Bienvenue chez les Kiwis
— Auckland, the city of sails, non-capitale de la Nouvelle-Zélande
La plus grande ville de Nouvelle-Zélande compte en effet un nombre impressionnant de voiles. Il faut dire que son extraordinaire position géographique y est pour beaucoup : installée sur un isthme étroit, elle est à cheval sur deux océans. Côté nord, le Pacifique, et côté sud la Mer de Tasman, et par extension l’Océan Indien. Il y a donc un nombre conséquent de ports, dont plusieurs marinas dispersées un peu partout. Et précisons qu’il n’y a pas ici que des marins d’eau douce, comme dirait le capitaine Haddock : Auckland a longtemps été l’hôte de la si convoitée America’s Cup. Le voilier qui l’a ramenée est même maintenant exposé sur le port - et non dans le port : il est hors d’eau et l’on peut admirer depuis en-dessous les courbes de sa coque et la hauteur démesurée de son mât.
Le noyau urbain d’Auckland - ils appellent ça le CBD, le Central Business District - s’est développé autour du port de marchandises : il se compose d’élégants gratte-ciels modernes avec de-ci de-là quelques bâtiments plus historiques. J’imagine que la politique ici est si un bâtiment est ancien mais non historique, pas de remords : on le rase et on en reconstruit un nouveau. Résultat : on a la curieuse impression que la ville est constituée soit de monuments historiques (en nombre assez limité il est vrai), soit de tours flambant neuves ! Tout ça est donc bien propret, ce qui n’est pas dérangeant en soi, mais ça me laisse le sentiment d’évoluer dans un impeccable décor de cinéma… qui a dit que la Nouvelle-Zélande était la Suisse du Pacifique ? (En fait, géographiquement parlant, ce serait plutôt l’Italie : les deux îles ressemblent à s’y méprendre à une botte à l’envers…)
Puisque nous sommes venus dans une ville de gratte-ciels, nous sommes montés au sommet du plus haut : la Sky Tower, une aiguille creuse plantée dans le cœur d’Auckland, le plus haut bâtiment de l’hémisphère Sud. Elle dépasse même la Tour Eiffel de quatre petits mètres : qu’ils sont mesquins ces ingénieurs kiwis ! La vue depuis la terrasse panoramique est forcément éloquente : on y découvre toute l’étendue de la ville, ses multiples baies, ses deux océans et sa ponctuation de petits cratères volcaniques. Le même endroit il y a 50.000 ans devait ressembler à Jurassic Park : 48 volcans s’épandaient joyeusement dans un champ de lave. Espérons pour les Aucklanders que tout ce magma dormant ne se réveillera pas tout à coup.
Pour compenser notre peu d’efforts dans le sens vertical - effort seulement financier, car l’ascenseur monte trés bien - nous en avons fait un dans le sens horizontal : le sentier coast-to-coast qui en 16 km relie le port du Pacifique à celui de la mer de Tasman. Un joli chemin qui traverse toute la ville en passant par les cratères sus-cités, des quartiers résidentiels huppés et d’interminables parcs. Une fois sortis du CBD la ville devient très verte et très aérée ; c’est agréable mais il y a un bémol : le piéton n’y a plus vraiment sa place, et traverser en sécurité une rue devient un casse-tête. Pour cette raison donc, dès demain nous louons une voiture et devenons nous aussi des homo automobilis !
~ les photos du jour ~ | ||
![]() |
![]() |
![]() |