Retour à quelque chose de plus léger
Après le deuil, revenons à des vœux plus positifs.
(Et hop, j’explose du même coup mon anti-record de posts de 2014, à savoir… UN !)
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La moutarde de Dijon! (Avec un magnifique drapeau français à l'envers... BARBARES !) - South Deerfield, Massachussets Boston, USA ~ mardi 1er août 2006 |
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Après le deuil, revenons à des vœux plus positifs.
(Et hop, j’explose du même coup mon anti-record de posts de 2014, à savoir… UN !)
Entorse à mon rite annuel de bonne année colorée.
(Vous avez remarqué ? Il manque le “trois” dans mon compte à rebours. J’aurais dû faire ce titre l’année dernière. Flûte.)
Et je laisserai le mot de la fin à mon cher ami Scallione.
La scène: le repas autour de la table, dans la cuisine familiale.
Arthur (presque 4 ans) et Théodore (2 ans ½) mangent en devisant gaiement, tandis que Jonathan (8 mois) engloutit goulûment son biberon.
Le papa est là, qui à dompter une fourchette récalcitrante, qui à maintenir l’instable chope en place.
Ils en arrivent je ne sais comment à faire le jeux des prénoms, à savoir: quelles sont les véritables identités des héros masqués qui œuvrent dans l’ombre, tout le jour durant, auprès de ces petits anges ?
Papa : — Maman ?
Papa : — La maman de Maman ?
Papa : — La maman de la maman de Maman ?
Papa (surpris) : — Elle s’appelait Germaine.
Papa (embarrassé) : — Elle est partie, elle est au Ciel.
Papa (souriant) : — Non, elle n’a pas pris l’avion.
Papa (scotché) : — Euuuuh… non plus. Elle est allée au Ciel en faisant un long, très long, très très long dodo. Comme tous les vieux grands-grands-papas et les vieilles grands-grands-grands-mamans.
Je vous jure, être parent c’est se confronter aux situations les plus inextricables.
— Delémont, Jura
Contrairement à ce que je disais à la naissance de Théodore, Jonathan n’est pas venu au monde le 12.12.12, mais le 2.2.13. Une petite imprécision de 2 mois, oups. Veuillez nous pardonner, la ponctualité helvétique n’est plus ce qu’elle était. Mais, bonne pâte, le bonhomme a tout de même fait un effort pour rattraper le retard. Il est apparu huit jours avant terme, d’où des scores modestes sur l’échelle des poids et toises : 3.050 grammes pour 48 cm (les connaisseuses apprécieront).
J’en entends déjà qui, constatant qu’Arthur est né le 9.11.9, Théodore le 11.4.11 et Jonathan le 2.2.13, vont nous accuser, parents indignes, de mener des expériences astro-numérologiques sur d’innocents bambins. Eh bien, ils ont raison.
Et ils pourront également nous montrer du doigt en arguant que Jonathan n’est que la version hébraïque de Théodore. “Don de Dieu” en grec devient “Dieu (YHVH, autrement dit Yahvé, plus connu sous le sobriquet de Yo) a donné (natan)". Bref, que nous nous jouons d’étymologismes sur nos chères petites têtes blondes.
En tout cas, ils ne pourront pas nous accabler d’être sectaires. Le celte Arthur, le grec Théodore, l’hébreu Jonathan, voilà bien résumées en quelques prénoms les fameuses racines judéo-chrétiennes de notre civilisation, mâtinées d’une indispensable touche bretonne.
La question que l’on peut toutefois se poser est la suivante : si nous avions eu trois filles, auraient-elles eu les lettres CA de leur maman dans leur nom ? Angelica, Pascale, Carla ??? Une chose est cependant sûre : les grands-mères auraient été bien contentes d’avoir autre chose que des petits mâles à dorloter.
Mais entre thé et café, la nature a tranché. La petite touche cocasse de l’histoire, c’est que Carine serait plutôt thé alors que Thomas est complètement café. Quant à ceux qui imaginent que nous abusons décidément de thé-hasch, mieux connu sous le nom de space tea, c’est qu’ils en ont trop fumé.
~ les photos du jour ~ | |
— Rêve De Lémont, dans la Confédération Onirique
J’ai goûté ces trois derniers soirs à l’inénarrable bonheur de partager une partie de jeu de rôle entre amis. Car, après avoir remisé il y a deux ans, huit mois et quinze jours (facile de se souvenir, c’est la date de naissance de mon premier fils) mes dés, livres et feuilles de personnage au placard, l’insistance d’un jeunot de onze ans à peine m’a contraint à ressortir tout le poussiéreux fourbi de son coffre aux trésors.
Depuis mon accession à l’enviable stade de la paternité – source de joies ineffables, rappelons-le sans faiblir – j’ai dû quelque peu délaisser mes chers compagnons vampires, leur cité de Hope, Nouvelle-Angleterre, les intrigues machiavéliques qui s’y trament et les gestes héroïques qui s’y dessinent dans les ténèbres. Sans oublier tous les bons moments que nous partagions en off, à côté du jeu, lors de nos grandes conversations sur la politique économique idéale de l’Hexagone ou devant un film – souvent une perle, mais pas que – dénichée par l’un ou l’autre d’entre nous.
Hélas, le Rejeton (et pas celui de Yog-Sothoth) a sonné le glas de cette aimable période post-ado, que nous étions parvenus à étirer, malgré les boulots et la distance, bien au-delà de ce que l’on pouvait espérer. L’arrivée de deux bambins en simultané est venue mettre un terme à nos réunions de conspirateurs à la lueur des bougies, tous rideaux tirés.
Mais dans l’ombre œuvrait une force occulte et puissante, celle de la curiosité de la jeunesse. Gabriel, onze ans, entend depuis à peu près cet âge son géniteur Fabien évoquer avec émotion ses souvenirs de roleplaying game avec ses complices (dont je suis). Du coup, leur visite père & fils en terres jurassiennes était une magnifique occasion à ne pas laisser passer pour goûter enfin au fruit défendu. Avec toute l’arrogante assurance de la jeunesse, le freluquet a exigé – et obtenu – des deux vieux croûtons que l’on l’initie enfin à ce mystère : le JEU DE RÔLE.
Un jeu étrange, qui échappe presque totalement à la compréhension des nouvelles générations, puisqu’il ne nécessite ni Xbox, ni iPhone, ni même un vieux PC pourri. Un jeu qui ne se joue qu’avec du papier, un crayon, quelques dés bizarres et beaucoup, beaucoup d’imagination.
Et nous voilà donc partis dans le monde onirique de Rêve de Dragon, en compagnie des voyageurs Vasam Lampadrim et Capa Barak. La cité de Tourmaline est toute pavoisée à l’approche de ses fameux Jeux. Ni une ni deux, nos braves se lancent dans la compétition – non sans succès d’ailleurs, malgré les complots ourdis par leurs rivaux. Mais contrairement aux Olympiades de Londres, qui commencent d’ailleurs dans trois jours, les Jeux de Tourmaline n’offrent que trois disciplines : la lutte, la course et le tir à l’arc. Et la remise des médailles signera-t-elle la fin de l’histoire ? Pas si sûr, si l’on en croit le Seigneur des Oignons…
Gabriel, les Dragons et moi-même te remercions de ta persévérance pour découvrir ce à quoi ton père et ses acolytes se sont adonnés durant de longues années. Et s’il te plaît, continue dans cette voie d’Oniros, car ce n’est pas une lourde flamme olympique à porter, mais un ludique flambeau à reprendre.
~ les photos du jour ~ | |
Et voici, pour mon désormais traditionnel billet annuel — “et bientôt le seul billet annuel !", diront les fidèles lecteurs et les mauvaises langues (qui ne sont pas les mêmes, bien sûr) — hum hum, voici donc un petit jeu interactif digne des animations flash qui vous assaillent à peu près partout ailleurs sur la Toile…
(Allez, un petit indice: il suffit de cliquer sur l’énigme — et d’attendre un petit peu — pour faire apparaître un message codé !)
Ce billet a pour unique but de vous informer des dernières actualités sur les 4 Coins du Globe. En effet, il ne vous a pas échappé que depuis notre retour en février, il y a beaucoup moins de mouvements sur le site. Mouvements visibles en tout cas, car ici on ne blogue pas à tort & à travers — d’autres s’en chargent, et avec quel talent ! Par contre, il y a eu beaucoup de changements discrets que seul un œil averti (qui en vaut deux, c’est bien connu) aura pu déceler. En voici la liste.
Et la solution, la voilà : dans le menu de droite, tout en bas, cliquez sur “connexion”. Un formulaire de connexion s’ouvre, mais cliquez sur “Back to blog”. Et là, ça devrait fonctionner : vos commentaires seront enregistrés.
Je l’admets, c’est un peu du bricolage — je vous présente toutes mes excuses pour ce bug vraiment mystérieux. Je creuse pour trouver rapidement une solution plus pérenne, comptez sur moi.
— depuis un paisible exil fiscal prêt à accueillir toute la richesse de France
Qui a dit que les Français n’aimaient plus l’Europe ? Il y a cinq ans, ils ont voté Hongrie. Aujourd’hui, ils plébiscitent Hollande. Quel bel exemple d’amitié entre les peuples !
Ce que j’aime dans les victoires de la gauche, c’est cette impression de ferveur populaire spontanée qui en émerge. Un côté anarchique et libertaire vaguement intimidant, mais dans le fond jubilatoire. On ne peut guère en dire de même des succès de la droite, qui semblent, comment dire ?… plus formalisés, guindés, compassés. Prenez au hasard la fête de Sarkozy en 2007, le péché originel qui plonge aujourd’hui la droite en pénitence. On ne peut pas dire que le Fouquet’s ait une touche très popu, mais plutôt bien people. Quand aux “Jeunes Pop", comme s’appellent eux-mêmes les jeunes loups de l’UMP, bien propres sous leurs polos Lacoste, leurs jupes plissées (car il y a aussi des filles) et leurs barrettes dans les cheveux, ils ont toujours l’air de sortir de la kermesse paroissiale. Et puis incontestablement, Yannick Noah à la Bastille, ça a quand même une autre gueule que Mireille Mathieu à la Concorde.
Ce qui m’amuse aussi, en ce soir de scrutin, c’est la soudaine promotion des partisans du MoDem, dans un sensible appel du pied de la gauche. On a pas mal entendu le mot “humaniste” dans différentes bouches socialistes, remerciant ceux-ci d’avoir fait le bon choix. Les supporters de Bayrou sont donc passés en quelques heures du stade de “centristes” (malgré tout clairement connoté à droite) en “humanistes", appellation nettement plus flatteuse car porteuse de lumière et de belles idées. Une manière d’attirer le centre droit un peu sur sa gauche, et ainsi de préparer le 3ème round des législatives. En effet, qui n’aime pas se voir qualifier d’"humaniste” ? À part le FN, je ne vois pas.
Un détail m’échappe : ce soir, devant la scène de la Bastille, on voyait de nombreux drapeaux fendre joyeusement l’air, des emblèmes d’un peu partout sur la planète. Outre les inévitables drapeaux rouges, roses, bleus à douze étoiles dorées, et bien sûr tricolores, j’ai aperçu entre autres les couleurs de l’Irlande, de l’Italie, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de la Guinée, du Maroc, de la Tunisie, de la Syrie, de la Palestine, du Chili, et même du Pérou. Bien sûr, la gaie bannière arc-en-ciel flottait également dans le ciel parisien. Mais curieusement, parmi tous ces pavillons chamarrés, personne ne pensait à agiter peut-être le plus évident entre tous : celui de Hollande.
PS. Pendant ce temps-là, à la frontière franco-suisse, les files d’attente s’allongent…
— depuis un pays neutre
Nous connaissions le 21 avril 2002, nous avons maintenant le 22 avril 2012. Tous les dix ans, le spectre hideux ressurgit des égouts où on aurait dû le reléguer depuis longtemps. Mais il est encore fertile, le ventre d’où est sortie la bête immonde. Souhaitons qu’un Bertolt Brecht français n’aura jamais à écrire “La Résistible Ascension de Marine Le Pen”.
La blondasse a fait mieux que son père, sans nul doute. Non seulement elle récolte un million de voix de plus, mais elle se place sur la troisième marche du podium, celle dont rêvait secrètement son patriarche. Le vieux pouvait bien fanfaronner de sa qualification pour le deuxième tour, au fond de lui il savait que la partie était déjà jouée. Chirac a alors eu beau jeu de lancer un appel solennel au front républicain pour contrer l’extrémisme, évoquant la patrie en danger. Mais le seul qui était en danger, c’était bien lui, avec toutes les casseroles qu’il avait au cul. Incroyable retournement de situation : un président que tout le monde, après la dissolution de 1997, disait fini, mort et enterré, se retrouve réélu avec plus de 80% des suffrages. Et tout ça grâce à son pire ennemi, le fasciste vitupérant, qui n’aura d’autre choix que de contempler sa cuisante défaite.
Dix ans plus tard, la situation a bien changé. Cette fois-ci c’est la grosse vache qui est maîtresse du jeu, forte de sa troisième position d’outsider. Là, nul risque de se prendre une volée à 18% au deuxième tour. Au contraire, pour capter ses électeurs, Sarkozy lui fait du pied comme jamais : les petites phrases commencent à fleurir à droite pour gentiment s’acoquiner les thèses nauséabondes du FN. Et elle, bien sûr, se marre comme une baleine, car comme tous ceux de son espèce, elle adore qu’on lui lèche les pieds.
Un fait ne lasse pas de me surprendre : depuis le soir du premier tour, je n’ai entendu aucun commentateur faire le lien entre ce score effrayant et l’affaire Mohammed Merah. Il me semble pourtant que le sentiment d’insécurité et la haine de l’autre qu’ont engendré ce fou furieux doivent parfaitement se cristalliser dans le vote FN.
En tout cas, il y a dix ans jour pour jour, avec mon ami Denis, je défilai dans les rues de Paris entre République et Nation, au cœur d’un gigantesque cortège de plus d’un million de personnes. Je me souviens encore du défilé parallèle organisé par le Groland et sa bande d’énergumènes, les Jules-Edouard Moustic, Michael Kael, Francis Kuntz et l’inénarrable Président Salengro. Dans une joyeuse anarchie, ils allaient à contre-sens, scandant des slogans comme “La France aux Grolandais !” ou “Le Pen, gros patapouf !". Pour ma part, je m’étais aussi confectionné ma petite banderole, nettement plus classique, que voilà. J’espérais ne pas avoir à la ressortir un jour.
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