Home sweat home
— Rue des Semailles 8, Delémont
Au risque de paraphraser l’immense Winston Churchill, je dirais que les semaines à venir n’ont à nous promettre que de la sueur, du temps et des lames.
De la sueur pour déplacer ces tonnes de meubles, cartons, bouquins, bébé, lapin. (Je vous concède cependant que les deux derniers ne sont pas les plus pondéreux. Quoique… si on y ajoute tout l’attirail qui les accompagne, la balance s’alourdit vite.)
Du temps car il en faudra avant que la nouvelle maison devienne un vrai petit nid douillet, avec tout ce qu’il faut là où il faut.
Et des lames… euh, pourquoi des lames ? eh bien, pour ouvrir les cartons, quand on a du temps et de la sueur à perdre, pardi !
Permettez-moi en passant de glisser deux–trois mots sur le curieux système de propriété en Suisse. En France, quand on achète une maison, on s’endette pour 20 ans. Soit. Ici, on s’endette à vie. Le fisc helvète, pas plus altruiste que ses voisins, considère qu’un propriétaire, puisqu’il ne paie pas de loyer mensuel, perçoit donc virtuellement plus de revenus. Par conséquent, il doit payer plus d’impôts. D’un autre côté, une hypothèque auprès d’une banque donne droit à un dégrèvement d’impôt. (Je sais, ce sont des gros mots que j’emploie, mais j’essaie néanmoins de rester simple.) Donc l’un dans l’autre, tant qu’on reste endetté auprès de sa banque, ça s’équilibre. Mais si jamais on décide d’acquérir la propriété pleine & entière de sa maison, c’est-à-dire de rembourser intégralement sa dette pour ne plus avoir ce boulet bancaire à traîner, le fisc vous tombe dessus en vous réclamant les taxes calculées sur des revenus artificiellement gonflés. Voilà pourquoi la très grande majorité des Suisses continue de rembourser l’hypothèque de leur maison, même s’ils y vivent depuis 50 ans.
Être le locataire ad vitam æternam de sa banque, voilà un concept qui ne cesse pas de m’étonner.
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