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Samedi 21 octobre 2006

Nous voici à la fin du monde

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— Ushuaia, 58.000 habitants, Tierra del Fuego

À Ushuaia, les trois mots qui apparaissent le plus souvent sont certainement “Fin del Mundo”, un leitmotiv touristique dont en effet bien peu de villes peuvent se targuer. Mais l’expression mise à toutes les sauces est un peu galvaudée, ainsi que l’appellation de “cité la plus australe du monde” : il y a sur la chilienne Isla Navarino en face, de l’autre côté du Canal de Beagle, un village de 2.250 âmes, Puerto Williams, qui pourrait revendiquer ce titre : voilà réellement la ville la plus au sud du monde. Mais il faut croire qu’Ushuaia a mieux réussi son opération marketing que sa malheureuse rivale. Elle dispose d’ailleurs de nombreux atouts : une ceinture de majestueuses montagnes avec même une station de ski, un joli port en eaux profondes accueillant yachts, bateaux de croisière et portes-containers, un centre-ville commerçant bien animé, un office du tourisme incroyablement compétent et serviable (ce n’est pas si courant), et une population qu’on pourrait croire briefée par le maire pour être gentille et accueillante envers les visiteurs (sous peine d’exil en Antarctique ?). Si on y ajoute que la température y reste très douce - l’influence océanique fait qu’il n’y a pas de grandes chaleurs pendant la journée, mais la nuit n’est pas glaciale non plus - et que le vent des 55èmes Rugissants s’arrête parfois de rugir, cela nous donne bien envie de rester ici quelques jours.

Ça tombe bien, il y a une foultitude de sentiers fuéguiens à explorer aux alentours, dans les forêts de lenga et les montagnes jusqu’au pied des glaciers. Et comme en plus nous aurons vraisemblablement beaucoup de mal à trouver un bateau pour retourner à Punta Arenas (il nous faudrait pour cela soit des moyens financiers illimités, soit du temps, soit une maîtrise parfaite de l’espagnol, mais hélas nous ne disposons d’aucun des trois), plutôt que d’embarquer nous resterons sur la côte et allumerons des feux pour les marins, comme l’ont fait les Yamaná et les Selk’nam lors du passage de Magellan en 1520, donnant ainsi son nom à la Terre de Feu.

~ les photos du jour ~
5.171 km, sans compter les détours Ushuaia, la ville de la fin du monde

Vendredi 20 octobre 2006

Vue imprenable sur le Détroit de Magellan

Classé dans: ~ Tom @ 9:14

— quittant Punta Arenas, Provincia de Magallanes, Chili, pour Ushuaia, Terre de Feu, Argentine

À ma droite, le bleu acier du Détroit de Magellan, et de l’autre côté, la Terre de Feu. La route que nous suivons ce matin longe le détroit jusqu’à son point le plus resserré, Punta Delagada, puis le franchit en ferry pour arriver sur la Terre de Feu, coupée en deux par le méridien 67ºW entre Chili et Argentine. Jusqu’à il y a peu, avant que je ne me penche sur une carte détaillée de cette région, je croyais naïvement que le détroit était le large passage séparant l’Amérique du Sud de l’Antarctique, du Cap Horn à la péninsule saillant du grand continent blanc. En fait (et à ma grande honte de cartographe) il n’en est rien : le Détroit de Magellan est un étroit couloir maritime qui s’insinue entre l’extrémité du continent, la Terre de Feu et tout l’archipel de la Cordillère de Darwin. On en apprend tous les jours.

Le problème d’un tour du monde, c’est que le voyage est tellement vaste qu’on a guère le temps ou le souci de se préoccuper des “petits” détails locaux - ce qui n’est pas le cas quand on prépare un voyage sur une durée et une zone plus limitée, où là on épluche toute la littérature et on prend toutes les réservations pour planifier le trajet entier à la minute près - du moins, c’est ce que certains doivent faire. Ce n’est évidemment pas notre cas : nous décidons de nos activités quasiment au jour le jour, avec pour paramètres principaux le charme ou l’intérêt de l’endroit où nous sommes, ceux supposés de notre prochaine destination, les possibilités de transport, la météo… Cette improvisation permanente nous laisse une grande liberté et une grande souplesse dans nos pérégrinations, avec pour seul impératif l’heure de décollage de notre prochain avion. Mais la méthode a un inconvénient : nous caressions le fol espoir de conclure notre descente australe par une traversée en bateau de Punta Arenas à Ushuaia, à travers les splendides fjords, îles et glaciers de la pointe du cône Sud. Mais voilà, les bateaux de croisière coûtent extrêmement chers (1000 $US, et nous ne sommes qu’en basse saison), et le bateau plus économique a quitté le port pour son voyage hebdomadaire la veille de notre arrivée… Il restait bien la possibilité de prendre l’avion pour rattraper ce navire à une escale, mais cette solution s’avérait elle aussi assez onéreuse et compliquée. Donc à mon grand regret, nous avons fait une croix sur cette croisière du bout du monde, mais en voyage on ne peut ni tout voir ni tout faire. Il reste néanmoins un ultime - mais infime - espoir : celui de trouver un bateau à Ushuaia qui se rend à Punta Arenas. Pas sûr qu’il existe, car le fait que ce soit entre deux pays, même aussi proches que le Chili et l’Argentine, réduit beaucoup le trafic et augmente extraordinairement le coût. Exemple : la simple traversée du canal de Beagle d’Ushuaia, Terre de Feu, Argentine à Puerto Williams, sur l’Isla Navarino chilienne juste en face, coûte 100 $US !

Ça y est, nous venons de franchir en ferry le Détroit de Magellan, et nous avons même eu la chance d’apercevoir quelques uns de ses habitants : des dauphins australs noir et blanc ! Mais maintenant c’est la télé (couleur, elle) que nous devons subir : elle diffuse Fast & Furious : Tokyo Drift, une pure débilité américaine vantant les vertus du tuning (je vous renvoie chez The Jacky Touch), des grosses bagnoles rutilantes, de la musique primaire à vous crever les tympans, des filles dévêtues qui regardent lascivement les pistons de mâles moteurs, de l’amitié virile et des duels-à-celui-qui-roule-le-plus-vite. Bref, un parfait concentré de crétinerie, et en plus c’est la deuxième fois qu’on nous l’inflige dans un bus !

~ la photo du jour ~
Le Détroit de Magellan

Mercredi 18 octobre 2006

Le parc Torres del Paine

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— Puerto Natales, Provincia de Ultima Esperanza, Chili

Comme il est tard, que les journées commencent tôt et que demain matin n’échappera pas à la règle, je serai bref ce soir. Nous nous sommes embarqués ce matin (à 7h30 !) dans un mini-bus à destination du Parque Nacional Torres del Paine, à 3 heures de route au Nord de Puerto Natales. Incroyable chance pour nous : le ciel était dégagé, et le redoutable vent de Patagonie avait décidé d’aller souffler ailleurs. Même le guide et le chauffeur avaient pris leurs appareils photo pour l’occasion, c’est dire ! Les Torres del Paine se sont ainsi dévoilées à nous dans toute leur splendeur : ce sont trois vertigineuses tours de granite environnées de hautes montagnes aux pans verticaux. Le massif est curieusement bicolore : la base est une roche sédimentaire noire érodée en larges pentes, chapeautée par un batholite de granite très clair découpé à la verticale, et lui-même couronné à nouveau par la roche sombre : c’est un cours de géologie à ciel ouvert, un magnifique exemple d’intrusion magmatique. Le tout est parsemé de glaciers scintillants, de lacs au bleu laiteux, de gras pâturages verts, de moutons blancs et de guanacos - des cousins des lamas - jaunes. Le contraste entre le côté chilien et le côté argentin des montagnes est d’ailleurs saisissant : champs fertiles d’un côté, steppes désolées de l’autre ; le vent venu du Pacifique s’assèche complètement en passant les Andes. Un peu plus loin, une rugissante cascade bondit à proximité d’un lac où les icebergs libérés du glacier viennent s’échouer sur la plage : nous évoluions dans un décor de carte postale, et ce spectacle grandiose fait (un peu) oublier le prix prohibitif de l’entrée : 30 $US par personne !

Cette longue journée avec un peu de marche et beaucoup de route s’est conclu au restaurant avec Carl, un énergique retraité anglo-australien qui parcourt le monde depuis 50 ans. Il nous a convaincu pendant le voyage de goûter au succulent mouton de Patagonie arrosé de délicieux vin chilien, et bien entendu nous n’avons pas laissé passer l’occasion de faire plus ample connaissance autour d’une bonne table. Long live the Queen et ses sujets !

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
Dîner avec Carl Les Torres del Paine Le Cerro Paine Carine respire le bon air chilien Pose bucolique

Mardi 17 octobre 2006

Chili con car (le Chili avec un car)

Classé dans: ~ Tom @ 10:35

— au milieu de nulle part entre El Calafate, Argentine, et Puerto Natales, Chili

Nous traversons la steppe sans fin de Patagonie sous un ciel d’où le vent a chassé tous les nuages. Des troupeaux de moutons sont disséminés ça et là, côtoyés par des nandus, des sortes d’autruches locales qui évoquent les danseuses du Moulin Rouge lorsqu’à notre approche elles courrent pour s’éloigner de la piste : une débauche de plumes ondoyantes sur deux jambes maigrelettes. Et quand on croise un point d’eau, il n’est pas rare qu’il soit occupé par des flamants roses, surprenantes taches de couleur sur fond jaune passé. En arrière-plan à l’Ouest se dresse un rempart de montagnes balnchies de neige. Derrière : le Chili, le Parc Torres del Paine et Puerto Natales, notre destination.

Nous ne serons pas restés très longtemps au Parque Nacional Los Glaciares, juste le temps de rester bouche bée devant la fabuleuse puissance du glacier Perito Moreno : 5 km de large, 50 m de haut, cette colossale masse de neige compactée avance de 1,5 m par jour dans un lac, et parfois parvient même à le couper en deux, devenant ainsi barrage naturel. L’eau s’accumule en amont, s’infiltre dans les interstices, met la glace sous pression et finit par faire exploser l’obstacle dans unce cataclysmique ruptura. Ce phénomène reste assez rare ; quand il se produit, on en parle jusqu’en Europe, et certainement plus loin encore. Par contre tous les jours le glacier se désagrège lentement dans le lac : des blocs se détachent et tombent de la falaise dans un bruit à vous figer le sang dans les veines, sang déjà bien cristallisé par le vent polaire que le glacier semble exhaler. Ce “tonnerre", selon le fort juste mot de Carine, arrive avec un peu de retard sur l’image, mais est bien plus impressionnant : un grondement sourd fait trembler l’air alors qu’on ne voit qu’un “petit” glaçon tomber dans le lac et rejoindre les autres icebergs.

[À ce moment-là de la narration nous franchissons la frontière Argentine-Chili : que de temps perdu en paperasseries douanières…]

Pour tenter de sentir au plus près la puissance de la rivière de glace, nous nous sommes embarqués sur un navire qui longe le flanc nord du Perito Moreno. Il le longe, certes, mais de très loin, à une distance plus que raisonnable - aucun risque de se prendre un pan sur la tête - et la promenade sur le lac est plutôt décevante (et bien sûr, comme tout attrape-touriste, excessivement chère). Le panorama depuis les balcons est tout autant satisfaisant : le glacier apparaît sur deux de ses trois côtés, et nous avons pu assister à quelques chutes spectaculaires. Ma compagne, grande amatrice de glaces et de fondues - et donc de glace fondue - a dû beaucoup apprécier !

Lundi 16 octobre 2006

Le glacier Perito Moreno

Classé dans: ~ Carine @ 21:06

— El Calafate

Nous voici arrives a El Calafate, du cote des parcs nationaux Los Glaciares et Torres del Paine, ce dernier se trouvant de l’autre cote de la frontiere, au Chili.

Nous avons fait un bon voyage pour arriver ici, meme si c’est toujours bien long et peu confortable. En plus, comme nous n’avons plus tant de temps avant le depart de notre avion, on se depeche un peu et donc on voyage beaucoup.

Aujourd’hui, nous avons donc repris un bus pour 1h30, afin d’aller voir le glacier Perito Moreno, qui arrive dans un lac glaciaire et qui se casse par moment dans le lac, avec des bruits genre “tonnerre” très impressionnants. Il fait beau, le vent souffle fort et est froid, mais ce n’est pas grave, pourvu qu’il ne pleuve pas!!

Cette nuit, nous la passons encore a El Calafate, et demain, nous reprennons le bus pour 5h de route, direction Puerto Natales, au Chili, pour aller visiter mercredi le parc Torres del Paine. Voila pour le programme de ces prochains jours. Nous aimerions bien prendre ensuite un bateau pour naviguer sur les fjords et aller vers Ushuaia, en Terre de Feu argentine, mais il n’est pas sur qu’il y ait une liaison et donc, si ce n’est pas le cas, on reprendra le bus !!

~ les photos du jour ~
L'impressionnante masse du glacier Perito Moreno Une beauté glaciale

Dimanche 15 octobre 2006

La fin du monde est proche

Classé dans: ~ Tom @ 23:59

— El Calafate, Province de Santa Cruz

Longue journée de bus : partis hier de Puerto Madryn avec 2h½ de retard, nous sommes arrivés à 10h ce matin à Rio Gallegos, trop tard pour attraper le premier bus pour El Calafate. Il a donc fallu patienter à Rio Gallegos jusqu’à 13h30 : la ville n’offre guère de charmes, et elle est battue par le vent patagon, de bonnes vieilles bourrasques venues du Pacifique, propres à décorner les bœufs argentins. D’ailleurs il n’y a pas de bœufs ici, juste des moutons sachant se contenter de l’âpre végétation de la steppe patagonne. Et ce soir à El Calafate, sympathique petite ville de fin du monde, nous échafaudons nos plans pour nos derniers jours argentins à venir : voiture ou bus ? parc Los Glaciares ? parc Torres del Paine ? Puerto Natales ? Ushuaia ? bateau pour nous emmener de l’un à l’autre ? que de questions à résoudre… pas toujours simple de voyager !

Samedi 14 octobre 2006

En route vers le bout du monde

Classé dans: ~ Tom @ 23:15

— sur la RN3, la route atlantique de la Patagonie

Nous effectuons cette nuit ce qui devrait être notre dernier très long trajet en bus, de Puerto Madryn à El Calafate via Rio Gallegos. Le bus n’est pas des plus confortables, il n’est pas des plus chauffés non plus, et en plus il avait 2 h de retard, mais en descendant dans la cabine du chauffeur pour y fumer une cigarette, j’entends sa radio diffuser entre les chansons latinos du moment le tube des années 80 “Voyage Voyage"… un clin d’œil du destin ?

Nous arrivons à Comodoro Rivadavia (qu’Anna & Jaume connaissent bien aussi ;-) ). La route est encore longue.

~ les photos du jour ~
Étrange voyageur au terminal des bus Satané vent patagon ! Hérésies !!!

Des baleines comme s’il en pleuvait !

Classé dans: ~ Tom @ 17:15

— Puerto Madryn, Patagonie côtière

(Ceci dit, entre nous, heureusement pour nos têtes qu’il n’en pleut pas souvent !)

Le mauvais sort est conjuré : après sa décevante expérience en Islande, Carine a enfin vu des baleines. Et effectivement, la Península Valdés n’en manque pas : partout dans le golfe de Puerto Pirámides on peut voir ces paisibles cétacés - des baleines franches australes Eubalenea australis de 50 tonnes, pour être précis - souffler gentiment leur écume, montrer leur dos ou dévoiler une nageoire. Les plus joueuses frappent l’eau de leur queue, passent sous le bateau ou sortent leur tête couverte de callosités pour regarder avec curiosité ces étranges créatures à la peau orange fluo qui les observent dans un crépitement d’obturateurs. Mais quelles que soient leurs pensées, le spectacle qu’elles offrent, évoluant seules ou en groupes dans les eaux calmes du golfe ou celles, immenses, de l’Atlantique, ce spectacle est tout simplement magique. À chaque mouvement du mastodonte s’élevait du bateau une clameur de ravissement, car en cet instant nous étions tous des enfants contemplants le merveilleux. Pour ma part, devant leurs lentes évolutions, me revenait en mémoire cet haïku maternel :

    C’est à Sées
    Que les cétacés
    Dirent : “On en a assez
    De se tasser
    Dans des tasses à thé !”

(ou plutôt à maté pour la circonstance)

Outre les baleines, la Reserva Faunística Península Valdés compte de nombreux autres habitants permanents ou saisonniers : lions de mer, éléphants de mer, orques, pingouins, pleins d’oiseaux et même des dauphins. En décembre, quand tout ce petit monde est là, la plage doit ressembler à la Côte d’Azur en juillet !

~ les photos du jour ~
Satané vent patagon ! Hérésies !!! Étrange voyageur au terminal des bus

Vendredi 13 octobre 2006

En attendant les baleines

Classé dans: ~ Tom @ 11:31

— Puerto Pirámides, Península Valdés, côte atlantique

À mesure que le bout du monde américain se rapproche, notre avion aussi, et le temps nous semble maintenant compté. C’est pour cette raison que nous allons directement à l’essentiel : sitôt arrivés ce matin à Puerto Madryn, nous sommes remontés dans un bus (pour un court voyage d’une heure et demie seulement) vers Puerto Pirámides, petit village perdu dans la Reserva Faunística Península Valdés. Il ne faut pas vraiment s’attendre au petit port tranquille avec des marins burinés fumant la pipe en regardant la mer : ici c’est par cars entiers que les groupes débarquent, et les restaurants se remplissent et se vident au gré des marées touristiques. Mais pour notre part, nous avons trouvé un petit coin de plage idéale où seule la mer fait entendre ses va-et-vients, pour un petit pique-nique (et une petite sieste pour ma compagne) en attendant les baleines.

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
Curiosité réciproque La baleine à vapeur L'indice qu'il y a une baleine dans le coin Voilà la tête de la bête Les lions de mer

Jeudi 12 octobre 2006

Déversement de fiel sur les transports urbains

Classé dans: ~ Tom @ 20:30

— Neuquén, sur le départ pour Puerto Madryn

J’évoquais hier les acrobaties qu’il fallait accomplir pour trouver son bus longue distance. Mais ces acrobaties ne sont rien en comparaison du labyrinthe des bus locaux. Tout d’abord, il faut savoir où les prendre, ce qui est parfois loin d’être évident même dans un lieu névralgique comme une gare routière. (À cet égard, celle de Buenos Aires mérite la palme d’or : le métro n’y arrive pas, il s’arrête 500 m avant, 500 très long mètres avec des gros sacs sur les épaules. Quant aux bus, leur nombre est tellement pléthorique et les informations si anémique qu’on préfère ne pas s’embarquer pour un voyage vers l’inconnu.) Ensuite, il faut savoir comment payer son trajet, car parfois la monnaie est bannie : où donc alors acheter l’indispensable carte magnétique ? Réponse : au petit kiosque caché là-bas, où il y a une queue de 10 m de gens achetant bonbons et sodas. Et c’est forcément pendant ce temps de piétinement agacé que le bus tant attendu fait son passage horaire. Enfin - le dernier point n’est pas le moindre - c’est de savoir quel bus prendre. Là, le problème est insoluble sans l’aide d’un indigène : il ne faut pas rêver à des noms d’arrêts, des destinations clairement indiquées ou (encore plus fou) un plan du réseau. Seuls les locaux peuvent savoir que le 11 va par là-bas, s’arrête ici, continue par là, et il faut entièrement s’en remettre à leur gentillesse pour savoir où descendre. Heureusement, les Argentins sont très gentils et offrent spontanément leur aide en apercevant deux voyageurs égarés aux prises avec les énigmatiques numéros de lignes.

C’est donc à ce cocktail de casse-têtes que nous avons été confrontés pour, de la gare routière de Neuquén, nous rendre dans le centre et retour. La gare est flambant neuve, et donc forcément à l’écart de la ville, inaccessible ou inexpugnable - selon que l’on veuille la rejoindre ou la quitter - pour l’humble piéton. Mais nous avons néanmoins réussi à nous promener dans les larges rues de la plus grande ville de Patagonie, capitale de province fraîchement devenue importante grâce à ses ressources en pétrole (et qu’Anna et Jaume connaissent bien). De bâtiments historiques, point : la ville n’a été fondée qu’au début du XXème siècle, comme d’ailleurs la plupart des villes de Patagonie. Petit intermède historique : il faut préciser que l’armée argentine a lancé en 1879 l’opération baptisée “Conquista del Desierto” pour ouvrir les terres du Sud à la colonisation, territoires millénaires des peuples autochtones mapuche et tehuelche. Ce “désert” n’en était donc pas un, et la “conquête” est un doux euphémisme pour “extermination des Indiens". Le plus étonnant est que le responsable de ce quasi-génocide, le général Julio Argentino Roca, a sa statue sur bon nombre de places - à Bariloche par exemple. L’Histoire est écrite par les vainqueurs…

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