Aujourd’hui, nous avons bien profité des chutes d’Iguazú, même si le temps n’était guère de la partie et que nous avons oublié tout-de-suite l’arc en ciel qui se forme au-dessus des chutes par grand soleil (il a plu toute la matinée) ! Tant pis pour les photos…
Et nous nous sommes aussi préparés psychologiquement (enfin, moi surtout) au loooooonnnnng voyage en bus qui nous attend demain. Nous partons pour Rosario. Sur la carte, la distance entre Puerto Iguazú et Rosario n’a l’air de rien, mais en fait, nous partirons demain matin à 10h pour arriver à Rosario….. le lendemain matin à 7h30. Ouf! Un voyage de 21h30 de bus, on va le sentir passer je pense… Mais pour compenser la durée du voyage, on s’est payé des sièges “cama” (couchette) qui devraient être confortables.
Bon, on va encore profiter de cette soirée à Puerto Iguazú, avec la perspective d’un vrai lit ce soir!
Ce soir, l’impossible s’est produit pour la deuxième fois : de retour à Puerto Iguazú, nous rentrons dans le premier café internet sur notre chemin et hop, qui voilà ? Nicole & Damien, nos deux compagnons zürichois du Cañon del Colca, en train de regarder leurs photos ! Décidément, nos routes se seront croisées bien souvent dans la vaste Amérique du Sud ! Pour célébrer dignement nos ultimes retrouvailles (ils vont ensuite à Rio, peu de chance que nos chemins se téléscopent à nouveau), nous sommes allés dans une pizzeria tenue par un jovial Italien francophone & francophile, visiblement ravi de nous accueillir à sa table. Il a été aux petits soins pour nous, avec le petit verre de grappa de la Botte en pousse-café pour conclure en beauté un excellent repas. À noter que cet Italien vivant en Argentine est un hérétique : il n’aime pas le foot !
La journée avait pourtant commencé sous de bien plus sombres auspices : un orage déversait ses trombes d’eau sur la ville. Nous avons finalement pris notre courage à deux mains et bravé la pluie pour nous rendre au Parque Nacional Iguazú, l’argentin cette fois-ci. Bien nous en a pris, car le déluge du ciel a finalement cessé, nous laissant contempler le déluge de la terre. La Garganta del Diablo — la Gorge du Diable — est sans doute l’une des plus extraordinaires visions que l’on puisse imaginer : une plateforme permet d’accéder juste au-dessus de l’œil du cyclone, où l’on peut admirer avec fascination ces monumentales masses d’eau qui sombrent, dans un fracas de fin du monde, au cœur d’un maelström aveuglant. L’un des aspects les plus impressionnants est que l’on peut — pour citer les mots de Vincent, un voyageur de Paris qui trace sa route au Brésil — apprécier “la lenteur de la catastrophe” : la rivière est si calme quelques mètres en amont, avant de se précipiter comme au ralenti vers l’abîme. Grandiose spectacle.
Les très impressionantes chutes de la Garganta del Diablo
Le ciel a fini par prendre une belle teinte azur taché de rose par le soleil couchant, mais le mal était fait : à cause des pluies de la matinée, nous n’avons pas eu le temps de parcourir le vaste parc et ses nombreux sentiers en tous sens, et notamment de voir les cataractes depuis le bas. Ma foi, ce n’était pas si grave car après avoir regardé dans la Gorge du Diable, tout le reste n’est — pour reprendre les paroles de quelqu’un de ma connaissance — “que de l’eau qui tombe” !