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Mardi 16 janvier 2007

La culture en protestant

Classé dans: ~ Tom @ 22:50 ~ édité le lundi 5 février 2007 @ 19:14

— Greyton, dans l’Overberg, le Pays Au-Delà des Monts

Encore un saut de puce réalisé aujourd’hui sur la grande carte d’Afrique du Sud : de Franschhoek à Greyton, il ne doit pas y avoir 80 km à vol d’oiseau. À ce rythme-là, dans deux semaines, quand nous devrons prendre notre dernier avion, nous serons encore dans la banlieue du Cap ! D’un autre côté, cela correspond parfaitement à notre manière de voyager : nous allons au gré de nos envies, à la vitesse qu’il nous plaît, sans autre impératif que de trouver un lieu hospitalier pour le soir. Conséquence toutefois : notre projet d’aller voir la Côte des Squelettes et le désert de Namibie est mis entre parenthèses… l’Afrique du Sud en elle-même vaut largement une visite !

Si nous n’avons pas accompli de grandes distances aujourd’hui, la faute en est largement imputable au Huguenot Museum de Franschhoek. Nous pensions visiter ce musée au pas de charge, croyant qu’il serait plein de poussiéreux objets relatifs aux colons huguenots : photos de famille en daguerréotype, notices illisibles tapées sur machine à écrire, ustensiles vieillots et rouillés, vêtements d’époque à la limite de la putréfaction… Ce fut en partie le cas, mais la surprise résidait dans la fort intéressante rétrospective sur l’histoire du protestantisme en France : les 95 thèses de Luther, le massacre de Wassy, la Saint-Barthélemy, l’Édit de Nantes et sa révocation… le tout présenté sur de très attrayants panneaux en français (probablement transfuges d’une exposition dans l’Hexagone). Une vraie révision de l’Histoire de France, qui n’a d’ailleurs pas captivé que moi : Carine a fait preuve d’une grande assiduité, certainement grâce à la lecture du “Maître de Garamond”. Ce roman historique d’Anne Cunéo (une Suissesse) se replace dans ce contexte : les débuts de la Réforme, qui coïncident avec ceux de l’imprimerie moderne (la police Garamond, vous connaissez forcément si vous lisez ces lignes). Un excellent livre que nous conseillons à tous !

Étant enfin sortis de cet inattendu musée francophone, nous sommes allés voir l’imposant monument dédié à l’héritage huguenot dans le Sud de l’Afrique, et après un petit tour par de très intéressantes toilettes, alors que l’après-midi était déjà bien entamé, nous avons enfin repris la route. Le passage des montagnes Hottentots-Holland se révéla spectaculaire, et la redescente par la vallée de la Riviersonderend (la “Rivière Sans Fin") le fut tout autant. La mission de Genadendal se blottit dans ses contreforts ; étant arrivés trop tard pour visiter les bâtiments, nous avons longuement discuté avec l’ancien directeur du lieu, le Dr Balie. Son sang mêle ceux de l’Europe, de l’Asie (de l’île de Bali) et de l’Afrique : il parle la langue khoikhoi, émaillée de nombreux clicks de la langue (souvenez-vous “Les Dieux Sont Tombés sur la Tête”), son cœur déborde de foi chrétienne et ses souvenirs sont encore émus de sa rencontre avec Nelson Mandela en 1995, qui a débaptisé sa maison officielle du Cap pour la renommer Genadendal, “la Vallée de la Grâce". Un homme remarquable que ce docteur.

Quant à nous, après un bon dîner passé à évoquer l’après-voyage (y-a-t-il une vie après le voyage ?), nous revoilà dans un camping parfaitement désert, au pied des majestueuses montagnes du Riviersonderendberge. Mais dernier obstacle avant le lit : prendre sa douche dans le noir le plus total !

~ les photos du jour ~
Le monument aux protestants Sous les ors de la République

Mardi 23 janvier 2007

Sur la terre natale de Tolkien

Classé dans: ~ Tom @ 22:56 ~ édité le samedi 3 février 2007 @ 12:51

— Bloemfontein, Free State

Le réveil s’est fait inhabituellement tôt ce matin, quand le gardien du camping est venu prélever sa dîme au salut de “Good morning master !”. Dîme fort modeste d’ailleurs (environ 2 €), mais cela compense bien le mal de chien que nous avons eu pour planter les piquets dans un sol dur comme du béton. Je comprends maintenant pourquoi il y avait l’icône “caravane", mais pas celui “tente” !

L’essentiel de la journée s’est passé sur la route nationale 1, direction le Nord-Est, longeant la voie ferrée et ses interminables convois de trains de marchandises colorés comme des jouets. Le franchissement du fleuve Orange a marqué notre entrée dans l’État Libre que nous avons atteint au cœur, puisque nous dormons ce soir en sa capitale, Bloemfontein. Cette “fontaine aux fleurs” de 500.000 habitants est aussi la troisième capitale officielle d’Afrique du Sud : Pretoria est la capitale administrative, Le Cap la capitale parlementaire et Bloemfontein la capitale judiciaire. On pourra dire que nous aurons fait la tournée des capitales !

Malgré ce statut, Bloemfontein n’offre au visiteur que quelques beaux bâtiments, la plupart datant de l’époque héroïque des Boers et de la proclamation de l’État Libre d’Orange en 1854. Même selon l’office de tourisme, les lieux à visiter ab-so-lu-ment sont les malls, ces galeries marchandes qui regroupent des dizaines d’enseignes parfaitement mondialisées. Néanmoins, l’endroit où nous passons la nuit sort de l’ordinaire : c’est une ancienne station de pompage perchée sur la colline au-dessus de la ville, à côté d’un réservoir que je présume toujours en service. Les “chambres” ne sont que des murs en tôle ondulée, et le toit s’élève dix mètres au-dessus de nous. Ajoutez à cela une déco qui mêle allègrement vieux souvenirs de voyage et poutrelles métalliques, et vous obtiendrez un hôtel peu commun.

Un autre hôtel peu commun, c’est le Hobbit House : la ville natale de J.R.R. Tolkien a inspiré à son propriétaire une ambiance évoquant elfes, lutins et fées, bref, un peu de la Comté du Seigneur des Anneaux… mais les chambres ne sont quand même pas des trous creusés dans la colline ! L’établissement étant bien hors de portée de notre bourse, nous nous y sommes juste attardés en curieux, faute de lieu plus pertinent pour honorer la mémoire de l’écrivain. On sait que John Ronald Reuer Tolkien est né à Bloemfontein en 1892, mais on ne sait pas exactement où. La maison natale a certainement été ensevelie sous un immeuble hideux - voire peut-être même un mall !?! Néanmoins, le guide Michelin m’apprend qu’en 1892, Bloemfontein était menacée par les lions en maraude, que le nourrisson a été enlevé par un serviteur soucieux de montrer aux siens un spécimen d’enfant blanc, et que plus tard le petit J.R.R. a, en apprenant à marcher, posé le pied sur une énorme tarentule… l’ancêtre de Shelob? Et je hasarde ici une supposition : Tolkien a-t-il pensé à sa terre natale, l’État Libre d’Orange, enclavée de toute part au milieu du Sud de l’Afrique, quand il a nommé son monde “Terre du Milieu” ?

~ les photos du jour ~
Train de marchandises La maison natale de JRR Tolkien Allô ? ne coupez pas !

Jeudi 25 janvier 2007

Les dieux sont tombés sur la tête

Classé dans: ~ Carine & Tom @ 22:22 ~ édité le samedi 3 février 2007 @ 12:44

— Groblershoop, Northern Cape

Exceptionnel : petit déjeuner ce matin au camping de Kimberley, car il y avait une bouilloire et une table à disposition… mais aussi plein de fourmis ! Nous avons ensuite effectué une rapide visite (en voiture !) de la ville, cherchant désespérément une vraie machine à café, refusant obstinément café filtre et autres instantanés généralement proposés… espoir vain, nous ne bûmes pas de vrai café ce matin-là.

L’étape suivante fut le Wildebeest Kuil Rock Art Center, un centre culturel géré par des Bushmen San exilés d’Angola et de Namibie. Nous avons pu y admirer d’étonnants pétroglyphes rupestres, ainsi que de l’artisanat !Xû et Khwe. Le ! n’est pas une faute de frappe, mais une particularité de la langue san : il indique qu’il faut claquer la langue tout en prononçant la lettre… plus facile à écrire qu’à dire ! Le reste de la journée fut essentiellement consacré à la route, entrecoupé par une pause-déjeuner fort sympathique : nous nous sommes arrêtés près d’un enclos où gambadaient cinq lapins, que nous avons pu nourrir d’un peu de bonne herbe bien verte !

En fin d’après-midi, après un bon bout de piste poussiéreuse, nous avons atteint les dunes de Witsand, qui élèvent leurs sables rouges au milieu de la savane. Elles sont censées faire du bruit lorsque les conditions de chaleur et d’humidité s’y prêtent (on les surnomme les “Roaring sands”, les “sables hurlants") mais elles sont restées bien muettes en notre présence ! Un peu plus loin, sur la piste Witsand-Volop, un drôle de panneau écrit (peut-être) en afrikaans avait, malgré son langage incompréhensible, un ton bien menaçant : il se terminait par les images d’un pistolet, d’une tête de mort et d’un autre dessin non identifié mais tout aussi peu amène… (damned, voilà une splendide occasion ratée de photo !)

Ce soir, nous avons dû planter notre tente dans le jardin d’un bed & breakfast, entre les vignes des berges du fleuve Orange. Il faudra qu’on nous explique pourquoi tous les hôtels de la modeste bourgade de Groblershoop affichent complets un jeudi soir hors vacances scolaires ?!?

~ la photo du jour ~
Pétroglyphes rupestres Bushmen San

Dimanche 14 janvier 2007

Que dis-je, c’est un cap ? c’est une péninsule !

Classé dans: ~ Tom @ 23:59 ~ édité le dimanche 21 janvier 2007 @ 19:35

— Simon’s Town, Cape Peninsula

Ce matin, nous avons pris possession de notre neuvième et dernière voiture en six mois : une Fiat Palio Go!, plutôt jolie mais petite et pas très pratique. La préférence de Carine va nettement à la Hyundai Getz que nous avons eu à Perth, truffée il est vrai de gadgets utiles. Ah, les femmes ! elles n’y entendent rien en automobiles ! :-p

Notre première destination d’heureux automobilistes fut le pied de la Table Mountain, difficilement accessible aux non-motorisés. Carine se sentait un peu barbouillée, nous avons donc opté pour la solution de facilité : en lieu et place d’une bonne grimpette de quelques heures, nous avons pris le cableway, le téléphérique (de conception suisse bien sûr) qui nous a menés au sommet en quatre minutes et demi. La montée est déjà impressionnante en soi, mais du haut de ce spectaculaire rocher horizontal perché à 1.073 m au-dessus de la ville, le panorama est époustouflant : au Nord le City Bowl (la “cuvette") s’étend sous nos pieds, assiégée par la Tête du Lion et le Pic du Diable, et au Sud les Douze Apôtres prolongent la montagne avant de plonger brusquement dans l’océan… que voilà des noms évocateurs ! Nous avons pris un café en contemplant le paysage, puis nous sommes allés nous promener sur la Table toute fleurie de fynbos, une sorte de garrigue méditerranéenne unique au monde. Selon certains, la planète peut se diviser en sept royaumes floraux aux étendues multi-continentales… sauf le minuscule petit dernier, le Royaume Floral du Cap, cantonné à l’extrémité sud-ouest de l’Afrique.

Quittant la jungle urbaine du Cap, nous avons fait route sur la péninsule qui s’insinue dans l’océan et porte le célèbre Cap de Bonne-Espérance. Ce modeste promontoire de granite fut doublé en 1488 par le Portugais Bartolomeu Dias (mais avant lui par les Phéniciens, les Arabes, les Chinois), qui y essuya un tel grain qu’il l’appela “Cap des Tempêtes". Son roi, lui, ne vit pas les aléas maritimes mais plutôt la porte vers le riche Orient & ses trésors, la route terrestre étant alors, depuis la chute de Constantinople en 1453, sous le monopole de l’Empire Ottoman. Or doncques, Jean II du Portugal rebaptisa le cap des Tempêtes en celui de Bonne-Espérance, certainement à l’idée des immenses profits qu’il pourra en obtenir. Hélas pour lui, ce fut surtout les Hollandais avec la VOC qui en tirèrent avantage. Topographiquement parlant, le cap est bien le point le plus au Sud-Ouest de l’Afrique, mais il est beaucoup moins impressionant que son voisin immédiat, à 2 km à vol d’oiseau : le Cape Point. Ce doigt de grès, pointé vers le Pôle Sud, dresse ses falaises dans une mer furieuse, sans doute irritée par une telle présomption. Elle s’est d’ailleurs bien vengée en emportant sous ses flots nombre de navires, dont un nommé Lusitania (homonyme d’un autre plus célèbre ?). Conséquence : il n’y a pas moins de deux phares sur le roc, distants de quelques centaines de mètres seulement.

Scène très surprenante au Visitor’s Centre de la péninsule : les employés, plutôt nonchalants, se sont soudain mis à courir en tout sens au cri de “Baboons !”. Tables extérieures débarrassées en un éclair, portes & fenêtres closes juste avant l’arrivée de deux babouins venus inspecter les lieux. Ces singes se sont beaucoup trop bien adaptés aux humains : maintenant qu’on ne leur jette plus de nourriture, ils viennent la chercher eux-mêmes avec une audace déconcertante. Ils n’hésitent pas à rentrer dans les maisons - ou les voitures - si un repas s’y profile. Et malheur à qui tente de récupérer son casse-croûte : ils n’ont plus du tout peur de l’homme, et leurs canines sont tout-à-fait intimidantes. On m’a même déconseillé de tenir en leur présence une bouteille de soda à la main : ces sauvageons élevés à la McDo seraient venus me racketter !

Ce soir, arrivés à Simon’s Town, important port de pêche et base navale majeure, Carine qui n’avait quasiment rien mangé de la journée me dit : “J’ai bien envie de moules-frites !” L’appétit revenait d’une manière et dans un lieu fort appropriés. Dont acte !

~ quelques photos du jour (parmi les 11) ~
Thomas à la Table Carine s'invite à la Table Jolie robe rouge Ascension à la Table Mountain Le Cap de Bonne-Espérance

Lundi 15 janvier 2007

Comme un parfum de Provence

Classé dans: ~ Tom @ 23:24 ~ édité le dimanche 21 janvier 2007 @ 19:15

— Franschhoek, Cape Wineyards (les Vignobles du Cap)

“Franschhoek", c’est le “coin des Français” dans la si délicate langue afrikaans. Des huguenots vignerons, persécutés en France après la révocation de l’Édit de Nantes, sont venus s’installer ici en 1688 pour répondre aux besoins en vin de la jeune colonie hollandaise. Et trois siècles plus tard, on peut dire que la vigne a eu de beaux fruits : les vins d’Afrique du Sud (tout comme ceux de Californie, d’Argentine, du Chili, de Nouvelle-Zélande et d’Australie… tiens tiens, coïncidence ?) font de l’ombre à ceux du vénérable ancêtre. Force est de constater que les crus du Cap ne sont pas mauvais, mieux, qu’ils accompagnent admirablement la viande d’autruche que j’ai dégusté ce soir !

La conséquence surprenante de cette lointaine implantation huguenote en terre d’Afrique, c’est l’omniprésence de noms français : personne ne le parle plus depuis longtemps, mais des patronymes comme Du Toit, Du Plessis ou De Villiers (les ancêtres du Fou du Puy ?) ont perduré par-delà les générations. Et les caves s’appellent ici La Motte, Dieu Donné, Mont Rochelle, Chamonix (?) ou La Provence, sans même parler des restaurants pour qui cette french touch est une manne inespérée quand, tous les week-ends, les Capiens débarquent ici en quête d’exotisme culinaire.

Nous avons quitté ce matin Simon’s Town, base de la South African Navy et siège d’une colonie de manchots africains (mais j’ignore s’il y a un lien de cause à effet). On nous avait décrit ces pingouins comme braillards, mais nous les avons trouvé d’un calme olympien : aucun son, presque aucun mouvement (ce qui est pratique pour les photos), juste une tenace odeur de poisson faisandé. Ils étaient juste là à se réchauffer sur les boules de granite, probablement exténués par leur nuit de pêche. Au terme de ce voyage aux 4 coins du globe, nous aurons croisé pas mal d’espèces de manchots différentes.

Après avoir ouvert nos shakras en buvant un thé dans une galerie bouddhiste (si, si), nous sommes repartis vers le Nord jusqu’à la ville universitaire de Stellenbosch, une cité qui a gardé bon nombre de bâtiments coloniaux aux pignons hollandais et aux toits de chaume africains, ce qui lui confère un cachet indéniable. Mademoiselle n’a pas osé s’attaquer à un marchandage avec un artisan local (je l’ai fait pour elle), néanmoins elle a maintenant un mignon sac à main parfaitement accordé avec sa jolie robe sud-africaine… Plus la fin du voyage approche, et plus ma baroudeuse a des envies de shopping !

Nous voilà maintenant installés dans un camping trouvé à grand’peine, notre première nuit sous tente depuis l’arrivée au Cap… ça nous change des auberges de backpackers. Les campings ne promettent pas d’être faciles à trouver dans la région, mais la bonne nouvelle c’est que les vacances scolaires semblent terminées : nous sommes les seuls campeurs à la ronde, et ne disposons de pas moins de trois piscines pour nous deux !

~ les photos du jour ~
Les manchots du Cap (enfin, pas tous...) La colonie des manchots du Cap Tenue de soirée exigée Regard attendrissant Les manchots du Cap

Vendredi 12 janvier 2007

C’est un pic, c’est un roc, c’est un Cap !

Classé dans: ~ Tom @ 22:03 ~ édité le dimanche 21 janvier 2007 @ 19:10

— Afrique du Sud Backpackers, Sea Point, Cape Town

Depuis le balcon à colonnades de notre hôtel, je regarde l’animation nocturne de la Main Street, la grande artère qui s’enroule autour de la Table et du Lion, et relie les quartiers littoraux au centre historique. La géographie de Kaapstad est particulière : tout d’abord, contrairement à ce que son nom suggère, la ville n’est pas située sur le cap de Bonne-Espérance, mais à quelques dizaines de kilomètres. Logée au creux de la Table Bay, elle est résolument tournée vers l’Atlantique et vers le Nord. Enfin, ce qui serait son centre géographique est vierge de toute habitation : c’est la Table Mountain, un spectaculaire plateau gréseux qui s’élève brutalement à plus de 1.000 m au-dessus des océans, l’Atlantique et l’Indien. Le paysage urbain, dominé par cette muraille rocheuse et les sommets avoisinants, le Lion’s Head et le Devil’s Head, est à nul autre pareil, et les marins sur la route des Indes devaient certainement être bien soulagés d’apercevoir cette côte à la silhouette si caractéristique, comme en témoignent les nombreuses marines exposées au Casteel de Goede Hoop, le Fort de Bonne-Espérance, le plus ancien bâtiment colonial d’Afrique du Sud, en 1666 embryon de la colonie hollandaise, et maintenant implanté au cœur de la ville. C’est donc naturellement par là que nous avons commencé la découverte de la ville : ce bastion construit sur le modèle cher à Vauban, en forme d’étoile à cinq branches, révèle l’histoire mouvementée de la cité fondée par la VOC (la Compagnie néerlandaise des Indes orientales) mais ensuite âprement disputée par les Anglais. Notre chemin nous a ensuite conduit à Bo-Kaap (le Haut-Cap), le quartier musulman accroché au flanc de Signal Hill, d’où se découvre une vaste vue sur le port et la baie. Les maisons simples, peintes de couleurs vives, entre lesquelles s’élèvent des minarets et le chant du muezzin, tranchent avec les hauts immeubles assez laids du centre-ville. Toutefois, entre eux s’intercale souvent quelque construction plus ancienne et plus élégante, à l’architecture typiquement hollandaise avec ses pignons caractéristiques : une touche d’Amsterdam au bout de l’Afrique.

Notre visite s’est conclue par un tour dans ce qui étaient les jardins potagers de la Compagnie, à l’époque indispensables au ravitaillement des navires, et maintenant devenus de beaux parcs d’agrément, parsemés de nombreux bâtiments officiels : Parlement, Bibliothèque nationale, demeure du Président, musées. Hélas, dès 16h il nous a fallu quitter le centre et revenir vers Sea Point, car les mises en garde des uns et des autres (guide de voyage, ministère français des Affaires Étrangères) à propos de l’insécurité trouvent un écho certain chez ma très prudente compagne (ce que je ne saurais bien entendu lui reprocher). Le Cap n’est probablement pas la ville la plus sûre au monde - surtout quand on vient de Suisse - et à la nuit tombée, le centre se vide et il est vivement déconseillé de s’y attarder. Je n’ai pas pour ma part l’impression que le lieu devient le soir un véritable coupe-gorge, néanmoins quand ce problème de criminalité sera réglé, c’est-à-dire quand les inégalités sociales (entendez : entre Blancs riches et Noirs pauvres) seront moins criantes, alors l’Afrique du Sud sera la destination de voyage idéale.

PS. Hier soir, nous avons dîné dans un wagon-restaurant ! L’Atlantic Express est un vieux wagon de luxe restauré (c’est le cas de le dire) et placé à Sea Point le long de la Main Street : un restaurant pour le moins insolite ! Les spécialités locales y furent à l’honneur : steak de kudu pour Mademoiselle et médaillons de springbok pour moi, le tout arrosé d’une bonne bouteille de vin sud-africain, miam !

~ la photo du jour ~
Les petites maisons colorées du Bo-Kaap

Samedi 20 janvier 2007

La politique de l’autruche

Classé dans: ~ Carine @ 19:45 ~ édité le samedi 20 janvier 2007 @ 19:45

— Oudtshoorn, Petit Karoo

Nous sommes donc dans la ville surnommee “capitale mondiale de l’autruche". Et il est vrai que l’on voit nombre de ces gros volatiles picorer dans les champs alentours, en gros, chez nous, c’est les vaches, ici, c’est les autruches!

Nous avons donc commence notre journee en mangeant des oeufs d’autruches brouilles, enfin, une toute petite partie d’un oeuf car l’oeuf entier peut certainement nourrir toute une famille (un oeuf pese environ 1,5 kg). Nous avions ensuite envie d’aller faire une petite randonnee dans les superbes montagnes du Swartberg, mais nous y avons renonce face aux formalites qu’il fallait accomplir (il faut acheter un permis pour aller se balader!), et donc, nous avons ete visiter une “ostrich farm”. C’etait tres amusant d’approcher ces gros poulets, de les faire picorer dans nos mains, de recevoir un bec sur la bouche, de marcher sur un oeuf sans qu’il se brise, de tenir un autruchon tout chaud sorti de la couveuse, et meme, pour Thomas, de s’offrir une petite chevauchee a dos d’autruche - pour ma part, je n’en ai pas eu le courage, c’est que c’est haut, cette bestiole!

Ensuite, en nous arretant a une boutique de souvenirs, nous avons achete une lampe dont l’abat-jour est un oeuf (mais comment va-t-on ramener ca dans nos bagages ??). Enfin, nous avons pu admirer en nous promenant en ville les “palais de la plume", de somptueuses batisses datant de l’age d’or de la plume d’autruche, avant la premiere guerre mondiale.

Quant a la soiree a venir, nous allons nous preparer un bon petit plat dans la cuisine de notre Backpacker’s: un steak… d’autruche bien sur!

~ quelques photos du jour (parmi les 8) ~
Mon nouveau bolide Ce qui s'appelle "marcher sur des œufs" ! Ça donne envie de rentrer Drôle de couvée Vous êtes très en beauté ce soir, ma chère

Lundi 8 janvier 2007

Notre petit safari à nous

Classé dans: ~ Tom @ 21:02 ~ édité le dimanche 14 janvier 2007 @ 23:15

— Lower Sabie, Kruger National Park

Nous voilà retranchés à Lowe Sabie, notre camp de ce soir, dont nous avons passé les portes de justesse à 18h29. Comme le disait Carine dans son billet d’hier, il faut arriver avant 18h30 tapantes, sous peine de payer une amende ou pire, d’être coincés dehors. Et dans ce cas-là, il ne reste plus qu’à passer une misérable nuit dans sa voiture toutes vitres fermées, en attendant le matin et la réouverture des portes, et en espérant ne pas trop exciter l’appétit des bêtes de la nuit. Car le Parc National Kruger est un peu comme un gigantesque zoo, sauf que l’animal que tout le monde regarde ici, c’est l’humain. Interdit de sortir de sa voiture (sauf en quelques endroits bien spécifiés), interdit même de laisser dépasser une main par la portière : tout ce qui sort de l’abri automobile devient une cible potentielle. Les seuls endroits garantis sans fauves sont les campements comme celui de ce soir, petites enclaves d’humanité au milieu du bushveld sauvage, ceinturées de clôtures électrifiées pour tenir à l’écart les visiteurs indésirables. A priori donc, pas de risque en sortant de sa tente de se retrouver nez à nez trompe avec un éléphant ou de taquiner les moustaches d’un gros chat rugissant, mais nous avons quand même vu ce matin deux babouins mettre à sac les affaires que nos voisins avaient négligé de ranger à l’abri !

Nous avons donc quitté ce matin le camp de Satara avec un objectif simple : atteindre celui de Lower Sabie, à 93 km de là. Et il nous a fallu pas moins de 8 heures pour accomplir cette modeste distance. Certes, les routes sont limitées à 50 km/h dans le parc, mais ça n’explique pas tout : nous avons fait le chemin (et quelques détours) le nez collé à la vitre, à observer scrupuleusement la savane. Et ce fut un véritable festival animalier : outres les bestioles que nous avions déjà aperçues hier (zèbres, girafes, éléphants, antilopes & impalas en veux-tu en voilà), nous avons croisé la route de steenboks et de kudus (deux autres espèces d’antilopes), de bousiers roulant leur boule de bouse fraîche, de tortues-panthères, de phacochères, d’autruches, de hyènes tachetées, de chacals à chabraque, de buffles, d’hippopotames et finalement d’un rhinocéros ! Et ne parlons même pas des oiseaux, innombrables !

Je ne vais pas prolonger ce billet, car demain le lever se fera avant l’aube, à 3h30. Nous partons avec un ranger faire un safari dans la savane qui se réveille : là aussi, les rencontres promettent d’être hautes en couleur. Pfou, avec une aussi courte nuit, j’aurai certainement envie de faire comme le lion : dormir toute la journée !

~ quelques photos du jour (parmi les 39) ~
Buffles Hyène La tronche ! Eléphant solitaire Si je ne me trompe...

Dimanche 7 janvier 2007

Au pays des grands fauves

Classé dans: ~ Carine @ 21:41 ~ édité le dimanche 14 janvier 2007 @ 22:17

— camp de Satara, Kruger National Park

Ce matin, j’ai été réveillé à 5h30 par des bruits bizarres : des grognements, puis un long soupir… serait-ce Thomas dans son sommeil ?? Mais quand la toile de la tente se met à bouger, le doute n’est plus permis : ce n’est pas Thomas et il y a une bête à l’extérieur. Pas très rassurée (finalement, il y a des lions en Afrique du Sud), je réveille mon compagnon, qui ose lui passer la tête au-dehors. “C’est un chien !” Ouf, me voila rassurée ! C’est même une chienne, qui avait trouvé que se coucher juste à côté de notre tente était une bonne idée ! Enfin, elle nous a réveillés tôt, certes, mais elle était quand même fort sympathique, et elle a eu malgré tout droit à son quota de caresses.

C’est donc de bon matin que nous avons pris la route pour le Blyde River Canyon, un des canyons les plus profonds du monde (encore ?). Après un début de visite mitigé à cause de la brume (zéro visibilité, pas top pour les points de vue…) nous avons pu profiter des paysages époustouflants du plateau du Drakensberg se terminant par un gigantesque escarpement, avec la savane se profilant au loin.

Mais il a fallu bientôt se remettre en route : le parc Kruger n’attend pas ! (À 18h30 précises, fermeture des portes du camp où nous avons réservé la nuit, il ne s’agit pas d’arriver en retard…) Et notre premier contact avec le Parc n’aura pas été décevant : nous avons d’abord pu voir des gnous, puis des zèbres avec des élands du Cap et des impalas (une sorte de gazelle), un babouin assis tranquillement au bord de la route, trois éléphants, une girafe et finalement des hippopotames et des crocodiles ! Pas mal pour une première fin d’après-midi ! Espérons que demain sera du même acabit !

Post-scripTom
Je m’empresse d’ajouter que nous avons vu ce matin les vertigineuses Lisbon Falls (des chutes de 92 m de haut, quand même), voisines des Berlin Falls… Pour continuer avec les excentricités toponymiques des explorateurs, les Bourke’s Lucky Potholes dans le canyon sont quant à eux des chaudrons de géants creusés à la confluence de la Treur River (rivière de la Tristesse en afrikaans) et de la Blyde River (rivière de la Joie) : curieux mélange que l’on trouve dans ces marmites ! Et pour finir, nous avons pris un pantagruélique buffet pour Carine (et gargantuesque pour moi !) au lodge de Satara, non loin d’une rivière nommée Rabelais !

~ quelques photos du jour (parmi les 14) ~
Sur la route du parc Kruger Bourke's Luke Potholes Les Lisbon Falls Quelle belle gorge ! (bis) Le Grand Escarpement du Drakensberg

Samedi 6 janvier 2007

Dans les forêts du Drakensberg

Classé dans: ~ Tom @ 23:00 ~ édité le samedi 13 janvier 2007 @ 18:45

— Graskop, Province de Mpumalanga, massif du Drakensberg, alt. 1.850 m

Les journées sont chaudes, mais à cette altitude les nuits sont fraîches, ce qui est bien agréable. Le camping de Graskop correspond quasiment à mon camping idéal : il est joliment aménagé, à deux pas du village… et surtout nous y sommes les seuls campeurs ! Notre voyage aujourd’hui nous a emmenés à travers le Mpumalanga et le massif du Drakensberg, dans des paysages évoquant plus le verdoyant Jura que la vibrante Afrique : de douces montagnes couvertes de forêts de pins, parfois profondément incisées par la gorge d’une rivière. Après le passage du col de Long Tom Pass, où veillent encore les canons des Boers - fondus au Creusot, et surnommés Long Tom par les Anglais - nous avons traversé Sabie et avons pique-niqué aux Mac Mac Pools, des chutes et des bassins très appréciés de la jeunesse locale, blanche ou noire. Enfin, nous sommes passés à Pilgrim’s Rest, un village né d’une pépite d’or découverte en 1873. Il a gardé toutes ses petites baraques en tôle, qui s’autoproclament de style victorien… western victorien, alors !

~ la photo du jour ~
Les canons de Long Tom Pass
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