Le Paraná du début à la fin
— Rosario, ville natale d’Ernesto “Che” Guevara
Pour ceux qui en doutaient encore, l’Argentine est un très grand pays, le huitième le plus vaste au monde, cinq fois la superficie de la France. Alors forcément, les distances à franchir sont en fonction : nous avons passé pas loin de 24 heures d’affilée dans un bus pour accomplir 1.500 km, de Puerto Iguazú - là où le Paraná entre en Argentine - à Rosario - là où le Paraná se fond en delta marécageux, juste avant sa confluence avec le Río Uruguay et l’immense estuaire du Río de la Plata. Et des trajets comme celui-ci, il en faudra quelques autres pour arriver jusqu’en Terre de Feu… Mais ne nous plaignons pas : les routes argentines ne sont pas les pistes défoncées de Bolivie, et les bus sont nettement plus confortables (et surtout moins bondés) que leurs homologues péruviens.
Rosario, que notre guide décrit comme “magnifique", me fait à moi l’impression d’une jolie ville qui a attrapé une mycose : de très laids immeubles ont poussé comme des champignons, défigurant le jadis bel aspect colonial de la cité. Il reste bien sûr quelques beaux édifices, mais ils sont comme noyés dans la masse de béton gris. Parmi eux, la maison natale du “Che", élégant hôtel au cœur de la ville. À en juger par la demeure, la famille Guevara n’appartenait pas vraiment au prolétariat ! Nous sommes ensuite aller rôder vers le bord du fleuve, tout aménagé en parc, où se dresse l’imposant monument au Général Belgrano, héros de l’indépendance et artisan du drapeau argentin (mais je suis persuadé que les mains qui ont brodé le premier drapeau étaient celles d’une femme, dont l’Histoire n’a évidemment pas retenu le nom). Le fait que le drapeau ait été créé ici fait d’ailleurs la fierté de la ville, et l’on peut visiter la Galerie d’Honneur des Drapeaux Américains, avec représentées toutes les nations des Amériques, et assez curieusement l’Espagne et l’Italie y figurent aussi ! Ma galerie d’honneur à moi est plus modeste : il s’agit du balcon de notre hôtel, depuis lequel je peux contempler la Place Sarmiento et la ville qui s’endort.
~ la photo du jour ~ |
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