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Samedi 18 novembre 2006

Où nous nous perdons dans un labyrinthe & où nous retrouvons le fleuve Anduin

Classé dans: ~ Tom @ 23:49

— Glenorchy, lac Wokatipu

Défiant le mauvais temps qui ne cesse de se déverser sur nos têtes, nous sommes allés visiter avant de quitter Wanaka ce matin le Stuart Landsborough’s Puzzling World. Ce lieu est l’œuvre d’un excentrique fasciné par les illusions, les effets d’optique et les labyrinthes - il en a crée une vingtaine au Japon. Impossible de rater le bâtiment : il est signalé par une tour inclinée à 45°, dont l’horloge tourne à l’envers, remontant le temps du XXème siècle. Après une belle collection d’hologrammes 3D (qui auraient bien plu à un astronome suisse de ma connaissance), nous avons découvert une salle où 125 visages de Churchill, Mère Teresa, Mandela, Lincoln, Beethoven et Van Gogh suivent exactement vos moindres mouvements. C’est ce qui s’appelle être sous le regard des grands de ce monde ! Suivent quelques salles aux effets de perspective très perturbants, comme celle qui paraît être un parallélépipède normal mais se révèle être biaisée, ou encore celle où tout est incliné de 20°, sauf bien sûr la gravité et l’écoulement de l’eau. Mais le clou du spectacle reste le labyrinthe en plein air, dont nous sommes sortis avec succès en un temps raisonnable : 45 minutes. Et ceci sans même utiliser une pelote de laine mérinos 100% kiwi en fil d’Ariane !

Notre chemin nous a ensuite conduits près de Tarras, sur la Grande Route de l’Est en Terre du Milieu, et a continué jusqu’à ce que nous retrouvions l’Anduin, ce même fleuve au-dessus duquel j’ai sauté il y a quelques jours dans l’Île du Nord. En réalité il s’agit maintenant de la rivière Kawarau, mais pour constituer les décors naturels de ses trois films, Peter Jackson a pris des petits bouts de paysage éparpillés dans toute la Nouvelle-Zélande pour en faire un seul et unique lieu sur la pellicule. Ici donc, le fleuve Anduin franchit l’Argonath, la Porte des Rois, avec ses deux titanesques statues virtuelles qui le flanquent de chaque côté. Et une fois encore, il y avait un site de saut à l’élastique à proximité, le premier de tous d’ailleurs, fondé par le fondu A.J. Hackett en 1988. C’est de là qu’a essaimé dans le monde entier la folle idée de se jeter dans le vide attaché à un bout d’élastique. Et la région de Queenstown ne compte pas moins de 4 sites de saut, plus des variations tout aussi cardiaquement éprouvantes. Mais pas de chance pour moi, celui-ci était fermé quand nous sommes arrivés. ;-)

Un dernier détour par Arrowtown - une ville de pionniers, prospecteurs et orpailleurs au XIXème siècle, où la main street dans le plus pur style Far West sent encore la poudre de l’or et celle des revolvers - m’a permis de découvrir le Gué de Bruinen, là où Arwen a défié les Nazgûl. Puis nous avons traversé la fourmillante Queenstown, “capitale kiwi de l’aventure” : c’est vrai qu’il n’y a pas une activité qui ne soit proposée ici, du paisible kayak à la vertigineuse chute libre en parachute. Sous un ciel qui commençait enfin à s’éclaircir, notre route toute en montagnes russes a longé le majestueux lac Waketipu avec en toile de fond de splendides montagnes couronnées de neige, jusqu’au tranquille village de Glenorchy, terminus de la route. Là encore, la Terre du Milieu est une mosaïque de Nouvelle-Zélande : les montagnes en face de moi représentent les frontières du Mordor, alors que son cœur, l’Orodruin, est un volcan situé à 1.000 km de là. La magie du cinéma.

~ quelques photos du jour (parmi les 14) ~
Le berceau à l'élastique Une rue de Far West La Salle aux Mille Visages Attachez vos parachutes De la gravité dans la pose

Vendredi 17 novembre 2006

Au cœur des Monts Brumeux

Classé dans: ~ Tom @ 22:49

— Wanaka, Central Otago, Mainland

Les habitants de l’Île du Sud la baptisent Mainland : en effet, elle est plus massive que celle du Nord, et selon la tradition maori, c’est le canoë qui a permis à Maui, le héros mythique (et d’une laideur légendaire) de pêcher la raie géante qui allait devenir l’Île du Nord. Non contents d’être des navigateurs hors pair, les Maoris étaient donc aussi de remarquables cartographes pour connaître ainsi la géographie de leur territoire. Pour ma part, je nommerais ce pays non Mainland, mais Rainland : la pluie ne nous laisse aucun répit depuis deux jours. C’est déjà un problème quand on est voyageur, ça l’est encore plus quand on est campeur. Du coup, ne pouvant planter notre tente dans le sol détrempé, nous passons nos nuits bien au sec dans des bungalows chauffés - et c’est à peine plus cher. Je comprend maintenant pourquoi il y a si peu de campeurs et autant de camping-cars en NZ : avec cette météo, disposer en permanence d’un toit bien étanche au-dessus de soi est un luxe non superflu.

Revenons à la journée d’hier, bien brièvement (d)écrite : quittant Westport sous un ciel relativement clément, nous avons tracé vers le Sud sur la West Coast Road, la seule et unique route de la région. Elle se fraye un chemin à travers la végétation luxuriante et serpente entre la Mer de Tasman et les contreforts des Southern Alps, les Alpes Australes. Les vents dominants viennent de l’Ouest, poussant les nuages chargés d’humidité qui, en franchissant les montagnes, déchargent leurs pluies et font souffler un föhn sec et chaud sur le côté est. Le contraste entre les deux moitiés de l’île est donc important, et la partie orientale est censée être moins froide et humide - en tout cas, c’est ce que nous espérons !

Notre premier arrêt fut pour observer les Pancake Rocks & Blowholes de Punakaiki, d’étranges formations calcaires qui ressemblent à des galettes empilées les unes sur les autres, d’où leur nom. Les vagues ont sans répit miné les falaises de grottes et de galeries, et quand la mer s’engouffre dans les cavernes, l’air qui s’y retrouve piégé sort dans un grondement de tonnerre et une explosion d’écume. Pas de chance, le phénomène est plus impressionnant à marée haute, et elle était déjà passée depuis plusieurs heures. Le pique-nique fut avalé sous la pluie à Hokitika, bourg réputé pour l’artisanat du jade. La Wild West Coast devenait de plus en plus la Wild Wet Coast, et après un long bout de route et un nombre incalculable de “one lane bridges” (des ponts à une seule voie, prudence avant de s’engager !) dans ce désert humain, nous avons atteint le Franz Josef Glacier. Bon, je ne veux pas jouer les blasés, mais des glaciers on en a vu quelques uns ces derniers temps, et ce n’était pas les derniers de la glace classe. Celui-ci est néanmoins l’un des plus actifs de la planète : il avance de 1,5 m par jour, on a pu le déterminer précisément grâce à l’épave d’un avion crashé en haut en 1943 et ressorti en bas en 1950. Morbide mais scientifique. Ses avancées et reculées, observées depuis 1750, laissent également songeur. On peut seulement regretter que les Européens l’aient baptisé d’après l’empereur d’Autriche-Hongrie : le nom maori est Ka Roimata o Hine Hukatere, “les larmes de la Fille Avalanche". Elle emmena son amant en haut des pics, mais lui, nettement moins agile qu’elle, chuta et disparut. Alors les dieux, entendant son chagrin, figèrent en glace ses larmes intarissables.

La pluie a aujourd’hui encore quelque peu contrecarré nos plans : nous n’avons deviné les Alps que derrière les nuages. Dans un sens ça tombe bien, puisqu’elles incarnent les Monts Brumeux dans Le Seigneur des Anneaux. Notre unique tentative de marche s’est faite autour du Diamond Lake, un des décors naturels utilisés dans le premier film, mais le sentier bourbeux a eu vite raison de notre folle audace. Nous nous sommes contentés des cafés de Wanaka, et pour faire honneur à la météo, d’un dîner irlandais - notre séjour en Irlande en août 2004 ne fut pas lui non plus des plus secs. Le “kiwirish stew”, le ragoût irlandais de mouton néo-zélandais, n’est pas mauvais du tout !

~ la photo du jour ~
Brumes matinales

Jeudi 16 novembre 2006

Une nuit à l’abri

Classé dans: ~ Tom @ 22:56

— Haast, Wild West Coast

Petite entorse a nos principes : ce n’est pas sous la tente mais dans une cabine que nous dormons ce soir. Une cabine qui fait un peu penser a un champignon, a une “maison de Schtroumpf” comme dirait Carine, mais l’essentiel est qu’elle nous protege bien de la pluie qui ne cesse de tomber depuis sept heures.

[Et la, confortablement allonge sur un (trop) moelleux matelas, baigne dans la douce chaleur du champignon, mes paupieres se sont irresistiblement fermees…]

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
Pourvu qu'il n'y ait pas de train ! Tigrou Le Franz Josef Glacier Pancake Rocks & Blowholes Pancake Rocks & Blowholes

Mercredi 15 novembre 2006

Gorges, gouffres & forêts

Classé dans: ~ Tom @ 23:50

— Westport, Buller District, West Coast, South Island

Depart tot ce matin de notre petit camping de Maitai Road a Nelson, sympathique et surtout tres economique (12 NZ$ pour deux) meme s’il faut payer les douches et chasser les sandflies, les midges locaux, des petites mouches pires que les moustiques. Nous avons pris la route de l’Abel Tasman National Park au Nord. Un peu avant le col de Takaka Hill, nous avons pris a droite sur la piste de Canaan Road (voila un nom qui sonne bien biblique) qui nous a conduit apres 10 km de lacets hors du nuage jusqu’a un parking retire. De la, une marche de 2h30 nous a menes - a travers un sombre bois qui fut Chetwood Forest au Nord-Est de Bree, traversee par Aragorn & les Hobbits - jusqu’a Harwood’s Hole, un aven profond de 176 m, creuse par les eaux dans les marbres karstiques de la region. C’est le plus profond gouffre de l’Hemisphere Sud, et le 12eme du monde (comment calcule-t-on ces choses-là ???). Le point de vue situe un peu plus haut offrait un superbe panorama, et surtout exposait de magnifiques lapiaz de marbre, aiguises comme des rasoirs. Mieux vaut ne pas glisser sur ces lames verticales quand on saute de caillou en caillou !

Apres un dejeuner sur l’herbe et sous le soleil, observes de tres pres par quelques oiseaux peu farouches, et ecoutant les cris exotiques de leurs comparses plus discrets, nous sommes alles jusqu’a Takaka Hill pour apercevoir au loin la Golden Bay, l’endroit ou eu lieu le premier (et desastreux) contact entre Europeens - en l’occurence le Hollandais Abel Tasman - et Maoris. Mais pas le temps de descendre : nous sommes revenus sur nos pas pour nous diriger vers la West Coast. Les distances n’etant pas negligeables, il faut qu’on fasse au bas mot 200 km par jour si on veut terminer notre tour de l’ile. La SH6 suit la splendide vallee de la Buller River, avec l’apotheose en arrivant pres de Westport : la riviere a taille de sculpturales gorges dans le calcaire, son dernier obstacle avant la mer.

~ les photos du jour ~
...aiguisés comme des rasoirs ! Attention à ne pas se couper la langue... ...sur les lapiaz... L'Anneau Unique...

Mardi 14 novembre 2006

Welcome Tigrou !

Classé dans: ~ Tom @ 23:06

— Nelson, Tasman District, Nord-Ouest de l’Ile du Sud

Aujourd’hui, repos au camping de Nelson (tiens tiens, voila un nom qui m’est etrangement familier…), a quelques minutes du centre geographique de Nouvelle-Zelande, situe - o miracle - pile poil au sommet d’une colline. J’aimerais bien qu’un beau jour on m’explique, tout cartographe que je suis, comment on calcule ces points-la… et heureusement pour les Kiwis que leur centre a eux ne tombe pas dans la mer, en plein Detroit de Cook !

La journee fut mise a profit pour faire une grosse lessive, qui a bien du mal a secher avec ce temps gris & pluvieux. Nous avons neanmoins fait un petit tour en ville cet apres-midi pour aller voir le Visitor’s Centre, tres moderne et (trop ?) plein d’informations sur les trois parcs nationaux environnants. Apres un petit noir au Cafe L’Affare, ce fut une promenade jusqu’a la curieuse cathedrale, South Street - la plus vieille rue preservee de NZ - et le bijoutier Jans Hansen, l’artisan createur de l’Anneau Unique. Loin d’etre unique finalement, puisqu’il a du en faire une quarantaine d’exemplaires de toutes tailles ! Enfin, apres des courses pour Carine et de l’internet pour moi (j’ai beaucoup de retard), nous sommes aller diner a Stingray, un bar-resto ou la cuisine est tres bonne mais la musique trop forte et la lumiere pas assez. Et a priori les moules vertes, celebrites de la region, ne sont pas tres differentes de leurs congeneres noires. De retour au camping, nous constatons que la tente fuit en un point, juste au-dessus du sac de couchage de Carine. Entre ca et le sac-a-dos dont les fermetures eclair deraillent une fois sur deux, elle n’est vraiment pas satisfaite des articles McKinley distribues par Intersport.Tigrou ! Mais elle peut maintenant se consoler avec l’arrivee dans notre petit groupe d’un troisieme compagnon venu lui souhaiter bon anniversaire : un tigre jaune et orange avec des grosses pattes, un petit bidon et du poil dans les oreilles… craquant, non ? Comme quoi les femmes ont parfois des gouts bizarres ! :-P (devrais-je me sentir concerne ?… :-) )

Lundi 13 novembre 2006

Le fossé entre Nord & Sud

Classé dans: ~ Tom @ 9:45

— Challenger “Kaitiki", au beau milieu du Detroit de Cook

“Le plus beau parking du monde” dit la brochure de InterIslander Ferries. En effet, c’est un parking assez inhabituel que ce Kaitiki (ex-"Pride of Cherbourg", toujours lisible sur la coque) : nous franchissons en ce moment le Detroit de Cook, le fosse liquide entre Ile du Nord et Ile du Sud. D’ailleurs, le logo de la compagnie indique “between NZ”, between North and Zouth I presume ?…

Finalement, nous n’aurons vu Wellington que depuis le port. Dommage que nos jours soient autant comptes, car la capitale kiwi semblait prometteuse : un emplacement ideal dans une large baie parsemee d’iles, un musee national repute, une vie nocturne animee… sans meme parler de Wellywood, le Hollywood local, quartier general de Peter Jackson et de l’equipe du Seigneur des Anneaux. Les sites de tournage sont tres nombreux dans la region, mais je n’ai pas eu le temps d’en infliger une visite a ma tres rationnelle compagne !

~ quelques photos du jour (parmi les 6) ~
Le Queen Charlotte Sound Vestige de l'arbre abattu par les Uruk-hai Euh... enfin, presque ! Notre ferry néo-zélandais Drôle de rencontre

Dimanche 12 novembre 2006

Le grand plongeon vers le fleuve Anduin

Classé dans: ~ Tom @ 23:02

— Harcourt Park, Upper Hutt, près de Wellington

Si la Nouvelle-Zélande est toute verte, ce n’est pas sans raison : il y pleut beaucoup, et les vêtements imperméables sont de rigueur. Ce matin, après une nuit encore très humide, nous avons dû remballer nos affaires sous la pluie - ce qui n’est jamais très agréable : tout est trempé, et pire, tout reste trempé dans cette atmosphère saturée d’humidité. Pour continuer dans l’élément liquide, nous sommes allés voir ce qui fait la réputation internationale de Turangi : la truite arc-en-ciel, que des pêcheurs du monder entier viennent taquiner dans la rivière Tongariro. Effectivement c’est une belle bête qui doit faire la fierté de celui qui l’attrape… et nous deux en avons attrapé plein ce matin avec nos petits bouts de pain ! Très amusant de voir le pugilat natatoire que ça entraîne dans les bancs !

Toujours sous un ciel ruisselant, nous sommes retournés à Whakapapa sur les pentes du volcan Ruapehu, pour tenter d’apercevoir l’impressionnant mur de lave nommé Meads Wall, que les amateurs reconnaîtront comme Emyn Muil en la Terre du Milieu. Ce fut en vain, et la seule chose que nous pûmes bien distinguer après notre mini-expédition dans la neige et la tourmente, ce fut une bonne tasse de café fumant. À vrai dire, nous ne serions pas revenus ici sans les indications et les commentaires enthousiastes d’Alfy, un vieil Anglais exilé aux antipodes, guide de montagne en semi-retraite. Nous l’avons rencontré en prenant notre ptidéj dans la cuisine du camping, et sa conversation - agrémentée de bon nombres d’anecdotes sur ses aventures avec une hôtesse de l’air de Swissair - nous a convaincus de retenter notre chance. Mais justement, la météo d’aujourd’hui était encore pire que celle d’hier, déjà pas fameuse : le sentier que nous avons arpenté la veillle avait même été fermé. Sale temps sur Mordor…

La route s’est poursuivie vers le Sud, avec un passage par Ohakune, capitale kiwi de la carotte. La vue de la racine orange géante qui trône au milieu de la ville a réjoui le petit lapin qui m’accompagne ! Le pique-nique fut rapidement avalé (sous la pluie) près de Ohotu, le heartland de NZ, une superbe région avec un relief fascinant : les collines sont autant de petits pains de sucre, élancés et pointus, sur lesquels paissent d’innombrables moutons. Un vrai décor de montagnes russes, entaillées par la scenic road et la fantastique gorge de la rivière Rangitikei. Cette gorge, deux falaises parfaitement verticales qui plongent de 80 m, est aussi le lieu où la Communauté de l’Anneau navigue dans les barques elfiques sur les flots tranquilles du fleuve Anduin. Là, à la vue de cette splendide gorge et du pont qui l’enjambe, l’attraction du vide a été la plus forte : je suis allé m’équiper pour un bungy jump, un saut à l’élastique ! Carine bien sûr est sagement restée sur la plateforme d’observation, me regardant être harnaché comme un destrier par les (jeunes) professionnels. Une fois les poches vidées, le harnais serré, la chevillère solidement attachée et l’élastique fixé à celle-ci, je me suis avancé à petits pas sur la planche. Sous moi, 80 m de vide, 2 m d’eau glacée et un plancher de galets bien durs. Et le poids de l’élastique qui me tire vers l’abîme. Gloups. Qu’ai-je fait ? Je mets les bras en croix, j’entends “three-two-one-bungy !” et sans plus y réfléchir, je saute.

WAAAAAAAAAOOOOOOUUUUUUUUUHHHHHHHHH !!!

Quelle sensation ! quelles sensations !!! Voir ce mur d’eau approcher à une vitesse folle, puis ralentir, puis reculer, pour revenir juste après à la charge, ça vous retourne l’estomac - ou les Thomas si on veut. Après un certain nombre de rebonds au-dessus de l’onde, j’ai terminé comme un saucisson pendu à mon fil, de l’adrénaline et du sang plein la tête. On m’a descendu jusqu’au bateau de réception, puis un treuil m’a ramené au niveau du pont. Voilà, c’était fini, j’étais encore vivant, au grand soulagement de ma compagne. Ce n’était qu’une poignée de secondes sans rien sous mes pieds, mais quand j’écris ces lignes, j’en frissonne encore !

Toutes ces audaces avec la gravité ne nous avaient pas mis en avance, surtout que nous avions appris le matin même que notre ferry à Wellington partait demain très tôt. Nous nous sommes donc dépêchés de rejoindre la région de la capitale néo-zélandaise, en passant d’ailleurs par un raccourci trompeur, une petite route étroite zigzagant au bord du précipice, une Camino de la Muerte kiwi. Et nous avons planté notre tente au crépuscule dans le Harcourt Park, alias les Jardins d’Isengard, domaine de Saroumane le magicien corrompu. C’est là que les Orcs ont abattu leurs arbres, d’ailleurs un morceau de tronc du film trône fièrement à l’entrée du camping. C’est également non loin de là que se cache la secrète Rivendell, dernier havre d’Elrond et des Elfes Sindarin. Mais une autre raison m’attirait aussi en ce lieu : nous dormons ce soir sur la faille géologique de Wellington. Elle passe à travers le parc, et au XIXème siècle un séisme l’a brutalement réhaussée de cinq mètres, créant ainsi un barrage qui a détourné le cours de la Hutt River. Expédition en haut des volcans tempétueux, saut dans des gorges, route sur le fil du gouffre, sommeil sur des failles… il faut croire qu’on aime vivre dangereusement !

~ quelques photos du jour (parmi les 15) ~
... BUNGY !!! La somptueuse gorge du fleuve Anduin 80 m de vide... La somptueuse gorge du fleuve Anduin Échafaud pour l'ascenseur

Samedi 11 novembre 2006

De la bucolique Hobbiton au ténébreux Mordor

Classé dans: ~ Tom @ 22:43

— Turangi, Tongariro National Park, North Island

Quand nous avons quitté hier la Coromandel Peninsula, nous avons mis cap au Sud direction Matamata, une bourgade tranquille de la Zélande profonde, noyée dans d’émeraudes pâturages où broutent des centaines de chevaux de race ; les haras de Matamata sont très réputés. Mais la ville est aussi célèbre - aux yeux des amateurs d’une certaine trilogie sortie il y a quelques années sur tous les grands écrans du monde - pour abriter Hobbiton, le village des Petites-Gens et de Bilbon Sacquet dans la paisible Comté. En fait, Hobbiton n’est pas à Matamata même, mais caché à quelques lieues de là, au œur d’une bucolique campagne de douces collines vertes tachetées de milliers de moutons. On croirait un authentique morceau de cette Angleterre si chère à J.R.R. Tolkien déplacée aux antipodes. Trouver le lieu exact fut digne d’une vraie quête au trésor, et pour cause : il n’y a absolument aucune indication. Le fermier propriétaire du terrain et les agences de tourisme ont bien compris l’usage qu’il fallait faire de cette inespérée manne tombée du ciel : la monnayer contre écus sonnants et trébuchants. Les tours organisés depuis la ville ont déjà emmené 65.000 hobbitophiles visiter le site, pour un prix qui atteint parfois les 200 NZ$ (100 €) ! Somme prohibitive à mes yeux pour ne voir que les restes de Hobbiton : le décor a été démonté après le tournage, et ne subsistent que quelques trous dans la colline avec le montant dénudé de la porte circulaire caractéristique des foyers hobbits. Pour habiller un peu ce palimpseste de décor, les guides fournissent certainement une foule de détails et d’anecdotes sur les circonstances du tournage, mais comme ma compagne de voyage n’est pas vraiment une mordue de ces hauts faits, j’ai tempéré mon enthousiasme et mis de l’eau dans ma cervoise (la Harrington’s Stout, brassée à Nelson sur l’Île du Sud et servie au Poney Fringant à Bree, Terre du Milieu) : nous nous sommes contentés d’admirer le splendide paysage ondoyant, d’y casser la croûte, puis ensuite les dents sur la menaçante pancarte qui promet le pire à celui qui ose rentrer sans payer sa dîme, et enfin de discuter avec le sympathique autochtone travaillant dans la ferme en face de la route d’accès. Ce bâtiment s’est d’ailleurs fort opportunément reconverti en café… nommé The Shire’s Rest, “Au Repos de la Comté” ! Mais il n’y a pas que le Seigneur des Anneaux dans la vie des Néo-Zélandais : notre conversation a vite dérivé sur la prochaine Coupe du Monde de rugby, qui se tiendra en France l’année prochaine !

Aujourd’hui c’est une autre facette de la Terre du Milieu que nous avons découverte : les désolations tourmentées du sinistre Mordor, le royaume du maléfique Sauron. Pour arpenter ces sombres contrées nous avons pris le sentier qui traverse le Tongariro National Park et passe sur le flanc du volcan Ngauruhoe (2.287 m), un cône parfait que les adeptes identifieront comme Orodruin, Mount Doom, la Montagne du Destin, là où fut forgé l’Anneau Unique. Et de fait, les étendues herbeuses sillonnées de ruisseaux cèdent vite la place à de plus âpres paysages : des coulées de lave pétrifiée lancent leurs noires langues râpeuses au travers d’une désolation de tranchant basalte et de traîtres éboulis. Ce n’est pas sans mal que nous sommes parvenus au sommet du Red Crater : nous avons dû s’enfoncer dans un nuage, traverser un cratère enneigé, lutter contre un vent glacial et vindicatif propre à décorner tous les casques des guerriers Orcs des environs. Mais la récompenses était au bout : du haut de ce cratère s’offraient à nos yeux trois petits lacs aux couleurs surnaturelles, et nos pauvres doigts gelés ont trouvé de la chaleur sur les pierres tièdes et dans les fumerollesqui s’échappent de ce volcan actif. Dans ces bourrasques à vous glacer les os, à 1.900 m d’altitude, s’assoir sur un sol chaud constitue une agréable surprise !

Pour nous remettre de nos six heures de marche, nous nous sommes enfin offerts un bon petit dîner au Grand Château (en français dans le texte) de Whakapapa, l’un des hôtels les plus emblématiques de NZ. C’est d’ailleurs ici que résidait l’équipe du film quand elle tournait dans la région. Peut-être Carine s’est-elle alors assise à la même place que Viggo Mortensen, le valeureux Aragorn, son héros secret (elle me l’a avoué) ? :-D

~ quelques photos du jour (parmi les 10) ~
Les Emerald Lakes Ultime rescapé de l'hiver Perdue dans les fumerolles Les âpres paysages du Tongariro Le Red Crater

Vendredi 10 novembre 2006

Au pays du Long Nuage Blanc, Aoteraoa en maori

Classé dans: ~ Carine & Tom @ 21:21

— Turangi, Ile du Nord

Et voici le premier billet que vous lirez de Nouvelle Zelande ! Nous sommes arrives il y a deja 4 jours a Auckland, mais malgre ca, nous n’avons pas donne beaucoup de nouvelles. En effet, notre rythme a bien change depuis l’Amerique du Sud : nous avons 20 jours (c’est peu) pour visiter la Nouvelle Zelande (c’est grand), et nous passons beaucoup de temps sur les routes et les chemins. Il faut de plus ajouter que le rythme de vie neo-zelandaise est bien decale par rapport a celui des Argentins, ce qui ne nous arrange guere : a 20 heures (heure a peu pres a laquelle nous commencons a planter notre tente), tout se ferme, surtout les cafes-internet ! Impossible donc de passer nos soirees a taper des billets et a mettre des photos sur le site. Nous rattraperons ce retard des que possible… D’ailleurs, n’hesitez pas a remonter la chronologie des billets, toute notre epopee americaine jusqu’a l’Ile de Paques y figure ! Et quand nous en aurons pris le temps, plusieurs billets apparaitront sous celui que vous lisez en ce moment - et meme plein de nouvelles photos dans la galerie… Donc, soyez vigilants ! ;-)

~ les photos du jour ~
“Au Repos de la Comté” Devinez la vocation de la région ? L'entrée de Hobbiton Les environs de Hobbiton ... une entrée gardée par un dragon !

Jeudi 9 novembre 2006

Happy birthday ma voyageuse !!!

Classé dans: ~ Tom @ 22:25

— Cathedral Cove, Hahei, Coromandel Peninsula, North Island

Ce soir marque le début de la 32ème année de ma Carine sur notre globe, et pour célébrer dignement cette date, nous nous sommes offerts un copieux petit dîner dans le restaurant de Hahei, village balnéaire perdu au bout de la Coromandel Peninsula. Il faut dire que le souper d’hier fut plus fruste : de simples pâtes préparées dans la cuisine du camping de Thames. C’est la solution de secours en pays anglo-saxon, où les restos ferment leurs portes à 21h. Fini le rythme sud-américain, où manger passé tard le soir ne pose aucun problème. D’autant plus qu’ici, avant de penser au dîner, il faut trouver notre hôte pour la nuit et y planter la tente. Nos journées sont par conséquent écourtées, et fatalement il faut se lever plus tôt le matin… les joies du camping ! Si au moins il faisait beau, la pilule passerait mieux, mais la météo est digne d’un vrai mois de novembre, et non de mai comme on serait en droit de s’y attendre de ce côté-ci de l’Équateur : gros vent & petite pluie toute la journée, avec quelques timides apparitions du soleil et un mercure bloqué à 15ºC, brrrr !

Ces conditions climatiques capricieuses ne nous ont toutefois pas empêchés d’explorer la péninsule de Coromandel, en commençant par la bien-nommée Coromandel Town, un bourg pionnier où flotte encore le parfum de la ruée vers l’or de 1852. La route fut ensuite jalonnée de bucoliques cascades et de kauris géants (le géant végétal kiwi) jusqu’à arriver au site de Cathedral Cove, après une marche d’une heure dans une étrange forêt de fougères arborescentes. La baie de Cathedral Cove s’ouvre sur une mer turquoise parsemée d’îlots calcaires, et on y accède par une majestueuse arche taillée dans la falaise, résultat du sempiternel labeur des vagues. Quelques degrés de plus et on aurait pu se croire sur une île tropicale ! Mais nous qui étions en quête de chaleur, nous n’avons pas été déçus par la suite : à la plage de Hot Water Beach, la marée basse découvre pendant deux heures une zone de sables d’où suintent des eaux thermales revenues de fissures volcaniques. Trois coups de pelle suffisent alors pour se créer son propre spa avec vue imprenable sur l’océan. Le seul problème est que quand on s’enfonce un peu trop dans le sable ça devient brûlant, et quand la vague parvient jusqu’au bassin ça devient glacé ! Aoteraoa, terre de contrastes !

~ les photos du jour ~
Arc-en-ciel kiwi Notre propre spa à Hot Water Beach Fougères arborescentes Cathedral Cove Écume dans le vent
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