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Samedi 7 juillet 2007

Les Mariés du 777

Classé dans: ~ Tom @ 7:07 ~ édité le dimanche 19 août 2007 @ 00:56

— de notre envoyé spécial à Orléans, avec un léger différé depuis Delémont ;-)

voir la galerie photo du mariageNon, rassurez-vous, ce titre n’augure pas un épisode de Brigade Mondaine se déroulant dans un avion de chez Boeing. Il s’agit d’un couple d’amis, Axelle & David, qui ont choisi la date hautement symbolique du 7 juillet 2007 pour sceller leur union. Ah, la fascination du 7 : qui sur Terre, ce jour-là, ne s’est pas marié, ou plus probablement, n’était pas invité à un mariage ? Bref, c’est pour cette raison que Carine & moi ne sommes pas allés célébrer le mariage de la Desperate Housewive & son basketteur au château de Vaux-le-Vicomte (en Seine-et-Marne, département n°77, tiens tiens) : nous étions conviés en bien meilleure compagnie à Orléans.

D’ailleurs, à propos du 7, je me suis laissé dire – mais je ne suis pas en mesure de le prouver – qu’en Birmanie, ils prêtent tant de vertus à ce chiffre que les billets de banque sont des multiples de 7. Ce ne doit pas toujours être des plus pratiques, mais on ne peut pas leur reprocher d’être un brin superstitieux, avec les sinistres généraux qui les gouvernent. Pour ma part, je pense que pour bien faire, ce mariage aurait dû se dérouler précisément de 7h77 (soit 8h17) à 12h57 (la 777ème minute de la journée) dans le 77 – mais pas à Vaux-le-Vicomte, déjà pris… alors pourquoi pas dans un 777 ? Mais là on a dû se contenter de 14h14 dans le 45. Quoique… le code postal d’Ormes étant 45.140, nous y retrouvons vingt fois notre ami hepta… Numérologie, quand tu nous tiens !

Le vendredi, Carine & moi avons bravement affronté la moitié aller des 1.200 km de route, pour retrouver chez eux Axelle & David, entourés d’une poignée d’amis et de parents, et partager avec eux quelques verres de vin, portions de camembert et poignées de cerises. L’atmosphère était étrangement calme, ambiance veillée d’armes avant le grand jour. “Nous sommes dans l’œil du cyclone", telle fut l’augure prononcé par David. Œil du cyclone que nous avons finalement dû quitter, pour nous retrouver dans un autre : notre hôtel prétendument proclamé Première Classe, enserré au cœur du maelström autoroutier de la banlieue nord d’Orléans. Sommeils légers, s’abstenir ! car même avec la vitre fermée, le volet baissé et le rideau tiré, l’impression d’être sur la trajectoire d’un 38 tonnes hurlant reste assez saisissante. Enfin, là au moins les draps étaient à peu près propres, ce qui n’est pas le cas partout, comme nous le verrons plus tard.

Le lendemain, après les préparatifs d’usage en pareille occasion (qui ont bien pris 5 minutes pour moi et, oh, une heure ? pour ma compagne ;-) ), nous sommes allés retrouver les amis Isabelle & Vincent (que désormais vous connaissez bien, chers lecteurs), ainsi que Fiddler, fraîchement débarqués de Normandie. Tous ensemble, nous prenons le chemin de l’hôtel de ville. Et une fois sur les lieux, instantanément nous voilà crépis de minuscules mouches du plus mauvais effet sur les élégantes robes et les seyants costumes des convives de la noce – sans compter, la chaleur aidant, celles qui viennent se coller sur les fronts en sueur, le mien ayant leur préférence. Des mouches de moisson, nous explique-t-on, qui pullulent dans les récoltes et pleuvent sur les alentours. Avec une telle densité, on peut raisonnablement supposer que bon nombre d’entre elles ont dû finir bues dans les coupes de champagne !

Le maire d’Ormes, après avoir accueilli la foule grandissante dans la trop petite salle de cérémonie, s’est lancé dans un argumentaire de vendeur de foire sur tous les atouts dont dispose sa commune pour les jeunes couples : des crèches, puis des écoles maternelles, puis des écoles primaires, avec aussi des commerces, des associations, des autoroutes, “Oui” et même la base aérienne nucléaire stratégique toute proche (nan j’plaisante). Bref, à la fin, on en était à se demander pourquoi tout le monde connaissait Orléans, et personne Ormes ! Enfin, il mit un frein à son boniment, et Axelle & David purent prononcer un “oui” empreint d’émotion devant un auditoire dans le même état. Les alliances furent échangées, les signatures apposées, les photos prises, puis tout le cortège s’ébranla vers le vin d’honneur.

La suite ne fut que luxe, calme et volupté : canapés, petits fours & champagne dégustés au bord de la piscine, dans l’Arche de Noé des parents de David : dans cette maison à l’orée des champs, on trouve des chiens, des chats, des chevaux malicieux & fugueurs qui me feront bien courir le lendemain, un cochon asiatique mais timide, des canards au col vert, des poules punk & leurs poussins destroy. Arrivés à l’heure du dîner, nous nous sommes dirigés vers Tournoisis, au cœur de la Beauce céréalière, où la noce installait ses quartiers dans le Relais Saint-Jacques, une cossue auberge beauceronne. La salle portait la touche évidente de la main verte d’Axelle : des plantes partout, et même Brouette & arrosoir une centaine de petites fleurs en pot pour chacun des invités – celles de Carine et la mienne sont sous mes yeux alors que j’écris ces lignes : elles ont bien perdu quelques pétales, mais jusqu’ici nous avons réussi à les faire survivre. Quant aux pièces montées, elles étaient dans le ton général : arrosoir & brouette… Je serais curieux de connaître la signification freudienne de ces symboles ! :lol:

Le coup de théâtre final eut lieu en rentrant se coucher au beau milieu de la nuit. Il faut savoir que la maison d’Axelle & David est une demeure de chats, un chat-eau pourrait-on dire : on ne compte pas moins de 5 hôtes félins (nombre fluctuant) squattant canapés, fauteuils & autres endroits chauds et confortables. C’est donc tout naturellement que Fiddler, avant de partir en Australie, y a amené en pension Gant, ze cool cat. Or l’animal, même s’il est au demeurant fort sympathique, a la désagréable habitude – héritée du temps où il possédait encore tous ses attributs virils – de baptiser les endroits n’exhalant pas son mâle parfum. Est-ce parce qu’il n’a pas trouvé le chemin de la chatière menant au soulagement extérieur, ou plus malignement a-t-il considéré toutes ces effluves étrangères comme une agression inqualifiable envers ses délicates narines ? :twisted: Toujours est-il que lorsque nous sommes enfin arrivés au lit, préparé avec soin le matin même par la toute jeune mariée, nous avons la surprise d’y découvrir, en offrande, quelques petites crottes trônant dans une jolie flaque odorante ! THE COOL CAT ! VIENS PAR ICI !!!

Axelle & David,
SANTÉ BONHEUR À VOUS DEUX !
ET JOIE DANS LES CHAUMIÈRES !!!

PS. Ici vous pourrez lire le récit heure par heure de cette belle journée, agrémenté de superbes photos et d’émotions fortes, vue par l’actrice principale.

~ quelques photos du jour (parmi les 17) ~
Le papa de David surgit devant l'objectif Thomas en costume "normal" Les demoiselles à la traîne Axelle dans l'Arche de Noé La photographe photographiée (bis)

Vendredi 31 août 2007

Prochainement sur vos écrans

Classé dans: ~ Tom @ 1:58 ~ édité le vendredi 31 août 2007 @ 01:59

— Delémont, Jura

Demain à l’aube (enfin, c’est ce qui est prévu), Carine & moi sautons en voiture — l’increvable Lucie, avec ses 290.000 km et ses jantes maculées de boue allemande, française, helvète, écossaise — pour traverser la Suisse, puis la Lombardie, puis la Mer Ligurienne, pour découvrir notre prochaine destination : LA CORSE !

Cela peut paraître bien modeste après l’Île de Pâques et tous ces coins du globe, mais pour ma part je n’ai encore jamais posé le pied sur cette île si proche… et pourtant certainement très dépaysante. Et il faut bien avouer que pour cet été, c’est d’avion dont nous n’avions pas envie, ou encore de baragouiner dans une langue étrange, ou de se perdre en calculs de taux de conversion monétaire, ou surtout d’affronter les rigueurs climatiques et néanmoins estivales (déjà bien éprouvées ici dans nos très vertes montagnes) d’une villégiature plus septentrionale. Donc proximité & simplicité pour un voyage pourtant corsé !

Ainsi donc, prochainement sur vos écrans : quelques billets écrits au son des polyphoniques grognements des cochons sauvages !

Vendredi 1er septembre 2006

Évasion de Copacabana

Classé dans: ~ Tom @ 21:21 ~ édité le vendredi 21 septembre 2007 @ 16:36

— Copacabana, Bolivie

La Bolivie semble être un pays socialement agité : notre arrivée dans le pays a déjà été retardée d’un jour pour cause de grève générale, et maintenant que nous y sommes, nous voilà bloqués à Copacabana depuis 24 heures. Les campesinos interdisent toujours les deux routes, celle de La Paz comme celle de la frontière péruvienne. Il semblerait que le problème vienne de l’expulsion du leader campesino local hors d’un logement ecclésiastique, qu’il occupait illégalement avec sa famille depuis un an. Du coup, ce caïd local a rameuté ses troupes et mis des pierres sur les routes. Personne n’ose trop broncher par peur des représailles, et il semblerait que les autorités n’ont pas trop envie non plus de se frotter à ces gaillards amateurs d’alcool et de coca (la feuille, pas la boisson). Et visiblement, ces types sont têtus et ne veulent pas lâcher le morceau, au point de refuser l’entrée demain à 180 enfants venus passer le ouikène au bord du Titicaca, amenés par une ONG allemande. Ça en fait des bouches à nourrir et des lits à préparer, mais apparemment le commerce local va devoir faire une croix dessus.

Nous aussi avons traçé une croix sur notre espoir d’attraper un bus régulier : le type de la compagnie est d’ailleurs devenu invisible (par crainte de devoir nous rembourser notre billet ?), et les nouvelles sont contradictoires : certains parlent d’un bus à 4h du mat’, d’autres disent que rien ne passera… bref, c’est le flou total. Finalement, notre source d’informations la plus fiable est Fatima, une Copacabañosa qui tient le Café Bistrot et parle parfaitement le français. Elle & son mari Roberto doivent aller à La Paz, et ils nous ont proposé de suivre leur chemin d’évasion : lever à 5h30 pour aller sur le port attraper un bateau qui ose forcer le blocus ; ce bateau nous déposera à la frontière péruvienne où nous repasserons les formalités, puis nous prendrons un bus qui fera le tour du lac par le Sud, via Desaguadero (le Rio Desaguadero, frontière naturelle entre Pérou & Bolivie, est l’unique exutoire du Titicaca). Là à nouveau formalités d’entrée/sortie, puis enfin la route de La Paz nous sera ouverte ! Ne reste plus à espérer que ce plan se déroulera comme prévu…

~ les photos du jour ~
Vive la sieste! Copacabana Copacabana - la "Horca del Inca" Coucher de soleil sur le Titicaca Méditation contemplative

Dimanche 24 septembre 2006

Orientons-nous !

Classé dans: ~ Tom @ 21:17 ~ édité le vendredi 21 septembre 2007 @ 18:55

— sur la route Tucumán-Corrientes, direction l’Orient

Pour l’instant depuis notre arrivée en Amérique du Sud, nous n’avions fait que nous diriger vers le Midi. Ce soir nous changeons de cap : vers l’Est, le Rio Paraná, la forêt tropicale, les missions jésuites, les Chutes d’Iguazú, et après Buenos Aires et l’Océan. Forcément, passer des contreforts des Andes à l’Atlantique prend un peu de temps, alors nous nous sommes résignés à un voyage en bus de nuit : demain quand nous ouvrirons les yeux, nous serons à Corrientes, à deux pas du Paraguay, et on pourra toucher du doigt la moiteur de la forêt tropicale.

En prévision de cette nuit au confort sommaire, nous avons dormi la nuit dernière dans - une fois n’est pas coutume - un hôtel ***trois étoiles*** ! 8-) Trois étoiles selon les standards argentins certes (heureusement pour notre bourse), mais c’était quand même on ne peut plus correct : nous avions même une petite cuisine où préparer le fameux maté argentin. L’infusion de yerba maté n’étant pas proposée dans les bars - et pourtant 92% des Argentins en consomment - nous n’y avons pas encore goûté pour l’instant, mais j’espère bien qu’Anna & Jaume pourront combler cette lacune ! ;-)

Tucumán est une grande ville très animée, surtout en ce moment : les célébrations en l’honneur de la Virgen de la Merced battent leur plein, et ce n’est que messes solenelles, processions et spectacles folkloriques sur la Plaza Independencia. Un cortège de gauchos en poncho à chevos Euuuh, je reprends. Un cortège de gauchos dans leurs beaux ponchos d’apparat a même défilé à cheval dans les rues sous les détonations d’un feu d’artifice. D’autre part, Tucumán est le berceau de l’indépendance argentine : elle abrite la demeure coloniale où fut prêté le Serment de l’Indépendance en 1816. Nous sommes allés y faire une petite visite : le musée fait un peu bric-à-brac, mais le bâtiment & ses jardins sont agréables et le parfum d’Histoire qui se dégage de ce lieu me séduit. Outre cette Casa et une poignée d’autres édifices, il faut avouer que Tucumán a beaucoup moins de beautés à proposer que Salta et malgré son animation, n’a pas son atmosphère et son charme.

~ les photos du jour ~
Devant un bon locro, miam ! Le cassoulet local

Samedi 1er septembre 2007

Avanti !

Classé dans: ~ Tom @ 9:15 ~ édité le mardi 9 octobre 2007 @ 23:32

— à bord du M/N Corsica Victoria, entre Savona & Bastia, Mer Ligure

Installés à la proue du navire, je guette sur l’horizon encore lointain l’apparition de l’Île de Beauté. En partant en septembre, nous pensions être un peu hors saison, néanmoins le navire est plein comme un œuf : difficile de trouver une place confortable pour tenter de finir notre nuit. (D’ailleurs, nous voilà chassés de notre banquette temporaire, située il est vrai derrière une pancarte “Accès réservé à l’équipage". Remettons-nous en quête d’un lieu de repos.)

Car qu’on se le dise, en vacances il faut se lever tôt : 6h pour ce matin, le temps de ranger la tente et se présenter à l’embarquement du ferry. Hier aussi, nous étions censés être debout aux aurores, histoire d’attaquer sereinement la route avec la journée devant nous. Bon, finalement, nous n’avons quitté le Jura que sur les coups de midi… La nuit n’a pas été trop longue pour autant, car la veille nous sommes allés à la dernière séance du cinéma en plein air de Delémont, voir un film suisse-allemand nommé Les Mamies Font Pas Dans La Dentelle (Die Herbstzeitlosen). Ce petit film bien sympathique remporte un grand succès – mérité – outre-Léman : c’est l’histoire d’une mamie fraîchement veuve et de ses copines qui décident d’ouvrir une boutique de lingerie fine dans leur petit village du fin fond de l’Emmental. Ce qui ne va pas sans provoquer quelques remous dans la paisible et très traditionnelle bourgade. On ne peut s’empêcher d’éprouver de l’affection pour ces dames qui doivent lutter – du fond de leur statut de femmes, de mères, d’épouses, de vieilles – contre tous les préjugés bien ancrés dans l’esprit helvète. Et il est plaisant de constater que le méchant de l’histoire est un petit politicard, chef de section d’un parti copie conforme de l’UDC, la trompeusement nommée Union Démocratique du Centre, mais en fait bien à la droite de la droite. Ce parti d’inspiration poujuliste (c’est-à-dire poujadiste + populiste) prône ouvertement une Suisse sans immigrés (car, c’est bien connu, ils sont la cause de tous nos maux) et sans Europe (car, c’est bien connu, elle est la cause de tous leurs maux) . Le malheur, c’est que ce parti est le premier de Suisse… du moins, nous verrons aux élections, pardon, votations fédérales du 21 octobre.

Je digresse, je digresse. Après une soirée au ciné et une nuit de lutte contre un graveur récalcitrant (il a gagné), nous avons traversé la Suisse du Nord au Sud, franchi les Alpes par en-dessous, pénétré en Italie, contourné Milan, sinué dans les gorges de Ligurie, frôlé Gênes, son porto et ses bouchons, et enfin descendu la côte méditerranéenne jusqu’à Savona, où fort opportunément je me suis souvenu avoir oublié à la maison savon & boîte à savon. L’objectif suivant était un carré de pelouse pour planter la tente : nous avons cherché un camping à l’aveuglette, et nous en avons trouvé un, à l’aveuglette aussi. Des bungalows et des caravanes serrés les uns contre les autres, coincés entre le chemin de fer et la quatre-voies, qu’il suffit de traverser à ses risques et périls pour atteindre une plage encombrée de parasols léchés par d’indolentes vagues. Le fait que des gens choisissent de passer leurs vacances ici demeure à mes yeux un insondable mystère.

Pas démotivés par l’Italie pour autant, nous sommes allés manger - évidemment - une pizza sur la plage, au bord d’une mer scintillante de fragments de lune rousse. Un cadre bien romantique pour notre première soirée de vacances, dans les volutes mélodieuses de la langue transalpine… je me suis justement fait la réflexion que j’aurai dû accorder plus d’importance aux sous-titres en italien du film de la veille : ne pas connaître un traître mot de la langue du pays, c’est rudement gênant, ne serait-ce que pour comprendre d’où viennent ces 4 € en plus sur l’addition.

Alors que j’écris ces lignes, une ombre bleutée émerge de l’horizon. La Corse surgit des flots.

~ les photos du jour ~
Napoléon en empereur romain La ligne bleutée des Vosges...

Dimanche 2 septembre 2007

De l’art délicat de prendre une douche

Classé dans: ~ Tom @ 22:50 ~ édité le dimanche 14 octobre 2007 @ 22:54

— Patrimonio, Marine de Farinole, Cap Corse

Tout d’abord, renseignez-vous sur les blocs sanitaires existants dans le camping, et si vous avez la chance d’en avoir plusieurs à disposition, repérez celui où la densité de campeurs avoisinants est la moindre. Celui-là aura toutes les chances d’être le moins fréquenté, donc le plus propre. Mais avoir fait cela ne vous dispense en rien d’un examen minutieux de chaque cabine (non encore occupée bien sûr), afin de choisir celle qui réunit le plus de qualités, comme par exemple un raisonnable filet d’eau coulant de la pomme, quelques clous rouillés pour pendre ses affaires, ou une remarquable absence de traces de passage du précédent occupant. Ensuite, il convient de préparer toutes les affaires dont vous avez besoin pour la douche : serviette, savon & shampooing bien sûr, mais aussi vêtements de rechange et surtout, surtout, sandales faciles à enfiler dès la sortie. Car, sachez-le, on ne prévoit jamais d’endroit pour se rechausser convenablement, et l’hygiène élémentaire conseille de ne pas mettre le pied dans cette flaque nauséabonde où croupissent les miasmes putrides de millions d’autres campeurs. Étape suivante : analyser l’espace de la cabine pour y déceler des coins où mettre ses affaires à l’abri de la pluie qui s’annonce : un crochet ici, un haut de porte là, ou encore le mur de séparation des voisins, trop souvent négligé. Car, sachez-le, on ne prévoit jamais d’endroit où poser ses affaires. Enfin, après avoir pris une bonne douche chaude (si vous êtes chanceux), il reste néanmoins à passer une ultime phase critique : enfiler le pantalon jambe par jambe sans qu’il touche le sol détrempé et grouillant de staphylocoques de toutes nationalités, tout ceci bien entendu sans perdre l’équilibre, basculer en arrière, appuyer sur le bouton et reprendre une douche, mais tout habillé cette fois.

Toutes ces aventures ablutionnaires ne me laissent guère le temps de vous conter les mille et une beautés du Cap Corse : ses fières tours génoises guettant depuis cinq siècles quelque invasion barbaresque, ses montagnes s’abîmant dans les flots liguriens, ses couvents en ruine surplombés de sveltes éoliennes, ses lacets diaboliques virevoltant entre maquis écarlate et mer azur, ses petits ports de Barcaggio et Centuri perdus au bout du bout de l’île, et enfin ses pizzas arrosées d’un bon petit vin du cru, Patrimonio local de l’humanité !

~ les photos du jour ~
Le petit port de Centuri Sea, sec & sun La beauté du littoral du Cap Corse Les beautés du littoral du Cap Corse Vieilles pierres & éoliennes

Mardi 4 septembre 2007

Ça se corse

Classé dans: ~ Tom @ 23:27 ~ édité le mardi 16 octobre 2007 @ 23:42

— Plage d’Arone, Piana, les Calanche

Résumé rapide de la situation : nous sommes partis des Deux-Torrents ce matin pour une petite incursion dans la vallée du Fango (célèbre pour sa danse, hahaha). La rivière y a creusé de superbes gorges, dans lesquelles nous nous sommes évidemment baignés, sous le regard attentif de quelques légionnaires en faction dans le coin — pas des légionnaires romains, non, des bidasses de la Légion Étrangère, dont le régiment est installé à Calvi. Puis nous sommes revenus à Galéria pour pique-niquer sur le port, avant de se lancer dans l’aventure téméraire de prendre un café. Car ici le café allongé (donc un café normal avec un peu d’eau en plus) a le prix du double café ; quant au verre d’eau tout bête, il vous en coûtera près d’un euro, 0,90 € pour être exact ! La caissière du supermarché n’a plus de centimes : elle arrondit donc la facture à votre désavantage. Sans même parler de ces trois malheureuses boissons achetées à la station-service pour la modique somme de 8 €… C’est un peu agaçant de se sentir dans la peau (et les plumes) d’un pigeon à chaque fois, et je me demande s’ils ne font pas tout pour vous couper l’envie de revenir.

La suite du voyage suivit une route hypra-sinueuse jusqu’à Porto, sur une corniche coincée entre ciel & mer avec beaucoup de monde dessus — et pas que des Smart, il y a des cars aussi. Les paysages sont superbes, certes, mais l’attention de tous les instants que requiert la route ne laisse guère le loisir de contempler le panorama, y compris pour la copilote qui ne supporte ces interminables lacets que si elle fixe sans faillir la ligne axiale de la chaussée. À Porto, dilemme : tentons-nous de rallier l’intérieur, certainement moins encombré ? restons-nous à Porto pour visiter son golfe en bateau, avec la fameuse réserve naturelle de Scandola au Nord et les Calanche au Sud ? ou allons-nous pour le soir au camping de la Plage d’Arone, conseillé par un ami ? Nous avons choisi cette dernière solution : la route qui traverse les Calanche réserve des points de vue admirables sur ce massif de granite rose aux formes fantastiques, mais là aussi c’est la foule des grands jours. Enfin, le camping est loin d’être un petit paradis perdu et oublié de tous : c’est un gros village peuplé à 90% d’Allemands (on pourrait le renommer Neu Tübingen, à en juger par les plaques minéralogiques de nos teutons voisins), où l’on n’hésite pas à s’installer sans vergogne à côté de votre tente, alors même que vous venez de choisir un emplacement tranquille et à peu près dégagé de ses voisins. Gonflé ! :-x

Mais cela ne nous a malgré tout pas empêché de s’asseoir dans nos chaises, de sortir bière et cidre frais de notre glacière, de les poser sur notre table, et de les verser dans notre gorge. Tout en contemplant les jeux endiablés de trois chatons tout maigres, des petits matous du maquis.

~ les photos du jour ~
Fontaine de galets Avertissement amical Baignade dans le Fango

Mercredi 5 septembre 2007

Enfin une journée (un peu) sportive

Classé dans: ~ Tom @ 22:58 ~ édité le samedi 20 octobre 2007 @ 23:34

— Calacuccia, Niolo, altitude 830 m, température 11°C

Ce soir, style télégraphique de rigueur : demain, lever tôt pour aller se frotter aux pentes du Monte Cinto, le point culminant de la Corse. Donc pas de chichis, faisons vite pour que j’aille me coucher à une heure raisonnable (et en plus, il fait froid).

Départ ce matin relativement tôt de la Plage d’Arone (j’ai même réussi l’exploit de me lever avant Carine), re-traversée des Calanche toujours aussi belles et avec un peu moins de monde que la veille. Nous avons fait une croix sur Porto, son golfe et sa réserve de Scandola : certainement trop fréquentés à notre goût — deviendrions-nous misanthropes ?… Cap à l’Est, vers l’intérieur, vers les gorges de Spelunca. Un premier & bref arrêt au pont génois de Pianella, une arche qui enjambe élégamment la rivière Porto, pour ensuite suivre les gorges taillées par l’Aïtone jusqu’au pont — génois, lui aussi — de Zaglia, où nous avons déjeuné. Très jolie balade, mais décidément que c’est chevillé : il semblerait que les vacances scolaires ne soient pas finies en Allemagne, à voir le nombre de familles teutonnes qui sillonnent l’île.

La halte suivante fut dans la forêt d’Aïtone, avec ses vertigineux pins laricio qui s’élancent vers le ciel : ils furent plantés pour finir en mâts dans la marine à voile, et c’est la vapeur qui leur a sauvé la peau, euh, l’écorce. Là encore, petite marche jusqu’aux cascades d’Aïtone, qui s’avèrent n’être que de minces goutte-à-goutte : charmant, mais un brin décevant quand même quand vous vous attendez à de vraies & rugissantes cascades. Enfin, nous nous arrêtés ce soir à Calacuccia, petit village montagnard campé autour de son lac et cerné de hauts massifs. Camping calme et agréable, fréquenté par les marcheurs du GR20 et du Mare a Mare. Pizzas ce soir — on tourne à une pizza tous les deux soirs, c’est une bonne moyenne — dans le très agréable restaurant U Valduniellu, où nous avons pu déguster quelques produits locaux (dont la châtaigne bien sûr) et où on nous a même offert le digestif : c’est suffisamment rare pour le souligner.

Bon, sur ce, bonne nuit, c’est pas le tout on a 1.600 m à monter demain nous.

~ quelques photos du jour (parmi les 10) ~
Les Calanche de Piana Non ! un cochon sauvage !!! Ces Génois, quels bâtisseurs ! Les Calanche de Piana Les cascades d'Aïtone

Jeudi 23 novembre 2006

Et de deux coins du globe !

Classé dans: ~ Tom @ 23:59 ~ édité le jeudi 8 novembre 2007 @ 13:48

— Methven, près de Christchurch

Après le Cap Horn, le deuxième coin du globe est nettement moins célèbre : son nom est Slope Point. Ce bout de lande perché sur une falaise battue par le Pacifique et balayée par un vent à défriser les moutons est le point le plus austral de l’Île du Sud de la Nouvelle-Zélande, ce “bottom of the world”, le derrière du monde comme disent les Kiwis eux-mêmes. L’expression semble peu flatteuse, mais ils ont néanmoins l’air d’en tirer une certaine fierté (car en effet c’est un joli derrière).

Mardi matin nous avons quitté Invercargill par la route côtière qui traverse les Catlins, la région littorale du Sud du Mainland. La légende maori veut que ces verts pâturages soient hantés par le maeroero, le yéti local. Pour notre part, nous n’y avons vu que de rares arbres qui doivent lutter sans répit contre le souffle de l’océan, des milliers de moutons, Slope Point, une forêt pétrifiée et un gouffre, le Jack’s Blowhole, où la mer - pourtant distante de 200 m - résonne avec fracas. Notre route s’est terminée à Dunedin, la grande ville du Sud. Elle doit son nom, non aux Dunedain de Tolkien, mais aux immigrants écossais qui se sont installés en masse dans la région : Dunedin est le nom celtique d’Edimbourg. La ville est animée et riche en bâtiments historiques de style édouardien (notamment la surprenante Railway Station), mais n’ayant pu trouver de pub proposant le célèbre haggis écossais, nous avons honoré la cuisine cambodgienne.

Le lendemain mercredi fut consacré à l’exploration de l’Otago Peninsula, toute proche de Dunedin. Elle fourmille de vie sauvage : albatros royaux, pingouins à tête jaune, phoques à fourrure. Mais ceux que nous avons pu approchés de près sont les lions de mer. De près, mais pas trop près : ces bestiaux ne craignent pas l’homme, et le font vite savoir. Après une bonne observation de leur impressionnante masse de graisse - et après une bonne dégustation de leur fauve puanteur - nous sommes retournés au parfum plus suave des dunes en fleur. Nous avons repris la route jusqu’à Twizel, aux portes du Mont Cook, où nous avons passé la nuit (sous tente, la température étant remontée et l’air raisonnablement sec).

Ce matin, notre chemin a longé le bleu irréel du lac Pukaki, un turquoise intense à faire pâlir le ciel. Cette couleur est due à la “farine de roche” grattée par les glaciers et apportée par l’eau de fonte. La conséquence majeure est que le lac est merveilleusement photogénique. Plus nous avancions dans la vallée du Mont Cook (3.754 m, le plus haut sommet de l’Australasie), plus le ciel s’assombrissait, et c’est sous un véritable déluge que nous avons atteint l’Hermitage, le célèbre hôtel au pied d’Aoraki, le Perceur de Nuages en maori. Une fois au sec dans le salon de l’hôtel — où trône une rutilante De Dion-Bouton, la première voiture à atteindre l’hôtel le 6 février 1906 — nous nous sommes installés devant les grandes fenêtres en sirotant un drôle de café au goût de cacahouète (certainement un truc pour plaire à la clientèle japonaise), mais malheureusement le Mont Cook est resté invisible, nimbé dans les nuées, tout comme la fabuleuse cité de Minas Tirith, qui se dressait autrefois non loin de là.

Le déjeuner fut savouré sur la berge du lac Tekapo, tout aussi bleu que son voisin, sous un ciel radieux et dans le souffle chaud du föhn - pas de doute, les Southern Alps font une barrière climatique très efficace. Nous sommes ensuite allés nous promener autour du Big Tree de la Peel Forest, un totara géant âgé de 1.000 ans. Enfin, notre voyage en Terre du Milieu kiwi n’aurait pas été complet sans un aperçu du Mont Sunday, alias Edoras, la capitale des fiers Rohirrim et du Roi Théoden. Ceux qui ont lu Samuel Butler reconnaîtront en la vallée de la Rangitata River Erewhon (l’anagramme anglais de “nulle part") et en effet, la piste poussiéreuse qui y mène serpente un long moment loin de tout avant d’arriver dans cette large vallée encadrée de grondantes montagnes, où la rivière s’étale en multiples rubans d’argent. Et si les nuages n’avaient pas joué les trouble-fêtes, j’aurai peut-être pu entrevoir le Gouffre de Helm, lieu de l’épique bataille entre les Hommes de Rohan et les Orcs de Saroumane.

Notre dernière nuit en NZ sera sous les étoiles de Methven, une tranquille bourgade qui s’anime l’hiver venu. Et j’ai profité de notre dernier dîner dans un pub kiwi pour enfin goûter la star du pays : l’agneau. Il était temps !

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
Le bucolique lac Tekapo Le lac Pukaki, un lac pas kaki Explosion de couleurs Rainbow sur Erewhon Camaïeu de turquoises

Vendredi 7 septembre 2007

Enfin une journée (moins) sportive

Classé dans: ~ Tom @ 23:41 ~ édité le vendredi 16 novembre 2007 @ 00:47

— Calacuccia, U Niolu

Ce matin, nous avons fait une énième tentative pour visiter l’office de tourisme de Calacuccia : quand il n’est pas clos à 17h au lieu des 18h indiquées, il est exceptionnellement fermé… pas facile de se renseigner par ici ! Cela ne nous a pas découragé pour autant : après notre cuisant échec d’hier (cuisant surtout pour nos mollets dépouillés d’épiderme par le maquis), nous nous sommes lancés dans une randonnée au milieu de la forêt de Valdu-Niellu, un magnifique massif de pins laricio droits comme des i. Il y a un très doux parfum flottant ici, au bord des gorges de la Colga, et contrairement à hier, le chemin est bien balisé — les cairns c’est bien, mais les marques de couleur c’est mieux. D’épaulements rocheux en dalles de granite, nous avons donc gravi la montagne jusqu’au col de Stazzona, à 1.762 m d’altitude, pour découvrir caché juste derrière le bucolique Lac de Nino. Cette cuvette perchée se comble lentement de pozzines, des pelouses impeccablement tondues par les vaches et les chevaux qui y paissent. D’ailleurs, les vaches, les chevaux, les cochons, les chèvres, tout ce petit monde divague librement à quatre pattes dans les forêts, sur les pentes, partout : comment les paysans font-ils pour retrouver leur cheptel ? À l’œil, pardi ! ils reconnaissent toutes leurs bêtes d’un simple regard, selon Dominique, un autochtone rencontré à la Fiera di a Santa.

Car après ces 4 heures de marche et ces 700 m de dénivelé, il nous reste un peu d’énergie pour aller à Casamaccioli, le village voisin, où la fête bat déjà son plein, en attendant la rituelle procession religieuse du lendemain. Ayant compté sur l’existence annoncée (mais hélas improbable) d’une navette, nous marchons encore un peu avant de se résigner à prendre la voiture. Sur place, rencontre avec Marc-Olivier, un habitant de Calacuccia croisé sur la route quelques minutes plus tôt : fort de nos anciens liens de camaraderie, il nous invite à boire quelques verres dans une ambiance de beuverie malgré tout très bon enfant. La jeunesse corse des alentours a visiblement sauté sur l’occasion pour s’encanailler à la Fête de la Vierge. Ils ne sont pas les seuls d’ailleurs : des attroupements se forment autour de tables, des jeux de roulette parfaitement illégaux si j’en crois mes anémiques connaissances en droit. Mais bon, la France & ses pandores sont tellement loin… Et il est heureux que ce ne soit que de la roulette corse, et non russe : les stands voisins, quant ils n’arborent pas ouvertement des boisseaux de drapeaux de guerilleros du maquis, proposent des tenues camouflage ou des cagoules suspectes avec juste trois trous pour les yeux et la bouche… les nuits ont beau être fraîches par ici, ces passe-montagnes me paraissent un peu chaud pour le coin. Et au milieu de toute cette foire arrive la procession vespérale de la statue — la granolita — telle un ruisseau de vertu dans un océan de débauche. Un garage providentiellement reconverti en auberge nous accueille pour nous offrir sa soupe corse et son fromage, préparés & dégustés par les vieux du coin : atmosphère très insulaire à l’intérieur ! Dehors, les polyphonies corses commencent à résonner, mais curieusement les chorales improvisées des buvettes l’emportent largement sur le groupe debout sur l’estrade. Rien de tel qu’une Pietra à la châtaigne pour encourager un gosier timide !

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
Harde de sangliers civilisés Non, ce n'est pas le Ku Klux Klan Randonneur esseulé Randonneuse esseulée Sanglier civilisé
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