Coup de tonnerre à Manhattan
“Coup de tonnerre", l’expression est de Martine Aubry. Je ne sais pas si elle y a pensé en disant cela, mais en effet l’affaire pourrait être le french remake de “Coup de foudre à Manhattan”. Souvenez-vous, dans cette gentille petite comédie une modeste (mais ambitieuse) soubrette croise dans un grand hôtel new-yorkais un puissant (mais faillible) homme politique, qui se méprend sur son statut social et s’éprend d’elle. D’ailleurs, comme en clin d’œil prémonitoire, lors du briefing matinal des femmes de chambre on les met en garde à propos d’un client “très porté sur la chose” — ce qui ne les effraie guère : le monsieur, nu dans sa salle de bain (tiens tiens), n’a visiblement pas de quoi impressionner ces dames.
Évidemment, on est dans un film hollywoodien, le happy end est de rigueur. Mais rien ne dit que pour DSK la fin sera aussi fleur bleue. C’est simple, on se croirait dans une série télé servie par un scénario digne de Scorsese. Pour l’instant, nous avons eu droit à tous les poncifs du genre : arrestation on the fly in the plane, comparution immédiate entre délinquants ordinaires dans un tribunal de Harlem, inculpation expéditive encadrée par les flics, incarcération express sur la riante Rikers Island. En quelques heures, du palace au pénitencier, du Fonds Monétaire aux bas-fonds menotté. Franchement, là, je ne le vois pas le happy end.
PS. [et ce n’est pas pour Parti Socialiste] Un clic sur l’image permet de découvrir la vérité vraie — mais pas toute nue : on risque des procès pour ça.