L’Altiplano & autres pensées élevées
— sur la route Arequipa-Puno, alt. 3.954 m
À propos des prix au Pérou. Ce matin, nous arrivons au terminal terrestre (la gare routière), nous présentons nos billets achetés trois jours auparavant, et ô surprise, on nous annonce que pour je ne sais quel raison bidon, le prix a augmenté de 50% ! Devant notre refus, la caissière a rabaissé ses prétentions de 7 à 2 soles, ce qui rendait l’affaire encore plus louche : soit le prix ne bouge pas, soit il augmente de la même manière pour tout le monde. Bref, nous avons bêtement fini par payer, n’ayant pas les moyens linguistiques de faire un scandale dans le hall. Et il y a fort à parier que ces 2 soles, la fille les a mis dans la poche. Ce n’est pas pour le montant bien sûr (0,50 €), c’est pour le principe : être voyageur au Pérou, c’est être le dindon de la farce.
En fait, il n’est vraiment pas facile de se faire une idée correcte des prix ici : une simple bière peut coûter 4 soles, soit le double d’un repas complet dans un resto local ! De superbes tissages en alpaga sont proposés à 10 soles par les ambulantes dans la rue, prix qui va quintupler dans les très chic boutiques pour touristes. L’échelle des valeurs (du moins notre échelle) s’en trouve quelque peu bouleversée.
Nous traversons en ce moment l’altiplano péruvien, un immense plateau cerné de basses collines, à 4.000 m d’altitude. Quelques troupeaux de lamas broutent la maigre herbe jaune qui réussit à pousser à cette hauteur. Nous pouvions distinguer tout à l’heure un panache de fumée à l’horizon, témoin de l’éruption très récente du volcan Ubinas. Et la télé du bus diffuse Superman Returns, visiblement une copie pirate à l’image floue et au son décalé. Et bien entendu, Superman s’y exprime dans la langue de Cervantès !
~ la photo du jour ~ |
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