Une journée australienne en deux chiffres : 400 km, 40°C
— Monkey Mia, Shark Bay World Heritage Area, 850 km au Nord de Perth
Ambiance très Village Vacances Familles ce soir au resort de Monkey Mia : les adultes discutent devant une bière et un verre de vin tandis que les enfants ne sont pas encore au lit (et pertinemment, certains le devraient). Nous aurions pu nous douter que l’endroit n’allait pas être aussi calme que notre camping des deux précédentes nuits à Kalbarri, où nous étions quasiment les seuls campeurs ; ici, notre espace d’intimité se limite à environ un mètre autour de la tente. Les dauphins qui viennent visiter la plage tous les matins sont la seule attraction de ce point reculé de la côte ouest, situé à 27 km de Denham, le village le plus occidental d’Australie, lui-même situé à 350 km du premier bourg un tant soit peu important. J’appréhende déjà le show delphinien de demain matin : ce que je croyais être une authentique rencontre avec ces sympathiques cétacés s’annonce bardé de règles, de procédures et d’interdits, et surtout bondé de monde. Malgré tout, l’opportunité de voir un dauphin de très près est quand même à saisir, et j’espère que nous n’aurons pas fait toute cette route pour rien.
Car la route a en effet constitué le gros morceau de la journée : 400 km à faire sous 40°C à l’ombre, ça en donne une bonne idée. J’aime bien conduire, mais j’avoue qu’ici l’expérience tourne vite à la monotonie. Là où en France on changera plusieurs fois de région et de paysages, ici l’impression qui domine est que la route et le décor n’est qu’un tapis roulant qui se répète sans fin : un ruban d’asphalte avec de chaque côté de maigres arbustes se débattant dans un sol sèchement rouge. L’océan d’un bleu pur apporte néanmoins sa touche de fantaisie de temps à autre dans ces mornes platitudes. Il y a quand même des sites intéressants qui s’égrènent le long du chemin : les roadhouses de Billabong et d’Overlander, véritables oasis perdues au milieu de nulle part, et aussi Hamelin Pool, l’un des rares sites au monde abritant des stromatolites, des “pierres vivantes". Ce sont des colonies de cyanobactéries qui se nourrissent de l’hyper-salinité de l’eau de Shark Bay pour créer des formations rocheuses. Ces créatures unicellulaires, âgées de 3,5 milliards d’années, sont parmi les plus vieilles de notre planète, et c’est grâce à elles que nous respirons un air plein d’oxygène aujourd’hui. Un grand merci à ces petites bêtes !
Le problème est que pour visiter cet endroit, il faut sortir hors du véhicule, et donc hors de l’air conditionné. Eh oui, comme toute le monde ici, nous avons l’air con dans la voiture ! Nous avons beau ne pas être des fanas de la clim’, mais quand l’air dehors est brûlant comme un sèche-cheveux emballé, on se résigne à l’utiliser - avec parcimonie toutefois : c’est dingue ce que ça augmente la consommation. L’autre point qui aide pour ces longs trajets, c’est l’autoradio : celui-là lit - luxe suprême - les disques mp3, et ça tombe bien : nous en avons tout un stock ! Alors le motto du matin c’est : “En route mauvaise troupe, et en avant la musique !”
~ les photos du jour ~ | ||||
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