Version TLM 20140312-0031 Aux 4 Coins du Globe » novembre 2006
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Voilà une bien étrange roche
Une corsite orbiculaire, probablement.
- le Niolo
Corse ~ jeudi 6 septembre 2007
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Mardi 14 novembre 2006

Welcome Tigrou !

Classé dans: ~ Tom @ 23:06 ~ édité le jeudi 8 mars 2007 @ 15:15

— Nelson, Tasman District, Nord-Ouest de l’Ile du Sud

Aujourd’hui, repos au camping de Nelson (tiens tiens, voila un nom qui m’est etrangement familier…), a quelques minutes du centre geographique de Nouvelle-Zelande, situe - o miracle - pile poil au sommet d’une colline. J’aimerais bien qu’un beau jour on m’explique, tout cartographe que je suis, comment on calcule ces points-la… et heureusement pour les Kiwis que leur centre a eux ne tombe pas dans la mer, en plein Detroit de Cook !

La journee fut mise a profit pour faire une grosse lessive, qui a bien du mal a secher avec ce temps gris & pluvieux. Nous avons neanmoins fait un petit tour en ville cet apres-midi pour aller voir le Visitor’s Centre, tres moderne et (trop ?) plein d’informations sur les trois parcs nationaux environnants. Apres un petit noir au Cafe L’Affare, ce fut une promenade jusqu’a la curieuse cathedrale, South Street - la plus vieille rue preservee de NZ - et le bijoutier Jans Hansen, l’artisan createur de l’Anneau Unique. Loin d’etre unique finalement, puisqu’il a du en faire une quarantaine d’exemplaires de toutes tailles ! Enfin, apres des courses pour Carine et de l’internet pour moi (j’ai beaucoup de retard), nous sommes aller diner a Stingray, un bar-resto ou la cuisine est tres bonne mais la musique trop forte et la lumiere pas assez. Et a priori les moules vertes, celebrites de la region, ne sont pas tres differentes de leurs congeneres noires. De retour au camping, nous constatons que la tente fuit en un point, juste au-dessus du sac de couchage de Carine. Entre ca et le sac-a-dos dont les fermetures eclair deraillent une fois sur deux, elle n’est vraiment pas satisfaite des articles McKinley distribues par Intersport.Tigrou ! Mais elle peut maintenant se consoler avec l’arrivee dans notre petit groupe d’un troisieme compagnon venu lui souhaiter bon anniversaire : un tigre jaune et orange avec des grosses pattes, un petit bidon et du poil dans les oreilles… craquant, non ? Comme quoi les femmes ont parfois des gouts bizarres ! :-P (devrais-je me sentir concerne ?… :-) )

Mercredi 15 novembre 2006

Gorges, gouffres & forêts

Classé dans: ~ Tom @ 23:50 ~ édité le jeudi 8 mars 2007 @ 15:18

— Westport, Buller District, West Coast, South Island

Depart tot ce matin de notre petit camping de Maitai Road a Nelson, sympathique et surtout tres economique (12 NZ$ pour deux) meme s’il faut payer les douches et chasser les sandflies, les midges locaux, des petites mouches pires que les moustiques. Nous avons pris la route de l’Abel Tasman National Park au Nord. Un peu avant le col de Takaka Hill, nous avons pris a droite sur la piste de Canaan Road (voila un nom qui sonne bien biblique) qui nous a conduit apres 10 km de lacets hors du nuage jusqu’a un parking retire. De la, une marche de 2h30 nous a menes - a travers un sombre bois qui fut Chetwood Forest au Nord-Est de Bree, traversee par Aragorn & les Hobbits - jusqu’a Harwood’s Hole, un aven profond de 176 m, creuse par les eaux dans les marbres karstiques de la region. C’est le plus profond gouffre de l’Hemisphere Sud, et le 12eme du monde (comment calcule-t-on ces choses-là ???). Le point de vue situe un peu plus haut offrait un superbe panorama, et surtout exposait de magnifiques lapiaz de marbre, aiguises comme des rasoirs. Mieux vaut ne pas glisser sur ces lames verticales quand on saute de caillou en caillou !

Apres un dejeuner sur l’herbe et sous le soleil, observes de tres pres par quelques oiseaux peu farouches, et ecoutant les cris exotiques de leurs comparses plus discrets, nous sommes alles jusqu’a Takaka Hill pour apercevoir au loin la Golden Bay, l’endroit ou eu lieu le premier (et desastreux) contact entre Europeens - en l’occurence le Hollandais Abel Tasman - et Maoris. Mais pas le temps de descendre : nous sommes revenus sur nos pas pour nous diriger vers la West Coast. Les distances n’etant pas negligeables, il faut qu’on fasse au bas mot 200 km par jour si on veut terminer notre tour de l’ile. La SH6 suit la splendide vallee de la Buller River, avec l’apotheose en arrivant pres de Westport : la riviere a taille de sculpturales gorges dans le calcaire, son dernier obstacle avant la mer.

~ les photos du jour ~
Attention à ne pas se couper la langue... ...aiguisés comme des rasoirs ! ...sur les lapiaz... L'Anneau Unique...

Samedi 18 novembre 2006

Où nous nous perdons dans un labyrinthe & où nous retrouvons le fleuve Anduin

Classé dans: ~ Tom @ 23:49 ~ édité le jeudi 8 mars 2007 @ 19:42

— Glenorchy, lac Wokatipu

Défiant le mauvais temps qui ne cesse de se déverser sur nos têtes, nous sommes allés visiter avant de quitter Wanaka ce matin le Stuart Landsborough’s Puzzling World. Ce lieu est l’œuvre d’un excentrique fasciné par les illusions, les effets d’optique et les labyrinthes - il en a crée une vingtaine au Japon. Impossible de rater le bâtiment : il est signalé par une tour inclinée à 45°, dont l’horloge tourne à l’envers, remontant le temps du XXème siècle. Après une belle collection d’hologrammes 3D (qui auraient bien plu à un astronome suisse de ma connaissance), nous avons découvert une salle où 125 visages de Churchill, Mère Teresa, Mandela, Lincoln, Beethoven et Van Gogh suivent exactement vos moindres mouvements. C’est ce qui s’appelle être sous le regard des grands de ce monde ! Suivent quelques salles aux effets de perspective très perturbants, comme celle qui paraît être un parallélépipède normal mais se révèle être biaisée, ou encore celle où tout est incliné de 20°, sauf bien sûr la gravité et l’écoulement de l’eau. Mais le clou du spectacle reste le labyrinthe en plein air, dont nous sommes sortis avec succès en un temps raisonnable : 45 minutes. Et ceci sans même utiliser une pelote de laine mérinos 100% kiwi en fil d’Ariane !

Notre chemin nous a ensuite conduits près de Tarras, sur la Grande Route de l’Est en Terre du Milieu, et a continué jusqu’à ce que nous retrouvions l’Anduin, ce même fleuve au-dessus duquel j’ai sauté il y a quelques jours dans l’Île du Nord. En réalité il s’agit maintenant de la rivière Kawarau, mais pour constituer les décors naturels de ses trois films, Peter Jackson a pris des petits bouts de paysage éparpillés dans toute la Nouvelle-Zélande pour en faire un seul et unique lieu sur la pellicule. Ici donc, le fleuve Anduin franchit l’Argonath, la Porte des Rois, avec ses deux titanesques statues virtuelles qui le flanquent de chaque côté. Et une fois encore, il y avait un site de saut à l’élastique à proximité, le premier de tous d’ailleurs, fondé par le fondu A.J. Hackett en 1988. C’est de là qu’a essaimé dans le monde entier la folle idée de se jeter dans le vide attaché à un bout d’élastique. Et la région de Queenstown ne compte pas moins de 4 sites de saut, plus des variations tout aussi cardiaquement éprouvantes. Mais pas de chance pour moi, celui-ci était fermé quand nous sommes arrivés. ;-)

Un dernier détour par Arrowtown - une ville de pionniers, prospecteurs et orpailleurs au XIXème siècle, où la main street dans le plus pur style Far West sent encore la poudre de l’or et celle des revolvers - m’a permis de découvrir le Gué de Bruinen, là où Arwen a défié les Nazgûl. Puis nous avons traversé la fourmillante Queenstown, “capitale kiwi de l’aventure” : c’est vrai qu’il n’y a pas une activité qui ne soit proposée ici, du paisible kayak à la vertigineuse chute libre en parachute. Sous un ciel qui commençait enfin à s’éclaircir, notre route toute en montagnes russes a longé le majestueux lac Waketipu avec en toile de fond de splendides montagnes couronnées de neige, jusqu’au tranquille village de Glenorchy, terminus de la route. Là encore, la Terre du Milieu est une mosaïque de Nouvelle-Zélande : les montagnes en face de moi représentent les frontières du Mordor, alors que son cœur, l’Orodruin, est un volcan situé à 1.000 km de là. La magie du cinéma.

~ quelques photos du jour (parmi les 14) ~
Attachez vos parachutes La Salle des Géants & des Nains Les lignes sont parallèles La Salle aux Mille Visages Prête pour Pise ?

Vendredi 3 novembre 2006

Vieux motard que j’aimais (disait Carine)

Classé dans: ~ Tom @ 23:16 ~ édité le vendredi 23 mars 2007 @ 17:49

— Île de Pâques, “le nombril du monde”

Grande première pour ma Suissesse : aujourd’hui c’était la première fois de sa vie qu’elle montait sur une moto, et comme en plus c’est à l’Île de Pâques que ça s’est passé, c’est le genre d’expérience qui ne s’oublie pas. Pour ma part ce n’est pas la première fois que je conduis une moto, mais même dans ce cas le lieu fait là aussi son petit effet, qui tient en un mot : “waouh". Nous avons pourtant longuement hésité hier entre le vélo - plus écologique certes, mais aussi plus cher : il faut en louer deux - et la moto, qui avait l’avantage de régler la question de la distance à parcourir : 80 km à pédaler vent debout sur les pentes des volcans, nous laissons ça aux spécialistes. Il existait bien une tierce option : le cheval. Nombreux sont les Pascuans qui l’utilisent comme moyen de transport quotidien, ce qui donne un charmant goût anachronique aux rues de Hanga Roa. Mais là encore, le trajet à effectuer s’avérait trop long et me faisait craindre le pire pour la santé de mon fessier, déjà échaudé par la cabalgatas d’Ushuaia.

Donc après les incontournables préparatifs du matin (petit dèj’ au marché local, courses pour le pique-nique, quart d’heure internet pour dire qu’on est toujours vivants), nous avons enfourché la vrombissante machine - une Honda XR250 Tornado pour ceux qui s’y intéressent - et avons entamé le tour de l’île. Après plusieurs années d’abstinence motocycliste, il a fallu que je dépoussière un peu mes souvenirs de deux-roues, mais à ma grande surprise c’est revenu très vite : après quelques kilomètres sont réapparues les sensations qui font de la conduite d’une moto un moment intense, loin, très loin de celles de la voiture… Quant à ma passagère, il semble qu’elle ait apprécié elle aussi cette nouvelle expérience.

Nous avons donc emprunté la route qui longe la côte sud de l’île, nous arrêtant régulièrement pour contempler les moaïs qui la jalonnent. Les moaïs, ce sont les célèbres statues pascuanes, ces êtres étranges de plusieurs mètres de haut qui jettent un œil sévère et vigilant sur l’horizon. Car les moaïs sont toujours tournés dos à la mer - ou plus fréquemment aujourd’hui, face contre terre : les guerres tribales et les raz-de-marée les ont souvent jetés à bas. On suppose qu’ils représentent les ancêtres de la tribu, c’est pourquoi ils sont rarement solitaires : ils se dressent alignés sur les ahus, des autels de pierre et de terre parallèles à la mer, qui faisaient également office de chambres funéraires. Nous avons visité bon nombre de ahus présentant des moaïs parfois érigés, souvent tombés, mais à chaque fois dégageant comme une onde mystique provenant du fin fond des âges. J’ai éprouvé une sensation voisine en contemplant Stonehenge, et la vue des Pyramides doit probablement provoquer le même frisson.

Parmi tous ces lieux fascinants, il en est un qui captive encore plus : la carrière des moaïs, là où sont nés ces géants taillés dans la roche noire des pentes du volcan Rano Raraku. Certains dressent entièrement leur haute stature, d’autres émergent à peine de l’herbe, mais tous fixent un point de l’horizon de leur regard minéral, tels d’éternelles sentinelles. On dirait une armée de golems prêts à surgir de la lave refroidie du cratère - la porte d’une autre dimension ? - pour envahir notre monde. Vision énigmatique - et un brin inquiétante - que de contempler ces légions pétrifiées. Plus haut sur la montagne, d’autres moaïs reposent inachevés, dont un gigantesque qui dort sur sa rampe de lancement, en attendant de glisser vers la mer ou - qui sait ? - de s’envoler vers les étoiles. Nous avons contourné le flanc du volcan pour découvrir un magnifique lac niché au cœur du cratère. La différence avec le Rano Kau, c’est qu’ici le spectacle a d’immuables spectateurs : des moaïs parsèment la pente intérieure, comme installés dans un amphithéâtre voulu par les dieux et conçu par les titans.

Notre longue promenade s’est achevée à l’ahu Akivi, où les sept moaïs font exception à tous les autres : ils regardent l’océan. Ces sept-là sont les sept frères envoyés par le roi en exil Hotu Matua pour trouver une nouvelle terre. Eux contemplent encore les îles lointaines d’où ils venaient. Enfin, pour nous remettre de nos émotions, nous sommes retournés dîner chez Tahi Tiaré, la dame aux douze langues. C’était encore une fois fort bon et fort sympathique (et l’addition fut même exacte !), mais le repas dura trop longtemps pour qu’on puisse aller voir Rapa Nui, le film de Kevin Costner. Malheureux Pascuans ! ils ont bien un cinéma sur leur île perdue, mais il diffuse toujours le même film !

~ quelques photos du jour (parmi les 19) ~
La carrière de moaïs 8 Heaven's angel Ahu à terre La carrière de moaïs 4 La carrière de moaïs 3

Dernières nouvelles des moaïs

Classé dans: ~ Carine & Tom @ 11:18 ~ édité le vendredi 23 mars 2007 @ 17:50

— Rapa Nui, l’Île de Pâques

Nous nous apprêtons ce matin à aller explorer l’Île de Pâques sauvage, loin de Hanga Roa la “capitale". Juste le temps entre deux averses de laisser ce petit message pour dire que nous donnerons très bientôt de plus amples nouvelles : nous avons tout un tas de billets de retard, c’est vrai, et ne parlons même pas des photos !… :-( Mais un peu de patience : une fois en Nouvelle-Zélande (dans trois jours donc), nous pourrons travailler à rattraper tout ça ! :-)

~ quelques photos du jour (parmi les 19) ~
La carrière de moaïs 5 Ahu à terre La carrière de moaïs 7 La carrière de moaïs 8 La carrière de moaïs 1

Jeudi 2 novembre 2006

Rano Kau, Tangata-Manu & Make-Make

Classé dans: ~ Tom @ 23:13 ~ édité le vendredi 23 mars 2007 @ 17:50

— Hanga Roa, Rapa Nui

Ce fut une longue journée de marche, et nos pieds sont bien fatigués. Bien sûr, nous avons commencé notre découverte de l’île par Hanga Roa, la “capitale” de fait puisque c’est le seul village de l’île. Rapa Nui est un minuscule rocher triangulaire de 23 km de long sur 12 de large, perdu au milieu du Pacifique - c’est l’endroit le plus isolé au monde de toute autre terre habitée. Les Pascuans ne sont plus que 3.000 aujourd’hui ; à l’âge d’or de l’île au XVIème, ils étaient 10.000 et les onze tribus se répartissaient sur toute la surface. Mais l’arrivée de l’homme blanc et de sa civilisation les a décimés (une centaine d’habitants seulement survivait en 1872), et même parqués sur la pointe sud-ouest de l’île, maintenant Hanga Roa. Tragique histoire que celle des Pascuans…

Après avoir fait nos préparatifs et arpenté les larges rues verdoyantes de la bourgade, nous avons tourné nos pas vers le volcan qui couronne la pointe sud, le Rano Kau. Quelques champs de grelots (nom que je donne à une herbe sèche dont la cosse contient plein de petits grains sonores : passer au milieu n’est pas très discret, mais très amusant) et quelques forêts d’eucalyptus plus loin, nous avons atteint le sommet du cratère, un cercle parfait seulement altéré par la chute d’un pan ouvrant une majestueuse fenêtre sur l’azur infini du Pacifique. Le fond du cratère est constellé d’étangs, les “yeux qui regardent le ciel", avant seule source d’eau douce pour l’île. Se tenir au sommet de cette vision donne une sensation grisante d’élévation vers le sacré. Les Anciens l’avaient bien compris, puisqu’ils ont fondé ici le principal site rituel, le sanctuaire d’Orongo, coincé entre mer et cratère. C’est là qu’avaient lieu les cérémonies qui désignaient le Tangata-Manu - l’Homme-Oiseau - servant l’esprit Make-Make. L’épreuve était une sorte de triathlon polynésien : il fallait guetter l’arrivée des frégates (des oiseaux marins) venus nidifier sur l’îlot de Motu Nui, escalader la falaise, s’emparer du premier œuf pondu puis rejoindre l’île à la nage, tout ça à la course avec les autres prétendants au titre qui tentent de casser l’œuf. Voilà un bon vieux rite initiatique qui faisait passer de l’âge de garçon à l’âge d’homme… et même parfois de vie à trépas.

La conclusion de cette journée se déroula devant une bonne assiette de poisson local, avec une sympathique serveuse qui parlait peut-être douze langues mais ne savait pas faire une addition correcte. Les Pascuans vivent bien du tourisme, et certainement encore mieux de la crédulité du touriste.

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
Les pétroglyphes du Make-Make Moaï au crépuscule Danse de bienvenue à Rapa Nui Nouveau Moai! Le cratère du Rano Kau

Mercredi 1er novembre 2006

Pâques à la Toussaint

Classé dans: ~ Tom @ 23:59 ~ édité le vendredi 23 mars 2007 @ 17:50

— Rapa Nui, l’Île de Pâques, Polynésie

(Voilà qui ferait un bon titre pour un San Antonio, ou alors un début de blague à la Pierre Desproges, non ?)

L’air immense du grand Pacifique emplit mes poumons. Le fracas des vagues qui se brisent sur la roche noire de Rapa Nui emplit mes oreilles. Nous avons atterri ce soir sur l’Île de Pâques, et pour poser le décor nous avons d’entrée de jeu assisté à un spectacle de danse pascuane organisé dans l’hôtel où notre tente est plantée ce soir. Ici ce n’est plus l’Amérique du Sud, ce n’est plus vraiment le Chili non plus : nous sommes en Polynésie, nation atlantidéenne dont les trois pointes du triangle sont Rapa Nui, Hawaï et la Nouvelle-Zélande. La proximité géographique de Tahiti explique que beaucoup ici parlent un peu de français - ce qui devrait sensiblement améliorer notre communication. Mais malheureusement les habitants les plus célèbres, les moaïs, restent obstinément muets.

~ la photo du jour ~
Gilles & sa Bicyclette

Vendredi 24 novembre 2006

Le vol du kiwi avant le saut du kangourou

Classé dans: ~ Tom @ 18:00 ~ édité le jeudi 28 juin 2007 @ 21:54

— au-dessus de la Mer de Tasman, orthodromie Christchurch-Sydney

Voilà, la Nouvelle-Zélande est derrière nous. Et malgré les 4.404 km que nous y avons parcourus, nous sommes loin d’avoir tout vu de l’archipel. Le temps nous a manqué ; deux semaines et demi pour une telle richesse, c’est très peu. Et souvent, c’est le sale temps qui ne nous a pas manqué : de quoi gâcher quelques superbes paysages et donner envie de revenir pour s’en remettre plein les mirettes. Ironie : c’est sous un éclatant soleil que nous avons quitté Christchurch… Mais ce que je retiens surtout du pays, ce sont ses habitants : les Kiwis sont des gens accueillants et chaleureux, et la première question qu’ils vous posent est invariablement : “What d’you think ’bout New Zealand ?” Attention à la réponse, car ils sont très fiers de leur pays, et ils le peuvent : cette petite nation de 4 millions d’habitants fait régulièrement parler d’elle, et toujours en bien : protection de l’environnement, politique progressiste - les femmes ont voté ici dès 1893 (et les Françaises 52 ans plus tard), souci de l’équité historique envers les Maoris… sans parler du cinéma bien sûr ! Et comment se fait-il que cette poignée d’hommes perdue aux antipodes réussisse à avoir la meilleure équipe de rugby du monde ?!?

    Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
    L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques
    Enchantait leur sommeil d’un mirage doré;

    Où, penchés à l’avant de blanches caravelles,
    Ils regardaient monter en un ciel ignoré
    Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.

      Jose Maria de HEREDIA
~ la photo du jour ~
Le sympathique monstre de Cookie Time

Jeudi 23 novembre 2006

Et de deux coins du globe !

Classé dans: ~ Tom @ 23:59 ~ édité le jeudi 8 novembre 2007 @ 13:48

— Methven, près de Christchurch

Après le Cap Horn, le deuxième coin du globe est nettement moins célèbre : son nom est Slope Point. Ce bout de lande perché sur une falaise battue par le Pacifique et balayée par un vent à défriser les moutons est le point le plus austral de l’Île du Sud de la Nouvelle-Zélande, ce “bottom of the world”, le derrière du monde comme disent les Kiwis eux-mêmes. L’expression semble peu flatteuse, mais ils ont néanmoins l’air d’en tirer une certaine fierté (car en effet c’est un joli derrière).

Mardi matin nous avons quitté Invercargill par la route côtière qui traverse les Catlins, la région littorale du Sud du Mainland. La légende maori veut que ces verts pâturages soient hantés par le maeroero, le yéti local. Pour notre part, nous n’y avons vu que de rares arbres qui doivent lutter sans répit contre le souffle de l’océan, des milliers de moutons, Slope Point, une forêt pétrifiée et un gouffre, le Jack’s Blowhole, où la mer - pourtant distante de 200 m - résonne avec fracas. Notre route s’est terminée à Dunedin, la grande ville du Sud. Elle doit son nom, non aux Dunedain de Tolkien, mais aux immigrants écossais qui se sont installés en masse dans la région : Dunedin est le nom celtique d’Edimbourg. La ville est animée et riche en bâtiments historiques de style édouardien (notamment la surprenante Railway Station), mais n’ayant pu trouver de pub proposant le célèbre haggis écossais, nous avons honoré la cuisine cambodgienne.

Le lendemain mercredi fut consacré à l’exploration de l’Otago Peninsula, toute proche de Dunedin. Elle fourmille de vie sauvage : albatros royaux, pingouins à tête jaune, phoques à fourrure. Mais ceux que nous avons pu approchés de près sont les lions de mer. De près, mais pas trop près : ces bestiaux ne craignent pas l’homme, et le font vite savoir. Après une bonne observation de leur impressionnante masse de graisse - et après une bonne dégustation de leur fauve puanteur - nous sommes retournés au parfum plus suave des dunes en fleur. Nous avons repris la route jusqu’à Twizel, aux portes du Mont Cook, où nous avons passé la nuit (sous tente, la température étant remontée et l’air raisonnablement sec).

Ce matin, notre chemin a longé le bleu irréel du lac Pukaki, un turquoise intense à faire pâlir le ciel. Cette couleur est due à la “farine de roche” grattée par les glaciers et apportée par l’eau de fonte. La conséquence majeure est que le lac est merveilleusement photogénique. Plus nous avancions dans la vallée du Mont Cook (3.754 m, le plus haut sommet de l’Australasie), plus le ciel s’assombrissait, et c’est sous un véritable déluge que nous avons atteint l’Hermitage, le célèbre hôtel au pied d’Aoraki, le Perceur de Nuages en maori. Une fois au sec dans le salon de l’hôtel — où trône une rutilante De Dion-Bouton, la première voiture à atteindre l’hôtel le 6 février 1906 — nous nous sommes installés devant les grandes fenêtres en sirotant un drôle de café au goût de cacahouète (certainement un truc pour plaire à la clientèle japonaise), mais malheureusement le Mont Cook est resté invisible, nimbé dans les nuées, tout comme la fabuleuse cité de Minas Tirith, qui se dressait autrefois non loin de là.

Le déjeuner fut savouré sur la berge du lac Tekapo, tout aussi bleu que son voisin, sous un ciel radieux et dans le souffle chaud du föhn - pas de doute, les Southern Alps font une barrière climatique très efficace. Nous sommes ensuite allés nous promener autour du Big Tree de la Peel Forest, un totara géant âgé de 1.000 ans. Enfin, notre voyage en Terre du Milieu kiwi n’aurait pas été complet sans un aperçu du Mont Sunday, alias Edoras, la capitale des fiers Rohirrim et du Roi Théoden. Ceux qui ont lu Samuel Butler reconnaîtront en la vallée de la Rangitata River Erewhon (l’anagramme anglais de “nulle part") et en effet, la piste poussiéreuse qui y mène serpente un long moment loin de tout avant d’arriver dans cette large vallée encadrée de grondantes montagnes, où la rivière s’étale en multiples rubans d’argent. Et si les nuages n’avaient pas joué les trouble-fêtes, j’aurai peut-être pu entrevoir le Gouffre de Helm, lieu de l’épique bataille entre les Hommes de Rohan et les Orcs de Saroumane.

Notre dernière nuit en NZ sera sous les étoiles de Methven, une tranquille bourgade qui s’anime l’hiver venu. Et j’ai profité de notre dernier dîner dans un pub kiwi pour enfin goûter la star du pays : l’agneau. Il était temps !

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
Rainbow sur Erewhon Explosion de couleurs Le lac Pukaki, un lac pas kaki Ruisseaux sur Erewhon Le bucolique lac Tekapo

Jeudi 30 novembre 2006

Adieu mon prrrééécieux

Classé dans: ~ Tom @ 22:13 ~ édité le samedi 22 novembre 2008 @ 03:00

— plage de Pandop, Koumac, Côte Ouest

Nous sommes ce soir à Koumac, là où les moustiques ne piquent pas : ils t’empalent ! (selon les dires de Patrick Timsit) En fait, des moustiques il y en a très peu, ce qui est une première bonne surprise. La deuxième, c’est d’avoir trouvé un camping équipé un peu décemment, avec de l’eau chaude dans les douches (mais pas de lumière par contre, on ne peut pas tout avoir), des toilettes hommes/femmes séparées, et surtout pas de bestioles qui grouillent partout. Ce genre de détail pour Carine transforme du tout au tout le plaisir du voyage.

Avant d’en arriver là, nous avons passé la matinée à Koné : un café, un peu d’internet pour lire les courriers et signaler la difficulté de mettre à jour le site (de rares cybercafés, qui de surcroît sont très chers), quelques courses et une Number One avec l’ami Philippe Galy, l’happyculteur de Pouembout, qui arbore maintenant en lieu & place de ses favoris très rock n’ roll une belle barbe de patriarche. Et en effet, il l’est depuis un an, papa de deux jumelles métro-kanak… longue & heureuse vie à elles !

Les retrouvailles furent de courte durée, car la route nous appelait vers le Nord. Un petit tour au collège de Koné, le lieu où j’ai sévi autrefois, mais je n’ai pas osé rentrer… Pour le déjeuner nous nous installâmes sur la plage de Gatope, non loin du village de Voh, celui-là même où se dessine le célèbre cœur dans la mangrove, le Cœur de VohLe Cœur de Voh porté aux yeux du monde entier par la photo vue du ciel de Yann Arthus Bertrand. C’est là, sur cette belle plage donnant sur les montagnes lacérées de mines de nickel, que le drame se produisit : mon Anneau Unique à moi, un bel anneau doré gravé des runes elfiques, quitta mon doigt et disparut. Je ne sais pas si cela se passa avant, pendant ou après la baignade - dans ces cas-là, on n’arrive jamais à se souvenir exactement de ce que l’on a fait 5 minutes plus tôt. Toujours est-il que nous avons fouillé l’herbe pendant une heure, en vain. Tel Isildur, l’Anneau me trahit en sombrant dans l’onde amère. Et tel Gollum, je regrette vraiment la perte de mon prrrééécieux. Heureusement pour moi, cet Anneau-là n’est pas unique, et la Monnaie de Paris doit bien en avoir encore quelques centaines d’exemplaires.

Nous sommes donc repartis vers Koumac, où nous avons planté notre tente dans un camping qui est aussi une pâture pour les vaches - aurons-nous des pancakes de bouse demain au ptidèj ? Un petit tour au nakamal tenu par le sympathique Pascal, une salade de troca dégustée devant la marina, et nous voilà de retour pour une nuit de repos. Nuit qui sera apparemment bercée par les rythmes du kaneka : les fêtards de la plage font profiter de ces entraînantes chansons kanak à toutes & tous, vagues, vaches et voyageurs.

~ les photos du jour ~
Plante carnivore Pic d'Arama Nuage, ou fumée des mines de nickel ?
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