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Un coupe-gorge made in USA
Tout y est comme au cinéma : les poubelles, les escaliers de secours, l'ambiance glauque... Ne manquent que quelques jets de vapeur et deux-trois malandrins !
- Boston, Massachussetts
Boston, USA ~ vendredi 28 juillet 2006
mardi 24 juin 2025, 14h00
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Lundi 8 janvier 2007

Notre petit safari à nous

Classé dans: ~ Tom @ 21:02

— Lower Sabie, Kruger National Park

Nous voilà retranchés à Lowe Sabie, notre camp de ce soir, dont nous avons passé les portes de justesse à 18h29. Comme le disait Carine dans son billet d’hier, il faut arriver avant 18h30 tapantes, sous peine de payer une amende ou pire, d’être coincés dehors. Et dans ce cas-là, il ne reste plus qu’à passer une misérable nuit dans sa voiture toutes vitres fermées, en attendant le matin et la réouverture des portes, et en espérant ne pas trop exciter l’appétit des bêtes de la nuit. Car le Parc National Kruger est un peu comme un gigantesque zoo, sauf que l’animal que tout le monde regarde ici, c’est l’humain. Interdit de sortir de sa voiture (sauf en quelques endroits bien spécifiés), interdit même de laisser dépasser une main par la portière : tout ce qui sort de l’abri automobile devient une cible potentielle. Les seuls endroits garantis sans fauves sont les campements comme celui de ce soir, petites enclaves d’humanité au milieu du bushveld sauvage, ceinturées de clôtures électrifiées pour tenir à l’écart les visiteurs indésirables. A priori donc, pas de risque en sortant de sa tente de se retrouver nez à nez trompe avec un éléphant ou de taquiner les moustaches d’un gros chat rugissant, mais nous avons quand même vu ce matin deux babouins mettre à sac les affaires que nos voisins avaient négligé de ranger à l’abri !

Nous avons donc quitté ce matin le camp de Satara avec un objectif simple : atteindre celui de Lower Sabie, à 93 km de là. Et il nous a fallu pas moins de 8 heures pour accomplir cette modeste distance. Certes, les routes sont limitées à 50 km/h dans le parc, mais ça n’explique pas tout : nous avons fait le chemin (et quelques détours) le nez collé à la vitre, à observer scrupuleusement la savane. Et ce fut un véritable festival animalier : outres les bestioles que nous avions déjà aperçues hier (zèbres, girafes, éléphants, antilopes & impalas en veux-tu en voilà), nous avons croisé la route de steenboks et de kudus (deux autres espèces d’antilopes), de bousiers roulant leur boule de bouse fraîche, de tortues-panthères, de phacochères, d’autruches, de hyènes tachetées, de chacals à chabraque, de buffles, d’hippopotames et finalement d’un rhinocéros ! Et ne parlons même pas des oiseaux, innombrables !

Je ne vais pas prolonger ce billet, car demain le lever se fera avant l’aube, à 3h30. Nous partons avec un ranger faire un safari dans la savane qui se réveille : là aussi, les rencontres promettent d’être hautes en couleur. Pfou, avec une aussi courte nuit, j’aurai certainement envie de faire comme le lion : dormir toute la journée !

~ quelques photos du jour (parmi les 39) ~
Du nez à la bouche Buffle Steenbok Chacal à dos tacheté Si je ne me trompe...

Mardi 9 janvier 2007

Big 5 !

Classé dans: ~ Tom @ 22:20

— Pretoriuskop, Kruger National Park

Ce titre pourrait être l’interjection que l’on lance au bingo local. L’idée est là : en fait, les Big Five désignent les animaux qui étaient les plus traqués au temps des safaris-chasse, à savoir le buffle, le rhinocéros, l’éléphant, le léopard et le lion. Pour les trois premiers, pas de problème : nous les avions déjà aperçus hier ou avant-hier, notamment des éléphants. Leur population se porte d’ailleurs très bien : on en dénombre maintenant plus de 11.000 dans le parc, alors qu’au début du siècle ils étaient quasiment en voie d’extinction. Seul un petit groupe avait survécu, caché dans une inaccessible gorge de l’Olifants River : c’est la lignée ancestrale de tous les éléphants du Kruger.

Par contre, il nous manquait encore les gros chats. Faisant preuve d’une certaine opiniâtreté, et ne lésinant pas sur les moyens, nous nous sommes levés (dans la douleur) ce matin à 3h30, pour embarquer avec un ranger dans un gros tout-terrain et faire un safari à l’aurore. Le soleil se lève tout juste, la savane se réveille, c’est le moment idéal pour observer l’animation naissante, car pendant les heures chaudes les animaux restent à l’ombre et se font discrets. Steve nous a menés sur la piste de girafes, de babouins, de rhinos, d’hippos et de crocodiles, mais de félins, point. Bredouilles, nous avons repris la route pour notre ultime refuge, en faisant un arrêt au tout premier camp historique du parc, Skukuza. On y trouve un mémorial aux fondateurs, un musée, un clocher, une bibliothèque, un cimetière pour chiens (?) et un impressionnant pont ferroviaire qui enjambe la Sabie : l’ouvrage ne paraît pas vraiment économiquement justifiable, mais que n’aurait-on pas fait il y a un siècle pour emmener les riches Blancs sur leur terrain de chasse ?

Ayant passé tout un après-midi les yeux braqués sur la savane, guettant en vain les signes d’activité félidée, nous sommes arrivés à Pretoriuskop d’où nous sommes aussitôt repartis avec un ranger, pour un safari au crépuscule cette fois, l’autre moment éminemment propice de la journée. L’exploration a commencé par le menu fretin désormais habituel : antilopes, rhino, éléphant… (mais non, je ne suis pas blasé !) Puis à un moment, la radio a crépité et tout s’est emballé : nous nous sommes immédiatement rendus sur les berges d’un lac, pour voir disparaître au loin une silhouette jaune tachetée de noir : un léopard ! C’eût pu être trop tard sans la connaissance experte d’Eliott : il nous mena devant une piste d’où ressurgit quelques minutes plus tard le félin, complètement indifférent à notre présence. Admirer la souple, puissante et redoutable démarche d’un léopard est un spectacle d’une rare beauté. Hélas, pas le temps d’en abuser : il a continué son chemin dans la brousse. Mais aussitôt, une autre nouvelle a fait vibrer les ondes : des lions commencent leur chasse vespérale, à quelques centaines de mètres de là ! Plus exactement, trois lions attendent que le travail soit fait par les trois lionnes qui les précèdent. Voir marcher de front ces trois chasseresses d’une même foulée lente, lourde de menace, a de quoi remplir d’effroi la proie la mieux trempée. Les impalas n’ont pas demandé leur reste, et même moi, qui ne figurait pas sur leur menu du soir, je n’étais pas rassuré. Les lions, quant à eux, même s’ils n’ont pas l’air en peluche, sont moins sérieux à la tâche, et vont même à l’occasion s’allonger tranquillement - une pose pour les photographes ?

Pour ma part, je ne sais pas si c’est parce que j’ai vu le roi des animaux, mais ce soir en mangeant j’ai perdu ma couronne !

Sons & lumières de la savane vespérale
Les lionnes & le léopard ne font, eux,
aucun bruit.

~ quelques photos du jour (parmi les 26) ~
Le pont ferroviaire de Skukuza Licorne d'Afrique Léopard Lézard piéton Café à Lower Sabie

Mercredi 10 janvier 2007

De retour du Kruger National Park

Classé dans: ~ Carine @ 18:29

Nous voici de retour a Pretoria, apres un suberbe sejour dans le parc Krugger! Nous y avons vu plein d’animaux incroyables, elephants, girafes, bufles, rhino, hippo, crocodiles, chacal, hyenes, et autres oiseaux, et cerise sur le gateau, hier soir, on a meme vu des lions et un leopard! Des moments magiques que de pouvoir admirer toutes ces betes en liberte!

Bref, tout va toujours tres bien pour nous, nous sommes de retour dans le meme hotel que la derniere fois, car il etait bien sympa et on n’est pas tres loin de l’aeroport de J’burg. On reprend l’avion demain, direction le Cap, ou on a deja reserve notre chambre d’hotel pour 2 nuits. On viendra nous chercher a l’aeroport, donc ca sera tres facile.

~ les photos du jour ~
Kudu Paysage de brousse Vervets en fuite

Jeudi 11 janvier 2007

Nouvelles de Cape Town

Classé dans: ~ Carine @ 20:01

Nous voici sur l’autre cote de l’Afrique du Sud! Nous sommes arrives cet apres-midi au Cap, apres 2 heures de vol de J’burg. Nous logeons dans un Backbackers fort sympathique, et nous nous preparons a explorer d’abord la ville, puis les alentours.

Nous profitons aussi des cafes-internet pour donner quelques nouvelles, et mettre aussi des photos sur le site…on vient d’y passer 1h30, et maintenant, c’est l’heure d’aller gouter a la cuisine du Cap, et aussi a ses vins! Sante et bon appetit!

~ les photos du jour ~
Jogging & Tête de Lion Dans l'Atlantic Express

Vendredi 12 janvier 2007

C’est un pic, c’est un roc, c’est un Cap !

Classé dans: ~ Tom @ 22:03

— Afrique du Sud Backpackers, Sea Point, Cape Town

Depuis le balcon à colonnades de notre hôtel, je regarde l’animation nocturne de la Main Street, la grande artère qui s’enroule autour de la Table et du Lion, et relie les quartiers littoraux au centre historique. La géographie de Kaapstad est particulière : tout d’abord, contrairement à ce que son nom suggère, la ville n’est pas située sur le cap de Bonne-Espérance, mais à quelques dizaines de kilomètres. Logée au creux de la Table Bay, elle est résolument tournée vers l’Atlantique et vers le Nord. Enfin, ce qui serait son centre géographique est vierge de toute habitation : c’est la Table Mountain, un spectaculaire plateau gréseux qui s’élève brutalement à plus de 1.000 m au-dessus des océans, l’Atlantique et l’Indien. Le paysage urbain, dominé par cette muraille rocheuse et les sommets avoisinants, le Lion’s Head et le Devil’s Head, est à nul autre pareil, et les marins sur la route des Indes devaient certainement être bien soulagés d’apercevoir cette côte à la silhouette si caractéristique, comme en témoignent les nombreuses marines exposées au Casteel de Goede Hoop, le Fort de Bonne-Espérance, le plus ancien bâtiment colonial d’Afrique du Sud, en 1666 embryon de la colonie hollandaise, et maintenant implanté au cœur de la ville. C’est donc naturellement par là que nous avons commencé la découverte de la ville : ce bastion construit sur le modèle cher à Vauban, en forme d’étoile à cinq branches, révèle l’histoire mouvementée de la cité fondée par la VOC (la Compagnie néerlandaise des Indes orientales) mais ensuite âprement disputée par les Anglais. Notre chemin nous a ensuite conduit à Bo-Kaap (le Haut-Cap), le quartier musulman accroché au flanc de Signal Hill, d’où se découvre une vaste vue sur le port et la baie. Les maisons simples, peintes de couleurs vives, entre lesquelles s’élèvent des minarets et le chant du muezzin, tranchent avec les hauts immeubles assez laids du centre-ville. Toutefois, entre eux s’intercale souvent quelque construction plus ancienne et plus élégante, à l’architecture typiquement hollandaise avec ses pignons caractéristiques : une touche d’Amsterdam au bout de l’Afrique.

Notre visite s’est conclue par un tour dans ce qui étaient les jardins potagers de la Compagnie, à l’époque indispensables au ravitaillement des navires, et maintenant devenus de beaux parcs d’agrément, parsemés de nombreux bâtiments officiels : Parlement, Bibliothèque nationale, demeure du Président, musées. Hélas, dès 16h il nous a fallu quitter le centre et revenir vers Sea Point, car les mises en garde des uns et des autres (guide de voyage, ministère français des Affaires Étrangères) à propos de l’insécurité trouvent un écho certain chez ma très prudente compagne (ce que je ne saurais bien entendu lui reprocher). Le Cap n’est probablement pas la ville la plus sûre au monde - surtout quand on vient de Suisse - et à la nuit tombée, le centre se vide et il est vivement déconseillé de s’y attarder. Je n’ai pas pour ma part l’impression que le lieu devient le soir un véritable coupe-gorge, néanmoins quand ce problème de criminalité sera réglé, c’est-à-dire quand les inégalités sociales (entendez : entre Blancs riches et Noirs pauvres) seront moins criantes, alors l’Afrique du Sud sera la destination de voyage idéale.

PS. Hier soir, nous avons dîné dans un wagon-restaurant ! L’Atlantic Express est un vieux wagon de luxe restauré (c’est le cas de le dire) et placé à Sea Point le long de la Main Street : un restaurant pour le moins insolite ! Les spécialités locales y furent à l’honneur : steak de kudu pour Mademoiselle et médaillons de springbok pour moi, le tout arrosé d’une bonne bouteille de vin sud-africain, miam !

~ la photo du jour ~
Les petites maisons colorées du Bo-Kaap

Dimanche 14 janvier 2007

Que dis-je, c’est un cap ? c’est une péninsule !

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— Simon’s Town, Cape Peninsula

Ce matin, nous avons pris possession de notre neuvième et dernière voiture en six mois : une Fiat Palio Go!, plutôt jolie mais petite et pas très pratique. La préférence de Carine va nettement à la Hyundai Getz que nous avons eu à Perth, truffée il est vrai de gadgets utiles. Ah, les femmes ! elles n’y entendent rien en automobiles ! :-p

Notre première destination d’heureux automobilistes fut le pied de la Table Mountain, difficilement accessible aux non-motorisés. Carine se sentait un peu barbouillée, nous avons donc opté pour la solution de facilité : en lieu et place d’une bonne grimpette de quelques heures, nous avons pris le cableway, le téléphérique (de conception suisse bien sûr) qui nous a menés au sommet en quatre minutes et demi. La montée est déjà impressionnante en soi, mais du haut de ce spectaculaire rocher horizontal perché à 1.073 m au-dessus de la ville, le panorama est époustouflant : au Nord le City Bowl (la “cuvette") s’étend sous nos pieds, assiégée par la Tête du Lion et le Pic du Diable, et au Sud les Douze Apôtres prolongent la montagne avant de plonger brusquement dans l’océan… que voilà des noms évocateurs ! Nous avons pris un café en contemplant le paysage, puis nous sommes allés nous promener sur la Table toute fleurie de fynbos, une sorte de garrigue méditerranéenne unique au monde. Selon certains, la planète peut se diviser en sept royaumes floraux aux étendues multi-continentales… sauf le minuscule petit dernier, le Royaume Floral du Cap, cantonné à l’extrémité sud-ouest de l’Afrique.

Quittant la jungle urbaine du Cap, nous avons fait route sur la péninsule qui s’insinue dans l’océan et porte le célèbre Cap de Bonne-Espérance. Ce modeste promontoire de granite fut doublé en 1488 par le Portugais Bartolomeu Dias (mais avant lui par les Phéniciens, les Arabes, les Chinois), qui y essuya un tel grain qu’il l’appela “Cap des Tempêtes". Son roi, lui, ne vit pas les aléas maritimes mais plutôt la porte vers le riche Orient & ses trésors, la route terrestre étant alors, depuis la chute de Constantinople en 1453, sous le monopole de l’Empire Ottoman. Or doncques, Jean II du Portugal rebaptisa le cap des Tempêtes en celui de Bonne-Espérance, certainement à l’idée des immenses profits qu’il pourra en obtenir. Hélas pour lui, ce fut surtout les Hollandais avec la VOC qui en tirèrent avantage. Topographiquement parlant, le cap est bien le point le plus au Sud-Ouest de l’Afrique, mais il est beaucoup moins impressionant que son voisin immédiat, à 2 km à vol d’oiseau : le Cape Point. Ce doigt de grès, pointé vers le Pôle Sud, dresse ses falaises dans une mer furieuse, sans doute irritée par une telle présomption. Elle s’est d’ailleurs bien vengée en emportant sous ses flots nombre de navires, dont un nommé Lusitania (homonyme d’un autre plus célèbre ?). Conséquence : il n’y a pas moins de deux phares sur le roc, distants de quelques centaines de mètres seulement.

Scène très surprenante au Visitor’s Centre de la péninsule : les employés, plutôt nonchalants, se sont soudain mis à courir en tout sens au cri de “Baboons !”. Tables extérieures débarrassées en un éclair, portes & fenêtres closes juste avant l’arrivée de deux babouins venus inspecter les lieux. Ces singes se sont beaucoup trop bien adaptés aux humains : maintenant qu’on ne leur jette plus de nourriture, ils viennent la chercher eux-mêmes avec une audace déconcertante. Ils n’hésitent pas à rentrer dans les maisons - ou les voitures - si un repas s’y profile. Et malheur à qui tente de récupérer son casse-croûte : ils n’ont plus du tout peur de l’homme, et leurs canines sont tout-à-fait intimidantes. On m’a même déconseillé de tenir en leur présence une bouteille de soda à la main : ces sauvageons élevés à la McDo seraient venus me racketter !

Ce soir, arrivés à Simon’s Town, important port de pêche et base navale majeure, Carine qui n’avait quasiment rien mangé de la journée me dit : “J’ai bien envie de moules-frites !” L’appétit revenait d’une manière et dans un lieu fort appropriés. Dont acte !

~ quelques photos du jour (parmi les 11) ~
La colonne de Dias Cape Point Jolie robe rouge Le Cap de Bonne-Espérance Thomas à la Table

Lundi 15 janvier 2007

Comme un parfum de Provence

Classé dans: ~ Tom @ 23:24

— Franschhoek, Cape Wineyards (les Vignobles du Cap)

“Franschhoek", c’est le “coin des Français” dans la si délicate langue afrikaans. Des huguenots vignerons, persécutés en France après la révocation de l’Édit de Nantes, sont venus s’installer ici en 1688 pour répondre aux besoins en vin de la jeune colonie hollandaise. Et trois siècles plus tard, on peut dire que la vigne a eu de beaux fruits : les vins d’Afrique du Sud (tout comme ceux de Californie, d’Argentine, du Chili, de Nouvelle-Zélande et d’Australie… tiens tiens, coïncidence ?) font de l’ombre à ceux du vénérable ancêtre. Force est de constater que les crus du Cap ne sont pas mauvais, mieux, qu’ils accompagnent admirablement la viande d’autruche que j’ai dégusté ce soir !

La conséquence surprenante de cette lointaine implantation huguenote en terre d’Afrique, c’est l’omniprésence de noms français : personne ne le parle plus depuis longtemps, mais des patronymes comme Du Toit, Du Plessis ou De Villiers (les ancêtres du Fou du Puy ?) ont perduré par-delà les générations. Et les caves s’appellent ici La Motte, Dieu Donné, Mont Rochelle, Chamonix (?) ou La Provence, sans même parler des restaurants pour qui cette french touch est une manne inespérée quand, tous les week-ends, les Capiens débarquent ici en quête d’exotisme culinaire.

Nous avons quitté ce matin Simon’s Town, base de la South African Navy et siège d’une colonie de manchots africains (mais j’ignore s’il y a un lien de cause à effet). On nous avait décrit ces pingouins comme braillards, mais nous les avons trouvé d’un calme olympien : aucun son, presque aucun mouvement (ce qui est pratique pour les photos), juste une tenace odeur de poisson faisandé. Ils étaient juste là à se réchauffer sur les boules de granite, probablement exténués par leur nuit de pêche. Au terme de ce voyage aux 4 coins du globe, nous aurons croisé pas mal d’espèces de manchots différentes.

Après avoir ouvert nos shakras en buvant un thé dans une galerie bouddhiste (si, si), nous sommes repartis vers le Nord jusqu’à la ville universitaire de Stellenbosch, une cité qui a gardé bon nombre de bâtiments coloniaux aux pignons hollandais et aux toits de chaume africains, ce qui lui confère un cachet indéniable. Mademoiselle n’a pas osé s’attaquer à un marchandage avec un artisan local (je l’ai fait pour elle), néanmoins elle a maintenant un mignon sac à main parfaitement accordé avec sa jolie robe sud-africaine… Plus la fin du voyage approche, et plus ma baroudeuse a des envies de shopping !

Nous voilà maintenant installés dans un camping trouvé à grand’peine, notre première nuit sous tente depuis l’arrivée au Cap… ça nous change des auberges de backpackers. Les campings ne promettent pas d’être faciles à trouver dans la région, mais la bonne nouvelle c’est que les vacances scolaires semblent terminées : nous sommes les seuls campeurs à la ronde, et ne disposons de pas moins de trois piscines pour nous deux !

~ les photos du jour ~
La colonie des manchots du Cap Tenue de soirée exigée Les manchots du Cap Les manchots du Cap (enfin, pas tous...) Regard attendrissant

Mardi 16 janvier 2007

La culture en protestant

Classé dans: ~ Tom @ 22:50

— Greyton, dans l’Overberg, le Pays Au-Delà des Monts

Encore un saut de puce réalisé aujourd’hui sur la grande carte d’Afrique du Sud : de Franschhoek à Greyton, il ne doit pas y avoir 80 km à vol d’oiseau. À ce rythme-là, dans deux semaines, quand nous devrons prendre notre dernier avion, nous serons encore dans la banlieue du Cap ! D’un autre côté, cela correspond parfaitement à notre manière de voyager : nous allons au gré de nos envies, à la vitesse qu’il nous plaît, sans autre impératif que de trouver un lieu hospitalier pour le soir. Conséquence toutefois : notre projet d’aller voir la Côte des Squelettes et le désert de Namibie est mis entre parenthèses… l’Afrique du Sud en elle-même vaut largement une visite !

Si nous n’avons pas accompli de grandes distances aujourd’hui, la faute en est largement imputable au Huguenot Museum de Franschhoek. Nous pensions visiter ce musée au pas de charge, croyant qu’il serait plein de poussiéreux objets relatifs aux colons huguenots : photos de famille en daguerréotype, notices illisibles tapées sur machine à écrire, ustensiles vieillots et rouillés, vêtements d’époque à la limite de la putréfaction… Ce fut en partie le cas, mais la surprise résidait dans la fort intéressante rétrospective sur l’histoire du protestantisme en France : les 95 thèses de Luther, le massacre de Wassy, la Saint-Barthélemy, l’Édit de Nantes et sa révocation… le tout présenté sur de très attrayants panneaux en français (probablement transfuges d’une exposition dans l’Hexagone). Une vraie révision de l’Histoire de France, qui n’a d’ailleurs pas captivé que moi : Carine a fait preuve d’une grande assiduité, certainement grâce à la lecture du “Maître de Garamond”. Ce roman historique d’Anne Cunéo (une Suissesse) se replace dans ce contexte : les débuts de la Réforme, qui coïncident avec ceux de l’imprimerie moderne (la police Garamond, vous connaissez forcément si vous lisez ces lignes). Un excellent livre que nous conseillons à tous !

Étant enfin sortis de cet inattendu musée francophone, nous sommes allés voir l’imposant monument dédié à l’héritage huguenot dans le Sud de l’Afrique, et après un petit tour par de très intéressantes toilettes, alors que l’après-midi était déjà bien entamé, nous avons enfin repris la route. Le passage des montagnes Hottentots-Holland se révéla spectaculaire, et la redescente par la vallée de la Riviersonderend (la “Rivière Sans Fin") le fut tout autant. La mission de Genadendal se blottit dans ses contreforts ; étant arrivés trop tard pour visiter les bâtiments, nous avons longuement discuté avec l’ancien directeur du lieu, le Dr Balie. Son sang mêle ceux de l’Europe, de l’Asie (de l’île de Bali) et de l’Afrique : il parle la langue khoikhoi, émaillée de nombreux clicks de la langue (souvenez-vous “Les Dieux Sont Tombés sur la Tête”), son cœur déborde de foi chrétienne et ses souvenirs sont encore émus de sa rencontre avec Nelson Mandela en 1995, qui a débaptisé sa maison officielle du Cap pour la renommer Genadendal, “la Vallée de la Grâce". Un homme remarquable que ce docteur.

Quant à nous, après un bon dîner passé à évoquer l’après-voyage (y-a-t-il une vie après le voyage ?), nous revoilà dans un camping parfaitement désert, au pied des majestueuses montagnes du Riviersonderendberge. Mais dernier obstacle avant le lit : prendre sa douche dans le noir le plus total !

~ les photos du jour ~
Le monument aux protestants Sous les ors de la République

Mercredi 17 janvier 2007

Et de trois coins du globe !

Classé dans: ~ Tom @ 23:17

— Montagu, Route 62, Petit Karoo

La journée a commencé par un événement extraordinaire : ne pouvant prendre notre café matinal dans le camping (les terrains en Afrique du Sud sont dépourvus de cuisine, ce qui nous change considérablement des campings aussies ou kiwis), nous sommes allés à Greyton prendre un petit déjeuner. Et là, Carine qui d’habitude ne jure que par pain, confiture et céréales, a commandé… un english breakfast ! Oui, celui avec les œufs, les tomates, le bacon et la saucisse baignant dans l’huile, et elle a même mangé tout ça ! Bon d’accord, elle n’a pas poussé l’exploit jusqu’à prendre en plus - comme je l’ai fait - des baked beans (haricots blancs à la sauce tomate), mais moi qui n’ai jamais réussi à lui faire avaler le moindre petit bout de lardon, j’étais plutôt sidéré.

Nous sommes ensuite allés dire bonjour au Dr Balie, rencontré la veille à Genadendal. La plus ancienne mission du pays fut fondée en 1737 pour évangéliser les Khoisan, ce qui n’était pas du goût de tout le monde. Pour beaucoup de colons, ces “sauvages” n’étaient pas dignes de devenir chrétiens, et une bonne dose de jalousie est venue s’y ajouter quand on s’est aperçu que le sauvage apprenait rapidement la lecture et l’écriture, contrairement à son maître blanc illettré.

Après avoir parcouru le poussiéreux musée, non sans s’arrêter quelques instants sur les anciennes presses d’imprimerie et leurs casses de fontes (encore des séquelles du “Maître de Garamond”), il était temps de repartir vers le Sud. Le plus au Sud possible, d’ailleurs : le Cap Agulhas est l’extrémité australe du continent africain… voilà, après le Cap Horn et Slope Point (la pointe sud de la Nouvelle-Zélande), notre troisième coin du globe ! Quelle drôle de sensation d’être debout sur la plage, le pied gauche dans l’Océan Indien, et le droit dans l’Atlantique !

Le Cap Agulhas signifie en portugais “le cap des Aiguilles", car les navigateurs ont remarqué qu’en cet endroit, il n’y avait point de déclinaison magnétique de la boussole : l’aiguille indiquait bel et bien le Nord géographique. Curieuse coïncidence : il faudra que je me replonge dans mes cours de géodésie pour clarifier ça.Le Chat sous les étoiles Quoi qu’il en soit, ces ondes magnétiques (ou leur absence) n’ont pas perturbé notre pique-nique et notre café, pris dans le phare le plus austral d’Afrique.

Repartis droit vers le Nord - faute d’autre choix possible - nous sommes arrivés ce soir à Montagu, porte d’entrée de la fameuse Route 62 et du Petit Karoo. La ville est nichée au creux de montagnes d’où jaillissent des eaux thermales, légèrement radioactives. Ces sources s’écoulent dans l’enceinte d’un hôtel 4 étoiles, mais cela ne nous a pas empêché de quitter notre tente et d’aller nous y délasser ce soir, en regardant un ciel qui compte bien plus de 4 étoiles.

~ les photos du jour ~
Le Cap Agulhas, le point le plus austral de l'Afrique Opératrice ? le 22 à Asnières ! Le Chat sous les étoiles

Vendredi 19 janvier 2007

Le Karoo au fil de la Route 62

Classé dans: ~ Tom @ 22:19

— Oudtshoorn, capitale mondiale de l’autruche, Petit Karoo

Une fois n’est pas coutume, c’est dans un backpackers que nous dormons ce soir. Finalement, c’est presque plus économique de dormir dans une vraie maison que sous tente : les campings ici n’ont - mis à part des douches et des toilettes - aucun aménagement pour préparer sa popotte. Ni cuisine, ni bouilloire pour de l’eau chaude toute bête, ni même de simples tables & chaises. Il nous faut donc le soir venu aller au restaurant, et le matin aller au café, ce qui revient vite assez cher. Les backpackers, des maisons reconverties en hôtel bon marché, sont eux équipés d’une cuisine : le prix de la chambre est alors largement compensé par celui du dîner et du ptidèj’ en moins.

Hier soir par contre, c’est dans un camping que nous avons passé la nuit, près de Calitzdorp, capitale sud-africaine du port, l’appellation locale du porto. Nous nous sommes installés sur le terrain d’un bush pub, un pub de brousse installé en pleine campagne entre vignes, autruches, springboks (les antilopes, pas l’équipe de rugby) et vulgaires poules. Mal nous en a pris d’ailleurs, car au petit matin ce n’est pas un, pas deux, pas trois, mais quatre coqs intempestifs qui se sont mis à chanter pour saluer l’aurore ! Heureusement que je n’avais pas un fusil sous la main, car il y aurait eu du coq au vin au menu de ce soir ! Mais le point d’orgue de cette symphonie animalière s’est produit quand nous avons levé le camp : alors que je roule la tente, un scorpion en sort à quelques centimètres de moi ! Ah, l’Afrique recèle bien des émotions fortes !

La soirée dans ce bush pub fut très couleur locale : un Cabernet Sauvignon venu des chais voisins, dégusté dans une ambiance 100% Afrikaner blanc, avec en musique de fond des groupes locaux chantant en afrikaans. Il y a juste quinze ans que l’apartheid a été aboli, mais le patron du pub semblait encore en éprouver une certaine nostalgie. Carine me faisait part de ses impressions sur le pays : l’arrogance affichée de certains Blancs se manifeste dans des maisons d’une taille démesurée, luxe choquant en comparaison avec les townships noirs qui s’étendent en bordure des villes. Ces bidonvilles un peu améliorés (il y a parfois l’eau et l’électricité), qu’on appelle pudiquement “habitations informelles", comptent des petites cabanes qui n’ont pas la taille du garage des demeures sus-citées. D’ailleurs, il en faut un grand garage pour ranger le gros 4x4 rutilant de chrome, et quand sur la route celui-ci apparaît dans le rétroviseur collé au pare-chocs, il faut humblement lui laisser place et rouler sur le bas-côté afin de ne pas réduire sa moyenne d’excès de vitesse. La nation arc-en-ciel mettra du temps avant de devenir le paradigme universel que prophétise Monseigneur Desmond Tutu.

Ces deux derniers jours nous ont vu traverser le Little Karoo ("le petit désert"), une étroite bande de terre semi-aride - où la vigne pousse pourtant bien - coincée entre deux spectaculaires chaînes de montagnes. De Montagu à Oudtshoorn (à vos souhaits !) en suivant la très scénique Route 62, nous avons pris les sentiers buissonniers par des gorges taillées dans des calcaires tourmentés : Tradouw Pass, Seweweekspoort, Swartberg Pass et Meiringspoort, cols qui enjambent les Swartberg Mountains et ouvrent le passage du Petit au Grand Karoo. “Il y a du mouvement dans ces roches", a lâché ma compagne en contemplant les fantastiques intrications dessinées sur les parois écarlates du défilé. Nous ne nous sommes pas contentés d’admirer l’extérieur de la montagne : nous sommes aussi allés voir dedans. Les Cango Caves constituent un très long réseau de galeries karstiques, dont nous n’avons aperçus qu’une infime partie superbement décorée de stalactites, stalagmites, piliers et draperies. Et ce soir, ce n’est plus vers la terre mais vers le ciel que nos yeux se sont tournés : une comète fait resplendir sa crinière entre les étoiles de la Croix du Sud.

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
SCORPION !!! Les draperies de Cango Caves Swartberg Pass III La maman & ses petits autruchons Bon il est pas gros, mais il fait quand même peur
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