur ? Poursuis donc ton chemin,
      Dis-je, et conte-nous les faits jusqu’à la fin ! »
      Mais il n’écoute pas, et frappant sur la table :
      « Pourquoi donc ce café est-il si détestable ? »
      S’écrie-t-il brusquement, regardant le patron.
      Celui-ci intervient, car il n’est point poltron :
      « Vous avez, emporté par l’ardeur qui vous guide,
      Simplement négligé de sucrer le liquide.
      Ce n’est pas bien méchant, oubliez vos soucis
      Et reprenez pour nous ce passionnant récit ! »
      On sucre le café ; dès que se décompose
      Au sein du Robusta l’odorant saccharose,
      L’avisé morphologue, évoquant le passé,
      Se lance de nouveau dans son docte exposé.


… C’est ici que prend fin, pour l’instant, ce récit
Car aux yeux du profane cela aura suffi
À démontrer l’adresse et des mots et des vers
Avec laquelle s’amuse mon géographe de père !

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