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- Malpasset, Var
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Jeudi 13 septembre 2007

Cavalcade dans les Agriates

Classé dans: ~ Tom @ 22:28 ~ édité le samedi 15 décembre 2007 @ 18:04

— Miomo, San Martino di Lota, Cap Corse, près de Bastia

Aujourd’hui fut une journée noire pour mes fesses.

Il y a dix jours, nous avions repéré Equiland, un centre d’équitation idéalement situé au beau milieu du Désert des Agriates. (Le seul village de ce “désert” est le hameau de Casta, mais n’y cherchez pas Laetita, elle vient de L’Île-Rousse, à quelques heures de galop d’ici.) À l’écurie, nous avons relevé le nom et le numéro de la cavalière dans le but de l’appeler quelques jours plus tard. Ce fut fait à Sartène, en sirotant un café. Rendez-vous fut dès lors pris.

Ce matin, revenus dans les Agriates, nous prîmes le temps de nous offrir un café sur une terrasse — qui ressemblait plutôt à une piste d’envol pour parasols — avant de retrouver Claire Du Fay, notre guide ès chevaux, ainsi que Julie & Julien de Marseille, nos camarades de chevauchée pour l’occasion. Wendy, une grande et tranquille jument, accepta de m’accueillir sur son dos, tandis que Carine enfourcha le cheval Eros (mais ironiquement, d’eros il ne connaîtra point : il était coupé). C’était parti pour six heures de randonnée à cheval sur les pistes desséchées des Agriates, pistes sur lesquelles nous avons pu croiser voitures, quads et — quand même — vaillants marcheurs, qui allaient finalement à la même vitesse que nous. Après deux heures de pas–trop–galop dans un décor de western, est apparue une vision de rêve : la plage de Saleccia, au fin sable blanc et aux eaux turquoises d’une limpidité extraordinaire. L’arrivée de cinq cavaliers a déjà fait son petit effet sur les plagistes, mais quand nous avons pris un I'm a poor lonesome cowboybain de mer avec l’étalon, un petit attroupement de curieux s’est créé. La collation promise par Claire fut plus que reconstituante : pain frais, lonzu, fromage corse et vin… mais pas le temps d’une sieste (sacrilège !) : nous avons enfourché nos montures pour le voyage retour, cette fois-ci par l’Est du Monte Genova (421 m), notre point de repère et centre de rotation pour cette journée de balade équestre. Nous nous sommes donc enfoncés dans les petits sentiers d’un maquis autrement impénétrable (où j’ai failli perdre mon appareil photo, malheur !). Ambiance très conviviale dans la colonne de cavaliers ; Claire sait mener son convoi dans la bonne humeur et les accélérations galopantes. D’ailleurs, en souvenir d’une cuisante chevauchée en Terre de Feu, je ne voulais pas revivre le syndrome “cul brûlé” dû à mon caleçon en synthétique ; j’avais donc pris ce matin la précaution de choisir un 100% coton. Mais apparemment, cela ne suffit pas à mon confort postérieur : cette randonnée m’a à nouveau littéralement coûté la peau des fesses. Il faut croire que mon derrière, sous son aspect bourru, est un grand sensible.

Le soleil nimbait d’or ce far west quand nous avons pris le chemin du retour vers la Suisse : Bastia, via l’escarpé col de Teghime (535 m) qui tronçonne le Cap Corse, la proue, du reste du navire. Et en ce dernier soir corse, installés dans le camping en face de notre premier camping, pour faire bonne mesure nous sommes allés manger une pizza dans le resto en face de notre premier resto !

A presto Corsica !
~ quelques photos du jour (parmi les 17) ~
Remède de cheval contre l'ennui à la plage Qui l'eût (monté à) cru ? Retour dans le maquis Claire, notre cavalière guide Claire & son étalon se baignent

Lundi 10 septembre 2007

Voyages dans le temps

Classé dans: ~ Tom @ 23:44 ~ édité le vendredi 14 décembre 2007 @ 09:45

— Bonifacio, en face de la Sardaigne

Statues-menhirs de FilitosaLe premier café de la journée (un vrai café hein, pas un Nescafé bouilli au camping-gaz) tinta sur la terrasse du Bar de la Préhistoire, servi par une demoiselle qui avait fort bien évolué depuis la femme des cavernes. C’était le prélude à la visite du site mégalithique de Filitosa, un vaste espace hérissé de statues-menhirs, de murailles cyclopéennes et de roches aux formes fantastiques, le tout nimbé d’une musique très Mystienne (pour ceux qui connaissent cet excellent jeu). D’entre ces vénérables pierres sourd une atmosphère irréelle, et la promenade dans le temps devient une balade hors du temps…

Trivialement ramenés à l’époque actuelle par nos ventres grondants, nous nous sommes installés pour notre pique-nique à Calvese, village-balcon surplombant la paisible vallée du Taravo, avant de se rendre à Propriano faire des grosses courses avec plein d’achats inutiles dedans (j’adore les achats inutiles du style Chamallow). Ne croyez pas qu’il soit si simple de prendre les sentiers buissonniers en Corse : les panneaux routiers sont systématiquement en corse et en français, mais un petit malin a cru bon de tout aussi systématiquement barbouiller ces derniers de peinture. Ça ne simplifie pas la navigation, mais fort heureusement le français n’est là que pour rendre une transcription phonétique intelligible des noms corses, langue toute en subtilités de lecture et de prononciation. Ça ne pouvait de toute manière pas être pire qu’au Connemara, où les inscriptions en anglais disparaissent soudain pour ne laisser que d’hermétiques runes gaëliques…

Nous atteignîmes donc non sans mal Sartène, fort jolie cité accrochée à sa montagne comme une moule à son rocher. Le labyrinthe tordu de ses venelles en pente se démêla pourtant bien vite devant Carine, aux sens aiguisés par la promesse d’y faire un peu de shopping : d’ailleurs, elle y trouva enfin son nouveau chapeau — offert par son chevalier servant, se libérant ainsi de la culpabilité causée par la perte du précédent couvre-chef.

Enfin, le point le plus méridional de France métropolitaine se révéla sous le soleil couchant : Bonifacio, magnifique port fortifié d’abord par la Nature, puis par l’homme. Le site doit son surnom de “gouvernail de la Corse” à sa forme de safran positionné tout à la poupe du navire Corsica (et seuls les esprits chagrins feront remarquer que ce gouvernail est braqué à fond… ce qui revient à tourner en rond). Comme on pouvait le redouter, la ville est extrêmement touristique, et se garer sans bourse délier tient de la gageure. Mais qu’à cela ne tienne, nous y reviendrons demain ! Bonne nuit !

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
Soldats, du haut de ces omoplates, quarante siècles vous contemplent ! Un visage du Mégalithique Chapeau, le couvre-chef ! La carrière de granite Sentinelles sans âge

Mercredi 12 septembre 2007

Pénultième journée

Classé dans: ~ Tom @ 22:36 ~ édité le vendredi 14 décembre 2007 @ 09:43

— Francardo, au bord du Golo, La Campita

Le camping que nous avons quitté ce matin, à San Gavino di Carbini, était assez peu conventionnel : lorsque nous y sommes arrivés, nous étions les seuls occupants. Personne, pas même un accueil. Peu après, une, puis deux, trois, quatre voitures sont venues s’installer. Bon, ça restait correctement non surpeuplé : les pins vertigineux embrassaient un espace assez vaste pour tous, les sanitaires étaient délicieusement vieillots (mais néanmoins propres), offrant même le luxe d’une eau chaude chauffée au solaire — par contre, curieusement, pas de lumière la nuit venue. Mais de gardien dans ce camping communal, point. Ce matin, toutes les voitures sont reparties avant nous, qui n’étions pourtant pas les derniers levés, et toujours personne pour percevoir la taxe de séjour. Ce n’est qu’à une poignée de secondes de notre départ qu’une dame apparaît enfin pour réclamer son dû. Bref, de tous les campeurs présents, nous avons été les seuls à payer ! :-? (Nous en avions tout de même l’intention, quitte pour cela à aller toquer à l’huis de la mairie. Oui, nous sommes d’honnêtes campeurs !)

Midi sonnant, nous avons fait un arrêt pour un café-cartes postales à Zonza, petit village animé de l’Alta Rocca. Principe : on boit un café en écrivant le plus de cartes possibles — car la fin des vacances approche, et il faut bien sacrifier au rituel. Le pique-nique eut lieu à côté de l’hippodrome de Viseo — le plus haut d’Europe, perché à 960 m : ce sont des pégases qui courent ici — suivi d’une sieste pas vraiment méritée (mais bon, écrire des cartes postales ça fatigue). La route du Col de Bavella, encombrée de masochistes cyclistes, nous emmena jusqu’à 1.218 m d’altitude. Mais là-haut, déception : les fameuses Aiguilles de Bavela, si impressionnantes par beau temps, tricotaient aujourd’hui une dense pelote de nuages. Nous n’avons pu que deviner les formes étranges et fantastiques de ces pics en admirant les parois plus basses mais tout aussi vertigineuses (et en goûtant aux eaux cristallines des Cascades de Polischellu).

Ce n’est qu’en redescendant vers Solenzara, sur la côte tyrrhénienne (orientale, donc) de l’île, que nous avons enfin trouvé une route droite — mais pas rapide pour autant. Nous n’en aurons pas profité bien longtemps, en obliquant à nouveau vers le centre montagneux pour notre pénultième nuit corse. Un premier camping à Ponte Leccia nous paraissant bien cher et un peu minable, nous avons continué jusqu’à Francardo, village où nous sommes déjà passés il y a quelques jours, après notre arrêt prolongé à Calacuccia. Le camping où nous sommes ce soir s’allonge sur la rive du Golo, chatoyante rivière qui émerge de la Scala di Santa Regina. Il est tenu par un monsieur atteint de cécité, ce qui est un peu surprenant au départ (il faut accomplir les formalités soi-même). Mais ce n’est pas sa seule particularité : une voie ferrée, la ligne Bastia–Corte–Ajaccio, se love paresseusement autour de lui. Le train siffle une fois d’un côté, puis en écho une fois de l’autre, peut-être pour saluer son vieil ami aveugle. Châtaigne sur le brocciu : c’est très calme, les douches sont correctes, et il y a même de la lumière toute la nuit — ce qui n’était pas le cas à Bonifacio : on se demande des fois pourquoi on leur laisse 15 € à ces gens, juste pour s’allonger sur 2 m² de cailloux où planter une sardine est un défi, consommer quelques litres d’eau tiède, et ne même pas avoir de la lumière à minuit dans les toilettes. Je devrais leur dire plus souvent ma pensée à ces gens-là, comme pour ce verre d’eau facturé 0,90 € à Galéria, les rats !

Le Restaurant de la Gare est le seul et unique de Francardo : nous y sommes donc naturellement allés dîner. Il annonce fièrement “spécialités corses", mais il faut bien les chercher ces spécialités : ce fut poulet basquaise, charcuterie française et tarte de supermarché. Par contre, l’ambiance était vraiment du cru : les habitués, tous âgés, commentaient en corse le match de foot France–Écosse. Heureusement pour nous que ce n’était pas France–Corse !

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
Sans commentaire. ... mais elle est froide ! Je ne suis pas une poule mouillée... Bon après, elle est bonne Je fais des bulles dans l'eau !

Jeudi 7 décembre 2006

Le cycle de l’eau du lagon

Classé dans: ~ Tom @ 21:48 ~ édité le jeudi 13 décembre 2007 @ 17:55

— Baie de Kanuméra, Kunié

Dire que les gens prennent des vacances pour se reposer. Ce n’est pas vraiment notre cas : déjà le mode “voyageur nomade” ne laisse que peu d’occasions pour se la couler douce ; de plus, même les journées que l’on pourrait passer à bronzer sur une plage de rêve, nous préférons enfourcher un vélo et aller cuire sous le soleil en faisant le tour de l’île. Et dans la foulée bien sûr, s’arrêter à toutes les plages de rêve sur notre chemin. La Baie d’Oro est sans nul doute la plus photogénique, avec ses pins colonnaires, son lagon en camaïeu et son récif grondant d’écume — d’ailleurs, l’hôtel Méridien ne s’y est pas trompé : il s’est installé là — mais il y a également la toute proche piscine naturelle, véritable aquarium où nous avons pataugé quelque temps sous les yeux (médusés ?) de ses habitants à nageoires. Nous fîmes également un passage par Vao, le village de Kunié (le nom kanak de l’Île des Pins) et sa belle église toute simple, et par la Grotte de la Reine Hortense, nichée au cœur d’une forêt de fougères arborescentes. Enfin, après 40 km sur la selle, nous étions bien contents d’asseoir nos fesses sur le sable fin de la Baie de Kuto pour admirer un bref (comme toujours à ces latitudes) mais romantique (comme toujours à ces latitudes) coucher de soleil.

PS. Ce soir au restaurant, une Allemande cherchait une clef perdue dans le sable. Je lui dégote un râteau, dix secondes plus tard la clef était retrouvée, et quinze secondes plus tard la voilà partie avec son copain. Voilà ce qui s’appelle se prendre un râteau ! ;-)

~ quelques photos du jour (parmi les 9) ~
Plage de reve L'église de Vao Balade en pirogue Flamboyant gothique ? La Grotte de la Reine Hortense

Lundi 3 septembre 2007

Alors les campeurs, on s’embourgeoise ?

Classé dans: ~ Tom @ 23:23 ~ édité le jeudi 13 décembre 2007 @ 17:42

Aujourd’hui marque un tournant décisif dans notre vie de campeurs : de camarades prolétaires que nous étions, équipés en tout et pour tout d’une simple toile, nous sommes passés au statut de bourgeois privilégiés. Nous avons fait l’acquisition cet après-midi des accessoires du planteur de sardines professionnel : deux chaises (pliantes), une table (pliante également) et une glacière (pas pliante). Ainsi, nous pourrons savourer notre café matinal les fesses ailleurs que sur une pierre bien dure ou un matelas de rosée, tout en sortant de la glacière notre Véritable Gruyère de Suisse qui, peu habitué au climat méditerranéen, commence à suer et à sentir la vache de nos montagnes. Prochaine étape de notre ascension sociale : le camping-car. Vu que bizarrement, il ne coûte pas plus cher de garer ce véhicule de milliardaire dans un camping que d’y planter une modeste tente sur 3 m² de pelouse. Logique, n’est-il pas ?

Ce matin vit à Patrimonio notre première baignade en Méditerranée, sur une plage de sable fin pour nous tous seuls. Nous nous sommes ensuite lancés à la conquête du Désert des Agriates, un chaos de rochers rouges couverts de maquis. Le terme “désert” peut certes paraître excessif — après tout, ce n’est pas le Sahara — mais dans cette île où l’on peut trouver des villages dans les endroits les plus inattendus, les Agriates se distinguent par leur remarquable absence de peuplement, à l’exception du petit hameau de Casta, perdu au beau milieu de la désolation minérale. Ironiquement, cette région était au XVème siècle le grenier à blé de Gênes, d’ailleurs son nom vient du latin agrer, l’agriculture. Mais aujourd’hui, le paysage évoque plutôt un décor de far west, qui se prête particulièrement bien à une cavalcade western. De fait, nous avons tenté de faire du cheval, mais si possible nous reviendrons en ayant pris soin de réserver notre chevauchée : seuls quelques chevaux mais point d’humains au paddock.

Après notre traversée du désert, nous sommes arrivés en Balagne, à L’Île-Rousse. Nous n’avions pas spécialement prévu de nous y arrêter, mais il fallait bien trouver un coin d’ombre pour pique-niquer ; impossible de débusquer cette perle rare dans les Agriates. Les palmiers de la place Pascal Paoli (qui est en Corse ce que Simón Bolívar est en Amérique du Sud), sur les marches de l’église, apportèrent une fraîcheur bienvenue, suivie d’un café à l’ombre des platanes. Une petite marche digestive nous entraîna jusqu’à l’Île Rousse proprement dite, un îlot de granite rouge coiffé d’une tour génoise et d’un phare, îlot maintenant relié par une digue au “continent” — si j’ose employer ce terme ici. C’est à Calvi que nous nous sommes équipés sérieusement en matériel de camping, avant de se diriger vers Galéria par l’intérieur des terres. Le menu de ce soir, dégusté sous un olivier séculaire, fut typiquement typique : cannelloni au brocciu (prononcez “broutch” le nom de ce fromage corse, l’équivalent de la crème fraîche en Normandie : on le met dans tout) pour Carine, tripettes à la mode corse pour moi. Et pour cette nuit, on a pris le maquis : elle se passera dans un camping loin de la plage, donc calme et peu fréquenté, dans un superbe cadre parsemé de grillons chanteurs… premier & vespéral aperçu des polyphonies corses ?

Samedi 30 septembre 2006

Escapade brésilienne

Classé dans: ~ Tom @ 23:05 ~ édité le mercredi 28 novembre 2007 @ 13:51

— Puerto Iguazú, Province de Misiones, temp. 26ºC

Puerto Iguazú est une jolie petite ville animée, située à la confluence du Rio Iguazú et du Rio Paraná. Ce point marque une triple frontière : le Paraguay sur la rive occidentale du Paraná, le Brésil à l’Est du Paraná et au Nord de l’Iguazú, et l’Argentine au Sud-Est. La frontière est même matérialisée par trois hauts monolithes sur chaque rive, chacun peint aux couleurs de son pays. Au cœur du Bassin du Rio de la Plata, Puerto Iguazú est donc un lieu éminemment international.

D’ailleurs, nous n’avons pas tardé nous aussi à franchir les frontières. Nous avons pris le bus (1) ce matin pour Foz do Iguaçu, du côté brésilien. Là, un autre bus (2) nous a emmené jusqu’à l’entrée du Parque Nacional do Iguaçu, puis un dernier (3) jusqu’aux fabuleuses chutes elles-mêmes. Et là, il faut avouer que le spectacle que l’on découvre au fur et à mesure du sentier est impressionnant : des trombes d’eau se précipitent dans un bruit de tonnerre du haut de deux immenses étages de basalte. Ce n’est pas une, mais une dizaine de chutes titanesques qui se succèdent sur un kilomètre de falaises. La plus modeste, toute seule, retiendrait déjà l’attention ailleurs, mais ici l’œil ne sait trop où se poser au beau milieu de ces fascinantes cataractes (et pourtant, un œil et une cataracte ne font pas souvent bon ménage) : sur les centaines de mètres-cubes qui basculent dans le vide à chaque seconde, sur les énormes nuages d’écume qui jaillissent de la base, sur l’arc-en-ciel qui y apparaît, sur les nuées d’oiseaux jouant entre ces colonnes liquides… Même Carine, voyageuse blasée des cascades ("Ce n’est que de l’eau qui tombe"), a contemplé ce chef-d’œuvre de la Nature avec un unique commentaire, lapidaire : “Le Niagara, c’était nul !” :-D

Le parc grouille de vie (autre que celle des touristes, s’entend) : outre les invisibles jaguars, il y a des petits lézards, des gros lézards, des énormes lézards, des papillons bariolés, des oiseaux encore plus bariolés, mais la mascotte locale est sans conteste le coati, un mammifère gros comme un chien, au long museau pointu avec lequel il fouille la terre à la recherche de nourriture. Mais cette nourriture est bien plus facile à trouver près des humains, alors il s’est “civilisé". Alors qu’on mangeait notre pique-nique, l’un d’eux s’est approché par derrière et gniap ! il a embarqué notre sac de bananes !!! J’ai poursuivi ce sauvageon sur quelques mètres avant de pouvoir récupérer notre dessert, scène qui devait être assez cocasse à voir, je l’avoue. Pour finir avec ce pique-nique de tous les dangers, un oiseau punk, euh, à houppe, très intéressé par nos miettes, nous a fait caca dessus, mais ce sont les fourmis les plus malignes : elles avaient découvert et investi en douce le trésor du sac de provisions !

Après ces démêlés avec Mère Nature, nous avons repris le bus pour sortir du parc (4), puis celui pour retourner à Foz do Iguaçu (5), puis enfin un dernier (6) qui nous a déposé au barrage d’Itaipu, le barrage le plus puissant du monde (14.000 MW, mieux que celui des Trois Gorges en Chine). Là encore, on est dans la démesure : il s’étire sur 8 km, de la rive brésilienne à la rive paraguayenne du Paraná - l’ouvrage appartient conjointement aux deux pays - et on aurait pu construire 320 Tours Eiffel avec l’acier qui le constitue (il y avait d’autres comparaisons dans ce style, mais c’est la seule que j’ai retenue). Nous avons pu grimper dans un bus (7) et admirer “cette 7ème Merveille du Monde Moderne” sous tous les angles, avec même un passage express côté Paraguay. J’aurais bien aimé faire un tour dans la salle des machines, mais ce n’était pas prévu au programme. Après une brève visite au pimpant Ecomuseu voisin (les compagnies d’électricité se rachètent souvent de cette manière une respectabilité environnementale), nous avons repris le bus (8) vers Foz do Iguaçu et de là, un dernier (9) nous a fait franchir le pont international : retour en Argentine. Après ces 9 trajets durant 6 heures au total, aurons-nous le courage de reprendre le bus demain ? Réponse : oui, au moins pour aller découvrir le côté argentin des Cataratas.

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
La Garganta del Diablo Défense de servir des hamburgers aux coatis Carine dans le brumisateur géant Le barrage d'Itaipu Photo-souvenir...

Mardi 11 septembre 2007

Antépénultième journée

Classé dans: ~ Tom @ 22:44 ~ édité le lundi 26 novembre 2007 @ 01:11

— San Gavino di Carbini, Alta Rocca, altitude 666 m, température 11°C, brrrrr !

Nous n’avons pas réussi ce matin à nous lever plus tôt que les autres matins : ni les bruits de la route, ni le soleil sur la toile (certes voilà par les nuages), ni le vent furieux ne nous ont décidé à quitter la tente avant 9h. Décidément, tous les soirs je dis à Carine que demain, c’est sûr, c’est décidé, on décolle à 8h, ptidèj pris & tente pliée. Et tous les matins, c’est la pénible ouverture oculaire. Bon, tant pis, après tout c’est les vacances, non ?

Donc à midi à peine, nous lancions notre seconde offensive sur Bonifacio. Je ne vous cacherai pas que l’heure était mal choisie : il faut savoir qu’il n’y a qu’une seule route qui mène à la ville, et forcément elle est vite engorgée. Sans compter que les parkings — payants — sont vite bondés ; nous avons donc opté pour un stationnement limite sauvage en périphérie. Il faut marcher ? tant pis ! ce n’est pas ça qui nous décourage. Nous avons donc atteint la marine toujours aussi pittoresque et animée, avant d’attaquer à nouveau la montée des rampes jusqu’à la haute ville. Ouf. Le quartier historique, ceint d’impressionnantes fortifications, est perché sur un éperon de grès blanc (et non de calcaire, comme l’indiquent les guides) dominant la baie. L’avenir à plus ou moins long terme de la cité n’est pas vraiment assuré : la mer attaque sans relâche la falaise, sapant impitoyablement la base. Bon, de là à dire que demain Bonifacio disparaîtra dans les flots, c’est un pas un peu trop vite franchi.

Bravant sans émoi ce danger lointain mais irrémédiable, nous avons parcouru les petites ruelles tortueuses et étroites comme des défilés entre les immeubles hauts de cinq étages (la place étant comptée, il faut construire en hauteur). Ces gratte-ciels médiévaux sont reliés entre eux par un réseau d’arcs-boutants, en fait des gouttières récupérant les eaux pluviales pour les canaliser dans des réservoirs souterrains. De quoi boire en cas de siège. Justement, des sièges de Bonifacio, quelques uns s’y sont risqués, et le plus célèbre est le Roi d’Aragon. La légende raconte qu’en 1420 Alphonse V, impuissant devant les remparts, n’hésita pas à envoyer ses troupes tailler dans la muraille naturelle — en une nuit ! — un escalier de 187 marches (qui, suite à des mises aux normes, en dénombre maintenant 2 de plus : mon compte était donc juste). Malheureusement pour lui, une vigilante Bonifacienne s’aperçut du machiavélique subterfuge et alerta la garde : l’escalier monumental des Aragoniens, qui devait les mener au pinacle de la victoire, se transforma en descente aux enfers dans les Bouches — les Mâchoires, pour l’occasion — de Bonifacio. (Plus prosaïquement, l’ouvrage mène au pied de la falaise, d’où part un sentier creusé dans son flanc. Au bout de ce sentier, une source d’eau douce, véritable but de la construction de l’escalier, qui donc ne fut réalisé ni en une nuit, ni par des soldats envahisseurs, mais par des moines. J’aime la manière dont un banal aménagement urbain devient un lieu de hauts faits !)

~ quelques photos du jour (parmi les 12) ~
Défense de pendre son linge à la fenêtre Bonifacio, un haut lieu touristique ? Galerie sur la Sardaigne Chat en pleine sieste L'Ermitage de la Trinité

Dimanche 9 septembre 2007

Ajaccio, la cité impériale

Classé dans: ~ Tom @ 23:05 ~ édité le mercredi 21 novembre 2007 @ 11:34

— Pietrosella, Golfe d’Ajaccio

Certes, le titre semble un peu pompeux, mais la capitale du Sud est toute entière dédiée à son illustre enfant : Napoléon Bonaparte (enfant peu prodigue hélas : l’Empereur n’y revint jamais). On ne compte plus les statues, mémorials, monuments, places, cours, maisons, salons, cafés, boutiques qui lui sont consacrés, à Lui & à sa large famille. Même Letizia, la mère qui mit au monde un empereur et une tripotée de rois, se voit elle aussi distinguée par une rue et une place qui portent son nom, devant l’illustre demeure. Pour la petite anecdote : en 1794, les Anglais, pour contrer l’Empire en marche, envahirent la Corse et y édifièrent un éphémère Royaume Anglo-Corse. La maison familiale des Bonaparte fut occupée par — ironie du destin — Hudson Lowe, le futur geôlier de l’Empereur à Sainte-Hélène. Ça leur donnait au moins à tous deux un sujet de conversation…

Nous avons donc flâné dans les agréables rues de la cité impériale, son marché qui mêle allègrement fumets de coppa, odeurs de fromages (visiblement plus très frais), senteurs de miel de maquis, parfums de la marée, bouquets de fruits & légumes. Les terrasses ne sont pas à dédaigner non plus, surtout lorsqu’elles se situent à côté de l’hôtel de ville, tout pavoisé de banderoles tricolores en l’honneur du 64ème anniversaire de la libération de la ville, la première ville libérée de France. Et pour cette grande occasion, tout l’arsenal d’époque était de sortie : jeeps, camions, soldats… et infirmières !

Notre tour d’Ajaccio n’aurait pas été complet sans une promenade — au mépris des hordes de touristes et d’Ajacciens endimanchés — vers le ponant, où le soleil couchant incendie de rouge la mer des Îles Sanguinaires. Au risque d’ébrécher le mythe, il semblerait qu’en fait ces îles tiennent leur nom du tout proche golfe de Sagone — les îles Sagonarii — mais avouez que “Sanguinaires", ça en impose un peu plus, non ?

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
Le Petit Caporal, en toute modestie Ici est né... Ajaccio, première ville libérée de France La Tour de la Parata surveille les Îles Sanguinaires Napoléon en empereur romain (bis)

Jeudi 6 septembre 2007

Enfin une journée (très) sportive

Classé dans: ~ Tom @ 22:47 ~ édité le vendredi 16 novembre 2007 @ 01:39

— Calacuccia, le Niolo, température 12°C, brrrr !

Après l’effort, le réconfort. Nous nous sommes autorisés ce soir un dîner 100% corse dans un petit resto de Calacuccia : terrine de figatelli, sauté de veau au miel, sanglier du chasseur, flan à la châtaigne, vin du cru, et même une coppa pour nos prochains pique-niques. C’était mérité, car ce matin, nous sommes partis à l’assaut du Monte Cinto, 2.607 m, sommet de la Corse.

Mais les dieux de la marche n’étaient pas avec nous.

Première surprise : le début de la randonnée est bien plus bas que celui annoncé par les guides : une piste défoncée empêche quiconque — hormis les sportifs en 4x4 (attention : oxymore ;-)) — de s’épargner 1h30 et 500 m de dénivelé préliminaires. Pas de problème, nous prenons notre courage à deux jambes et commençons la marche. Mais il est déjà midi passé — oui, comme prévu, nous ne nous sommes pas levés aussi tôt que prévu — quand nous arrivons au Refuge de l’Erco, véritable point de départ de la grimpée vers le sommet. Grimpée qui nécessite au bas mot 3 heures aller, nous disent deux vieux mais verts bonhommes qui venaient d’en redescendre — je n’ose pas imaginer à quelle heure ils se sont levés ces grands-pères, et surtout je n’ose pas m’imaginer faire la course avec eux : bon pied bon œil les ancêtres !

Du coup, il est presque trop tard (selon Carine) pour tenter l’ascension. Nous décidons alors de nous rabattre vers un objectif censé être plus atteignable : le Lac Cinto, relique d’un lointain glacier niché au pied du mont. Le maquis d’altitude exhale un parfum discret et délicieux, mais se venge de notre intrusion en dépêchant ses armées de genévriers nous griffer les jambes. Dans un paysage de pics dentelés qui n’a rien à envier à nos Alpes, les vaches et leurs veaux, jolis comme des peluches, nous regardent nonchalamment passer en broutant sans entrave ni barrière aucune, tandis que nous suivons les cairns qui ponctuent le très incertain sentier. Sentier qui finit par s’estomper dans un immense éboulis. Deuxième surprise. Allez maintenant débusquer des petits tas de pierres dans un énorme tas de pierres ! Tant bien que mal, nous persistons : les cairns nous mènent droit… sur une vertigineuse barre rocheuse. 8-O Enfer & damnation ! nous voulions faire de la marche, pas de l’escalade. Les pierriers étaient déjà bien délicats à franchir, alors ne pensons même pas aux murs. Nous ne sommes pas seuls dans cette mésaventure : un autre couple de randonneurs doit, comme nous, renoncer à apercevoir le lac glaciaire. Revenant en arrière et en éclaireur un peu sur le côté, je subodore que la vraie piste est par là, signalée elle aussi par des cairns : c’est bien simple, il y a des cairns partout dans cette maudite montagne ! Bref, plus le temps de chercher la voie, il faut — à mon grand dam — faire demi-tour avant la nuit et le froid, car même en Corse, au-dessus de 2.000 m il gèle à pierre fendre.

Troisième & dernière avanie de la journée : en traversant un de ces belliqueux buissons du maquis, le chapeau que Carine avait accroché à la ceinture décide d’y rester. Un chapeau tout neuf, porté à peine trois fois, snifff… :cry: (je m’en veux, c’était moi qui lui avait suggéré de l’attacher là…) Après 7 h de marche et 1.000 m de dénivelé, sans avoir atteint aucun de nos objectifs, nous avons les jambes en compote et zébrées de cuisants souvenirs — et moi en plus, les épaules ruinées pour avoir voulu porter, âne bâté que je suis, un sac trop chargé. À avoir usé notre santé sur ce fallacieux sentier, maintenant je comprends pleinement le sens de ce proverbe corse :

    “buciardu com’è a scopa”,

menteur comme la bruyère, qui fleurit mais ne donne pas de fruit.

~ les photos du jour ~
Voilà une bien étrange roche Montagnes corsées Camaïeu de cailloux Sur les pentes du Monte Cinto

Samedi 8 septembre 2007

Enfin une journée (pas du tout) sportive

Classé dans: ~ Tom @ 22:44 ~ édité le vendredi 16 novembre 2007 @ 01:18

— Acqua Viva, vallée de la Gravona, en amont d’Ajaccio

Ma première priorité ce matin fut d’élucider ce point mystérieux sur la carte : un dolmen, à deux pas d’où nous dormons. Je chausse donc mes godillots et me lance dans la mer de ronces qui me sépare de l’objectif. Je l’ai trouvé, ce monument mégalithique, et pourtant : d’une, il faut savoir qu’il est là, de deux, il faut vraiment savoir ce que c’est. Car il ne s’agit pas d’un beau dolmen façon Astérix, mais plutôt d’une grosse pierre posée sur une autre. Moi qui m’attendait à un Carnac oublié…

Après trois nuits sur place, nous avons quitté notre camping — il était temps : un camping-car a installé ses fenêtres fumées sous notre tente, alors que le terrain est immense et pratiquement désert… à n’y rien comprendre ! Le Niolo a préservé son authenticité certainement grâce à (ou à cause de) son isolement : une seule et unique route le traverse cette cuvette. À l’Ouest s’élève le col de Vergio, altitude 1.447 m, et à l’Est, il faut affronter la Scala di Santa Regina, un étroit défilé au fond duquel coule le Golo, taillant son escalier dans un paysage minéral de roches rouges. On se croirait sur Mars, s’il n’y avait la circulation de la route — route qui ne fut ouverte que fort tardivement, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale : avant, c’était par les sentiers de berger que les gens se rendaient à la célèbre foire de Casamaccioli.

Notre étape suivante fut Corte, l’ancienne capitale de la République de Corse de Pascal Paoli. La ville occupe un site remarquable tout en pentes, un véritable nid d’aigle. Mais ces considérations géographiques n’émurent point ma compagne : ce qu’elle voyait surtout en ce lieu civilisé, c’est des boutiques susceptibles de lui proposer un nouveau chapeau. Mais elle ne trouva que des boucles d’oreille (et indiennes en plus, même pas corses) : pas aussi pratique pour les randonnées sous le soleil, convenons-en. C’est bien les filles ça.

En traçant notre route vers Ajaccio, nous marquâmes un arrêt aux triples ponts du Vecchio. Le plus ancien est gênois, permettant à la petite route de modestement franchir la gorge. Le second, ferroviaire, plus haut, plus long, plus imposant, est l’œuvre de Gustave Eiffel, et reprend en écho les arches gênoises. Le dernier est le viaduc routier moderne, qui élance sa flèche d’un bout à l’autre du ravin. Trois époques, trois techniques, et une belle leçon d’architecture devant ces ouvrages d’art. Mais nous sommes bien vite revenus à une Corse plus lointaine, en nous mettant en quête à travers bois de la statue-menhir de Tavera, témoin de la jadis florissante civilisation mégalithique insulaire. Ce n’est certes qu’un bloc de pierre où l’on distingue vaguement un visage, mais pourquoi donc est-ce plus saisissant que nos ponts de béton et de métal ?

~ quelques photos du jour (parmi les 7) ~
Un TRÈS sympathique animal Un sympathique animal La statue-menhir de Tavella Stand revendicateur Cagoules pour apprenti dynamiteur
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