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Samedi 27 janvier 2007

La nuit, tous les chats sont gris (dans le Kalahari)

Classé dans: ~ Tom @ 21:21 ~ édité le vendredi 9 février 2007 @ 17:54

— Twee Rivieren, Kgalagadi Transfrontier Park, 31,3°C

… Mais le jour, sous l’impitoyable soleil du Kalahari, les gros chats reprennent leur couleur fauve. C’est ainsi que nous avons pu contempler, en cette fin d’après-midi, un lion et une lionne paresseusement allongés dans l’ombre d’un arbre. Ils avaient l’air de bien s’apprécier ces deux-là ; d’ailleurs, au bout d’un moment le mâle s’est levé pour présenter ses hommages à Madame, qui n’a pas refusé. Par contre, quand il a voulu remettre le couvert, il s’est pris un coup de patte courroucé, et roi des animaux ou pas, il est vite retourné à sa place, non mais !

Nous sommes donc arrivés hier soir dans le Kalahari, après une longue et morne route dans ce petit recoin d’Afrique du Sud coincé entre Namibie et Botswana. En fait, la route de 255 km entre Upington et Twee Rivieren n’est pas si morne que ça, puisqu’on y croise des grosses cylindrées allemandes autorisées à rouler à 250 km/h ! Si seulement on avait pu en faire autant… Upington n’a guère d’autre intérêt que d’être le dernier lieu de civilisation de ce bout du monde sud-africain, et après un déjeuner dans l’ancienne mission au bord du fleuve Orange (qui n’est ni de cette couleur, ni sponsorisé par une compagnie de télécoms, mais nommé en l’honneur du Duc), nous nous sommes élancés dans ces vastes ondulations écarlates, semblables à une mer silicifiée, et pourtant surnommée le “Kalahari vert".

Quelques heures plus tard, après avoir quitté la chaussée d’asphalte pour la piste de sable, longeant la frontière du Botswana, nous sommes arrivés à Twee Rivieren, porte d’entrée du Kgalagadi Transfrontier Park. Les deux rivières en question ne sont que des lits asséchés : “Kalahari” est une déformation, dans le langage Kgalagadi, d’un mot signifiant “pays de la grande soif". Première pierre des “Peace Parks” initiés par Nelson Mandela, le parc est transfrontières : il s’étend sur les deux pays, Afrique du Sud et Botswana, et les humains comme les animaux peuvent y circuler librement, sans barrières et sans formalités.

À peine arrivés au campement, nous en sommes repartis à bord d’un night drive, un safari au crépuscule. Comme il y a bien moins de hautes herbes (et de touristes) que dans le Kruger National Park, il est facile de voir bon nombre de petites ou grandes créatures s’activer à la nuit tombée : gecko aboyeur, mille-pattes géant, mangouste jaune, lièvre, springhare, chacal à dos noir, renard du Cap… sans oublier les incontournables gnous et antilopes, la gracile springbok et l’élégant gemsbok. Et sur le chemin du retour, je capture dans le faisceau de la lampe deux reflets oranges : un lion ! Sur le point de se coucher d’ailleurs, car il a bientôt disparu dans les herbes.

Aujourd’hui, notre safari a consisté à faire un aller-retour sur la piste de Mata-Mata (où la piscine rafraîchissante fut néanmoins très chaude), à la frontière de la Namibie : 240 petits kilomètres qui nous ont quand même pris huit heures de route ! Cette région du Kalahari n’est pas vraiment désertique : la végétation doit trouver son chemin dans le sol rouge et sec, mais tout le paysage est une superbe savane parsemée d’arbres. Le spectacle prend toute sa beauté quand on découvre, au détour d’un fourré, un guépard allongé dans la fraîcheur de l’ombre, guettant de loin les proies de passage, mais renonçant vite à une course à plus de 100 km/h sur une terre chauffée à 40°C. Le Kalahari ne peut certes pas se vanter d’abriter les “Big 5″, mais avec un quatrième lion admiré ce soir, il compense largement par sa solitude, sa sérénité et son nombre de gros chats !

~ quelques photos du jour (parmi les 31) ~
Paysage de Kalahari Gnous à queue noire Lion solitaire Gemsbok Springbok par dizaines

Mercredi 17 janvier 2007

Et de trois coins du globe !

Classé dans: ~ Tom @ 23:17 ~ édité le vendredi 9 février 2007 @ 18:15

— Montagu, Route 62, Petit Karoo

La journée a commencé par un événement extraordinaire : ne pouvant prendre notre café matinal dans le camping (les terrains en Afrique du Sud sont dépourvus de cuisine, ce qui nous change considérablement des campings aussies ou kiwis), nous sommes allés à Greyton prendre un petit déjeuner. Et là, Carine qui d’habitude ne jure que par pain, confiture et céréales, a commandé… un english breakfast ! Oui, celui avec les œufs, les tomates, le bacon et la saucisse baignant dans l’huile, et elle a même mangé tout ça ! Bon d’accord, elle n’a pas poussé l’exploit jusqu’à prendre en plus - comme je l’ai fait - des baked beans (haricots blancs à la sauce tomate), mais moi qui n’ai jamais réussi à lui faire avaler le moindre petit bout de lardon, j’étais plutôt sidéré.

Nous sommes ensuite allés dire bonjour au Dr Balie, rencontré la veille à Genadendal. La plus ancienne mission du pays fut fondée en 1737 pour évangéliser les Khoisan, ce qui n’était pas du goût de tout le monde. Pour beaucoup de colons, ces “sauvages” n’étaient pas dignes de devenir chrétiens, et une bonne dose de jalousie est venue s’y ajouter quand on s’est aperçu que le sauvage apprenait rapidement la lecture et l’écriture, contrairement à son maître blanc illettré.

Après avoir parcouru le poussiéreux musée, non sans s’arrêter quelques instants sur les anciennes presses d’imprimerie et leurs casses de fontes (encore des séquelles du “Maître de Garamond”), il était temps de repartir vers le Sud. Le plus au Sud possible, d’ailleurs : le Cap Agulhas est l’extrémité australe du continent africain… voilà, après le Cap Horn et Slope Point (la pointe sud de la Nouvelle-Zélande), notre troisième coin du globe ! Quelle drôle de sensation d’être debout sur la plage, le pied gauche dans l’Océan Indien, et le droit dans l’Atlantique !

Le Cap Agulhas signifie en portugais “le cap des Aiguilles", car les navigateurs ont remarqué qu’en cet endroit, il n’y avait point de déclinaison magnétique de la boussole : l’aiguille indiquait bel et bien le Nord géographique. Curieuse coïncidence : il faudra que je me replonge dans mes cours de géodésie pour clarifier ça.Le Chat sous les étoiles Quoi qu’il en soit, ces ondes magnétiques (ou leur absence) n’ont pas perturbé notre pique-nique et notre café, pris dans le phare le plus austral d’Afrique.

Repartis droit vers le Nord - faute d’autre choix possible - nous sommes arrivés ce soir à Montagu, porte d’entrée de la fameuse Route 62 et du Petit Karoo. La ville est nichée au creux de montagnes d’où jaillissent des eaux thermales, légèrement radioactives. Ces sources s’écoulent dans l’enceinte d’un hôtel 4 étoiles, mais cela ne nous a pas empêché de quitter notre tente et d’aller nous y délasser ce soir, en regardant un ciel qui compte bien plus de 4 étoiles.

~ les photos du jour ~
Le Chat sous les étoiles Le Cap Agulhas, le point le plus austral de l'Afrique Opératrice ? le 22 à Asnières !

Mardi 6 juin 2006

J’ai beau être matinal…

Classé dans: ~ Tom @ 6:35 ~ édité le samedi 10 février 2007 @ 23:44

Ouf ! ce matin, lever à 4h45 !!! Il s’agissait de conduire ma belle à la gare de Bâle, Suisse, où elle attrapait un train pour Francfort, Allemagne, d’où elle sautait dans un bus pour l’aéroport de Frankfurt Hahn, d’où elle grimpait dans un avion pour Reykjavik, Islande !

J’espère juste que le prix de mon sacrifice matinal, ce sera sa prose dans le carnet de voyage pendant les dix jours qui viennent ! ;-)

Lundi 5 juin 2006

Dure journée de labeur en perspective

Classé dans: ~ Carine @ 12:04 ~ édité le samedi 10 février 2007 @ 23:44

Aujourd’hui, c’est la Pentecôte, et en Suisse, c’est un jour férié (situation bien claire, contrairement à la situation en France, où l’on devrait parler de jour… “demi-férié"?), et donc nous en profitons pour étoffer un peu ce blog. Il s’agit de se creuser les méninges!
Quant à moi, il faut aussi que je me prépare pour mon départ: en effet demain, je pars retrouver mon frère Eric et son amie Cress en Islande. Cooooool! Si ce n’est que le lever est prévu à 4h45, aïe aïe aïe, ça va être dur, surtout pour Thomas qui doit y passer aussi afin de m’amener à la gare de Bâle…

Bon sang de bonsoir, il est déjà midi passé, et on n’a toujours pas avancé…allez, cette fois, on s’y met à fond.

~ les photos du jour ~
Notre bibliothèque de voyage Billets d'avion

Mercredi 14 juin 2006

Breves d’Islande

Classé dans: ~ Carine @ 18:35 ~ édité le samedi 10 février 2007 @ 23:45

Ce billet sera sans accent, impossible de les trouver sur clavier islandais!

Mon voyage est deja presque termine…demain, nous reprennons deja l’avion pour la Suisse.
Les souvenirs seront neanmoins fabuleux: grimper sur les pentes d’un volcan encore fumant d’une eruption datant de 1973 (temperature du sol 1 metre sous terre: 270 degres), voir jaillir un geyser a 30 metres de hauteurs, se promener dans les champs de lave solidifiee, apercevoir les glaciers dans le lointain, ainsi que les chutes d’eau innombrables, et j’en oublie certainement. Et tout ca sans nuit bien sur, ce qui permet de faire quelques balades tard le soir. C’est une drole d’impression de regarder par la fenetre a 2 heures du matin et de voir encore comme en plein jour!!

Evidemment, pour meriter tout ca, il faut braver le froid (il fait 8 degres aujourd’hui), le vent (a decorner les boeufs, enfin plutot les moutons sous ces latitudes) et la pluie. Mais il faut avouer que hier, nous avons pu profiter des paysages sous un magnifique soleil!

Il est temps pour moi d’aller retrouver Eric et Cress partis faire de l’equitation alors que je visitais le Musee National d’Islande. Nous partirons ensuite passer notre dernier nuit du cote de l’aeroport international, car Cress repart tres tres tot demain pour l’Australie: a 5h30, il faudra l’amener a l’aeroport…

Mardi 8 août 2006

Du Golden Gate Bridge a la Sierra Nevada

Classé dans: ~ Tom @ 22:24 ~ édité le lundi 12 février 2007 @ 19:10

— Mariposa, Californie

Ca y est, nous avons quitte la grande ville pour aller vadrouiller dans la campagne californienne. Nous sommes ce soir a Mariposa, un bourg de western ne du Gold Rush de 1849, et qui vit maintenant du Green Rush : il est juste a l’entree du celebre Yosemite Park. Et nous campons dans un stade de foot, non, dans un marche aux bestiaux, euh… un parking ? Enfin bref, ce camping est des plus curieux, mais au final il remplit les 6 criteres du Camping Ideal ! ;-)

Ce matin a San Francisco, j’ai realise pourquoi je trouvais cette ville plus agreable a la promenade que Boston : les passages pietons. A Frisco, la marche a suivre est simple : a intervalle regulier, les voitures s’arretent et les pietons passent. Mais a Boston, il arrive souvent au malheureux bipede de faire le pied de grue plusieurs minutes en attendant que son feu passe au vert. Et la peine est doublee si par megarde il oublie d’appuyer sur le bouton signalant au Grand Ordinateur Shadok des Feux son infime presence. Et pas question de traverser a la hussarde : la horde sauvage de Hummer, GMC, Dodge et autres Chevrolet avec leurs 4x4 milliards de roues motrices y veille.

Nous avons quitte San Francisco par la grande porte (doree) : le Golden Gate Bridge. D’ailleurs, il est a noter que de loin il parait tout beau tout rouge, mais vu de plus pres sa nuance tire clairement vers l’orange. Ce pont suspendu est un chef-d’oeuvre en ce domaine, mais la Bay Area compte bien d’autres ponts monumentaux. Le paradis des ingenieurs en genie civil !

Les distances américaines sont trompeuses pour l’Européen : notre oeil s’est habitué à lire des cartes où les villages sont espacés de quelques kilomètres, et les villes de 50 tout au plus. Mais ici l’espace se dilate. Il faut rouler bien plus pour passer d’un point à son voisin. Sans parler de la distorsion maligne des miles, qui biaise la distance psychologique d’un facteur 1,6.

C’est donc plusieurs bonnes heures qui nous ont été nécessaires pour effectuer un simple trait de plume sur la carte ; d’autant plus que les routes de la San Joaquin Valley sont droites mais surchargées, et celle du piémont de la Sierra Nevada désertes mais tortueuses. Ces paysages de montagnes désséchées au soleil sont superbes, mais curieusement je n’ai pas trop envie de mettre mon chapeau et d’aller y marcher : j’aurai trop le sentiment d’être un oeuf dans une poële à frire !

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
Il y a même Jeanne d'Arc Quel équipement! Le Golden Gate Bridge depuis le côté nord Pas de doute, c'est un grand pont Le Penseur de Rodin

Lundi 29 janvier 2007

En traversant le Namaqualand

Classé dans: ~ Tom @ 22:15 ~ édité le dimanche 18 février 2007 @ 02:26

— Clanwilliam, Western Cape

Le nom du village où nous dormons ce soir sonne comme un whisky écossais, mais c’est pourtant l’opulent vignoble de l’Oliphants Valley qui s’étend autour de nous. Dernière nuit oblige, pour préparer les affaires et mettre en ordre les sacs avant l’ultime saut en avion de demain, nous avons décliné l’option camping pour privilégier une guesthouse. Et ce choix se révéla des plus judicieux : non seulement nous logeons ce soir dans une belle et ancienne demeure du plus pur style Cape Dutch classée National Monument et restaurée avec goût, mais en plus le prix nous paraît très modique pour un tel standing. Grande chambre de charme en boiseries avec climatisation et chaîne stéréo, salle de bain privée (et avec baignoire, comme partout en Afrique du Sud : même les campings en sont pourvus !), patio ombragé, cuisine équipée et piscine avec vue sur le Cederberg. La cerise sur le gâteau, c’est que la propriétaire, constatant notre légère hésitation en annonçant son prix, l’a spontanément réduit d’un tiers, nous proposant le “tarif backpackers” ! Pratique parfois de voyager avec de gros sacs poussiéreux sur le dos !

Le problème récurrent quand on quitte un pays, c’est de se débarrasser de sa monnaie et de finir les provisions, deux objectifs parfois contradictoires. Ainsi, pour écouler quelques billets (et surtout, pour clore dignement notre odyssée !), nous nous sommes offerts une petite pizza dans un charmant jardin, et les spaghetti, ce sera pour demain matin au petit dèj’ !

La journée nous a vu traverser le Namaqualand, étendue rocailleuse et aride où l’œil se perd jusqu’à l’horizon. Notre premier arrêt fut à la mission de Pella, un village aux rues de poussière, perdu aux confins du pays. La cathédrale, bâtie en 7 ans par des pères français munis de l’Encyclopédie des Arts & Métiers, dégage un cachet méditerranéen avec ses palmiers dattiers sur fond de ciel bleu, dunes ocres et montagnes rouges. En nous rapprochant de Springbok, la plaine désolée bourgeonne de rocs qui deviennent monticules : on jurerait qu’un géant facétieux, jalonnant son chemin à la manière d’un randonneur, a empilé des tas de cailloux de chaque côté de la route. Springbok, nichée dans ces collines de gneiss nu, est une véritable petite oasis dans ce rude environnement - et c’est aussi la première agglomération rencontrée après 200 km de vide. Malgré cela, hélas, il est très dur d’y trouver un vrai espresso : la machine est toujours inexplicablement broken ! La pause déjeuner se fit à Nababeep, site de feu la plus grande mine de cuivre au monde : nous avons d’ailleurs pris notre pique-nique entre loco à vapeur, nacelle en osier, marteaux-piqueurs et broyeurs de minerai, dans le jardin du Mine Museum, un bâtiment rempli de vieilleries, tristes reliques de l’effervescence qui embrasa jadis la région. Enfin, nous avons repris la route dans les austères paysages du Namaqualand, entre roches rouges, sol jaune et ciel cobalt… En comparaison, le Kalahari semblerait presque fertile ! Pourtant, la pluie printanière venue, on converge du monde entier pour admirer ici une floraison d’une rare exubérance : le sol se couvre d’un tapis éclatant de fleurs sauvages. Hélas pour nous, toutes étaient depuis longtemps retournées à la poussière quand nous avons mis Le Cap au Sud.

~ les photos du jour ~
La mission de Pella & ses palmiers dattiers Le choix dans les dattes 250 km/h ? d'accord !

Mardi 30 janvier 2007

L’ultime adieu

Classé dans: ~ Tom @ 22:18 ~ édité le dimanche 18 février 2007 @ 03:20

— sur le quasi-méridien Le Cap-Londres

C’était ce matin notre dernier matin de voyage : nos sacs furent bouclés, nos provisions terminées (miam, les spaghetti au petit dèj’ !) et notre peau une dernière fois baignée d’eau et de lumière sous le radieux soleil de janvier. Mais notre route s’est d’abord orientée, non vers Le Cap, mais vers les monts du Cederberg (les “Montagnes du Cèdre"), par le Pakhuis Pass : du haut de ce col, des colonnes de rochers rouges composent des paysages magnifiques, évoquant les ruines de quelque immense cité perdue, aujourd’hui seulement peuplée de babouins. Quittant ensuite l’Oliphants River - où les pachydermes ne sont plus qu’un lointain souvenir - nous avons rejoint la côte atlantique à Paternoster. Ce village au nom béni possède un charme certain avec ses petites maisons cubiques blanches et bleues, et la plage accueillit notre déjeuner sous un vent chargé de sable, condition généralement incompatible avec l’exercice périlleux de manger un sandwich. Malgré tout, nous avons bravement surmonté l’obstacle, et après quelques crissements de dents et un café (machine à espresso broken, of course) sur une terrasse contemplant les flots glacés, nous avons entamé l’ultime retour vers Le Cap par la route côtière.

Je crois avoir auparavant évoqué dans ces lignes les méthodes quelque peu cavalières des automobilistes dans ce pays, et notamment leur manie de doubler à tort et à travers, en forçant le conducteur de devant à se rabattre sur la bande d’urgence. J’étais déjà convaincu que ce n’était pas très prudent, je suis maintenant sûr que c’est très dangereux : un malheureux canard qui se trouvait paisiblement sur le bas-côté est sous nos yeux, dans une gerbe de plumes, passé de vie à trépas à cause de leurs dépassement insensés. J’espère au moins qu’il aura laissé une belle bosse sur la carrosserie du chauffard qui nous doublait. Entre ça et les “hi-jacking hot spots, do not stop” (des “zones de détournement de voiture, ne vous arrêtez sous aucun prétexte", signalés par d’hallucinants panneaux routiers quand on traverse les townships des environs de Johannesburg), les routes sud-africaines sont de loin les lieux les moins sûrs du pays !

La dernière vision que nous emporterons d’Afrique du Sud sera celle que les marins du monde entier guettent avidement : la vue de la Ville du Cap blottie au pied de la Table Mountain, annonciatrice pour eux de la fin d’un océan pour le début d’un autre, et pour nous la fin d’un voyage pour le début d’un autre…

~ les photos du jour ~
Dernière vision d'un grand voyage Lutte contre un monstre marin

Dimanche 28 janvier 2007

La terre est rouge comme l’Orange

Classé dans: ~ Tom @ 22:25 ~ édité le mardi 27 février 2007 @ 19:14

— Pofadder, Northern Cape

Au début, nous croyions que notre camping de ce soir, situé au cœur du tranquille village de Pofadder, n’était infesté que de moustiques. Mais le vent s’est levé, balayant les insectes et apportant une fraîcheur bienvenue après une journée de canicule. Par contre, nous nous sommes aperçus que le lieu était hanté par un hôte beaucoup plus inquiétant : une espèce d’arachnide couleur sable, très rapide et d’une taille effrayante : 15 cm de long. J’ai d’abord cru à un scorpion, puis à une monstrueuse araignée, mais je soupçonne qu’il s’agit d’un solifuge, c’est-à-dire un arachnide beaucoup plus exotique. L’ennui, c’est qu’il semble faire des cercles autour de la tente, et l’idée de dormir cerné par cette inquiétante créature – dont j’ignore tout du régime alimentaire – n’est pas des plus rassurantes…

Nous avons quitté ce matin le Kalahari et refait en sens inverse l’immense route déserte qui sépare le parc de la ville d’Upington. Les poteaux électriques jalonnant le trajet ont une particularité sympathique : ils servent de support aux savantes constructions des tisserands sociaux [voir le commentaire ci-dessous], des oiseaux très ingénieux qui bâtissent d’énormes colo-nids (des logements sociaux, donc) à partir de simples brindilles. Ces nids en forme de cône, pointe en haut et ouverture en bas, les mettent à l’abri des serpents et - luxe suprême dans le Kalahari, où les températures peuvent osciller de -15°C à 50°C - ils sont climatisés : la fourchette thermique varie entre 15°C et 30°C. Hélas, ces oiseaux débrouillards sont parfois trop ambitieux : le nid devient trop lourd, les amarres se rompent, il glisse et s’écrase au pied du poteau. Et là, les habitants se disent : “Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?”

Notre antépénultième jour de voyage nous a conduit le long du fleuve Orange, qui s’étire tel un ruban sur un tapis de vignes. Nous avons suivi son cours jusqu’à sa chute : à Augrabies Falls, le “lieu du grand bruit", il entaille le plateau de gneiss et se transforme en terribles trombes dévalant 56 m de haut. Baignade déconseillée. Le canyon qui s’ensuit est une vision spectaculaire : l’écume, la roche, la brousse, les collines et le ciel en arrière-plan composent une palette magique. Après avoir vu, sous ce soleil de plomb, tant d’eau sans pouvoir la boire, nous nous sommes copieusement désaltérés, puis nous sommes repartis vers l’Ouest. Sur la route, nous tombons devant un étrange camion, chargé jusqu’à la gueule de voitures immatriculées… en Allemagne ! Des Mercedes, BMW, Audi, Volkswagen à tous les étages… des modèles connus et d’autres non (en tout cas pas de moi), et parmi ces derniers, des prototypes, avec encore les rivets sur le capot. Elles sont ici pour effectuer des tests de vitesse, jusqu’à 250 km/h, dans les grands espaces africains. Vu le transport nécessaire, cela me semble bien coûteux pour des tests, mais Carine se demande s’ils n’en profitent pas pour tourner quelques pubs dans le coin, ce qui avec les paysages superbes serait assez judicieux… à vérifier à la télé. Car en effet, la très photogénique route N14 traverse une immense plaine désertique seulement bordée par l’horizon, au sol écarlate, ponctuée de-ci de-là par quelques restes de relief. Et c’est au beau milieu de ce nulle part que nous nous sommes arrêtés pour la nuit. Plus que deux jours avant de retrouver le Cap et de rentrer à la maison… si le terrible solifuge ne nous a pas dévorés d’ici-là !

~ les photos du jour ~
Il est assez grand votre panneau ? Augrabies Falls Le désert du Kalahari Vitesse maximum : 250 km/h !

Samedi 11 novembre 2006

De la bucolique Hobbiton au ténébreux Mordor

Classé dans: ~ Tom @ 22:43 ~ édité le lundi 5 mars 2007 @ 15:06

— Turangi, Tongariro National Park, North Island

Quand nous avons quitté hier la Coromandel Peninsula, nous avons mis cap au Sud direction Matamata, une bourgade tranquille de la Zélande profonde, noyée dans d’émeraudes pâturages où broutent des centaines de chevaux de race ; les haras de Matamata sont très réputés. Mais la ville est aussi célèbre - aux yeux des amateurs d’une certaine trilogie sortie il y a quelques années sur tous les grands écrans du monde - pour abriter Hobbiton, le village des Petites-Gens et de Bilbon Sacquet dans la paisible Comté. En fait, Hobbiton n’est pas à Matamata même, mais caché à quelques lieues de là, au œur d’une bucolique campagne de douces collines vertes tachetées de milliers de moutons. On croirait un authentique morceau de cette Angleterre si chère à J.R.R. Tolkien déplacée aux antipodes. Trouver le lieu exact fut digne d’une vraie quête au trésor, et pour cause : il n’y a absolument aucune indication. Le fermier propriétaire du terrain et les agences de tourisme ont bien compris l’usage qu’il fallait faire de cette inespérée manne tombée du ciel : la monnayer contre écus sonnants et trébuchants. Les tours organisés depuis la ville ont déjà emmené 65.000 hobbitophiles visiter le site, pour un prix qui atteint parfois les 200 NZ$ (100 €) ! Somme prohibitive à mes yeux pour ne voir que les restes de Hobbiton : le décor a été démonté après le tournage, et ne subsistent que quelques trous dans la colline avec le montant dénudé de la porte circulaire caractéristique des foyers hobbits. Pour habiller un peu ce palimpseste de décor, les guides fournissent certainement une foule de détails et d’anecdotes sur les circonstances du tournage, mais comme ma compagne de voyage n’est pas vraiment une mordue de ces hauts faits, j’ai tempéré mon enthousiasme et mis de l’eau dans ma cervoise (la Harrington’s Stout, brassée à Nelson sur l’Île du Sud et servie au Poney Fringant à Bree, Terre du Milieu) : nous nous sommes contentés d’admirer le splendide paysage ondoyant, d’y casser la croûte, puis ensuite les dents sur la menaçante pancarte qui promet le pire à celui qui ose rentrer sans payer sa dîme, et enfin de discuter avec le sympathique autochtone travaillant dans la ferme en face de la route d’accès. Ce bâtiment s’est d’ailleurs fort opportunément reconverti en café… nommé The Shire’s Rest, “Au Repos de la Comté” ! Mais il n’y a pas que le Seigneur des Anneaux dans la vie des Néo-Zélandais : notre conversation a vite dérivé sur la prochaine Coupe du Monde de rugby, qui se tiendra en France l’année prochaine !

Aujourd’hui c’est une autre facette de la Terre du Milieu que nous avons découverte : les désolations tourmentées du sinistre Mordor, le royaume du maléfique Sauron. Pour arpenter ces sombres contrées nous avons pris le sentier qui traverse le Tongariro National Park et passe sur le flanc du volcan Ngauruhoe (2.287 m), un cône parfait que les adeptes identifieront comme Orodruin, Mount Doom, la Montagne du Destin, là où fut forgé l’Anneau Unique. Et de fait, les étendues herbeuses sillonnées de ruisseaux cèdent vite la place à de plus âpres paysages : des coulées de lave pétrifiée lancent leurs noires langues râpeuses au travers d’une désolation de tranchant basalte et de traîtres éboulis. Ce n’est pas sans mal que nous sommes parvenus au sommet du Red Crater : nous avons dû s’enfoncer dans un nuage, traverser un cratère enneigé, lutter contre un vent glacial et vindicatif propre à décorner tous les casques des guerriers Orcs des environs. Mais la récompenses était au bout : du haut de ce cratère s’offraient à nos yeux trois petits lacs aux couleurs surnaturelles, et nos pauvres doigts gelés ont trouvé de la chaleur sur les pierres tièdes et dans les fumerollesqui s’échappent de ce volcan actif. Dans ces bourrasques à vous glacer les os, à 1.900 m d’altitude, s’assoir sur un sol chaud constitue une agréable surprise !

Pour nous remettre de nos six heures de marche, nous nous sommes enfin offerts un bon petit dîner au Grand Château (en français dans le texte) de Whakapapa, l’un des hôtels les plus emblématiques de NZ. C’est d’ailleurs ici que résidait l’équipe du film quand elle tournait dans la région. Peut-être Carine s’est-elle alors assise à la même place que Viggo Mortensen, le valeureux Aragorn, son héros secret (elle me l’a avoué) ? :-D

~ quelques photos du jour (parmi les 10) ~
Le Red Crater Perdue dans les fumerolles Chevaucher le dragon... Les âpres paysages du Tongariro Le sol est chaud !
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