La scène: le repas autour de la table, dans la cuisine familiale.
Arthur (presque 4 ans) et Théodore (2 ans ½) mangent en devisant gaiement, tandis que Jonathan (8 mois) engloutit goulûment son biberon.
Le papa est là, qui à dompter une fourchette récalcitrante, qui à maintenir l’instable chope en place.
Ils en arrivent je ne sais comment à faire le jeux des prénoms, à savoir: quelles sont les véritables identités des héros masqués qui œuvrent dans l’ombre, tout le jour durant, auprès de ces petits anges ?
Papa : — Maman ?
Arthur & Théodore : — Carine !
Papa : — La maman de Maman ?
Arthur & Théodore : — Christiane !
Papa : — La maman de la maman de Maman ?
Arthur & Théodore : — Andrée !
Arthur : — Et la maman de la maman de Papa ?
Papa (surpris) : — Elle s’appelait Germaine.
Arthur : — Et elle est où ?
Papa (embarrassé) : — Elle est partie, elle est au Ciel.
Arthur : — Elle a pris l’avion ?
Papa (souriant) : — Non, elle n’a pas pris l’avion.
Arthur : — Alors elle a décollé en parapente ?
Papa (scotché) : — Euuuuh… non plus. Elle est allée au Ciel en faisant un long, très long, très très long dodo. Comme tous les vieux grands-grands-papas et les vieilles grands-grands-grands-mamans.
Arthur (déçu que feu sa grand-grand-maman n’ait pas l’étoffe d’un spationaute) : — Ah, bon.
Jonathan : — Burp.
Je vous jure, être parent c’est se confronter aux situations les plus inextricables.