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Lundi 3 septembre 2007

Alors les campeurs, on s’embourgeoise ?

Classé dans: ~ Tom @ 23:23

Aujourd’hui marque un tournant décisif dans notre vie de campeurs : de camarades prolétaires que nous étions, équipés en tout et pour tout d’une simple toile, nous sommes passés au statut de bourgeois privilégiés. Nous avons fait l’acquisition cet après-midi des accessoires du planteur de sardines professionnel : deux chaises (pliantes), une table (pliante également) et une glacière (pas pliante). Ainsi, nous pourrons savourer notre café matinal les fesses ailleurs que sur une pierre bien dure ou un matelas de rosée, tout en sortant de la glacière notre Véritable Gruyère de Suisse qui, peu habitué au climat méditerranéen, commence à suer et à sentir la vache de nos montagnes. Prochaine étape de notre ascension sociale : le camping-car. Vu que bizarrement, il ne coûte pas plus cher de garer ce véhicule de milliardaire dans un camping que d’y planter une modeste tente sur 3 m² de pelouse. Logique, n’est-il pas ?

Ce matin vit à Patrimonio notre première baignade en Méditerranée, sur une plage de sable fin pour nous tous seuls. Nous nous sommes ensuite lancés à la conquête du Désert des Agriates, un chaos de rochers rouges couverts de maquis. Le terme “désert” peut certes paraître excessif — après tout, ce n’est pas le Sahara — mais dans cette île où l’on peut trouver des villages dans les endroits les plus inattendus, les Agriates se distinguent par leur remarquable absence de peuplement, à l’exception du petit hameau de Casta, perdu au beau milieu de la désolation minérale. Ironiquement, cette région était au XVème siècle le grenier à blé de Gênes, d’ailleurs son nom vient du latin agrer, l’agriculture. Mais aujourd’hui, le paysage évoque plutôt un décor de far west, qui se prête particulièrement bien à une cavalcade western. De fait, nous avons tenté de faire du cheval, mais si possible nous reviendrons en ayant pris soin de réserver notre chevauchée : seuls quelques chevaux mais point d’humains au paddock.

Après notre traversée du désert, nous sommes arrivés en Balagne, à L’Île-Rousse. Nous n’avions pas spécialement prévu de nous y arrêter, mais il fallait bien trouver un coin d’ombre pour pique-niquer ; impossible de débusquer cette perle rare dans les Agriates. Les palmiers de la place Pascal Paoli (qui est en Corse ce que Simón Bolívar est en Amérique du Sud), sur les marches de l’église, apportèrent une fraîcheur bienvenue, suivie d’un café à l’ombre des platanes. Une petite marche digestive nous entraîna jusqu’à l’Île Rousse proprement dite, un îlot de granite rouge coiffé d’une tour génoise et d’un phare, îlot maintenant relié par une digue au “continent” — si j’ose employer ce terme ici. C’est à Calvi que nous nous sommes équipés sérieusement en matériel de camping, avant de se diriger vers Galéria par l’intérieur des terres. Le menu de ce soir, dégusté sous un olivier séculaire, fut typiquement typique : cannelloni au brocciu (prononcez “broutch” le nom de ce fromage corse, l’équivalent de la crème fraîche en Normandie : on le met dans tout) pour Carine, tripettes à la mode corse pour moi. Et pour cette nuit, on a pris le maquis : elle se passera dans un camping loin de la plage, donc calme et peu fréquenté, dans un superbe cadre parsemé de grillons chanteurs… premier & vespéral aperçu des polyphonies corses ?

Dimanche 2 septembre 2007

De l’art délicat de prendre une douche

Classé dans: ~ Tom @ 22:50

— Patrimonio, Marine de Farinole, Cap Corse

Tout d’abord, renseignez-vous sur les blocs sanitaires existants dans le camping, et si vous avez la chance d’en avoir plusieurs à disposition, repérez celui où la densité de campeurs avoisinants est la moindre. Celui-là aura toutes les chances d’être le moins fréquenté, donc le plus propre. Mais avoir fait cela ne vous dispense en rien d’un examen minutieux de chaque cabine (non encore occupée bien sûr), afin de choisir celle qui réunit le plus de qualités, comme par exemple un raisonnable filet d’eau coulant de la pomme, quelques clous rouillés pour pendre ses affaires, ou une remarquable absence de traces de passage du précédent occupant. Ensuite, il convient de préparer toutes les affaires dont vous avez besoin pour la douche : serviette, savon & shampooing bien sûr, mais aussi vêtements de rechange et surtout, surtout, sandales faciles à enfiler dès la sortie. Car, sachez-le, on ne prévoit jamais d’endroit pour se rechausser convenablement, et l’hygiène élémentaire conseille de ne pas mettre le pied dans cette flaque nauséabonde où croupissent les miasmes putrides de millions d’autres campeurs. Étape suivante : analyser l’espace de la cabine pour y déceler des coins où mettre ses affaires à l’abri de la pluie qui s’annonce : un crochet ici, un haut de porte là, ou encore le mur de séparation des voisins, trop souvent négligé. Car, sachez-le, on ne prévoit jamais d’endroit où poser ses affaires. Enfin, après avoir pris une bonne douche chaude (si vous êtes chanceux), il reste néanmoins à passer une ultime phase critique : enfiler le pantalon jambe par jambe sans qu’il touche le sol détrempé et grouillant de staphylocoques de toutes nationalités, tout ceci bien entendu sans perdre l’équilibre, basculer en arrière, appuyer sur le bouton et reprendre une douche, mais tout habillé cette fois.

Toutes ces aventures ablutionnaires ne me laissent guère le temps de vous conter les mille et une beautés du Cap Corse : ses fières tours génoises guettant depuis cinq siècles quelque invasion barbaresque, ses montagnes s’abîmant dans les flots liguriens, ses couvents en ruine surplombés de sveltes éoliennes, ses lacets diaboliques virevoltant entre maquis écarlate et mer azur, ses petits ports de Barcaggio et Centuri perdus au bout du bout de l’île, et enfin ses pizzas arrosées d’un bon petit vin du cru, Patrimonio local de l’humanité !

~ les photos du jour ~
Les beautés du littoral du Cap Corse Vieilles pierres & éoliennes La beauté du littoral du Cap Corse Sea, sec & sun Le petit port de Centuri

Samedi 1er septembre 2007

Avanti !

Classé dans: ~ Tom @ 9:15

— à bord du M/N Corsica Victoria, entre Savona & Bastia, Mer Ligure

Installés à la proue du navire, je guette sur l’horizon encore lointain l’apparition de l’Île de Beauté. En partant en septembre, nous pensions être un peu hors saison, néanmoins le navire est plein comme un œuf : difficile de trouver une place confortable pour tenter de finir notre nuit. (D’ailleurs, nous voilà chassés de notre banquette temporaire, située il est vrai derrière une pancarte “Accès réservé à l’équipage". Remettons-nous en quête d’un lieu de repos.)

Car qu’on se le dise, en vacances il faut se lever tôt : 6h pour ce matin, le temps de ranger la tente et se présenter à l’embarquement du ferry. Hier aussi, nous étions censés être debout aux aurores, histoire d’attaquer sereinement la route avec la journée devant nous. Bon, finalement, nous n’avons quitté le Jura que sur les coups de midi… La nuit n’a pas été trop longue pour autant, car la veille nous sommes allés à la dernière séance du cinéma en plein air de Delémont, voir un film suisse-allemand nommé Les Mamies Font Pas Dans La Dentelle (Die Herbstzeitlosen). Ce petit film bien sympathique remporte un grand succès – mérité – outre-Léman : c’est l’histoire d’une mamie fraîchement veuve et de ses copines qui décident d’ouvrir une boutique de lingerie fine dans leur petit village du fin fond de l’Emmental. Ce qui ne va pas sans provoquer quelques remous dans la paisible et très traditionnelle bourgade. On ne peut s’empêcher d’éprouver de l’affection pour ces dames qui doivent lutter – du fond de leur statut de femmes, de mères, d’épouses, de vieilles – contre tous les préjugés bien ancrés dans l’esprit helvète. Et il est plaisant de constater que le méchant de l’histoire est un petit politicard, chef de section d’un parti copie conforme de l’UDC, la trompeusement nommée Union Démocratique du Centre, mais en fait bien à la droite de la droite. Ce parti d’inspiration poujuliste (c’est-à-dire poujadiste + populiste) prône ouvertement une Suisse sans immigrés (car, c’est bien connu, ils sont la cause de tous nos maux) et sans Europe (car, c’est bien connu, elle est la cause de tous leurs maux) . Le malheur, c’est que ce parti est le premier de Suisse… du moins, nous verrons aux élections, pardon, votations fédérales du 21 octobre.

Je digresse, je digresse. Après une soirée au ciné et une nuit de lutte contre un graveur récalcitrant (il a gagné), nous avons traversé la Suisse du Nord au Sud, franchi les Alpes par en-dessous, pénétré en Italie, contourné Milan, sinué dans les gorges de Ligurie, frôlé Gênes, son porto et ses bouchons, et enfin descendu la côte méditerranéenne jusqu’à Savona, où fort opportunément je me suis souvenu avoir oublié à la maison savon & boîte à savon. L’objectif suivant était un carré de pelouse pour planter la tente : nous avons cherché un camping à l’aveuglette, et nous en avons trouvé un, à l’aveuglette aussi. Des bungalows et des caravanes serrés les uns contre les autres, coincés entre le chemin de fer et la quatre-voies, qu’il suffit de traverser à ses risques et périls pour atteindre une plage encombrée de parasols léchés par d’indolentes vagues. Le fait que des gens choisissent de passer leurs vacances ici demeure à mes yeux un insondable mystère.

Pas démotivés par l’Italie pour autant, nous sommes allés manger - évidemment - une pizza sur la plage, au bord d’une mer scintillante de fragments de lune rousse. Un cadre bien romantique pour notre première soirée de vacances, dans les volutes mélodieuses de la langue transalpine… je me suis justement fait la réflexion que j’aurai dû accorder plus d’importance aux sous-titres en italien du film de la veille : ne pas connaître un traître mot de la langue du pays, c’est rudement gênant, ne serait-ce que pour comprendre d’où viennent ces 4 € en plus sur l’addition.

Alors que j’écris ces lignes, une ombre bleutée émerge de l’horizon. La Corse surgit des flots.

~ les photos du jour ~
La ligne bleutée des Vosges... Napoléon en empereur romain

Vendredi 31 août 2007

Prochainement sur vos écrans

Classé dans: ~ Tom @ 1:58

— Delémont, Jura

Demain à l’aube (enfin, c’est ce qui est prévu), Carine & moi sautons en voiture — l’increvable Lucie, avec ses 290.000 km et ses jantes maculées de boue allemande, française, helvète, écossaise — pour traverser la Suisse, puis la Lombardie, puis la Mer Ligurienne, pour découvrir notre prochaine destination : LA CORSE !

Cela peut paraître bien modeste après l’Île de Pâques et tous ces coins du globe, mais pour ma part je n’ai encore jamais posé le pied sur cette île si proche… et pourtant certainement très dépaysante. Et il faut bien avouer que pour cet été, c’est d’avion dont nous n’avions pas envie, ou encore de baragouiner dans une langue étrange, ou de se perdre en calculs de taux de conversion monétaire, ou surtout d’affronter les rigueurs climatiques et néanmoins estivales (déjà bien éprouvées ici dans nos très vertes montagnes) d’une villégiature plus septentrionale. Donc proximité & simplicité pour un voyage pourtant corsé !

Ainsi donc, prochainement sur vos écrans : quelques billets écrits au son des polyphoniques grognements des cochons sauvages !

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