Sortie par la Grande Porte
— M/N Mare Australis, Canal de Beagle, entre Ushuaia, Argentine, et Puerto Navarino, Chili
La Grande Porte, c’est la mer, le canal de Beagle, celui de Murray, le Cap Horn, l’archipel fuéguien, le détroit de Magellan et pour finir notre destination : Punta Arenas. Voilà une conclusion magnifique pour un continent magnifique ! Conclusion inespérée, car contre vents & marées, nous avons finalement réussi à monter à bord du Mare Australis pour tailler notre route avec vents & marées. Tout a commencé avant-hier, quand après le décalage de 48 heures de notre avion, j’envoie un mel (sans trop y croire, néanmoins) à l’agence Comapa de Puerto Natales, prestataire de la compagnie maritime chilienne Cruceros Australis. On me répond hier qu’il y a encore des places disponibles pour près de 1.000 $US par personne, mais nous en prenons connaissance trop tard dans la soirée pour les réserver… et quand je les rappelle il n’y en a plus. L’occasion de ne pas reprendre le bus vient peut-être de larguer les amarres. Mais l’espoir ne me quitte pas : ce matin, avant de partir pour le Parque Nacionale Tierra del Fuego, je retente un dernier coup de fil au Chili : l’agence laisse encore flotter une chance, mais il faut patienter près du téléphone. Et encore patienter. Et encore patienter. Enfin, à 13h, elle m’annonce que miracle ! il y a une cabine de libre (classe AA, le top) au prix de dernière minute : 800 $US ! Bon, c’est moins cher, mais ça reste quand même cher, et après toutes nos longues & vaines démarches pour trouver un bateau économique (par exemple un ferry, un chalutier, un porte-container, un sous-marin atomique), il s’avère que c’est la seule et unique possibilité de regagner Punta Arenas par la mer. Le calcul est donc vite fait : l’occasion est trop belle pour la laisser couler, et tant pis si on explose le budget.
À partir de ce moment-là donc, c’est la course : faire des photocopies de passeports, envoyer des fax, s’assurer que tout est bien arrivé, avoir les confirmations, retourner à l’hôtel, régler la note (augmentée d’une demi-journée pour juste 2 heures de trop, alors que nous y avons dormi 5 nuits… les rats !), faire nos sacs en quatrième vitesse, aller à l’enregistrement des bagages, remplir une tonne de papiers futiles pour les douanes, faire rembourser (en partie évidemment, grrr…) nos billets de bus maintenant caduques, manger les fruits & légumes qui sinon ne passeraient pas la douane, et monter à bord du Mare Australis pour enfin savourer le luxe d’un palace flottant.
On ne peut pas prétendre que l’expérience soit digne d’un vrai routard, mais c’est en tout cas bien agréable : confortablement installé dans le lounge, je sirote un whisky en contemplant les lumières lointaines d’Ushuaia, de l’autre côté du canal de Beagle - car nous sommes maintenant en eaux chiliennes. La traversée ne s’annonce pas ennuyeuse, c’est même plutôt le genre “La croisière s’amuse” avec un programme détaillé heure par heure. Inutile de préciser que Carine & moi détonons un peu parmi les passagers, qui ont certainement en moyenne le double de notre âge. Mais comme l’a dit le capitaine, c’est autant une croisière qu’une “expédition” (n’ayons pas peur des grands mots), et seuls les pingouins sont tenus de porter un smoking.
~ les photos du jour ~ | ||
![]() |
![]() |
![]() |
Commentaires »
Pas encore de commentaire
Poster un commentaire
Retours à la lignes et paragraphes automatiques, adresses E-mail jamais affichées, balises HTML autorisées : <a href="" title="" rel="" target=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <code> <del datetime=""> <div class=""> <em> <i> <img alt="" align="" border="" height="" hspace="" longdesc="" title="" vspace="" src=""> <strike> <strong>