— entre Perth & Sydney, 15.000 pieds au-dessus de “Down Under”
“Down Under” ("en dessous"), c’est le petit nom de l’Australie pour ses habitants. Et nous survolons actuellement ce dessous, sans pouvoir toutefois distinguer autre chose qu’une nébulosité cotonneuse. Contrairement à ce que je croyais, il ne fait pas toujours beau à Perth, et depuis le début de l’année on a même droit à de la pluie et des températures de 15°C… brrr, un vrai temps de janvier !
Heureusement pour nous, nos derniers jours de camping ont été placés sous un grand ciel bleu. Le dimanche matin, après une rafraîchissante baignade dans la rivière longeant le campsite, nous nous sommes dirigés vers Augusta et le point le plus occidental du continent : le cap Leeuwin, nommé d’après le premier bateau européen qui l’a doublé, un navire hollandais en 1622. La pointe, surmontée d’une jolie lighthouse blanche, est une belle avancée de gneiss rubannés qui s’enfonce dans la mer entre l’Océan Indien, à droite, et l’Océan Austral, à gauche. Bon, il faut avouer que cette division reste très virtuelle : j’ai cherché en vain un changement de couleur de l’eau, ou même une ligne en pointillés tracée dans le paysage…
Nous avons ensuite rejoint Margaret River, bourg réputé pour ses vignobles, dont d’ailleurs nous n’avons pas manqué de déguster les crus à la Redgate Winery. Trouver une table dans un restaurant de cette station animée le soir du réveillon tenait de la gageüre ; nous avons préféré l’option cuisine dans le bush : Carine & moi avons préparé pour nos hôtes australiens un émincé de poulet à la normande avec des röstis suisses. Pas facile de mitonner ça quand la cuisine se limite à une table en bois, un réchaud et une vaisselle rudimentaire, mais je crois que nous nous en sommes pas trop mal sortis : l’ensemble s’avéra comestible !
[Beaucoup de turbulences sur ce vol : Carine est toute stressée, et mon écriture toute cabossée !]
Réveillon oblige, le repas fut accompagné de quelques bouteilles de vin, et aux douze coups de minuit, de quelques bulles de champagne local. Je crois bien que c’est le premier Nouvel An que je célèbre dans un camping ! En Europe c’est compréhensible (qui irait camper en hiver ?) mais en Australie c’est chose naturellement très commune : les campings que nous avons fréquenté ces derniers jours sont quasiment pleins, y compris ceux qui ne disposent que du strict minimum. Et nul n’a pu ignorer, même au fin fond du bush australien, que 2007 venait de commencer, à en juger par les comptes à rebours égrenés près des barbecues.
Le lendemain matin, après pour ma part un réveil étrangement matinal, nous sommes repartis du Cape Naturaliste et de la Geographe Bay, les noms des deux navires de l’expédition Baudin & Hamelin de 1801, les premiers Européens à cartographier la côte occidentale de l’Australie ; ils avaient même baptisé des îles “Archipel Bonaparte", mais cette toponymie, les Anglo-Saxons ne l’ont pas gardée !
Avant de rentrer sur Perth, nous avons fait une pause-café à Busselton et sa jetée en bois, la plus longue de l’hémisphère sud. Le soir venu, pour nous remettre de nos cinq nuits à la dure, nous sommes allés tous les quatre manger au Subiaco Hotel, qui comme son nom l’indique n’est pas un hôtel mais un pub-restaurant, le restaurant chic (et le seul ouvert, d’ailleurs) de Subiaco le quartier chic. Nous faisions certes un peu déplacés parmi la clientèle en tenue de soirée, revenue tout droit de l’hippodrome où se tenait la so british course du Nouvel An, mais le repas fut néanmoins excellent. A la santé de Christiane & Hubert !
Hier nous nous sommes préoccupés de mettre en ordre et ranger nos affaires, ainsi que de régler quelques dernières formalités sud-africaines sur internet. Le soir venu était la dernière occasion possible de se rendre à Palmyra pour dîner chez Zoe, Luca & Nico, bombardé chef-cuisinier pour la soirée. Et les plats australiens qu’il nous a mitonné étaient délicieux : pour goûter une dernière saveur de l’Australie, nous avons dégusté de la viande de kangourou !