Apacible domingo en La Paz (Dimanche paisible dans la paix)
— La Paz, alt. 3.660 m, Bolivie
Le site de La Ciudad de Nuestra Señora de La Paz est assez exceptionnel : la capitale la plus haute du monde est nichée dans un cañon d’un demi-kilomètre de profondeur. Elle s’étire le long d’une rivière qui fut censée charrier des paillettes d’or (cause première de sa fondation en ce lieu par l’Espagnol Mendoza en 1548), et a peu à peu rogné les pentes du ravins jusqu’à atteindre le plateau 400 mètres plus haut. C’est là, dans le froid de l’Altiplano, que s’étend le faubourg misérable d’El Alto, qui se nourrit chaque jour de l’exode des campesinos. Mais en bas, on trouve les gratte-ciels les plus hauts du monde (en altitude, hahaha). Et de nuit, le spectacle est étrange : les parois du cañon se constellent de milliers d’étoiles électriques, faisant pâlir le ciel où seule la lune (gibbeuse maintenant ) ose briller.
Nous nous sommes promenés toute la journée dans la ville, passant des rues encombrées de badauds, d’étals et de voitures (le tout dans le plus complet désordre) aux marchés locaux qui feraient passer une fourmilière pour assoupie. Un marché se distingue des autres : el Mercado de Hechiceria, le Marché de la Sorcellerie qui propose quantité de plantes & de remèdes traditionnels aymará, ainsi que les peu ragoûtants fœtus de lama : en enterrer un dans les fondations de sa maison, en offrande à Pachamama, est censé favoriser la chance. C’est à ce genre de petites coutumes qu’on voit que les missionnaires jésuites n’ont pas tout à fait fini leur boulot…
Le dimanche, les familles et les enfants envahissent les rues qui sont pour un (court) instant interdites à la circulation. Mais curieusement, le jardin botanique est lui aussi fermé, et quant au parc qui offre une belle vue sur la ville, son entrée est payante ! Détail encore plus étrange : la cathédrale reste portes closes, même un dimanche…
Ce soir, nous nous sommes accordés un digne repas dominical : un bon resto libanais, avec couscous et toutes ces succulentes spécialités aux noms imprononçables. Pas à dire, ça change radicalement du petit bouiboui avec son éternel tryptique soupe + poulet au riz + maté, le tout pour 7 bolivianos (0.70 €) pour deux !
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