Recherche conseiller conjugal désespérément
Oui, Carine & moi recherchons d’urgence un conseiller conjugal. Il nous faut résoudre au plus vite nos problèmes de couple… enfin, pas vraiment les nôtres : ceux de nos lapins. Il y a une semaine encore, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes : ils dormaient ensemble pelotonnés l’un contre l’autre, leurs petites truffes frémissant de concert. Ils commençaient par leur toilette et terminaient par celle de leur voisin. Ils mangeaient le même brin de paille par les deux bouts, pour finir par un bisou façon La Belle & le Clochard. Bref, c’était tout-mimi-chou-comme-tout.
Puis, vendredi soir, tout a soudain basculé. L’heure fatidique où une redoutable hormone pointe son museau de discorde. Elles – car il s’agit bien de deux sœurs – se sont reniflées en se tournant autour, d’abord lentement, puis de plus en plus vite. Le cercle est devenu flou, pour dégénérer en véritable pugilat cuniculiculturiste. Car ne croyez pas que ces adorables peluches vivantes se chamaillent plus tendrement que deux chats : il s’agit de vraies bagarres de chiffonniers ! Un peu comme dans les Tex Avery, on ne voit rien d’autre qu’un nuage incertain de fourrure d’où jaillissent parfois des oreilles, des pattes et des boules de poils arrachées à grands coups de dents. Et pour avoir eu la témérité d’y plonger la main, je peux certifier que ces dents ne cisaillent pas que les carottes !
Notre premier soin fut, bien sûr, de séparer les belligérantes : une cage pour chacune, c’est le minimum. Car plus question de les voir dormir ensemble après ce clash : la rupture est consommée. Il faut donc maintenant tout séparer en deux : la salade, les graines, les câlins, les sorties… surtout les sorties : dès qu’elles se retrouvent truffe à truffe, c’est claquement de pattes courroucé puis course-poursuite endiablée qui reprend. Peut-être une amie lectrice ou un ami lecteur, expert en ce mystérieux domaine qu’est la psychologie lapine, pourra-t-il nous donner de bons conseils ? D’avance, cher conseiller cuniculiconjugal, merci.