— Noe Street, San Francisco, Californie
Là où on voit que San Francisco est une ville “libérale” (au sens américain du terme, c’est à dire de gauche), c’est au nombre de bannières étoilées qui flottent dans les rues : il y en a incroyablement peu. A Boston et en Nouvelle-Angleterre, chaque maison ou presque arbore fièrement son drapeau, avec en général à côté le gros 4x4 plastronnant le macaron “Support our troops". Dans la version haut de gamme, il y a aussi un “God bless America” bien senti, et même parfois un vindicatif “9.11.01 : we will never forget".
Et bien à Frisco, rien de tout cela : les seuls drapeaux que l’on voit sont sur les bâtiments officiels, et les voitures sont presque toutes de taille raisonnable, là encore au sens américain du terme : une citadine correspond ici à une grosse berline en Europe. Quant aux murs, ils portent souvent des affiches clairement anti-guerre, voire anti-Bush. C’est finalement assez paradoxal : la Californie doit en partie son extraordinaire développement aux industries militaires qui ont fait sa richesse.
L’épicentre (si j’ose employer ce terme très sensible ici) de la contestation est sans nul doute le quartier de Haight, le quartier baba-cool de SF. Enfin, c’était le quartier baba, car aujourd’hui c’est plutôt le quartier bobo. Bien sûr, il reste des magasins qui vendent tout ce qu’il faut pour fumer (et pas que du tabac), d’autres dédiés à la gloire de Katmandou, et même quelques spécimens vieillis de hippies avec les cheveux qui traînent par terre et une forte odeur de patchouli dans les 5 mètres à la ronde. Mais quand on voit les prix exposés en vitrine, on se dit qu’ils ne vivent plus simplement d’amour et de champignons psychédéliques !
Notre découverte de la ville s’est continuée dans les parcs cette fois-ci, et Frisco n’en manque pas : les collines ne sont pas toujours facilement constructibles… Le plus impressionnant d’entre eux est probablement le Golden Gate Park, ne serait-ce que par ses dimensions : 5 km sur 1. Bon d’accord, une autoroute passe en plein milieu, mais il est quand même superbe avec ses serres tropicales, son Japanese Tea Garden au raffinement délicat, son musée d’art à l’architecture intrigante, et son jardin botanique aux épaisses pelouses bien arrosées, idéales pour une petite sieste. Et ce qui fait toujours plaisir à voir, ce sont les écureuils qui gambadent partout !
Mais le parc qui offre la vue la plus spectaculaire reste néanmoins le jardin du Palais de la Légion d’Honneur (en français dans le texte, Palais qui accueillait d’ailleurs une exposition “Monet in Normandy” !) à la pointe nord-ouest de la péninsule, car de là on embrasse l’immensité du Pacifique, et surtout l’élan du célèbre Golden Gate Bridge.
P.S. Il ne vous a pas échappé, chers lecteurs, que les accents sont revenus dans les textes, et d’ailleurs que les textes sont revenus eux-mêmes après quelques jours de silence. Tout ça grâce à l’ordinateur de Denis, sa connexion internet et son clavier français ! Bon, c’est un Mac, donc je me pose toujours la même question : “Mais où est le bouton droit de cette fichue souris ?!?", mais sinon ça m’a aussi permis de mettre quelques photos en ligne dans la galerie… allez y faire un tour !