— Ponagansett, Chepachet, Rhode Island
Preambule
Je me suis rendu compte d’une chose cette apres-midi, a la bibliotheque de Providence : mes billets sont trop longs. Durant la demi-heure qui nous etait impartie devant l’ordinateur (et pas question de depasser, vu la tete de la matrone chargee du planning), je n’ai reussi a taper qu’un seul billet sur les 4 que j’ai en stock dans mon carnet. J’ai a peine eu le temps de constater que vos commentaires, chers lectrices & lecteurs, etaient riches et nombreux ; je n’ai pas eu le temps de vous repondre, ni celui de lire mon courrier, et je ne parle meme pas de songer a mettre des photos, ambition chimerique qui me couterait un autre affrontement avec le dragon gardien des ordinateurs. Je vous prie donc de m’excuser pour le silence a vos commentaires et le relatif retard des nouvelles fraiches, mais nous arriverons a y remedier, tot ou tard!
Le moyen le plus simple serait certainement de raccourcir la longueur des billets en usant du style telegraphique (Vu Providence stop jolie ville stop fin de transmission) ou de l’ecriture texto lolll mais je doute que vous appreciez plus que moi! En fait, le probleme est que jusqu’ici dans notre periple en Nouvelle Angleterre, nous n’avons vu AUCUN cybercafe, aussi surprenant que ca puisse paraitre. Les Americains seraient-ils donc tous equipes d’un ordinateur et meme d’un portable? (les points wifi sont assez frequents) En tout cas, les seuls acces que nous ayons trouve jusqu’a present sont dans les bibliotheques publiques, ou la file d’attente est longue et le delai imparti court…
(Fin du preambule)
Mais revenons au voyage! (et vu la longueur du preambule, j’ai deja explose mes quotas ) Nous sommes ce soir dans un camping, prive cette fois-ci, mais toujours en pleine foret. Il y a une piscine, c’est extremement calme et pas trop cher (15 $), que demander de plus? Ah je sais: le brame du cerf au fond des bois. He bien, on l’a!
Avant de quitter Cape Cod ce matin, nous sommes alles voir de pres ce fameux pont de chemin de fer qui se souleve verticalement. Il est vraiment impressionnant, et mon seul regret est de ne pas l’avooir vu en mouvement. Il faut dire qu’avec 2 trains par jour (le meme en fait, aller et retour: il va a Provincetown chercher les ordures pour les emmener a l’incinerateur… comme c’est romantique ! ), la chance de le voir en action etait plutot mince!
Nous avons ensuite mis le cap vers Providence, capitale du Rhode Island et cite de Howard Phillips Lovecraft, l’indicible ecrivain de l’innenarrable Appel de Cthulhu (que certaine Suissesse de ma connaissance ne connait meme pas, peuh !). Nous avons donc suivi les traces de Lovecraft sur College Hill: la maison ou il vecut, celles ou il placa ses nouvelles, la demeure de son oncle, la niche de son chien… bref, des choses interessantes… et d’autres moins.
Providence laisse un gout doux-amer: malgre ses elegants quartiers avec ses maisons historiques et son universite reputee (College Hill) et son downtown parseme de beaux immeubles, on sent que cette ville a jadis ete prospere, mais qu’aujourd’hui le vent a tourne - ce n’est pas qu’une image: la richesse de la ville a longtemps ete assuree par le sinistre commerce triangulaire, puis par la chasse le massacre a la baleine. La misere y est moins cachee qu’a Boston, en quelque sorte. (la marque de Constantine ? )
Apres un petit tour a la Public Library (voir ci-dessus), nous sommes alles au Swan Point Cemetery, ou est enterre le Messager des Grands Anciens. C’est une petit tombe toute simple, absolument pas mise en valeur, et personne ne s’y pressait autour. Et en guise de fleurs, il y avait juste … ça. Quant au cimetiere, de jour c’est un tres bel endroit au bord de la riviere, ou les pierres tombales et les statues tristes dispersees au hasard dans le grand parc invitent a la quietude et la meditation. De nuit, c’est une autre histoire…