— Puerto Madryn, Patagonie côtière
(Ceci dit, entre nous, heureusement pour nos têtes qu’il n’en pleut pas souvent !)
Le mauvais sort est conjuré : après sa décevante expérience en Islande, Carine a enfin vu des baleines. Et effectivement, la Península Valdés n’en manque pas : partout dans le golfe de Puerto Pirámides on peut voir ces paisibles cétacés - des baleines franches australes Eubalenea australis de 50 tonnes, pour être précis - souffler gentiment leur écume, montrer leur dos ou dévoiler une nageoire. Les plus joueuses frappent l’eau de leur queue, passent sous le bateau ou sortent leur tête couverte de callosités pour regarder avec curiosité ces étranges créatures à la peau orange fluo qui les observent dans un crépitement d’obturateurs. Mais quelles que soient leurs pensées, le spectacle qu’elles offrent, évoluant seules ou en groupes dans les eaux calmes du golfe ou celles, immenses, de l’Atlantique, ce spectacle est tout simplement magique. À chaque mouvement du mastodonte s’élevait du bateau une clameur de ravissement, car en cet instant nous étions tous des enfants contemplants le merveilleux. Pour ma part, devant leurs lentes évolutions, me revenait en mémoire cet haïku maternel :
C’est à Sées
Que les cétacés
Dirent : “On en a assez
De se tasser
Dans des tasses à thé !”
(ou plutôt à maté pour la circonstance)
Outre les baleines, la Reserva Faunística Península Valdés compte de nombreux autres habitants permanents ou saisonniers : lions de mer, éléphants de mer, orques, pingouins, pleins d’oiseaux et même des dauphins. En décembre, quand tout ce petit monde est là, la plage doit ressembler à la Côte d’Azur en juillet !