Cañon del Colca, dîner
— Sangalle, Cañon del Colca, alt. 2.260 m
C’est à la lueur de la bougie que j’écris ce billet. Nous dormons ce soir à l’Oasis, une petite enclave verdoyante au fond de l’aride Cañon del Colca. L’hébergement est pour le moins rustique : des paillottes aux fenêtres et au lit en roseaux, pas d’électricité, mais il y a l’eau courante ! L’eau coule ici à flots, non seulement en bas dans le rio, mais aussi sur les pentes. Une piscine naturelle nous a permis de dépoussiérier nos corps fatigués, et le murmure d’un ruisseau va bercer notre court sommeil. Car demain, ou plutôt tout à l’heure, départ à 2h30 ! Décidément, ils ont des horaires bizarres pour faire des balades par ici…
La journée, commencée très tôt (1h45) par un éprouvant voyage en bus, s’est donc continuée par une superbe marche en haut, sur les pentes et en bas du cañon réputé le plus profond au monde. En fait, ce titre est usurpé : il n’est que le deuxième, le premier étant son voisin le Cañon del Cotahuasi. Les paysages superbes de pentes abruptes où ne poussent que les cactus, ponctués de villages isolés où subsistent encore une poignée de descendants d’Incas (il n’y a aucun accès par la route, le seul moyen d’y parvenir est le sentier escarpé), hameaux entourés d’un précaire îlot de verdure, et avec toujours le scintillement du Rio Colca tout au fond. Le sentier suivait parfois des canaux creusés par les Incas, parfois même taillés en tunnel dans les falaises. Mais le plus fascinant restait ces immenses orgues volcaniques qui tapissaient les parois de la montagne.
La journée s’est achevée par un dîner très polyglotte, où autour de la table on entendait parler anglais, français, espagnol et allemand. Je suppose qu’il en va ainsi dans ces éphémères & improbables groupes : ce n’est pas au petit matin de la première journée que l’on fait connaissance, mais le soir, autour du repas et d’une bière, quand l’effort accompli en commun a déjà tissé quelques trames entre les individus.
Bon c’est pas le tout de descendre le plus profond cañon du monde (ou presque), chargé comme un baudet : il faut aussi le remonter ! Ma nuit ne compte déjà plus que 5 heures…
~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~ | ||||
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