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Chili ~ jeudi 26 octobre 2006
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Dimanche 8 octobre 2006

¡ Hasta luego Buenos Aires !

Classé dans: ~ Tom @ 16:25

— sur l’autopista des Andes, au bord du Rio de la Plata

C’est avec un petit pincement au cœur que nous quittons la Capitale Fédérale, d’abord parce que nous y laissons des amis (j’espère bien qu’après Ushuaïa, ils iront vers une destination encore plus exotique : Delémont, Jura, Suisse !), ensuite parce qu’on y serait bien resté une semaine de plus : comme pour Paris par exemple, il est inconcevable de vouloir tout découvrir de BsAs en trois jours. Et la ville ne manque pas de musées à voir ou de bâtiments à visiter, dont le célèbre Teatro Colón, celui qui fut le plus grand opéra de l’Hémisphère Sud de 1908 à 1973, date de la construction de celui de Sydney. Nous avons réussi à nous faufiler dans l’ultime visite guidée de la semaine et ainsi pu arpenter l’imposant édifice de fond en comble. Pas de chance, la guide parlait espagnol, et tout ce que j’ai compris est que les architectes français ont bâti selon les canons de Paris, et les architectes italiens selon les canons de Rivoli - ou d’ailleurs, je sais plus… ;-) Il n’en reste pas moins que la visite était très intéressante, passant des halls tout en marbre blanc & velours grenat aux sous-sols grouillant d’activités : répétition de chanteurs, de danseuses, de musiciens, confection de costumes, chaussures, perruques, bijoux, décors… Un opéra est très semblable à un iceberg : la partie visible est bien petite comparée à la face cachée.

Le cimetière de Recoleta est lui aussi un lieu qui mérite une visite : les caveaux & leurs sculptures sont impressionnants, et les défunts souvent illustres. Parmi eux, Eva Perón, la célèbre Evita, repose avec son dictateur de mari dans une crypte toute simple dans une petite allée où les groupes se succèdent sans interruption - mais pas moyen de déposer des fleurs… D’ailleurs c’est le petit reproche que je pourrais faire à ce cimetière : tout y est minéral, il y a très peu d’arbres et les forêts n’y sont que de statues.

Il reste tellement de quartiers où se promener : La Boca, San Telmo, Puerto Madero, Congreso, Belgrano… sans parler de la myriade de musées à visiter : c’était d’ailleurs hier soir la Noche de los Museos, la nuit des musées, mais avouons qu’après avoir déambulé toute la journée, nous n’avions plus le courage d’enchaîner des expos jusqu’à 2h du mat’ !

~ les photos du jour ~
Le cimetière de la Recoleta Collection de services à maté

Samedi 7 octobre 2006

Notre pied-à-terre à Buenos Aires

Classé dans: ~ Tom @ 2:39

— Buenos Aires, Calle Aráoz

J’ai vraiment beaucoup de chance d’avoir des amis - Karine & Denis, Anna & Jaume - qui vivent dans de magnifiques appartements au cœur de villes dont le nom fait rêver - San Francisco, Buenos Aires. Mais là où j’ai une chance extraordinaire, c’est qu’en plus ces amis nous laissent leur appartement ! Karine & Denis déménagaient de l’autre côté du Bay Bridge, tandis qu’Anna & Jaume nous ont laissé les clefs en partant en week-end à Ushuaïa. (Pour briller en société, dites sur un ton badin que vous allez en wek-end à Ushuaïa. Effet garanti.) Nous avons donc pu profiter de la spacieuse cuisine pour nous faire - grande première depuis 2 mois de voyage - notre propre petite popotte. Le bœuf argentin mérite sa renommée mondiale : il est succulent, en plus de ne pas être cher du tout : deux belles pièces fondantes pour 1,50 € ! Quant aux vins de Mendoza, ils n’ont rien à envier à ceux du Vieux Continent, avec en prime la découverte de cépages exotiques comme le Malbec ou le Torrontès. Je n’évoque même pas le café, dont le goût est enfin celui du vrai café, ou la dulce de leche, de la confiture de lait vendue en pot de 1 kg, qui vous fera jeter de dégoût vos boîtes de Quality Street ! Bref, ce pays est un régal !

Jaume a completé ce matin notre exploration des saveurs argentines par une dégustation de yerba maté, une infusion dont les Argentins sont fous. Il s’agit d’une décoction de feuilles d’un arbuste qui pousse dans la Province de Misiones, et effectivement nous avons pu voir lors de notre aller et retour là-bas que la route était tout du long bordée de plantations. Après un processus assez compliqué de séchage, les feuilles sont broyées pour la consommation. Celle-ci est un vrai rituel suivi à la lettre par les matéïnomanes : on remplit de maté un pot dédié à cet usage, en prenant soin d’y enfouir la bombilla, une sorte de paille métallique dotée d’un filtre pour arrêter les fines particules. Pots & bombillas se déclinent en d’innombrables variétés, et certainement rien n’est plus commun en Argentine qu’un collectionneur de services à maté. Ensuite on verse un peu d’eau très chaude (mais pas bouillante) dans le pot, et on aspire par la paille. Les premières gorgées sont un peu amères, mais le pot peut durer toute la journée en rajoutant de l’eau. C’est la raison pour laquelle les Argentins se promènent en permanence avec leur pot et leur bombilla dans une main, et leur thermos d’eau chaude dans l’autre… curieuses coutumes !

Le reste de la journée a été consacrée à une longue balade dans le Barrio Palermo, un quartier où les immeubles reviennent à des hauteurs raisonnables d’un étage ou deux, où les rues sont jalonnées d’arbres en fleur nettement moins encombrées de voitures, et où les boutiques branchées le disputent aux restos chics. Ses grands parcs avec des promeneurs de chiens professionnels (les promeneurs, pas les chiens) qui tiennent en laisse une dizaine de toutous achèvent de classer Palermo dans la catégorie huppée, mais il n’en reste pas moins qu’on se sent très agréablement marcher dans un village oublié au cœur de la mégapole.

Vendredi 6 octobre 2006

Ça a du bon les grandes villes

Classé dans: ~ Tom @ 1:22

— Buenos Aires, chez Anna & Jaume

Notre première journée dans la Capitale Fédérale fut consacrée, non pas à une classique visite touristique, mais à la résolution de questions matérielles qui se posaient - ou allaient se poser. Tout d’abord nous sommes partis en quête d’un matelas gonflable, élément indispensable au bon sommeil de ma Princesse au Petit Pois sous une tente. Et ô miracle ! nous qui avions écumé en vain tous les magasins de camping du Nord de l’Argentine, nous avons enfin trouvé ici notre bonheur. Je dis “notre” car si Carine avait perdu son matelas et cherchait bien naturellement à le remplacer, le mien était quant à lui devenu complètement poreux avec l’âge : je m’endormais sur un doux tapis d’air et me réveillait immanquablement sur un sol bien dur - avec en prime le dos en compote.

Le second point était de se procurer un guide sur le Chili. Je ne sais plus pourquoi nous n’avons pas jugé utile d’en acheter un en Suisse, mais au fur et à mesure que nous approchions de cette partie (néanmoins courte) du voyage ce besoin allait en grandissant. Heureusement, Buenos Aires dispose de - au moins - deux librairies françaises, et nous avons pu y dégotter un vieux Routard de 2002 à seulement 11 € - l’édition 2007 en vaut passés 30 ! 8-O C’est pas donné, surtout pour un guide qui traîne derrière lui une exécrable réputation, mais il nous sera néanmoins certainement utile en Terre de Feu, à Santiago et à l’Île de Pâques. Quant à Valparaiso, nous comptons sur Fabio pour nous faire découvrir la ville sous toutes ses coutures !

Ceci fait, nous avons enfin pu arpenter sereinement les parcs & les rues animées de BsAs, en levant sans cesse les yeux pour admirer les beaux bâtiments de style Haussmann qui parsèment les avenues. Mais le soir était déjà là : nous sommes revenus rue Aráoz retrouver Anna, Sonia, Jaume & Joffre pour savourer un repas pas du tout typiquement argentin dans un restaurant berbère. L’anniversaire de Joffre fut un excellent prétexte pour goûter quelques saveurs orientales et quelques vins du cru ! ¡ Feliz cumpleaños Joffre !

~ les photos du jour ~
Anna & Jaume nous laissent les clefs ! Buenos Aires, ses parcs & ses tours

Jeudi 5 octobre 2006

Un très bon air de bienvenue

Classé dans: ~ Tom @ 0:22

— El Puerto de Nuestra Señora Santa Maria del Buen Aire, dit Buenos Aires, chez Anna & Jaume

Nous voici enfin dans la capitale fédéral de l’Argentine : 3 millions d’habitants, 13 millions avec la banlieue, ça donne une idée de l’ampleur de la mégalopole. Le premier contact avec sa faune ne fut d’ailleurs pas le meilleur : à la descente du bus de Rosario nous achetons quelques chipas (des chaussons à la pâte de maïs fourrés au fromage) pour caler un petit creux, et quelques minutes après, dans la station de Subte (le métro porteño), un gosse me pique celui que j’étais en train de manger ! pire que les coatis d’Iguazú ! Ce sauvageon-là je ne l’ai pas poursuivi, chargé comme j’étais de tout mon barda. Mais j’espère que ça aura calé son petit creux à lui.

La nuit était depuis longtemps tombée quand nous sommes arrivés chez Anna & Jaume, les amis espagnols - catalans pour être exact - qui nous accueillent à Buenos Aires. Ils vivent dans un superbe appartement au dernier étage d’une tour grand standing, avec l’ascenseur qui s’ouvre directement dans le vestibule, j’adôôôôre. Je n’avais pas revu Anna & Jaume depuis 5 ans, à la fin de ma dernière année d’études à Paris, et je les ai retrouvés comme si on s’était quitté hier, plus jovials que jamais ; seule la crinière de Jaume avait été un peu raccourcie par le temps… ;-) Nous avons également eu le plaisir de faire la connaissance de Sonia & Joffre, le frère de Jaume, venus passer un mois en Argentine. La soirée s’est bien entendu prolongée tard - Espagnols en Argentine obligent - autour d’une bouteille de vin et de succulentes préparations du chef cuisinier : Jaume se forme en gastronomie, et pour cela il est nécessaire, m’a-t-il confié, d’apprendre le français. C’est donc dans un joyeux mélange approximatif d’espagnol et de français que nous avons devisé de la vie en Argentine, des endroits à ne pas manquer, et bien sûr de voyages, passés, présents et à venir…

~ la photo du jour ~
Dîner berbère à Buenos Aires

Mardi 3 octobre 2006

Le Paraná du début à la fin

Classé dans: ~ Tom @ 23:48

— Rosario, ville natale d’Ernesto “Che” Guevara

Pour ceux qui en doutaient encore, l’Argentine est un très grand pays, le huitième le plus vaste au monde, cinq fois la superficie de la France. Alors forcément, les distances à franchir sont en fonction : nous avons passé pas loin de 24 heures d’affilée dans un bus pour accomplir 1.500 km, de Puerto Iguazú - là où le Paraná entre en Argentine - à Rosario - là où le Paraná se fond en delta marécageux, juste avant sa confluence avec le Río Uruguay et l’immense estuaire du Río de la Plata. Et des trajets comme celui-ci, il en faudra quelques autres pour arriver jusqu’en Terre de Feu… Mais ne nous plaignons pas : les routes argentines ne sont pas les pistes défoncées de Bolivie, et les bus sont nettement plus confortables (et surtout moins bondés) que leurs homologues péruviens.

Rosario, que notre guide décrit comme “magnifique", me fait à moi l’impression d’une jolie ville qui a attrapé une mycose : de très laids immeubles ont poussé comme des champignons, défigurant le jadis bel aspect colonial de la cité. Il reste bien sûr quelques beaux édifices, mais ils sont comme noyés dans la masse de béton gris. Parmi eux, la maison natale du “Che", élégant hôtel au cœur de la ville. À en juger par la demeure, la famille Guevara n’appartenait pas vraiment au prolétariat ! Nous sommes ensuite aller rôder vers le bord du fleuve, tout aménagé en parc, où se dresse l’imposant monument au Général Belgrano, héros de l’indépendance et artisan du drapeau argentin (mais je suis persuadé que les mains qui ont brodé le premier drapeau étaient celles d’une femme, dont l’Histoire n’a évidemment pas retenu le nom). Le fait que le drapeau ait été créé ici fait d’ailleurs la fierté de la ville, et l’on peut visiter la Galerie d’Honneur des Drapeaux Américains, avec représentées toutes les nations des Amériques, et assez curieusement l’Espagne et l’Italie y figurent aussi ! Ma galerie d’honneur à moi est plus modeste : il s’agit du balcon de notre hôtel, depuis lequel je peux contempler la Place Sarmiento et la ville qui s’endort.

~ la photo du jour ~
La maison natale du "Che"

Dimanche 1er octobre 2006

Les Chutes d’Iguazú vues d’Argentine

Classé dans: ~ Tom @ 23:12

— Puerto Iguazú, temp. 19ºC, humidité 99%

Ce soir, l’impossible s’est produit pour la deuxième fois : de retour à Puerto Iguazú, nous rentrons dans le premier café internet sur notre chemin et hop, qui voilà ? Nicole & Damien, nos deux compagnons zürichois du Cañon del Colca, en train de regarder leurs photos ! Décidément, nos routes se seront croisées bien souvent dans la vaste Amérique du Sud ! Pour célébrer dignement nos ultimes retrouvailles (ils vont ensuite à Rio, peu de chance que nos chemins se téléscopent à nouveau), nous sommes allés dans une pizzeria tenue par un jovial Italien francophone & francophile, visiblement ravi de nous accueillir à sa table. Il a été aux petits soins pour nous, avec le petit verre de grappa de la Botte en pousse-café pour conclure en beauté un excellent repas. À noter que cet Italien vivant en Argentine est un hérétique : il n’aime pas le foot !

La journée avait pourtant commencé sous de bien plus sombres auspices : un orage déversait ses trombes d’eau sur la ville. Nous avons finalement pris notre courage à deux mains et bravé la pluie pour nous rendre au Parque Nacional Iguazú, l’argentin cette fois-ci. Bien nous en a pris, car le déluge du ciel a finalement cessé, nous laissant contempler le déluge de la terre. La Garganta del Diablo — la Gorge du Diable — est sans doute l’une des plus extraordinaires visions que l’on puisse imaginer : une plateforme permet d’accéder juste au-dessus de l’œil du cyclone, où l’on peut admirer avec fascination ces monumentales masses d’eau qui sombrent, dans un fracas de fin du monde, au cœur d’un maelström aveuglant. L’un des aspects les plus impressionnants est que l’on peut — pour citer les mots de Vincent, un voyageur de Paris qui trace sa route au Brésil — apprécier “la lenteur de la catastrophe” : la rivière est si calme quelques mètres en amont, avant de se précipiter comme au ralenti vers l’abîme. Grandiose spectacle.


Les très impressionantes chutes
de la Garganta del Diablo

Le ciel a fini par prendre une belle teinte azur taché de rose par le soleil couchant, mais le mal était fait : à cause des pluies de la matinée, nous n’avons pas eu le temps de parcourir le vaste parc et ses nombreux sentiers en tous sens, et notamment de voir les cataractes depuis le bas. Ma foi, ce n’était pas si grave car après avoir regardé dans la Gorge du Diable, tout le reste n’est — pour reprendre les paroles de quelqu’un de ma connaissance — “que de l’eau qui tombe” !

~ quelques photos du jour (parmi les 7) ~
La Gorge du Diable & son éternel crachin Un coati au restaurant Puerto Iguazù Est-ce la fin de la terre ? La Garganta del Diablo, la chute

Un long voyage nous attend…

Classé dans: ~ Carine @ 19:58

— Puerto Iguazú, Argentine

Aujourd’hui, nous avons bien profité des chutes d’Iguazú, même si le temps n’était guère de la partie et que nous avons oublié tout-de-suite l’arc en ciel qui se forme au-dessus des chutes par grand soleil (il a plu toute la matinée) ! Tant pis pour les photos…
Et nous nous sommes aussi préparés psychologiquement (enfin, moi surtout) au loooooonnnnng voyage en bus qui nous attend demain. Nous partons pour Rosario. Sur la carte, la distance entre Puerto Iguazú et Rosario n’a l’air de rien, mais en fait, nous partirons demain matin à 10h pour arriver à Rosario….. le lendemain matin à 7h30. Ouf! Un voyage de 21h30 de bus, on va le sentir passer je pense… Mais pour compenser la durée du voyage, on s’est payé des sièges “cama” (couchette) qui devraient être confortables.

Bon, on va encore profiter de cette soirée à Puerto Iguazú, avec la perspective d’un vrai lit ce soir!

~ quelques photos du jour (parmi les 7) ~
Est-ce la fin de la terre ? Un coati au restaurant Le calme avant la tempête La Garganta del Diablo, la vidéo La Garganta del Diablo, la chute

Samedi 30 septembre 2006

Escapade brésilienne

Classé dans: ~ Tom @ 23:05

— Puerto Iguazú, Province de Misiones, temp. 26ºC

Puerto Iguazú est une jolie petite ville animée, située à la confluence du Rio Iguazú et du Rio Paraná. Ce point marque une triple frontière : le Paraguay sur la rive occidentale du Paraná, le Brésil à l’Est du Paraná et au Nord de l’Iguazú, et l’Argentine au Sud-Est. La frontière est même matérialisée par trois hauts monolithes sur chaque rive, chacun peint aux couleurs de son pays. Au cœur du Bassin du Rio de la Plata, Puerto Iguazú est donc un lieu éminemment international.

D’ailleurs, nous n’avons pas tardé nous aussi à franchir les frontières. Nous avons pris le bus (1) ce matin pour Foz do Iguaçu, du côté brésilien. Là, un autre bus (2) nous a emmené jusqu’à l’entrée du Parque Nacional do Iguaçu, puis un dernier (3) jusqu’aux fabuleuses chutes elles-mêmes. Et là, il faut avouer que le spectacle que l’on découvre au fur et à mesure du sentier est impressionnant : des trombes d’eau se précipitent dans un bruit de tonnerre du haut de deux immenses étages de basalte. Ce n’est pas une, mais une dizaine de chutes titanesques qui se succèdent sur un kilomètre de falaises. La plus modeste, toute seule, retiendrait déjà l’attention ailleurs, mais ici l’œil ne sait trop où se poser au beau milieu de ces fascinantes cataractes (et pourtant, un œil et une cataracte ne font pas souvent bon ménage) : sur les centaines de mètres-cubes qui basculent dans le vide à chaque seconde, sur les énormes nuages d’écume qui jaillissent de la base, sur l’arc-en-ciel qui y apparaît, sur les nuées d’oiseaux jouant entre ces colonnes liquides… Même Carine, voyageuse blasée des cascades ("Ce n’est que de l’eau qui tombe"), a contemplé ce chef-d’œuvre de la Nature avec un unique commentaire, lapidaire : “Le Niagara, c’était nul !” :-D

Le parc grouille de vie (autre que celle des touristes, s’entend) : outre les invisibles jaguars, il y a des petits lézards, des gros lézards, des énormes lézards, des papillons bariolés, des oiseaux encore plus bariolés, mais la mascotte locale est sans conteste le coati, un mammifère gros comme un chien, au long museau pointu avec lequel il fouille la terre à la recherche de nourriture. Mais cette nourriture est bien plus facile à trouver près des humains, alors il s’est “civilisé". Alors qu’on mangeait notre pique-nique, l’un d’eux s’est approché par derrière et gniap ! il a embarqué notre sac de bananes !!! J’ai poursuivi ce sauvageon sur quelques mètres avant de pouvoir récupérer notre dessert, scène qui devait être assez cocasse à voir, je l’avoue. Pour finir avec ce pique-nique de tous les dangers, un oiseau punk, euh, à houppe, très intéressé par nos miettes, nous a fait caca dessus, mais ce sont les fourmis les plus malignes : elles avaient découvert et investi en douce le trésor du sac de provisions !

Après ces démêlés avec Mère Nature, nous avons repris le bus pour sortir du parc (4), puis celui pour retourner à Foz do Iguaçu (5), puis enfin un dernier (6) qui nous a déposé au barrage d’Itaipu, le barrage le plus puissant du monde (14.000 MW, mieux que celui des Trois Gorges en Chine). Là encore, on est dans la démesure : il s’étire sur 8 km, de la rive brésilienne à la rive paraguayenne du Paraná - l’ouvrage appartient conjointement aux deux pays - et on aurait pu construire 320 Tours Eiffel avec l’acier qui le constitue (il y avait d’autres comparaisons dans ce style, mais c’est la seule que j’ai retenue). Nous avons pu grimper dans un bus (7) et admirer “cette 7ème Merveille du Monde Moderne” sous tous les angles, avec même un passage express côté Paraguay. J’aurais bien aimé faire un tour dans la salle des machines, mais ce n’était pas prévu au programme. Après une brève visite au pimpant Ecomuseu voisin (les compagnies d’électricité se rachètent souvent de cette manière une respectabilité environnementale), nous avons repris le bus (8) vers Foz do Iguaçu et de là, un dernier (9) nous a fait franchir le pont international : retour en Argentine. Après ces 9 trajets durant 6 heures au total, aurons-nous le courage de reprendre le bus demain ? Réponse : oui, au moins pour aller découvrir le côté argentin des Cataratas.

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
Défense de servir des hamburgers aux coatis Les Chutes d'Iguazú Carine dans le brumisateur géant Le barrage d'Itaipu Photo-souvenir...

Jeudi 28 septembre 2006

La mission jésuite guaraní de San Ignacio

Classé dans: ~ Tom @ 22:27

— San Ignacio, Province de Misiones

Comme son nom l’indique, la province de Misiones - l’excroissance de l’Argentine vers le Nord-Ouest, entre Brésil & Paraguay - est riche de ses ruines de missions jésuites. Nous avons visité aujourd’hui la mieux conservée de toutes, celle de San Ignacio, classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO. (Nous avons, affichée dans la cuisine en Suisse, une carte qui recense tous les sites : nous pourrons en cocher quelques uns à notre retour !)

La visite de la mission commence par le passage dans un très curieux musée, trois salles où se mêlent allègrement hutte traditionnelle guaraní, peintures naïves, animaux en peluche, lumières noires & devises phosphorescentes sur les murs. Le tout se conclue sur la proue d’un galion du XVIIème siècle ! Un mélange étonnant, d’autant plus que n’y figure aucune panneau explicatif. À vrai dire, il ne faut pas trop compter sur ce site pour en apprendre un peu sur l’organisation des missions, la vie de tous les jours, le message jésuite ou la culture guaraní : les rares notices sont toutes en espagnol.

Le plus intéressant reste bien sûr la mission elle-même, ou plutôt ses vestiges : les murs qui tiennent encore debout ont souvent besoin de béquilles, et aucun toit n’a résisté aux outrages du temps et de la végétation. Mais le site est vaste & harmonieux, le plan général s’est pas sans rappeler les phalanstères des Salines Royales d’Arc-et-Senans, et dans l’architecture subsistent quelques belles reliques de sculpture : les Jésuites étaient passés maîtres en l’art de transmettre leur foi et leurs talents aux indigènes.

San Ignacio est un gros village qui nous change agréablement des villes de 300.000 habitants et plus. Le jour, on y entend les chants d’oiseaux exotiques et la nuit - si l’on fait abstraction de ces satanés cabots qui ne cessent d’aboyer - ce sont les grillons qui prennent la relève.

~ les photos du jour ~
San Ignacio La mission jésuite guaraní de San Ignacio San Ignacio San Ignacio

Mercredi 27 septembre 2006

En remontant le fleuve

Classé dans: ~ Tom @ 23:50

— Posadas, Province de Misiones, température 25,4ºC

L’orage tonne ce soir sur le Rio Paraná et la pluie crépite sur la tôle ondulée. La journée n’a guère été ensoleillée, mais ce n’était pas trop grave car une bonne partie a défilé dans le bus nous emmenant de Corrientes à Posadas. Nous sortons à l’instant du restaurant - heure argentine oblige - où le service très stylé n’était toutefois guère souriant - mais nous avons eu la bonté d’âme de signaler une erreur de caisse en notre faveur ! Ceci dit, il n’y a pas grand’chose à rajouter sur Posadas, si ce n’est que le musée d’histoire naturelle & de géologie n’existe plus (encore !), que les serveurs de la brasserie curieusement nommée “La Nouvelle Vitrage” ne sont pas plus aimables que ceux du restaurant (et là, l’erreur de caisse était en notre défaveur) et que la ville fait face à Encarnación, sur la rive paraguayenne du fleuve.

Espérons que cet orage videra les cieux de leurs eaux, et qu’un grand azur nous attendra demain aux missions.

PS. Beaucoup de nouvelles photos dans la galerie, allez y faire un tour !

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