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El Camino de la Muerte ~ lundi 4 septembre 2006
samedi 14 juin 2025, 13h40
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Lundi 4 décembre 2006

En attendant la route à horaire

Classé dans: ~ Tom @ 13:31 ~ édité le jeudi 14 décembre 2006 @ 09:57

— “Horaire de Petchécara” entre Canala & Thio

Nous voici à attendre la prochaine heure ronde paire pour passer la fameuse route à horaire calédonienne, un sens unique alterné toutes les heures de 24 km de long. C’est le Camino de la Muerte calédonien, mais avec beaucoup moins de trafic : seules deux voitures sont passées pendant notre attente. Attente d’ailleurs mise à profit pour manger notre ultime pique-nique : trouver un magasin ou une station-service ouverte un dimanche sur la côte Est tient de la gageure. Conséquence : nous vivons sur nos réserves, et la voiture roule sur la sienne. Ce ne serait pas l’idéal de tomber en panne d’essence sur une route aussi peu fréquentée ! Mais je suis sûr qu’à Thio nous parviendrons à refaire nos stocks, et même avec un peu de chance à trouver un café, un restaurant et un camping digne de ce nom.

Quatorze heures approchent : l’unique feu rouge de la brousse va passer au vert. Direction Thio, dernière étape de la côte Est.

~ les photos du jour ~
Baignade aux Cascades de Ciu Sortie du sens unique La Baie de Canala En attendant la route à horaire

Dimanche 3 décembre 2006

Perdus en pleine brousse

Classé dans: ~ Tom @ 21:27 ~ édité le jeudi 14 décembre 2006 @ 09:56

— tribu du Haut Gélima, Canala, Côte Est

La côte Est calédonienne a une toute autre saveur que la côte Ouest. Ici ce n’est plus la sèche savane à niaoulis ou les arides fourrés de gaïacs : la végétation est luxuriante, et quand les cocotiers, les bananiers, les manguiers, les flamboyants, les arbres à litchis, les ananassiers, les bambous, les fougères arborescentes s’éclaircissent un peu, c’est pour laisser entrevoir une mer d’un bleu intense, ponctuée de quelques îlots coralliens coiffés de pins colonnaires.

Bon, je suis vraiment pas inspiré pour écrire ce soir. Les soirées sont longues sur la côte Est : la nuit tombe à 18h, rien ne reste ouvert longtemps après, surtout que Carine ne veut plus entendre parler des nakamals. Très difficile de trouver des restaurants (marre des pique-niques !) ou des campings : hier nous avons dû dormir à l’hôtel à Poindimié. J’espérais pouvoir y retrouver la piste d’Étienne, mais rien à faire : ni mel, ni téléphone, ni adresse, rien. Non, vraiment pas inspiré ce soir. Demain peut-être. Le bon point c’est que maintenant il est 22h passées : je peux raisonnablement songer à aller me coucher.

~ quelques photos du jour (parmi les 7) ~
Pont sur la Côte Ouest Les mines écarlates de Poro Droles de fruits Rafraichissement a une cascade Petit dej'

Vendredi 1er décembre 2006

Expédition dans le Grand Nord

Classé dans: ~ Tom @ 22:04 ~ édité le jeudi 14 décembre 2006 @ 09:55

— plage de Pandop, Koumac, Côte Ouest

Le Grand Nord en question, c’est celui de la Grande Terre calédonienne. Bien sûr, à 20° de latitude Sud, le terme “Grand Nord” est somme toute très relatif, mais après tout c’est la région la plus éloignée de Nouméa, donc la moins “civilisée". Ici les routes cèdent le pas aux pistes de latérite, et les villages comme Poum ne sont guère plus qu’un assemblement épars de maisons et de cases, complété du magasin d’alimentation, de la gendarmerie et bien sûr de l’église. Nous avons commencé notre promenade septentrionale par une marche qui nous emmena 200 m plus haut, sur la cime du Sommet Arama. De là-haut, après un vertigineux sentier de crête au milieu de schistes et de talc (de la stéatite en fait), se découvre une splendide vue à 360° : à l’Ouest, la Mer de Corail ; au Sud, la chaîne calédonienne ; à l’Est, l’Océan Pacifique et au Nord, la fin du Caillou et l’archipel qui le prolonge.

C’est ce point précisément qui nous intéressait. Arrivés à Boat Pass, la pointe nord, nous avons enfilé palmes, masque & tuba pour découvrir ce qui se trame sous les flots. Mes souvenirs m’ont trahi : je pensais retrouver un beau fond corallien, mais ce ne fut que sable, étoiles de mer, holothuries, coquillages exotiques et surtout un mignon petit poisson jaune rayé de noir qui est tombé amoureux de Carine : il ne l’a pas quitté d’une nageoire pendant notre plongée !

~ quelques photos du jour (parmi les 7) ~
Embrasser Côte Est & Côte Ouest d'un regard Arbre a litchis Chemin de crête C'est bon, les mangues Du haut du Pic d'Arama

Mercredi 29 novembre 2006

Au rythme calédonien

Classé dans: ~ Tom @ 21:59 ~ édité le jeudi 14 décembre 2006 @ 09:51

— plage de Foué, Koné, Province Nord

Voilà un billet du soir écrit inhabituellement tôt : nous sommes passés à l’heure calédonienne, l’heure de la brousse. Bien que l’île soit en gros à la même longitude que la Nouvelle-Zélande - qui a 2 heures d’avance sur l’Australie - nous sommes pourtant ici dans le même fuseau que Sydney. Résultat : le jour se lève à 5h du mat’ et il fait nuit noire à 18h30. Ce n’est pas trop gênant quand on est à Nouméa, dormant le matin derrière un volet et marchant le soir sous les réverbères, mais les campeurs quant à eux ne peuvent ignorer cet horaire décalé : à 6h ce matin, le soleil est venu taper de ses ardents rayons sur la tente, et la fournaise nous a vite tiré du lit - mais pour ma part elle ne m’a pas dissuadé d’y retourner ! Et dès le soleil couché, il faut songer à faire de même : les activités noctambules ne sont pas légion en brousse.

Nous avons mis à profit notre longue matinée pour chausser palmes et mordre tuba et aller taquiner les petits poissons bleu électrique qui se cachent entre les branches de corail. La plage de Poé ressemble vraiment à un grand aquarium, voire même un peu trop grand, mais l’eau n’y est pas si chaude que ça ; résultat : nous ne sommes pas allés tout au bout, jusqu’au récif proprement dit, puis au tombant et à la grande bleue. Malgré tout, ayant bien profité du spectacle du lagon, nous avons repris la RT1 (Route Territoriale Number One) vers le Nord, direction Koné. Ayant vécu ici pendant un an et demi, j’ai pu constater que le village s’était embelli en huit ans : nouvelle mairie, nouveaux bâtiments. Par contre, le camping où nous sommes ce soir n’en a pas profité : c’est un peu le niveau zéro du camping. En guise de sanitaires, quatre tôles et un robinet qui coule, avec escargots, grenouilles sauteuses et moustiques pour peupler tout ça. C’est à ce moment-là que Carine a vraiment regretté les campings de Nouvelle-Zélande ! Mais le bon point, c’est qu’il est gratuit - qui paierait pour ça ?!?

~ les photos du jour ~
Coucher de soleil sur la plage de Foué Carine & le Bonhomme de Bourail

Mardi 28 novembre 2006

Poivre mystique & sel amer

Classé dans: ~ Tom @ 23:10 ~ édité le jeudi 14 décembre 2006 @ 09:50

— Plage de Poé, Bourail, Côte Ouest

Ce soir j’ai enfin retrouvé l’une des choses qui m’a le plus manqué de Nouvelle-Calédonie : le kava - piper methysticum - et l’ambiance méditative des nakamals, le lieu où on le boit. Le patron du camping m’a indiqué où trouver le nakamal de Bourail - ils sont seulement signalés par une petite ampoule rouge, pas de gros néons ou de musique tapageuse - et à la nuit tombée, j’ai emmené Carine à la découverte de ce mystérieux rite du Pacifique. Le kava est une décoction de la racine d’une sorte de poivrier qui pousse au Vanuatu. Forcément, le breuvage obtenu n’est pas des meilleurs à boire, mais les effets qu’il engendre sont intéressants : un agréable engourdissement se diffuse dans la bouche, puis les membres, puis tout le corps, sensation accompagnée d’une grande relaxation. L’endroit participe tout autant à cette décontraction : le nakamal est un jardin de palmiers avec des abris aménagés en cas de pluie, on y allume son petit feu et on devise à voix basse dans la danse orange des flammes. Mes retrouvailles avec le kava furent à la hauteur de mes 8 ans d’attente : j’ai réussi à avaler cinq sels de la mixture - du poivre servi dans un sel, amusant non ? Le sel - déformation de “shell”, coquille - est en fait une tasse en noix de coco, l’unité de base de la consommation. Cinq sels, me voilà maintenant un peu grisé de kava. Carine, pour sa découverte, en a honorablement bu trois, mais à mon grand regret il semble qu’elle n’en ressente que les aspects négatifs : le goût et le poids sur l’estomac.

Avant d’en arriver à cette vespérale & mystique expérience, la journée a commencé par une activité plus concrète, la prise de possession de notre voiture pour les huit jours à venir : une petite Twingo. “Petite” : le mot est soupesé, car après notre Toyota Echo de NZ, celle-ci nous paraît bien étriquée pour y caser toutes nos affaires. Ces Japonais, ils s’y entendent pour fabriquer des voitures pratiques et bien conçues - à commencer par les nombreux & spacieux vide-poches. Après un petit tour sur les plages et dans les rues de Nouméa à la recherche des nakamals de mon passé, nous avons fait un petit détour par le Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, puis ensuite par le centre culturel commercial Carrefour, afin d’y constituer nos menus de midi et - surtout - de se procurer palmes (made in France !), masques & tubas (made in China, je suppose…). Le pique-nique fut englouti sur une plage déserte et sous un vent de soufflerie ; quant au café, il fut avalé au bord de la piscine de La Foa, dans les gais piaillements de fillettes à la peau balayant toute la gamme du blanc au noir, aux traits allant des cheveux blonds aux yeux bridés. Une belle image de la Calédonie, que j’espère prémonitoire.

Quant à nous, c’est demain que nous ferons joujou dans l’eau : la plage est à 50 m de notre tente, et dès après le ptidèj nous irons étrenner nos jouets tout neufs parmi les patates de corail et les poissons multicolores.

~ la photo du jour ~
La Baie des Amoureux

Dimanche 26 novembre 2006

À l’ombre des flamboyants en fleur

Classé dans: ~ Tom @ 23:27 ~ édité le jeudi 14 décembre 2006 @ 09:46

— Nouméa, Nouvelle-Calédonie

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, dit le proverbe. Ce n’est pas souvent notre cas, mais nous avons fait une exception (5h15, argh) en cette aube dominicale : le monde bleu turquoise du lagon calédonien n’attendait que nous. L’avion nous posa donc tôt ce matin sur le Caillou ; ce fut une découverte pour Carine, et une redécouverte pour moi. Le seul problème de Nouméa le dimanche, c’est qu’elle a toutes les apparences d’une ville morte. Estimons-nous déjà heureux de ne pas avoir raté le dernier bus de la journée pour nous rendre de l’aéroport à la ville. Et une fois arrivés au beau milieu de la Place des Cocotiers, cruel constat : tous les bars & restaurants des alentours sont fermés. Définitivement, semble-t-il, depuis 3 ans : trop de tapage le soir venu. Même le St-Hubert, café emblématique de la place où j’ai bu mon quota de bières quand j’étais VAT, a baissé son rideau de fer. Pas une seule boutique ouverte : nous marchions dans une ville fantôme. Nous avons dû nous résigner à aller manger dans le seul endroit ouvert de la ville : le McDo, honte à moi. Mais nous avons pu repérer l’autre foyer d’animation du centre : un tout nouveau complexe cinéma comptant pas moins de 12 salles, alors qu’avant deux poussiéreux écrans étaient le seul choix possible. Nouméa a bien changé en huit ans. Après un régime sans film de 4 mois, tout ou presque nous paraît intéressant, et notre première pellicule fut World Trade Center d’Oliver Stone. Peut-être pas la meilleure et certainement pas la plus gaie, mais la fraîcheur de la salle obscure était la bienvenue, et nous pouvons enfin reposer nos méninges linguistiques, la langue maternelle coulant comme du miel dans nos oreilles.

Lundi 27 novembre 2006

Vive les voyages organisés !

Classé dans: ~ Tom @ 23:10 ~ édité le jeudi 14 décembre 2006 @ 09:45

— Auberge de Jeunesse de Nouméa

Le nôtre l’est un peu moins, forcément, que ceux qu’on trouve dans les agences spécialisées, alors il faut tout faire soi-même une fois sur place. C’est ce à quoi nous nous sommes employés aujourd’hui : location d’une voiture, réservation des billets pour le bateau, informations sur le bus de retour à l’aéroport, bref, élaboration d’un agenda de ministre pour les quinze jours à venir. Toutes ces petites choses mises bout à bout, mine de rien, vous consomment la journée. Il a fallu également répondre à l’épineuse question : achetons-nous ou non des palmes, masque & tuba ? Entourés du superbe lagon calédonien, la réponse est évidemment oui, mais le souci est pour après : il faudra les trimballer pour les mois à venir ou s’en séparer à vil prix (et pourtant, comme tout en NC, c’est très cher !). Privilégiant la première option, nous avons libéré un peu d’espace dans nos sacs en renvoyant un colis de vêtements chauds - désormais obsolètes - à la maison.

Enfin, au coucher du soleil, nous avons quand même réussi à aller jusqu’aux plages de Nouméa, la Baie des Citrons et l’Anse Vata. J’espérais y retrouver un nakamal, mais là encore, cruelle déception : tous les petits jardins où on pouvait boire du kava devant la danse d’un feu ont disparu, écrasés par les bulldozers des promoteurs immobiliers. Ma géographie du kava à Nouméa s’en retrouve bouleversée. Ainsi, n’ayant pu initier Carine aux anesthésiants plaisirs du douteux breuvage, nous sommes retournés à ceux, plus accessibles, du cinéma : ce fut La Science des Rêves pour elle et Indigènes pour moi. Profitons des lumières de la ville avant de plonger dans la brousse !

Samedi 25 novembre 2006

Escale à Sydney

Classé dans: ~ Tom @ 23:48 ~ édité le jeudi 14 décembre 2006 @ 09:40

— Kings Cross, Sydney, New South Wales

Avant de repartir demain pour la Nouvelle-Calédonie, nous voilà pour un bref arrêt dans la plus grande ville d’Australie, qui sera notre plaque tournante pour nos prochains voyages : nous y reviendrons encore deux fois. Ce fut une découverte pour moi, et une redécouverte pour Carine. Sans contestation possible, le site de la ville est extraordinaire : l’embouchure de la rivière Panamatta se découpe en d’innombrables pointes & baies, et déjà en 1770 le capitaine Cook la qualifiait de propice au mouillage, abritant les vaisseaux des colères de l’océan (pas toujours) Pacifique. Mais notre premier souci a été, avant de visiter la ville, de changer d’hôtel : celui que nous avions réservé par internet s’avérait vraiment trop moche et trop bruyant. Non seulement notre fenêtre donnait en contrebas sur un bar ouvert 24h/24 dans une rue trop animée pour le sommeil du juste, mais en plus notre pétasse de voisine ne trouve rien de mieux à faire, en rentrant à 4h du mat’, que de mettre la musique à fond. Heureusement que la chambre ne correspondait pas à notre réservation : nous avons pu être remboursés, prendre nos cliques et nos claques et s’installer chez un concurrent voisin, tout aussi plein comme un œuf mais nettement plus calme.

Ayant enfin réglé ces basses questions domestiques, nous sommes allés arpenter la cité et ses chics quartiers victoriens aux élégants immeubles, ses wharfs (quais) aménagés en boutiques, ses Royal Botanic Gardens garnis d’oiseaux et de végétaux exotiques ainsi que de DJ aux platines, préparant le festival techno (les plantes aiment la musique paraît-il, mais tous ces beats vont plutôt les stresser un bon coup !), ses gratte-ciels élancés, sans oublier bien sûr le célèbre Opéra et le non moins fameux Harbour Bridge. La visite n’aurait pas été complète sans une promenade en ferry dans la baie saturée de voiliers, navires & hors-bords en tout genre. Nous avons débarqué à Malny Beach, l’une des plus belles plages de surf d’Australie. Malheureusement, pas de maillot donc pas de baignade (la plage naturiste est discrètement installée plus loin) : nous nous sommes contentés de tremper les pieds. Dans un environnement aussi exceptionnel, la vie à Sydney doit être bien agréable, et la ville est d’autant plus charmante que ces jours - beau temps, chaleur et week-end aidant - jupes légères & robes de soirée fleurissent dans les rues.

~ quelques photos du jour (parmi les 7) ~
La grande roue de la fête foraine ? L'Opera dans le creux de la main Les célèbres Opera & Harbour Bridge Dentelle métallique Le Central Business District

Jeudi 30 novembre 2006

Armez-vous de patience…

Classé dans: ~ Carine & Tom @ 1:37 ~ édité le jeudi 30 novembre 2006 @ 01:44

— Koné, Province Nord

La Calédonie, c’est quand même toujours un peu la brousse : Internet n’y a pas encore conquis le territoire. Pour pouvoir lire nos prochains billets - et je sais que le retard s’accumule depuis la Nouvelle-Zélande - il faudra s’armer de patience et attendre deux semaines, date à laquelle nous arriverons à Perth, Western Australia. Là, nous aurons à nouveau des tonnes de cybercafés à des prix raisonnables (ici c’est 9 € l’heure…), et surtout plein de temps à disposition pour relater toutes nos aventures - et même les illustrer avec des photos !

Tata ! comme on dit en Calédonie ! :-)

~ les photos du jour ~
Pic d'Arama Plante carnivore Nuage, ou fumée des mines de nickel ?

Dimanche 12 novembre 2006

Le grand plongeon vers le fleuve Anduin

Classé dans: ~ Tom @ 23:02 ~ édité le samedi 18 novembre 2006 @ 10:49

— Harcourt Park, Upper Hutt, près de Wellington

Si la Nouvelle-Zélande est toute verte, ce n’est pas sans raison : il y pleut beaucoup, et les vêtements imperméables sont de rigueur. Ce matin, après une nuit encore très humide, nous avons dû remballer nos affaires sous la pluie - ce qui n’est jamais très agréable : tout est trempé, et pire, tout reste trempé dans cette atmosphère saturée d’humidité. Pour continuer dans l’élément liquide, nous sommes allés voir ce qui fait la réputation internationale de Turangi : la truite arc-en-ciel, que des pêcheurs du monder entier viennent taquiner dans la rivière Tongariro. Effectivement c’est une belle bête qui doit faire la fierté de celui qui l’attrape… et nous deux en avons attrapé plein ce matin avec nos petits bouts de pain ! Très amusant de voir le pugilat natatoire que ça entraîne dans les bancs !

Toujours sous un ciel ruisselant, nous sommes retournés à Whakapapa sur les pentes du volcan Ruapehu, pour tenter d’apercevoir l’impressionnant mur de lave nommé Meads Wall, que les amateurs reconnaîtront comme Emyn Muil en la Terre du Milieu. Ce fut en vain, et la seule chose que nous pûmes bien distinguer après notre mini-expédition dans la neige et la tourmente, ce fut une bonne tasse de café fumant. À vrai dire, nous ne serions pas revenus ici sans les indications et les commentaires enthousiastes d’Alfy, un vieil Anglais exilé aux antipodes, guide de montagne en semi-retraite. Nous l’avons rencontré en prenant notre ptidéj dans la cuisine du camping, et sa conversation - agrémentée de bon nombres d’anecdotes sur ses aventures avec une hôtesse de l’air de Swissair - nous a convaincus de retenter notre chance. Mais justement, la météo d’aujourd’hui était encore pire que celle d’hier, déjà pas fameuse : le sentier que nous avons arpenté la veillle avait même été fermé. Sale temps sur Mordor…

La route s’est poursuivie vers le Sud, avec un passage par Ohakune, capitale kiwi de la carotte. La vue de la racine orange géante qui trône au milieu de la ville a réjoui le petit lapin qui m’accompagne ! Le pique-nique fut rapidement avalé (sous la pluie) près de Ohotu, le heartland de NZ, une superbe région avec un relief fascinant : les collines sont autant de petits pains de sucre, élancés et pointus, sur lesquels paissent d’innombrables moutons. Un vrai décor de montagnes russes, entaillées par la scenic road et la fantastique gorge de la rivière Rangitikei. Cette gorge, deux falaises parfaitement verticales qui plongent de 80 m, est aussi le lieu où la Communauté de l’Anneau navigue dans les barques elfiques sur les flots tranquilles du fleuve Anduin. Là, à la vue de cette splendide gorge et du pont qui l’enjambe, l’attraction du vide a été la plus forte : je suis allé m’équiper pour un bungy jump, un saut à l’élastique ! Carine bien sûr est sagement restée sur la plateforme d’observation, me regardant être harnaché comme un destrier par les (jeunes) professionnels. Une fois les poches vidées, le harnais serré, la chevillère solidement attachée et l’élastique fixé à celle-ci, je me suis avancé à petits pas sur la planche. Sous moi, 80 m de vide, 2 m d’eau glacée et un plancher de galets bien durs. Et le poids de l’élastique qui me tire vers l’abîme. Gloups. Qu’ai-je fait ? Je mets les bras en croix, j’entends “three-two-one-bungy !” et sans plus y réfléchir, je saute.

WAAAAAAAAAOOOOOOUUUUUUUUUHHHHHHHHH !!!

Quelle sensation ! quelles sensations !!! Voir ce mur d’eau approcher à une vitesse folle, puis ralentir, puis reculer, pour revenir juste après à la charge, ça vous retourne l’estomac - ou les Thomas si on veut. Après un certain nombre de rebonds au-dessus de l’onde, j’ai terminé comme un saucisson pendu à mon fil, de l’adrénaline et du sang plein la tête. On m’a descendu jusqu’au bateau de réception, puis un treuil m’a ramené au niveau du pont. Voilà, c’était fini, j’étais encore vivant, au grand soulagement de ma compagne. Ce n’était qu’une poignée de secondes sans rien sous mes pieds, mais quand j’écris ces lignes, j’en frissonne encore !

Toutes ces audaces avec la gravité ne nous avaient pas mis en avance, surtout que nous avions appris le matin même que notre ferry à Wellington partait demain très tôt. Nous nous sommes donc dépêchés de rejoindre la région de la capitale néo-zélandaise, en passant d’ailleurs par un raccourci trompeur, une petite route étroite zigzagant au bord du précipice, une Camino de la Muerte kiwi. Et nous avons planté notre tente au crépuscule dans le Harcourt Park, alias les Jardins d’Isengard, domaine de Saroumane le magicien corrompu. C’est là que les Orcs ont abattu leurs arbres, d’ailleurs un morceau de tronc du film trône fièrement à l’entrée du camping. C’est également non loin de là que se cache la secrète Rivendell, dernier havre d’Elrond et des Elfes Sindarin. Mais une autre raison m’attirait aussi en ce lieu : nous dormons ce soir sur la faille géologique de Wellington. Elle passe à travers le parc, et au XIXème siècle un séisme l’a brutalement réhaussée de cinq mètres, créant ainsi un barrage qui a détourné le cours de la Hutt River. Expédition en haut des volcans tempétueux, saut dans des gorges, route sur le fil du gouffre, sommeil sur des failles… il faut croire qu’on aime vivre dangereusement !

~ quelques photos du jour (parmi les 15) ~
Récupération du paquet 2 Three, two, one... Échafaud pour l'ascenseur La corde au cou 80 m de vide...
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