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Mardi 12 janvier 2010

Où l’on reparle des minarets suisses

Classé dans: ~ Tom @ 2:05

Je vous livre ici l’éditorial de la revue suisse des ingénieurs & architectes, Tracés, donc éminaret, pardon, éminemment bien placée pour parler de cet élément architectural hautement polémique en Suisse.

Minarets et matamores
Francesco Della Casa
Minarets et matamores     A question stupide, réponse navrante. Dans une époque favorisant la confusion et les amalgames, il était en effet illusoire d’espérer que le peuple souverain soit plus sage et mesuré que ceux qui ont imaginé cette initiative inutile, inefficace et irresponsable¹. Inutile, car dans les faits, elle n’agit que sur un seul projet déposé à ce jour, dont l’éventuelle autorisation de construire dépendait auparavant de la compétence communale. Inefficace, car l’interdiction d’édifier un minaret, loin d’entraver la logistique criminelle de fanatiques qui prennent une religion en otage, additionne un motif à leur instrumentalisation mortifère. Irresponsable, car en blessant sans discernement les sentiments profonds d’une communauté de croyants, elle va durablement flétrir ce pays d’une réputation d’intolérance. D’ores et déjà, les dommages apparaissent d’une ampleur si grande que l’effroi semble saisir ceux-là même qui ont amorcé la réaction en chaîne.
     La Suisse moderne, celle des Dufour et des Dunant, était une construction subtile qui visait notamment à éviter que ne se répète la guerre civile du Sonderbund – un conflit qui, déjà, avait été de nature confessionnelle. Cette Suisse-là fut celle de visionnaires, ingénieurs, diplomates et humanistes, qui lui ont permis de souder son unité en perçant des tunnels et en jetant des ponts, de jouer les bons offices lors de conflits internationaux et d’apparaître exemplaire aux yeux du monde par la modération de ses débats politiques. Faute de visionnaires d’une même trempe, la Suisse moderne menace aujourd’hui de disparaître pour laisser place à une coalition de matamores, dont l’unique motivation est de plastronner dans les feuilles de boulevard.
     Un matamore – littéralement « matamoros, tueur de maures » – est un personnage de la comédie espagnole se vantant d’exploits guerriers imaginaires. Un faux brave, qui n’est courageux qu’en paroles². Même si ce vote n’a plus rien d’une comédie et semble plutôt annonciateur de drames, l’un des acteurs a confirmé qu’il endossait parfaitement le rôle : dès la proclamation des résultats du vote, ce fier-à-bras a jugé bon de quérir publiquement une protection policière pour sa précieuse personne. Ses craintes devraient pourtant être infondées : chez nous, il n’y a guère qu’un ours en cage pour s’en prendre aux esprits simples³.

Francesco Della Casa

¹ Sans même parler de religion ou d’architecture, victimes en première ligne de ce débat perverti. A propos des influences culturelles réciproques entre Orient et Occident, on pourra lire Titus Burckhardt, « Die maurische Kultur in Spanien », Bâle, 1980, ou « Chartres ou la naissance de la cathédrale », Paris, 1995. L’auteur y montre notamment que la voûte en ogive, structure essentielle de l’architecture gothique – elle-même étendard culturel fréquent du crétinisme identitaire –, est une solution empruntée à l’architecture islamique. Sous l’angle philosophique, voir l’ensemble de l’œuvre d’Abdelwahab Meddeb.
² Grand Robert de la langue française
³ Il est bon de préciser aux béotiens ignorant tout de la brûlante actualité helvète qu’un jeune homme, apparemment dépossédé d’une bonne partie de ses facultés mentales, a cru bon se glisser dans la fosse aux ours de Berne. Après un gros câlin avec le nounours, il a pu être récupéré in extremis. (précision de Thomas)

TRACÉS n°23/24 16 décembre 2009

Je remercie chaleureusement les auteurs pour m’avoir accordé l’autorisation de publier ces lignes.

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