Adieu mon prrrééécieux
— plage de Pandop, Koumac, Côte Ouest
Nous sommes ce soir à Koumac, là où les moustiques ne piquent pas : ils t’empalent ! (selon les dires de Patrick Timsit) En fait, des moustiques il y en a très peu, ce qui est une première bonne surprise. La deuxième, c’est d’avoir trouvé un camping équipé un peu décemment, avec de l’eau chaude dans les douches (mais pas de lumière par contre, on ne peut pas tout avoir), des toilettes hommes/femmes séparées, et surtout pas de bestioles qui grouillent partout. Ce genre de détail pour Carine transforme du tout au tout le plaisir du voyage.
Avant d’en arriver là, nous avons passé la matinée à Koné : un café, un peu d’internet pour lire les courriers et signaler la difficulté de mettre à jour le site (de rares cybercafés, qui de surcroît sont très chers), quelques courses et une Number One avec l’ami Philippe Galy, l’happyculteur de Pouembout, qui arbore maintenant en lieu & place de ses favoris très rock n’ roll une belle barbe de patriarche. Et en effet, il l’est depuis un an, papa de deux jumelles métro-kanak… longue & heureuse vie à elles !
Les retrouvailles furent de courte durée, car la route nous appelait vers le Nord. Un petit tour au collège de Koné, le lieu où j’ai sévi autrefois, mais je n’ai pas osé rentrer… Pour le déjeuner nous nous installâmes sur la plage de Gatope, non loin du village de Voh, celui-là même où se dessine le célèbre cœur dans la mangrove, le Cœur de Voh porté aux yeux du monde entier par la photo vue du ciel de Yann Arthus Bertrand. C’est là, sur cette belle plage donnant sur les montagnes lacérées de mines de nickel, que le drame se produisit : mon Anneau Unique à moi, un bel anneau doré gravé des runes elfiques, quitta mon doigt et disparut. Je ne sais pas si cela se passa avant, pendant ou après la baignade - dans ces cas-là, on n’arrive jamais à se souvenir exactement de ce que l’on a fait 5 minutes plus tôt. Toujours est-il que nous avons fouillé l’herbe pendant une heure, en vain. Tel Isildur, l’Anneau me trahit en sombrant dans l’onde amère. Et tel Gollum, je regrette vraiment la perte de mon prrrééécieux. Heureusement pour moi, cet Anneau-là n’est pas unique, et la Monnaie de Paris doit bien en avoir encore quelques centaines d’exemplaires.
Nous sommes donc repartis vers Koumac, où nous avons planté notre tente dans un camping qui est aussi une pâture pour les vaches - aurons-nous des pancakes de bouse demain au ptidèj ? Un petit tour au nakamal tenu par le sympathique Pascal, une salade de troca dégustée devant la marina, et nous voilà de retour pour une nuit de repos. Nuit qui sera apparemment bercée par les rythmes du kaneka : les fêtards de la plage font profiter de ces entraînantes chansons kanak à toutes & tous, vagues, vaches et voyageurs.
~ les photos du jour ~ | ||