Ça se corse
— Plage d’Arone, Piana, les Calanche
Résumé rapide de la situation : nous sommes partis des Deux-Torrents ce matin pour une petite incursion dans la vallée du Fango (célèbre pour sa danse, hahaha). La rivière y a creusé de superbes gorges, dans lesquelles nous nous sommes évidemment baignés, sous le regard attentif de quelques légionnaires en faction dans le coin — pas des légionnaires romains, non, des bidasses de la Légion Étrangère, dont le régiment est installé à Calvi. Puis nous sommes revenus à Galéria pour pique-niquer sur le port, avant de se lancer dans l’aventure téméraire de prendre un café. Car ici le café allongé (donc un café normal avec un peu d’eau en plus) a le prix du double café ; quant au verre d’eau tout bête, il vous en coûtera près d’un euro, 0,90 € pour être exact ! La caissière du supermarché n’a plus de centimes : elle arrondit donc la facture à votre désavantage. Sans même parler de ces trois malheureuses boissons achetées à la station-service pour la modique somme de 8 €… C’est un peu agaçant de se sentir dans la peau (et les plumes) d’un pigeon à chaque fois, et je me demande s’ils ne font pas tout pour vous couper l’envie de revenir.
La suite du voyage suivit une route hypra-sinueuse jusqu’à Porto, sur une corniche coincée entre ciel & mer avec beaucoup de monde dessus — et pas que des Smart, il y a des cars aussi. Les paysages sont superbes, certes, mais l’attention de tous les instants que requiert la route ne laisse guère le loisir de contempler le panorama, y compris pour la copilote qui ne supporte ces interminables lacets que si elle fixe sans faillir la ligne axiale de la chaussée. À Porto, dilemme : tentons-nous de rallier l’intérieur, certainement moins encombré ? restons-nous à Porto pour visiter son golfe en bateau, avec la fameuse réserve naturelle de Scandola au Nord et les Calanche au Sud ? ou allons-nous pour le soir au camping de la Plage d’Arone, conseillé par un ami ? Nous avons choisi cette dernière solution : la route qui traverse les Calanche réserve des points de vue admirables sur ce massif de granite rose aux formes fantastiques, mais là aussi c’est la foule des grands jours. Enfin, le camping est loin d’être un petit paradis perdu et oublié de tous : c’est un gros village peuplé à 90% d’Allemands (on pourrait le renommer Neu Tübingen, à en juger par les plaques minéralogiques de nos teutons voisins), où l’on n’hésite pas à s’installer sans vergogne à côté de votre tente, alors même que vous venez de choisir un emplacement tranquille et à peu près dégagé de ses voisins. Gonflé !
Mais cela ne nous a malgré tout pas empêché de s’asseoir dans nos chaises, de sortir bière et cidre frais de notre glacière, de les poser sur notre table, et de les verser dans notre gorge. Tout en contemplant les jeux endiablés de trois chatons tout maigres, des petits matous du maquis.
~ les photos du jour ~ | ||
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